Méthodologie pour analyser et prendre en compte les impacts sur l ...

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Méthodologie pour analyser
et prendre en compte les
impacts sur
l’environnement de la fréquentation touristique
en zone de refuge
Refuge des Estagnous, Massif du Mont Valier
(2246m Pyrénées Ariègeoises– Castillonnais)
Jeudi 22 Septembre 2011
Ivan OLIVIER
Maitre de stage : TRIOLET Laurent et AMIEL Stéphane, gardiens de refuge, vice-président de l’AGREPY et
membre du comité de pilotage du D.U Gardien de refuge.
Encadrant UTM : LELLI. Laurent, enseignant – chercheur au sein de l’Université Toulouse Le Mirail,
département Géographie et Aménagement.
p. 1

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Méthodologie pour analyser et prendre en
compte les impacts sur l’environnement de la
fréquentation touristique en zone de refuge
Refuge des Estagnous, Massif du Mont Valier
(2246m Pyrénées Ariègeoises– Castillonnais)
p. 2

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
« A tous ceux, gardiens de refuge, bergers, éleveurs, administrateurs, accompagnateurs en
montagne, guides de haute-montagne, randonneurs occasionnels ou expérimentés et élus,
qui m’ont aidé dans l’élaboration de ce mémoire, qui ont donné de leur temps pour répondre
à toutes mes questions et qui m’ont fait découvrir le vrai milieu montagnard, en particulier
Laurent Triolet et Stéphane Amiel qui, depuis 5 et 10 ans œuvrent pour permettre le bon
fonctionnement du tourisme, du pastoralisme, de l’environnement sur le massif du Mont
Valier »
Le Mont Valier le soir, vu depuis le refuge, Photographie I.OLIVIER 2011
p. 3

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SOMMAIRE
Introduction……………………………………………………………………………………1
Partie 1 Contexte de stage…………………………………….............................3
1.1 Enjeux………………………………………………………………………………………………………………………….….4
1.1.1 Synthèse de ma démarche de recherche………………………………………………………………………………………………………………………5
1.1.2 Analyse de ma problématique……………………………………………………………………………………………………………………………………...6
1.2 Mise en œuvre du projet……………………………………….………………………………………………………..7
1.3 Choix méthodologiques………………………………………………………………………………… .……………….8
1.4 Le parc refuge en France…………………………………………………………………………………….……………9
1.5 Historique des refuges en France…………………………………………………………………………………..10
1.6 Formation des gardiens de refuge…………………………………………………………………….……………12
1.7 La demande des refuges en France…………………………………………………………………….………….13
1.8 Les démarches environnementales……………………………………………………………….……………….14
Partie 2 Le milieu Naturel……………………………………………………………….16
2.1 Les premières ascensions…………………………………………………………………………………………….…17
2.2 Le Pyrénéisme………………………………………………………………………………………………….…………….19
2.3 Géologie et Géomorphologie………………………………………………………………………………...……..20
2.4 Hydrologie et Hydrogéologie………………………………………………………………………………….………21
2.4 .1 Les cours d’eau…………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…….22
2.4.2 Les sources……………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………22
2.4.3 Les étangs……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………22
2.4.4 Les circulations souterraines………………………………………………………………………………………………………….……………………………22
2.5 Les éléments du climat…………………………………………………………………………………….…………….23
2.6 Les paysages et sites remarquables……………………………………………………………….………………24
2.7 Les évolutions du couvert végétal………………………………………………………………………………….25
2.8 La faune……………………………………………………………………………………….…………………………………28
2.9 L’exploitation de la Forêt……………………………………………………………………………………………….30
p. 4

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2.10 L’agriculture…………………………………………………………………………………………………………………32
2.11 Le tourisme et les loisirs………………………………………………………………………………………………33
2.12 Le Mont Valier et la législation…………………………………………………………………………………….35
Partie 3 Le refuge et son environnement………………………………………..39
3.1 Historique du refuge………………………………………………………………………….…………………………..40
3.2 Cadre juridique du bâtiment…………………………………………………….…………………………………….40
3.3 Cadre juridique pour le foncier……………………………………………………………….………………………40
3.4 Fréquentation…………………………………………………………….………………………………………………….41
3.5 Fréquentation à la saison estivale………………………………………………………………….……………….42
3.6 Communication et promotion du refuge……………………………………………………………….……….42
3.7 Les différentes démarches……………………………………………………………….…………………………….44
3.7.1 Démarches qualités……………………………………………………………………………………………………………………………………………….……44
3.7.2 Démarches environnementales………………………………………………………………………………………………………….………………….……45
Partie 4 Analyses des impacts environnementaux…………..………………48
4.1 Différentes attentes et visions du refuge……………………………………………………….……………….49
4.2 Différents relevés mis en place……………………………………………………………….………………………52
4.3 Circuits réalisés en aval du refuge………………………………………………………………………….……….58
4.4 Vie quotidienne dans un refuge………………………………………………………………….………………….59
Partie 5 Les impacts environnementaux, positifs et négatifs…………..62
5.1 Les différentes sources d’impacts………………………………………………….………………………………63
5.1.1 Eau………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………63
5.1.2 Déchets……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….65
5.1.3 Energies……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………...66
5.1.4 Paysages…………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………………67
5.1.5 Bruit……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..…………….68
5.1.6 Pastoralisme……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….69
5.2 Bilan des actions possibles………………………….……………………………………………………………….…70
p. 5

