Robert Degos - Bibliothèque interuniversitaire de médecine
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était chef <strong>de</strong> service. Plus tard je ne sais pas pourquoi, E Wilson-Jones suggéra le nom<br />
d’acanthome <strong>de</strong> <strong>Degos</strong>. Il m’a été impossible <strong>de</strong> refuser cette dénomination, du fait <strong>de</strong> mes<br />
liens avec mon patron » 52 .<br />
• le <strong>de</strong>rmogramme<br />
En 1957, avec son assistant en biologie Boris Ossipowski, <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> met au point une<br />
technique d'étu<strong>de</strong> cytologique <strong>de</strong>s infiltrats <strong>de</strong>rmiques, surtout tumoraux, qu'ils baptisent<br />
<strong>de</strong>rmogramme. Cette technique est alors utilisée dans le diagnostic <strong>de</strong>s hémopathies cutanées<br />
et <strong>de</strong> la leishmaniose cutanée 53 . Elle consiste à obtenir <strong>de</strong>s empreintes cellulaires à partir <strong>de</strong><br />
tranches fraîches <strong>de</strong> biopsie cutanée. Cette technique avait déjà été utilisée par Nanta dans le<br />
diagnostic du mycosis fongoï<strong>de</strong>, puis par Montgomery et Wilson aux Etats-Unis et décrite dans<br />
un article <strong>de</strong> Galli Mainini en 1956 54 . Cette technique, innovante à l’époque, a <strong>de</strong>puis été<br />
marginalisée par <strong>de</strong>s techniques plus performantes, immuno-histochimie et biologie<br />
moléculaire, et n’est plus du tout utilisée <strong>de</strong> nos jours.<br />
De façon plus anecdotique, Jean-Paul Escan<strong>de</strong> nous rapporte une petite histoire : « Un jour<br />
<strong>Degos</strong> visitait la salle Lorry et l’externe Laetitia Jouffroy l’appelle pour une « ouranite<br />
glandulaire », maladie que l’on associait aux femmes latines qui fumaient le cigare à l’envers<br />
(Mascaro). <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> examine le patient et lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : « Vous mangez <strong>de</strong>s bonbons à la<br />
menthe ? Oui. Beaucoup ? Oui. Est-ce que vous les collez à votre palais quand vous les<br />
mangez ? Oui. -Ah, je l’ai toujours dit à Duperrat, l’ouranite glandulaire, c’est les bonbons à la<br />
menthe ! Faudra préparer une communication pour la société ». Jean-Paul Escan<strong>de</strong> l’a<br />
rédigée 55 .<br />
Les apports thérapeutiques<br />
S’il s’est surtout illustré dans le diagnostic <strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> peau, l’apport <strong>de</strong> <strong>Robert</strong> <strong>Degos</strong> en<br />
matière <strong>de</strong> nouveautés thérapeutiques est plus mo<strong>de</strong>ste. C’est lui qui a découvert les vertus<br />
thérapeutiques <strong>de</strong> l’éosine 56 et a introduit son utilisation dans le traitement du psoriasis quand<br />
il était chef <strong>de</strong> clinique chez Gougerot. Il a aussi étudié la résorption <strong>de</strong>s colorants par les<br />
lésions cutanées inflammatoires, résorption qu’il peut être utile <strong>de</strong> rechercher pour confirmer<br />
ou infirmer une guérison apparente ou pour révéler une éruption récemment disparue ou une<br />
<strong>de</strong>rmatose non encore visible 7.<br />
Il a également publié sur le traitement du lupus tuberculeux, <strong>de</strong> l’eczéma et surtout sur le<br />
traitement <strong>de</strong> la syphilis, contribution déjà citée plus haut.<br />
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