Glanes IV 2008. - le jeu verbal
Glanes IV 2008. - le jeu verbal
Glanes IV 2008. - le jeu verbal
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Clara Dumond.<br />
● Nouvel a<strong>le</strong>xandrin à quadrup<strong>le</strong> attaque :<br />
Vous | donc | qui | d’un beau feu pour <strong>le</strong> théâtre | épris<br />
Boi<strong>le</strong>au, Art poétique III<br />
Ce vers, je l’avais scandé ainsi dans un premier temps :<br />
Vous | donc | qui | d’un beau feu | pour <strong>le</strong> théâtre | épris<br />
http://www.<strong>jeu</strong><strong>verbal</strong>.fr<br />
tant est forte la tentation de marquer l’hémistiche quand plusieurs césures entrent en <strong>jeu</strong><br />
dans un même a<strong>le</strong>xandrin. Mais j’avais tort, puisque <strong>le</strong>s deux syntagmes prépositionnels<br />
s’enchaînent dans l’amplification du qualificatif : épris d’un beau feu pour <strong>le</strong> théâtre.<br />
● Entendu à la T.V.<br />
La petite fil<strong>le</strong> a été retrouvée en Nhongrie.<br />
Le concert Ta eu lieu Zhier.<br />
● À l’intérieur des limites métriques, il n’y a pas de mesures, pas d’ïambes, pas<br />
d’anapestes comme on a longtemps voulu en voir, mais <strong>le</strong>s règ<strong>le</strong>s d’élision du vers, <strong>le</strong><br />
rythme linguistique du discours.<br />
Rien de métrique n’est en soi linguistique, encore moins sémantique : un nombre<br />
(de syllabes) n’est pas sémantique. Une césure, non plus. C’est <strong>le</strong> conflit entre la phrase<br />
et la métrique qui produit <strong>le</strong>s effets de sens : rejet et contre-rejet, à la césure et à la fin<br />
du vers, ou <strong>le</strong>s enjambements. Ce conflit ne se fait pas contre <strong>le</strong> vers, il est <strong>le</strong> passage<br />
du vers dans <strong>le</strong> discours.<br />
Henri Meschonnic, De la langue française, 10.<br />
● Un sty<strong>le</strong> faib<strong>le</strong>, non seu<strong>le</strong>ment en tragédie, mais en toute poésie, consiste à<br />
laisser tomber <strong>le</strong>s vers deux à deux, sans entremê<strong>le</strong>r de longues périodes et de courtes,<br />
et sans varier la mesure ; à rimer en épithètes ; à prodiguer des expressions trop<br />
communes ; à répéter souvent <strong>le</strong>s mêmes mots ; à ne pas se servir à propos des<br />
conjonctions qui paraissent inuti<strong>le</strong>s aux esprits peu instruits, et qui contribuent<br />
cependant beaucoup à l’élégance du discours.<br />
Voltaire, Mélanges littéraires.<br />
Rien n’est plus diffici<strong>le</strong> que de traduire <strong>le</strong>s vers latins et grecs en vers français<br />
rimés. On est presque toujours obligé de dire en deux lignes ce que <strong>le</strong>s anciens ont dit en<br />
une. Il y a très peu de rime dans <strong>le</strong> sty<strong>le</strong> nob<strong>le</strong>, comme je <strong>le</strong> remarque ail<strong>le</strong>urs ; et nous<br />
avons même beaucoup de mots auxquels on ne peut rimer : aussi <strong>le</strong> poète est rarement<br />
<strong>le</strong> maître de ses expressions. J’ose affirmer qu’il n’est point de langue dans laquel<strong>le</strong> la<br />
versification ait plus d’entraves.<br />
Voltaire, Remarques sur Médée<br />
15 avril 2009<br />
Je retrouve cette fois ma définition du phrasé obligé traduite en portugais, dans<br />
un mémoire présenté à l’université de Sao Paulo en mars 2008 par Andrea He<strong>le</strong>na<br />
Parolari Fernandes, O Caminhar das sombras immemorias.<br />
4 mai 2009<br />
L’expression « entre guil<strong>le</strong>mets », avec souvent <strong>le</strong> geste à l’appui, devient <strong>le</strong><br />
« Heil Hit<strong>le</strong>r ! » de notre époque. Et personne n’y prend garde.<br />
● Je relève dans Wikipedia – Diction :<br />
Le paradoxe de la diction.<br />
<strong>Glanes</strong> <strong>IV</strong> 22