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Glanes IV 2008. - le jeu verbal

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http://www.<strong>jeu</strong><strong>verbal</strong>.fr<br />

● Je sais que l’amant passionné du beau sty<strong>le</strong> s’expose à la haine des multitudes ;<br />

mais aucun respect humain, aucune fausse pudeur, aucune coalition, aucun suffrage<br />

universel ne me contraindront à par<strong>le</strong>r <strong>le</strong> patois incomparab<strong>le</strong> de ce sièc<strong>le</strong>, ni à confondre<br />

l’encre avec la vertu.<br />

Baudelaire, Préface aux F<strong>le</strong>urs du mal.<br />

● Ce qui est créé par l’esprit est plus vivant que la matière<br />

Baudelaire, Fusées I.<br />

● Aujourd’hui la magnifique cantate bwv.171 du jour de l’an 1729, dirigée par Karl<br />

Richter.<br />

● Ce vers de Victor Hugo, d’un rythme rare :<br />

4|5&|2<br />

On croit entendre | un dieu de l’abî_me | marcher.<br />

L’ordre normatif sans césure en ferait un vers irrégulier :<br />

On croit entendre mar:cher un dieu de l’abîme.<br />

2 février 2009.<br />

En ouvrant ce matin mes vo<strong>le</strong>ts, à cinq heures, je vois, de mon cinquième étage,<br />

la rue du cherche-midi blanche de neige.<br />

● Entendu hier sur Arte, prononcé sans césure :<br />

Une batail<strong>le</strong> de rue meurtrière.<br />

À l’oreil<strong>le</strong>, la rue devient meurtrière, alors qu’il s’agit d’une batail<strong>le</strong>. Une césure<br />

était donc indispensab<strong>le</strong> à l’intelligence du texte.<br />

Une batail<strong>le</strong> de rue | meurtrière.<br />

Ces nuances sont toujours ignorées des par<strong>le</strong>urs de la télé.<br />

● L’hydre de Lerne est <strong>le</strong> symbo<strong>le</strong> de la souffrance humaine.<br />

16 février 2009.<br />

Hier soir à la Comédie des Champs-Elysées, joie de découvrir un <strong>jeu</strong>ne comédien<br />

de qualité, Xavier Gallais, dans trois textes de Proust, dont il éclaire la diversité<br />

expressive, l’élégance et l’humour. C’est donc bien sur scène que la langue française peut<br />

rayonner par <strong>le</strong> ta<strong>le</strong>nt d’acteurs qui en saisissent l’esprit, et connaissent <strong>le</strong>s secrets de<br />

son phrasé.<br />

J’ai été néanmoins surpris d’entendre <strong>le</strong> mot octave employé au masculin.<br />

Vérification faite, page 109 du deuxième tome de la Pléiade, j’y lis un octave plus haut,<br />

alors que ce mot est féminin, tel que l’emploie Malraux dans La condition humaine.<br />

Deux sirènes reprirent ensemb<strong>le</strong>, une octave plus haut, <strong>le</strong> cri de cel<strong>le</strong> qui venait<br />

de s’éteindre comme si quelque animal énorme enveloppé dans ce si<strong>le</strong>nce était à l’affût.<br />

Il s’agit donc d’une faute d’impression dans Sodome et Gomorrhe, qui se reproduit<br />

d’édition en édition comme cel<strong>le</strong> que me signalait Delphine Thellier dans Candide où<br />

Voltaire semb<strong>le</strong> par<strong>le</strong>r d’un contour bouilli alors qu’il s’agit d’un condor.<br />

24 février 2009.<br />

Redjep Mitrovista m’a demandé hier une versification chiffrée de Tartuffe et du<br />

<strong>Glanes</strong> <strong>IV</strong> 16

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