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Glanes IV 2008. - le jeu verbal

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http://www.<strong>jeu</strong><strong>verbal</strong>.fr<br />

Restait cette redoutab<strong>le</strong> infanterie de l’armée d’Espagne, dont <strong>le</strong>s gros bataillons<br />

serrés, semblab<strong>le</strong>s à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer <strong>le</strong>urs<br />

brèches, demeuraient inébranlab<strong>le</strong>s au milieu de tout <strong>le</strong> reste en déroute et lançaient des<br />

feux de toutes parts<br />

Bossuet, Oraison funèbre de Condé<br />

Voilà deux phrases phénix. On peut sans doute en trouver d’autres.<br />

● Un ternaire d’infinitives dans Phèdre m’évoque celui d’Andromaque, et me faisait<br />

sous-entendre <strong>le</strong> mot plaisir dans la réplique d’Aricie, pour justifier la préposition de, trois<br />

fois répétée comme dans la bouche d’Hermione, alors qu’en fait il s’agit là d’une<br />

formulation absolue.<br />

Quel plaisir de venger moi-même mon injure!<br />

De retirer mon bras teint du sang du parjure! |<br />

Et | pour ren_dre sa peine et mes plaisirs | plus grands<br />

De cacher ma riva<strong>le</strong> à ses regards mourants!<br />

Andromaque<br />

Mais | de faire fléchir un courage inf<strong>le</strong>xib<strong>le</strong> |<br />

De porter a dou<strong>le</strong>ur dan une âme insensib<strong>le</strong><br />

D’enchaîner un captif | de ses fers étonné<br />

Contre un joug qui lui plaît | vainement | mutiné |<br />

C’est là ce que je veux | c’est là ce qui m’irrite.<br />

Phèdre<br />

● Singulière vertu des césures.<br />

Et si l’amour d’un fils | en ce moment funeste |<br />

De mes faib<strong>le</strong>s esprits | peut ramener <strong>le</strong> reste.<br />

Si l’on ajoute une césure à ces deux vers normatifs, c’est <strong>le</strong> fils (ou l’amour) qui<br />

est funeste<br />

Et si l’amour d’un fils | en ce moment | funeste |<br />

De mes faib<strong>le</strong>s esprits | peut ramener <strong>le</strong> reste.<br />

22 mars <strong>2008.</strong> Samedi-Saint<br />

Visite d’un <strong>jeu</strong>ne apprenti comédien fort sympathique, Régis Bocquet, élève au<br />

cours Claude Mathieu, qui, pour la prononciation de la voyel<strong>le</strong> blanche, me dit avoir fait<br />

son profit des segments phonétiques que j’ai proposés p.182 du Jeu Verbal.<br />

Je lui ai fait entendre <strong>le</strong> monologue de Gloster dans Richard III qu’il travail<strong>le</strong> en<br />

ce moment en anglais.<br />

• Vertu salvatrice de la paro<strong>le</strong>.<br />

24 mars 2008<br />

Les longs syntagmes de Baudelaire, dans Du Vin et du Haschisch, glissaient dans<br />

l’espace comme foulards de soie dans une alliance d’or, par la grâce de Delphine Thellier,<br />

hier, jour de Pâques, au Chat Noir.<br />

• Je ne trouve qu’en vous je ne sais quel<strong>le</strong> grâce<br />

Qui me charme toujours et jamais ne me lasse.<br />

À propos de ces deux vers d’Esther, voici <strong>le</strong> commentaire d’Auguste Dorchain,<br />

dont André Gide appréciait particulièrement l’ouvrage. Cf. Journal 2 septembre 1941.<br />

<strong>Glanes</strong> <strong>IV</strong> 2

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