Le Sens - approches systémiques - Gerard Eschbach
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Après ?<br />
L’ultime béance, la dernière, celle qui est au bout, du côté des ‘fins<br />
dernières’. Elle s’ouvre, abrupte, au-delà de cette limite qui marque la<br />
séparation entre mon monde, celui des évidences phénoménales, et le<br />
‘trou’ qui s’ouvre béant immédiatement après. Ce monde ‘mien’, celui<br />
de ‘ma’ vie et celui de ‘mes’ possibilités est l’unique monde de mes<br />
évidences. J’y suis né. J’y meurs. Je n’ai aucune expérience d’un hypothétique<br />
‘ailleurs’. Personne n’est jamais revenu d’un au-delà. Pourquoi,<br />
alors, cette béance hante-t-elle l’existence ?<br />
Très schématiquement on peut distinguer trois types d’existences face<br />
au problème ou plus exactement du mystère de l’ultime béance. 1)<br />
L’attitude naturaliste boucle la pure immanence sur elle-même. Elle<br />
fonctionne sur un déni de tout au-delà, refoule toute angoisse métaphysique<br />
et se réconcilie ainsi avec la plénitude ‘animale’ de la vie. 2) Pour<br />
cette attitude la mort n’est pas la fin absolue. En grisé se prolonge une<br />
‘existence’ virtuelle qui ne prend fin qu’avec la fin du monde. On peut<br />
ainsi ‘survivre’ de multiples manières. En devenant ‘immortel’ comme<br />
académicien, par exemple. En se perpétuant dans la vie de ses<br />
enfants. En transmettant ses gènes (supposés (immortels). En entrant<br />
dans l’Histoire. En survivant dans la mémoire collective. 3) Il y a enfin<br />
les attitudes ouvertes à la transcendance. Ce sont elle qui nous intéressent<br />
par rapport à l’extrême béance. Bouddhisme et christianisme.<br />
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