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Limites de mon étude et problèmes rencontrés…………………………..…71
Conclusion générale……………………………………………………………………….72
Acquis de stage………………………………………………………………………………74
Perspectives d’avenir……………………………………………………………….….…75
Personnes rencontrées…………………………………………………………………..75
Bibliographie………………………………………………………………………………….76
Table des figures………………………………………………………………………….…78
Table des annexes………………………………………………………………………….79
Table des matières…………………………………………………………………………80
p. 6
Photographies prises par l'auteur. Bourdon et Rhododendron, Le
Mont Valier, Le refuge dans la soirée. 2011

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INTRODUCTION
Vacances d’été oblige, notre communauté s’évanouira un peu plus encore dans la nature pour les
trois mois à venir. Certains choisiront la mer ou l’océan, d’autres les estives ou les alpages de nos belles
montagnes. C’est l’occasion de rappeler que si nous avons la chance de pratiquer nos activités de pleine
nature, son respect reste la condition sine qua none pour continuer à profiter pleinement de nos terrains de
jeux. Chaque été nous entendons des personnes crier à la sur fréquentation des sites naturels, des pollutions
diverses et variées. Mais finalement l’économie locale ne tire t’elle pas un bénéfice de cette fréquentation ?
C’est le cas d’une certaine montagne…
Surgissant de l’Ouest Ariégeois et surplombant la vallée du Riberot, le Mont Valier s’étend sur un
ensemble de vallées. Celui-ci alimente de nombreux ruisseaux, l’Artigues, affluent du Salat, le Ribérot, affluent
du Lez, la Noguera Pallaresa (versant Espagnol), le Mont Valier contient aussi l’une des sources de la Garonne.
Visible depuis les plaines de la Garonne et depuis Toulouse, le Mont Valier culminant à 2838m d’altitude est un
sommet avec des histoires. Ce sommet fut foulé par de nombreux Pyrénéistes. Les trois voies normales, celle
de la vallée du Ribérot (927m) et du refuge des Estagnous (2246m), celle par la route d’Aula (2260m), le refuge
Daniel Tourte (1550m) et le couloir de Peyre Blanque (2627m) sont fréquentées régulièrement en période
estivale. Certains s’y aventurant l’hiver crampons aux pieds. La traversée intégrale au printemps en ski de
randonnée par Milouga (1959m).
Vénéré depuis l’antiquité sous le nom de « Valis » (la vallée), le Mont Valier n’a cessé de susciter
attirance et admiration et d’exercer une véritable fascination sur les populations locales. Ce sommet a certains
records des Pyrénées, comme les avalanches les plus impressionnantes, comme le dit Louis AUDOUBERT « elles
roulent du Nord et de l’Est et poussent leurs milliers de tonnes jusqu’au replat d’Artigues » 1 , ou comme la face
Est, très certainement la plus haute des Pyrénées, une muraille de calcaire et de schiste d’un seul tenant, de
près de 1000m de hauteur connue pour certaines tragédies…
Le Mont Valier se mérite. Atteindre et observer le refuge des Estagnous aussi ! Pour bien le
comprendre, il faut parcourir ses versants en tout sens, pénétrer l’intérieur de la montagne et en mesurer
toutes les richesses naturelles comme celles qui sont le résultat du long travail des Hommes sur le refuge du
Mont Valier.
- C’est ce à quoi ce mémoire voudrait répondre !
1 Louis Audoubert : né à Cazères en 1935, un grand nom du Pyrénéisme.
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Magnifiquement reconstruit, desservit par plusieurs accès, entretenu de manière excellente, le refuge des
Estagnous, dont la renommée dépasse largement les limites de l’Ariège, est une zone de paix et de silence, une
vaste réserve naturelle. En quelque sorte une île en plein ciel, de la terrasse duquel se découvrira l’ensemble de
la plaine Castillonnaise.
Les refuges servaient d’abris pour passer la nuit ou se protéger du mauvais temps. Mais la démocratisation
a été de plus en plus importante et la fréquentation a augmentée. Le public de plus en plus varié a eu de
nouvelles attentes, sur le confort, la restauration et les services. Cette fréquentation et ces exigences m’ont
amené à me poser la question de la préservation de la montagne et sa mise en valeur. En effet, le tourisme et
ce que cela engendre dans l’organisation du refuge peut nuire au milieu naturel : écosystème dégradé, perte
des ressources. Il est donc important qu’une étude soit menée sur les impacts des refuges et des usagers vis-àvis
du milieu naturel.
Mon objectif sera d’alimenter cette réflexion en analysant comment les refuges, en particulier celui des
Estagnous, peuvent participer à la mise en valeur, l’organisation et la préservation de la montagne.
Dans une première partie nous verrons le contexte politique, économique et sociologique des refuges et
des gardiens en France, utile à connaitre et à comprendre pour ensuite entrer en profondeur dans ma zone
d’étude.
La seconde partie sera une approche historique, sociologique, naturaliste ciblée sur le Mont Valier pour
comprendre l’évolution qu’a subi ce massif depuis que des Hommes arpentent ses versants.
Nous rentrerons ensuite dans la phase d’analyse du refuge des Estagnous, son éco-socio-système, les
différentes démarches des gestionnaires et du propriétaire, pour comprendre la place que tien le refuge au
sein du versant du Massif du Mont Valier.
Toutes ces données nous servirons pour la quatrième partie qui est l’analyse des activités et des attentes
des usagers (gestionnaires ; propriétaire ; randonneurs …), nous verrons dans cette partie comment le refuge
s’organise et quelle place tient l’environnement.
Nous reprendrons les analyses de chaque partie pour faire un bilan des impacts environnementaux et nous
essayerons de comprendre comment le refuge peut s’intégrer dans son environnement sans pour autant avoir
des effets négatifs, que ce soit sur la faune, la flore, le sol ou même les Hommes.
Figure 1 : salamandre ; I.OLIVIER 2011
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Partie 1 : CONTEXTE DE STAGE
p. 9

