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Glanes IV 2008. - le jeu verbal

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http://www.<strong>jeu</strong><strong>verbal</strong>.fr<br />

Velazquez se tient debout devant sa toi<strong>le</strong>. On entend par<strong>le</strong>r Henry V, mais <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s<br />

qu’il prononce sont cel<strong>le</strong>s de Shakespeare qui règne sur la scène.<br />

● En relisant la versification chiffrée de Tartuffe, je constate qu’une césure<br />

précédant un syntagme prépositionnel n’est pas toujours <strong>le</strong> signe d’une inversion mais<br />

celui d’une ellipse, comme c’est ici <strong>le</strong> cas.<br />

Le commerce | entre nous | porterait du scanda<strong>le</strong><br />

Le commerce (qui est) entre nous | porterait du scanda<strong>le</strong>.<br />

● … en ce grand chef détruit.<br />

Pour évoquer la ruine monumenta<strong>le</strong> de Pompée, Corneil<strong>le</strong> risque cette alliance de<br />

mots, que reprendra Racine dans Mithridate.<br />

● Tout compte fait, la disparité du comportement humain fait perdre trop de temps.<br />

22 mars 2009<br />

À relire au ra<strong>le</strong>nti des pièces de Corneil<strong>le</strong> pour en marquer <strong>le</strong>s césures, je<br />

redécouvre aujourd’hui avec ravissement La place roya<strong>le</strong>. C’est <strong>le</strong> Songe d’une nuit d’été<br />

sur la Carte du Tendre, avec la surprise de découvrir que <strong>le</strong>s derniers mots d’Angélique<br />

seront repris par Bérénice chez Racine :<br />

…Et, pour jamais, adieu.<br />

● Car c'est ne régner pas qu'être deux à régner<br />

Cet a<strong>le</strong>xandrin de Corneil<strong>le</strong>, avec l’abus des liaisons incongrues de la troisième<br />

république et des media, serait entendu ainsi :<br />

Car c'est ne régner pas qu'être deux araignées !<br />

Et, puisque Molière a joué dans La mort de Pompée, où se trouve ce vers, je<br />

rappel<strong>le</strong> ici la phrase qu’il adresse à Du Croisy dans L’impromptu de Versail<strong>le</strong>s :<br />

Vous devez vous remplir de ce personnage, marquer cet air pédant qui se<br />

conserve parmi <strong>le</strong> commerce du beau monde, ce ton de voix sentencieux, et cette<br />

exactitude de prononciation qui appuie sur toutes <strong>le</strong>s syllabes, et ne laisse échapper<br />

aucune <strong>le</strong>ttre de la plus sévère orthographe.<br />

Certains metteurs en scène, obsédés par <strong>le</strong>s liaisons dans <strong>le</strong>s textes classiques, au<br />

lieu de mettre <strong>le</strong>s acteurs au supplice et de b<strong>le</strong>sser l’oreil<strong>le</strong> des spectateurs, feraient bien<br />

de s’en souvenir, et ne pas confondre sty<strong>le</strong> et pédanterie.<br />

● Des doigtés et coups d’archet d’Henryk Szeryng dans <strong>le</strong>s sonates et partitas pour<br />

violon seul de Jean Sébastien Bach, j’ai cherché, pour <strong>le</strong>s a<strong>le</strong>xandrins français, des<br />

équiva<strong>le</strong>nces dans mes versifications chiffrées<br />

● Corneil<strong>le</strong>, dans Le menteur synérèse <strong>le</strong> mot hier, qui est souvent répété dans la<br />

pièce. Il supprime presque toujours l’e final d’encore, mais, en revanche, il ajoute une<br />

syllabe à avec, qu’il écrit avecque. Au bout d’un moment, l’oreil<strong>le</strong> s’habitue à ces trois<br />

modifications phonétiques.<br />

28 mars 2009<br />

Mis en ligne ma douzième versification chiffrée de Corneil<strong>le</strong>.<br />

● Les vivants sont en trompe-l’oeil<br />

<strong>Glanes</strong> <strong>IV</strong> 20

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