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Avec Pas d’Casque<br />
5 LONGUEUR D’ONDES N°64<br />
flambant neuf<br />
b MARIE MELLO | a MICHEL PINAULT<br />
Les amateurs de chanson à texte ont du nouveau à se mettre sous la<br />
dent : Astronomie, <strong>le</strong> troisième album du quatuor mené par <strong>le</strong> polyva<strong>le</strong>nt<br />
Stéphane Laf<strong>le</strong>ur, aussi réalisateur et monteur au cinéma. Avec<br />
Pas d’Casque renoue avec la folk-country franco des disques Trois chaudières<br />
de sang et Dans la nature jusqu’au cou ; <strong>le</strong>s arrangements sobres<br />
mettent en va<strong>le</strong>ur des textes débordants d’images fortes, mais l’on décè<strong>le</strong><br />
aussi une évolution et de nouvel<strong>le</strong>s préoccupations. “On voulait faire un<br />
disque plus calme, même si c’est plus exigeant en show, car <strong>le</strong>s spectac<strong>le</strong>s<br />
récents nous ont montré que l’écoute était assez attentive”, explique<br />
Laf<strong>le</strong>ur. L’arrivée du musicien Mathieu Charbonneau a permis d’intégrer des<br />
passages instrumentaux : “Le baryton donne une nouvel<strong>le</strong> texture. Avant,<br />
jouer Deux col<strong>le</strong>ys aurait été inintéressant. Les pauses instrumenta<strong>le</strong>s sont<br />
importantes, car mes chansons sont très chargées. C’est une question de<br />
dosage, pour mieux digérer <strong>le</strong>s textes.” Ses techniques d’écriture ont évolué<br />
dans cette direction : “Comme je suis monteur, j’ai toujours procédé par<br />
collage pour créer mes textes. Les paro<strong>le</strong>s de chansons anglaises semb<strong>le</strong>nt<br />
souvent être assemblées ainsi, alors qu’en français on a plutôt tendance à<br />
raconter une histoire qui se suit. C’est une différence qui m’intéresse depuis<br />
<strong>le</strong>s débuts du groupe.” Mais cette fois, <strong>le</strong>s puissantes images de Laf<strong>le</strong>ur s’espacent<br />
et <strong>le</strong> texte s’aère quelque peu, comme dans la jolie Intuition #1.<br />
Ce nouvel album s’aventure aussi dans des contrées plus intimistes et moins<br />
humoristiques : “Je n’ai jamais envisagé que nous soyons un groupe d’humour,<br />
mais c’est vrai que nous sommes pris avec <strong>le</strong> pire nom du monde !”,<br />
dit-il en riant. “En tant que spectateur, j’aime <strong>le</strong>s artistes qui mettent <strong>le</strong> doigt<br />
sur une évidence qui nous échappe. Quand ils saisissent cette milliseconde<br />
et que l’on comprend tout de suite l’image ou l’état, c’est très satisfaisant.<br />
J’essaie de faire ça avec mes chansons et si ça fait sourire, tant mieux !”<br />
“Astronomie” - Grosse Boîte<br />
Daria<br />
tout ce qui bril<strong>le</strong> n’est pas d’or<br />
b BÉATRICE CORCEIRO | a SIMON JOURDAN<br />
L‘essentiel concentré dans deux guitares, une batterie, une basse, et<br />
tout <strong>le</strong> bruit qui en ressort dans <strong>le</strong>s amplis ; quand <strong>le</strong> rock est aussi<br />
franc que cela, on n’a besoin de rien d’autre. Composer dans son local,<br />
prendre <strong>le</strong> temps de faire des pré-prods, tester différents sons, enregistrer<br />
live avec <strong>le</strong> fidè<strong>le</strong> ingé-son de scène Cali (Olivier Fournier), tomber d’accord<br />
sur une pochette proposée par un pote, partager l’aventure avec des labels<br />
angevins… “Ce sont des gens en qui on a confiance et dont on apprécie <strong>le</strong><br />
travail.” Une volonté “de faire simp<strong>le</strong>”, sans perdre de vue un certain goût<br />
du rock, et en réussissant un album efficace et tiré vers <strong>le</strong> haut : puissance<br />
du son, mélodies accrocheuses, parties mémorab<strong>le</strong>s à reprendre en chœur.<br />
Pas de pose, mais l’expression sincère et passionnée d’un rock’n’roll qui a<br />
du corps. “Avec l’impulsion de Cali, on s’est servi des deux grattes pour diversifier<br />
<strong>le</strong>s choses. Ça a moins l’effet mur, à la Thugs, où tu prends tout<br />
dans la tronche. Par contre, ça ouvre, ça élargit, ça aère…” Autre gros point<br />
fort dans <strong>le</strong> troisième album des Angevins : l’écriture aussi sensée que bourrée<br />
d’émotions. Au cœur même du groupe, c’est aussi un hommage ému et<br />
respectueux à Iain Burgess : l’ingénieur du son artisan du post-punk de<br />
Chicago avait fondé <strong>le</strong> studio Black Box près d’Angers avec Peter Deimel.<br />
Aux yeux de Daria, il était <strong>le</strong> complice et moteur inestimab<strong>le</strong> dans l’histoire<br />
du groupe. “Tout participait à l’apprentissage du rock, parce qu’il avait sa<br />
manière de mixer, de nous faire écouter des trucs, sa façon d’être.” Les<br />
artisans motivés ne manquent pas autour de Daria. La Lune Records filme<br />
<strong>le</strong>s images de The english cloud du haut du phare de l’Armandèche. Le label<br />
Des Ciseaux et Une Photocopieuse devient couturier de choix pour une<br />
surpochette sérigraphiée de toute beauté qui habil<strong>le</strong> l’édition spécia<strong>le</strong> du<br />
viny<strong>le</strong>. “On est impressionné par <strong>le</strong>ur activisme !” L’équilibre parfait sur<br />
tous <strong>le</strong>s plans pour Red red : costaud, sensib<strong>le</strong> et brillant.<br />
“Red red” - Yotanka / Des Ciseaux et une Photocopieuse / Differ-Ant<br />
coup d’envoi