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1.1 Enjeux
CONTEXTE DE STAGE
Depuis 1994, l’Etat a classé les refuges de montagne dans la catégorie des Etablissements Recevant du
Public 2 . Ce classement a obligé les gestionnaires à se plier à une législation stricte. Cette législation prévoit des
normes en matière d’hygiène, de sécurité incendie, de restauration et de protection de l’environnement.
Mais si aller aux toilettes, allumer une lampe, prendre une douche ou encore manger sont des gestes
anodins dans notre quotidien. A plus de 2000 m d’altitude, dans un site fragile et isolé comme le refuge du
Massif du Mont Valier, tous ces gestes peuvent avoir des conséquences considérables sur l’environnement. Si
les refuges limitent la dispersion des nuisances, ils doivent aussi apporter des solutions pour les traiter.
L’existence des refuges permet de limiter la dispersion des détritus ou encore des campements sauvages.
Revers de la médaille, la zone du refuge concentre beaucoup de monde et nécessite une prise en compte des
impacts sur le milieu.
Le refuge des Estagnous (2246m d’altitude) est situé sur le périmètre de la réserve de chasse et de
faune sauvage du Mont Valier créée en 1937 sur une superficie de 9037ha (ex réserve domaniale), au sein du
Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariègeoises, créé plus tardivement en mai 2009. Ce territoire est géré par
l’Office Nationale des Forêts. Le territoire domanial a été classé en Zone de Protection Spéciale en tant que
zone de Natura2000 en 2005.
La superficie de cette ZPS est de 10619 ha. L’altitude varie entre 675m et 2838m (Mont Valier). Elle se
situe dans la région biogéographique Alpine. Les pelouses alpines sont fortement représentées ainsi que les
landes et les broussailles. Deux types de forêts, caducifoliée et résineuse, sont visibles. Des rochers et éboulis
sont présents mais sur une moindre superficie. Des oiseaux mentionnés à l’annexe 1 sont présents en tant que
nicheurs : le Gypaète Barbu, l’Aigle Royal, le Faucon Pèlerin, le Grand Tétras, le Lagopède Alpin et la Perdrix
Grise. Trois autres espèces viennent s’alimenter sur la zone, le Vautour Fauve, le Milan Royal et le Hibou Grand
Duc. La flore est très représentative de la flore pyrénéenne avec un fort endémisme. L’Isard est ici présent en
masse avec près de 2000 individus, d’autres animaux arpentent eux aussi le territoire tels le Cerf Elaphe et la
Marmotte des Alpes 3 . L’Homme aussi utilise l’espace contribuant ainsi à rendre cette zone « sensible ».
Le refuge des Estagnous prend toute sa place dans ce territoire. Outre ses diverses missions il
permet de regrouper les randonneurs et évite l’éparpillement des impacts sur l’environnement. Mais ce
regroupement n’est pas lui-même sans impact sur le milieu (même si le refuge est déjà très bien équipé pour
les minimiser et que les acteurs gravitants autour sont sensibles à la protection de l’environnement). Diverses
formes de pollutions sont possibles : les pollutions en aval du refuge (parking des randonneurs, circuit des
achats divers dans la vallée …), pollution des eaux superficielles (rejets des eaux usées, fosse septique, zone
de campeurs libres au niveau des lacs des Estagnous …), pollution de l’air (énergies utilisées, héliportage …).
Dans le passé et actuellement encore d’importants travaux ont été réalisés pour diminuer les impacts
environnementaux, mais d’autres restent à faire.
Les gardiens du refuge m’ont donc proposés un stage dans le but d’avoir une vision extérieure du
fonctionnement du refuge par rapport à l’environnement, de présenter ces pollutions et d’envisager des
solutions pour les traiter.
2 ERP : les principes sont : limiter les risques d’incendie, alerter les occupants, favoriser l’évacuation des
personnes tout en évitant la panique, alerter les secours et faciliter l’intervention. www.developpementdurable.gouv.fr
3 Natura2000.environnement.gouv.fr/site/FR312003.html
p. 10

