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Robert Degos - Bibliothèque interuniversitaire de médecine

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certaine estime professionnelle. Il montrera notamment toute son affection et un indéfectible<br />

soutien à René Touraine au cours <strong>de</strong> sa maladie et en particulier lors <strong>de</strong> son intervention pour<br />

remplacement valvulaire à la Mayo Clinic en 1966 (JPE, JC). <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> était<br />

particulièrement « tenace, un véritable roc, Quand il voulait quelque chose, il l’obtenait. »<br />

(CFD). « Il avait les pieds sur terre, c’était un homme d’une simplicité presque paysanne »<br />

(LS).<br />

Il détestait les mondanités, recevait peu chez lui en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ses amis intimes qui<br />

partageaient très souvent le dîner <strong>de</strong> la famille <strong>Degos</strong> (LD). <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> était un bon vivant,<br />

aimant le bon vin et la bonne chère, surtout celle <strong>de</strong> son Sud-Ouest natal, confit d’oie et foie<br />

gras <strong>de</strong> canard (JC). Physiquement, il était robuste, trapu, mesurait 1m70 pour 80 kg, brun,<br />

portait le collier <strong>de</strong> barbe en dépit <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>. Au travail, il portait toujours le nœud papillon<br />

sauf quand sa femme n’avait pas le temps <strong>de</strong> le lui nouer (LD). C’était un gros fumeur, et<br />

l’après-midi, à son cabinet, il voyait ses patients privés à travers un opaque ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> fumée<br />

(JC).<br />

En famille, il était assez sévère avec ses enfants, leur <strong>de</strong>mandant une gran<strong>de</strong> rigueur dans les<br />

étu<strong>de</strong>s en particulier. Catholique pratiquant, il se rendait à la messe tous les dimanche en<br />

famille. Son épouse participait beaucoup aux bonnes œuvres (LD).<br />

Avec ses patients, il était assez autoritaire, les prenait parfois <strong>de</strong> haut (DB).<br />

Avec ses collaborateurs et élèves, il « régnait » (DB) mais il admettait parfaitement, et<br />

sollicitait même les suggestions s’orientant dans un sens opposé au sien. Il écoutait aussi<br />

attentivement les explications données par les hommes <strong>de</strong> laboratoire (JC).<br />

Contrairement à beaucoup <strong>de</strong> patrons <strong>de</strong> l’époque, il se montrait indifférent à la misogynie<br />

ambiante, seule lui paraissait importante la valeur du travail (DB).<br />

Il montrait un véritable acharnement au travail, allant jusqu’à sacrifier ses quelques moments<br />

<strong>de</strong> loisir pour travailler sur son Traité. Il recherchait la plus gran<strong>de</strong> précision dans ses écrits,<br />

réécrivait inlassablement les mises à jour du « Livre »pour qu’elles soient parfaites (JC).<br />

La pratique libérale<br />

Il avait installé un cabinet <strong>de</strong> consultation privé dans son appartement du 20 <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong><br />

Penthièvre et y recevait une dizaine <strong>de</strong> patients l’après-midi, après sa matinée à l’hôpital. Ses<br />

consultations empiétaient souvent sur le début <strong>de</strong> soirée et ses patients l’appelaient jusqu’à<br />

tard le soir. René Touraine a eu l’occasion <strong>de</strong> remplacer <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> à son cabinet privé : il y<br />

voyait <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rmatologie tout-venant (acné, chute <strong>de</strong> cheveux…) mais aussi quelques<br />

<strong>de</strong>rmatoses exceptionnelles (FD).<br />

En 1958, la réforme Debré réunit les activités <strong>de</strong> soin, d’enseignement et <strong>de</strong> recherche au sein<br />

<strong>de</strong>s CHU 4 en instaurant le plein-temps pour les praticiens hospitaliers. <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> comme<br />

beaucoup d’autres refuse <strong>de</strong> passer à plein-temps, estimant que « les beaux mala<strong>de</strong>s sont<br />

ceux que l’on voit chez soi » (JC).<br />

Parmi les personnalités qu’il a reçues, on peut citer Anthony Quinn alors sur le tournage <strong>de</strong> la<br />

Strada <strong>de</strong> Fellini en 1954 et Brigitte Bardot qu’il n’aurait pas reconnue, faute <strong>de</strong> se passionner<br />

pour le cinéma <strong>de</strong> l’époque (MF).<br />

Après sa retraite hospitalière, il a tenu sa clientèle jusqu’en 1980 (MF).<br />

Un matin <strong>de</strong> la semaine il avait sa consultation à la gare <strong>de</strong> l’Est pendant environ 1h (JC), ce<br />

qui lui assurait la gratuité <strong>de</strong>s transports ferroviaires pour lui et sa famille.<br />

Les étu<strong>de</strong>s<br />

Après son baccalauréat, <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> s’inscrit à la faculté <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Paris en 1922. Il<br />

effectue ses premiers stages chez Fernand Widal (1862-1929) à Cochin en 1922, chez Antonin<br />

Gosset (service <strong>de</strong> chirurgie viscérale à l’hôpital <strong>de</strong> la Pitié-Salpêtrière) et chez Georges<br />

Brouar<strong>de</strong>l en 1923.<br />

<strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> est nommé externe au concours <strong>de</strong> 1923 (classement 69è) 5 :<br />

• du 01/03/1924 au 28/02/1925, il est affecté dans le service du Dr Auvray en chirurgie à<br />

l’hôpital Laennec. Il a gardé <strong>de</strong> cette année une aversion insurmontable pour le masque<br />

d’Ombrédanne (masque d’anesthésie à l’éther, 1908) 1 . Appréciation : Bien<br />

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