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Travaux de BTSA Gestion et Protection de la
Nature, spécialité Animation Nature et de
Licence Pro Gestion/Animation des Espaces
Montagnards et Pastoraux
Projet des gardiens :
« Réaliser une étude
d’incidence sur
l’environnement du
refuge et avoir un
avis extérieur sur la
gestion
environnementale »
1.1.1 Synthèse de ma démarche de recherche
Gestion et protection de
l’espace montagnard
Problématique
Intérêt personnel
Question personnelle :
« Comment les refuges de montagne
s’organisent-ils pour avoir le moins
d’impacts possibles sur l’environnement
proche »
Etude du refuge en montagne
- rôle du refuge au sein de la
montagne
- composantes et interactions liées
au refuge
- rôles et fonctions du refuge dans
le développement des territoires
de montagne
- enjeux environnementaux et
durabilité de cette activité
Enjeux environnementaux
et tourisme de montagne
Comment analyser et minimiser les impacts
environnementaux liés à la fréquentation touristique aux abords et
à l’intérieur du refuge des « Estagnous » dans le Massif du Mont
Valier ?
Structure de stage
Refuge de montagne des
« Estagnous »
Approche sociologique
Approche économique
Approche historique
Approche naturaliste
p. 11

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1.1.2 Analyse de la problématique
Interroge sur la
manière ou
Examiner en ses
différentes parties
Réduire
l’importance d’un /
ou / des faits
Comment analyser et minimiser les impacts environnementaux liés à la fréquentation touristique aux
abords et à l’intérieur du refuge des « Estagnous » dans le Massif du Mont Valier ?
Ces pollutions sont directement ou indirectement liées à l’activité du refuge. L’utilisation du
refuge (cuisine, douche …) crée des rejets à l’extérieur. Je ne peux me concentrer sur les
pollutions extérieures car cela n’aurai aucun sens. Si l’on ne prend pas en compte l’activité à
l’intérieur du refuge, l’analyse sera fausse.
Pour créer cette problématique plusieurs questions ont été soulevées :
Effet, pendant un temps donné et sur un
espace défini, d’une activité humaine sur une
composante de l’environnement pris dans le
sens large du terme (c’est-à-dire englobant les
aspects biophysiques et humains)
Qui survient
à cause/ ou /
grâce à
Mon étude porte sur la face Ouest du
Mont Valier. Depuis le sommet jusqu’au
Pla de La Lau.
Action de fréquenter un site du
point de vue de la fréquence
du nombre de personnes ne
vivant pas dans le site étudié
- En quoi et pour qui les activités des refuges polluent ?
- Quels sont les risques engendrés pour le milieu par l’installation et l’utilisation des refuges de montagnes ?
- Quels sont les outils efficaces pour analyser et minimiser les risques environnementaux et peut-on les mettre en place au plus grand nombre de refuges ?
- Peut-il exister un refuge idéal du point de vue de ses impacts sur l’environnement ?
- Qu’attendons-nous de l’analyse des impacts sur la zone du refuge, quels résultats va-t-elle nous apporter ?
- Comment concilier la gestion du milieu montagnard et analyse des impacts environnementaux sur la zone du refuge ?
- Quelles sont les attentes du propriétaire du refuge et des gestionnaires du refuge ?
p. 12

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1.2 Mise en œuvre du projet
Finalité du projet
Minimiser les pollutions au niveau de la zone du refuge des Estagnous
But de mon étude
Le but principal de mon étude est de réaliser un diagnostic des impacts environnementaux / une étude
d’incidence en vue de présenter un dossier au propriétaire (la Communauté des Communes de Castillon) pour
envisager des travaux d’amélioration et de rénovation pour minimiser les pollutions dans un site comme celui
du Massif du Mont Valier.
Objectifs de mon étude
Dans un premier temps, les deux principaux objectifs seront de découvrir les richesses (faunistiques ;
floristiques ; géologiques ; historiques …) du massif du Mont Valier et de son refuge mais aussi de localiser les
sources potentielles de pollutions. CONNAITRE C’EST LE DEBUT DE PROTEGER ! Un autre objectif est de
rencontrer un maximum de personnes pour avoir des avis sur la vision que peuvent avoir les usagers du
refuge, des missions du refuge et de leur(s) intérêt(s) de la préservation de l’environnement.
Résultats de mon étude
Savoirs : connaître les différentes espèces floristiques et faunistiques du massif du Mont Valier et en particulier
autour du refuge des « Estagnous ». Connaître la géologie et l’histoire de la création du massif. Connaître les
différentes pollutions possibles qui peuvent émaner soit du refuge soit des usages du refuge. Connaître les
missions du refuge et celles des gardiens de refuge.
Savoir-faire : réaliser un « impact environnemental » (rechercher toutes les sources de pollutions), réaliser des
relevés botaniques. Rechercher des sources bibliographiques. Savoir conduire des entretiens avec des
personnes ressources et des usagers du refuge. Analyser les données recueillies par rapport aux pollutions et
proposer des solutions envisageables. Savoir réaliser des cartes SIG de toutes les pollutions et des zones
d’impacts, des cartes de végétations et des usages du site. Savoir réaliser une évaluation de mon travail.
Réaliser un travail d’aide-gardien de refuge.
Savoir-être : être attentif vis-à-vis des différents usagers de l’espace du massif du Mont Valier. Etre conscient
du travail réalisé par la Communauté des Communes et des gardiens du refuge des « Estagnous » par rapport à
l’environnement et du temps de travail qu’ils réalisent dans la saison estivale.
p. 13

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1.3 Choix méthodologiques
Pour expliquer mes choix méthodologiques il est important de rappeler la problématique du stage :
« Comment analyser et minimiser les impacts environnementaux liés à la fréquentation touristique aux abords
et à l’intérieur du refuge des « Estagnous » dans le Massif du Mont Valier ? »
Sans avoir commencé à réaliser une étude détaillant tout le patrimoine naturel, historique et social de
la zone « refuge » et du massif du Mont Valier et juste en ayant lu des données bibliographiques, on se rend
compte que c’est un territoire où l’on retrouve de forts enjeux et que ce site (la zone massif qui comprend aussi
le refuge) renferme un patrimoine important à conserver ! On se rend vite compte que des plantes sont
protégées et que certaines sont endémiques, que la faune tient toute sa place sur ce site, que la géologie des
lieux est particulière et que pour les usagers du milieu le refuge est un lieu patrimonial. Je dois donc tout
prendre en compte !
C’est à partir de ce constat et des enjeux cités précédemment que j’ai pu concevoir ma méthodologie :
- Rencontrer tous les acteurs gravitants autour du refuge et du massif du Mont Valier (la Communauté
des Communes de Castillon, les Gardiens de refuge, l’Office Nationale des Forêts, l’Office Nationale de
la Chasse et de la Faune Sauvage, la Fédération de Pêche) pour avoir une description détaillée de leurs
missions/usages envers le refuge et le massif et récolter des données scientifiques (faune ; flore ;
géologie ; social …) concernant la zone « refuge ».
Je ne peux réaliser ce projet tout seul. D’une part car je n’ai pas toutes les compétences ni les connaissances
nécessaires à la réalisation de mon étude. Du fait de ma situation géographique au refuge et des impératifs
techniques, je ne sais pas comment les échanges vont avoir lieu.
- Mettre en place des stations et réaliser des protocoles de suivis des milieux herbacés. (zone
« refuge », sentiers de randonnées, zone campeurs libres).
Les méthodes utilisées seront les quadrats et des prises de vues hebdomadaires et mensuelles.
- Connaître les différentes sources de polluants, les zones de pollutions et les impacts que cela
engendre.
- Réaliser un suivi de ces pollutions tout au long de la saison estivale et envisager des solutions.
Pour réaliser ce suivi, un appareil photographique est indispensable pour observer l’évolution des différentes
zones.
- Connaître le contexte des gardiens du refuge.
p. 14

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1.4 Le parc refuge en France
En 2001 (dernière année de recensement des refuges Liste des refuges en France, ODITFrance, DEATM
Toulouse), 249 refuges ont été répertoriés (comptages dans les Alpes et les Pyrénées).
Massif Nombre de refuges
Pyrénées 51
Alpes du Nord 151
Alpes du Sud 47
Total 249
La capacité moyenne d’accueil des refuges français est de 45 places (41 pour les Pyrénées et 48 pour
les Alpes). Sur 249 refuges, 230 sont gardés durant la période estivale, seuls deux refuges sont gardés toute
l’année (ils sont situés dans les Pyrénées). D’autres ouvrent durant le printemps pour la période de ski de
randonnée 4 .
Les différents propriétaires de refuges en France
Club Alpin Français 97
Commune 31
Privé 92
Parc National des Pyrénées 5
Parc National de la Vanoise 16
La Société des Touristes du Dauphiné 5
L’Office Nationale des Forêts 3
Total 249
Figure 2 : Propriétaires des refuges dans les Pyrénées, source ODITFrance états des lieux des refuges en France et dans les
pays limitrophes, réalisation du graphique : Ivan OLIVIER 2011.
4 Données OditFrance
Propriétaires des refuges dans les Pyrénées
4%
10%
53%
12%
21%
ONF
PNP
Privés
Communes
CAF
p. 15

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1.5 Historique des refuges en France et textes législatifs définissant
les refuges
Avant d’attaquer l’étude que je vais mener au niveau du refuge des « Estagnous » il est important de
définir la notion de refuge et la législation en vigueur qui s’applique à leur niveau.
Historique des premiers refuges
Les grandes conquêtes de sommets furent d’abord affaires de couchages. Combien de cordées durent
faire demi-tour, ne voulant pas dormir (ou bivouaquer) dans le froid, alors qu’elles se trouvaient tout juste en
dessous du sommet ? Les Hommes préférant de longues marches nocturnes pour regagner la vallée plutôt que
d’envisager une nuit dans un environnement hostile. Selon Chris Bonington (alpiniste Britannique), une nuit de
juin 1786 Jacques Balma fut le premier homme à bivouaquer sur les hautes pentes du Mont Blanc. Il ne dormit
pas, il lutta toute la nuit contre le froid, battant des pieds et des mains. Jacques Balma prouvait que l’Homme
pouvait supporter des nuits à de telles altitudes. Plus rien ne l’empêchait de gagner les sommets. A partir de
cette nuit là des abris naturels commencèrent à voir le jour (grande dalle de pierre du Couvercle, grottes
creusées du Comte Henri Russel au Vignemale…).
Cependant il faudra attendre près
d’un siècle après la première ascension du
Mont Blanc pour voir apparaître les
premières cabanes d’altitude. La conquête
des sommets fut longtemps stimulée et
justifiée en termes d’apports à la recherche
scientifique, ceux sont les scientifiques qui
furent à l’origine des plus hautes cabanes
dans les Alpes. Le temps passe et l’alpinisme
prend ses marques avec la création de
l’Alpine Club de Londres en 1857. Après
l’Autriche, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne, ce
fut au tour de la France d’avoir son club, le
Club Alpin Français fondé par Ernest Cézanne
en 1874. Le club aménagea en premier lieu
des abris naturels ou des cabanes
pastorales afin « d’encourager et favoriser
la connaissance de la montagne et sa fréquentation individuelle et collective en toute saison ». Le CAF balisa
des sentiers, établit des cartes et entreprit la création des premiers véritables refuges d’altitude avec la
construction du refuge de Lemercier au Pelvoux et le refuge de Tuquerouye au pied du Mont Perdu.
Les refuges étaient souvent préfabriqués dans la vallée et les pièces calculées de façon à pouvoir être
transportées à dos d’Hommes ou de mulets. Une pièce divisée en deux, une partie avec les bat-flancs pour
dormir et l’autre avec une table et un banc pour manger. Certains bâtiments ne résistèrent pas au temps ni aux
intempéries. D’autres peu fréquentés ne furent pas entretenus. Les refuges qui tinrent bons sont aujourd’hui
le résultat de multiples transformations, reflets de l’évolution des pratiques de l’alpinisme et de la montagne
en général. Les agrandissements successifs des refuges traduisent, en même temps qu’ils l’encouragent, le
phénomène de popularisation de la montagne du XXe siècle 5 .
Définition légale des « refuges de montagne»
5 Informations recueillies dans l’Encyclopédie de l’Alpinisme
Figure 3 : construction de la cabane Regina Margherita en 1893 au Mont Rose ;
photographie Vittorio Sella
p. 16

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Plusieurs textes législatifs ont décrit la notion de « refuge de montagne » :
L’arrêté du ministère de l’intérieur du 10 novembre 1994 décrit les refuges comme étant « un
établissement non accessible par voie carrossable pendant au moins une période de l’année et offrant
l’hébergement à des personnes de passage dans des conditions différentes de l’hôtellerie classique ».
Une autre définition fut établie par un groupe de travail interministériel le 7 janvier 1999. disant
qu’un refuge est « un établissement situé en montagne, gardé, surveillé ou non gardé ».
Un refuge est dit gardé lorsque le gardien vend pour son propre compte des prestations de
restauration. Il est dit surveillé lorsque le gardien ne propose pas ce service, sa rémunération vient donc des
nuitées.
Le refuge est défini dans le décret n°2007-407 du 23 mars 2007 relatif aux refuges et modifiant le code
du tourisme 6 . Dans ce texte « un refuge est un établissement d’hébergement recevant du public gardé ou
non, situé en altitude dans un site isolé ». L’isolement se définit par l’absence d’accès tant par voie
carrossable que par remontée mécanique et par l’inaccessibilité pendant une partie de l’année aux véhicules et
engins de secours. En ce qui concerne l’altitude, le refuge est par définition situé en zone de montagne, au sens
du chapitre 1 er de la loi n°85-30 du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne.
Le décret de 2007 attribue aux refuges un « fonction d’intérêt général ». Celui-ci doit offrir un abri aux
personnes de passage, que le refuge soit gardé ou non. Le décret stipule que le refuge doit disposer en
permanence d’un espace ouvert au public. Cet hébergement sommaire, accessible pendant les périodes de non
gardiennage est appelé local d’hiver. Ainsi, quelles que soient les conditions climatiques, tous les usagers
savent qu’ils peuvent trouver un abri dans les refuges.
6 Fiche en annexe
p. 17

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
1.6 Formation récente des gardiens de refuge
Avec l’évolution du métier de gardien de refuge, les professionnels du tourisme, les gardiens de
refuges déjà en place, le CETIA de l’Université de Toulouse le Mirail ont mis en place un diplôme universitaire
de gardien de refuge 7 pour professionnaliser ce métier.
Tous les acteurs concernés ont reconnu ce diplôme. La reconnaissance au niveau national du titre de
gardien de refuge est en cours de validation.
Le référentiel métier élaboré pour la mise en place de ce diplôme identifie les missions et tâches suivantes
Maintenance du refuge : surveillance du bâtiment, entretien et réparation des locaux, entretien et nettoyage
des environs,
Hébergement des usagers : gestion des réservations, accueil des usagers, réveil des usagers, gestion et
animation des équipes,
Service de restauration : approvisionnement, gestion des stocks, confection des menus, préparation des
repas, respect des normes d’hygiène,
Missions de service public et d’éducation à l’environnement : surveillance de la zone à proximité du refuge,
accueil et renseignements auprès des usagers, surveillance du bivouac, aide et collaboration avec les secours,
éducation des utilisateurs à un respect de l’environnement,
Missions de commercialisation et de gestion du refuge : prévisions des approvisionnements et des activités,
comptabilité des activités commerciales, conception et réalisation de documents de promotion, coopération
avec les organismes locaux du tourisme.
Pour permettre aux gardiens de mener à bien ces missions, les objectifs de la formation de gardien de refuge
sont les suivants
Former les gardiens de refuges à leurs fonctions touristiques et notamment aux techniques de l’accueil et de la
restauration,
Apporter aux gardiens les éléments nécessaires en comptabilité, marketing, droit, communication et
informatique afin qu’ils puissent gérer de manière efficace les refuges,
Former des professionnels connaissant les milieux montagnards afin qu’ils puissent collaborer avec les services
de secours et météo et donc délivrer les informations nécessaires aux usagers et aux services concernés,
Gérer et maintenir la qualité environnementale du refuge et de son site.
La formation modulaire se compose d’une session de formation de 380h (330h étudiants + option
premiers secours + bilan évaluation) et du stage de mise en situation en refuge de 210h.
7 Crée en juillet 2004
p. 18

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1.7 La demande en refuge de montagne en France
A la vue de plusieurs études sur la demande touristique en montagne, deux profils d’usagers de la
montagne se dessinent. Il y a les particuliers et les professionnels.
Les particuliers
pratiques % de l’enchantillon
pratiquant ce type
d’activité
Promenades ; visites de
sites
Visites 41%
Promenades 47%
escalade 9%
Haute randonnée et
alpinisme
Haute randonnée 17%
Alpinisme 8%
Profil (âge ; CSP ; niveau
de pratique
Jeunes séniors et familles
35-44ans, cadres
supérieurs et
randonneurs confirmés
25-30ans, en solitaire ou
entre amis. Court séjour
(de la durée de la course)
Motifs et attentes
Recherche de détente ;
oxygénation et
observations
« faire une voie »,
recherche de la
performance sportive
Sensibilité à la beauté
des paysages et au
caractère préservé du
site ; « faire un sommet »
Vélo tout terrain 14%
Etudiants ou cadres
moyens, généralement
des hommes
Sports d’eaux-vives 8% 25-34 ans Recherche de sensations
pêche 9%
Séniors, clientèle de
proximité, familles
Figure 4 : source Catherine JOUSSET, Consultant tourisme, enquête massif, synthèse globale, été 2003, ODITFrance
D’après l’étude de Catherine JOUSSET, le profil d’un randonneur Pyrénéen est le suivant :
- Clientèle de proximité ou de la façade atlantique
- Une moyenne d’âge de 42 ans
- Issu de la classe moyenne
- Séjour en couple ou en famille (1/4 de ces familles est accompagné par des enfants de moins de 15
ans.
Parmi tous ces usagers seulement 40% dorment en refuge, 55% préfèrent bivouaquer et 5% utilisent les
cabanes et abris pastoraux.
Pour certains randonneurs le refuge est un hébergement inaccessible sur deux points, physique (montée
longue, raide, escarpement …) ou psychologique (effort à fournir, milieu de haute montagne, inconfort du
dortoir, promiscuité …). Ce « problème » se rencontre principalement chez les séniors et les familles avec des
enfants en bas-âge.
Les professionnels (guide de haute-montagne, accompagnateur en moyenne-montagne)
Pour ces personnes le refuge constitue le support de leur produit. C’est le moyen qui permet de réaliser
une randonnée (ou une boucle) avec des clients. De plus en plus de professionnels privilégient les nuits en
refuge pour éviter de porter des charges lourdes (tentes, matériel de cuisine, denrées alimentaires …).
Cependant, le refuge faisant partie intégrante de leurs produits, ils attachent une grande attention à la qualité
des prestations fournis par les gardiens (hébergement et confort, restauration, horaires …).
p. 19

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Fréquentation
Peu de données statistiques existent au niveau national sur la fréquentation des refuges. Les derniers
comptages réalisés par la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagnes (2003-2007) a comptabilisé
280 000 nuitées en moyenne par année. Entre 2000 et 2004, le Parc National de Pyrénées a connu qu’une
légère augmentation des nuitées en refuges, 7,4% sur cette période avec environ 40 000 nuitées en 2004 8 .
En France, il existe une part des usagers de la montagne qui ne peut avoir accès aux refuges. Ce sont
les groupes de mineurs encadrés (loisirs ; scolaires). Cette loi risque d’évoluer avec le dernier manifeste des
Assisses de l’Alpinisme et des activités de montagne. Cette clientèle représente pourtant un enjeu
considérable pour le développement des activités de montagne et de la sensibilisation à l’environnement.
1.8 Les démarches environnementales
Le refuge est une infrastructure d’hébergement située en milieu montagnard, dans un univers fragile
et isolé, à préserver. Son impact environnemental est plus ou moins important suivant sa conception et sa
gestion. Cette simple présence peut sembler peu dérangeante mais des impacts sur l’environnement sont
présents et à prendre en compte.
Les points les plus sensibles sont l’évacuation des déchets (solides ou liquides), l’approvisionnement
en eau et les sentiers de randonnées. Il y a aussi un impact visuel et auditif important dans ce milieu et se doit
de bien s’intégrer dans le paysage. La faune sauvage peut changer au niveau de son comportement, la flore
risque un piétinement important. On se rend bien compte à travers toutes ces contraintes qu’il est
relativement difficile et couteux de respecter tous ces principes. Mais pour des raisons évidentes de protection
de la nature, le refuge se doit de contrôler en permanence son impact sur le milieu qu’il soit direct par ses
rejets ou indirect par sa fréquentation induite par sa présence.
Le patrimoine naturel constitue le capital touristique des territoires de montagne. En effet, une des
premières motivations des usagers dans le choix de la destination de leurs vacances est la recherche d’espaces
et d’une nature préservée. La protection de la montagne représente donc un enjeu de taille pour le
développement touristique.
De manière à limiter les impacts environnementaux et préserver le capital touristique, il est nécessaire
pour les propriétaires, les gestionnaires et les gardiens de refuge d’engager une réflexion sur la gestion
environnementale des refuges qui sont implantés au cœur de la montagne.
C’est là où intervient mon étude de stage :
Méthodologie pour analyser et prendre en compte les impacts sur l’environnement de la fréquentation
touristique en zone de refuge
Refuge des Estagnous, Massif du Mont Valier (2246m Pyrénées Ariègeoises– Castillonnais)
8 PNP, fréquentation du parc national des Pyrénées 2000-2004, rapport d’étude janvier 2006.
p. 20

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Le refuge est un outil de gestion des flux qui permet d’orienter les zones de nuisances. C’est logique
dans le cas où les personnes dorment au refuge mais ça le devient aussi quand les personnes doivent
bivouaquer à proximité du refuge (c’est le cas du refuge des Estagnous). En orientant et captant ces flux, le
refuge concentre les nuisances et évite une dispersion de ces dernières sur l’ensemble de la zone. Cette
concentration pour une meilleure gestion suppose que le refuge soit doté des équipements adéquats pour
gérer efficacement ces nuisances et ces impacts.
Figure 5 : Attente du repas du soir ; Photographie I.OLIVIER. Juin 2011
Le refuge peut également être utilisé comme un outil de sensibilisation à la protection de
l’environnement. Au refuge, les usagers sont rapidement désœuvrés. Ils arrivent généralement dans l’aprèsmidi,
rangent leur matériel, mangent un morceau et attendent le repas du soir. Pendant cette période ils sont
particulièrement réceptifs aux informations que les gardiens peuvent leur transmettre, en particulier sur le
milieu montagnard. En effet, en mettant de côté l’effort physique, la randonnée est un moyen de s’immerger
dans un milieu naturel préservé. Le refuge représente donc un espace intéressant pour sensibiliser (peut-être
au travers d’animations nature) et informer le public sur la gestion des ressources, les économies possibles
(énergies, déchets, eau) et sur le milieu montagnard.
p. 21

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DEUXIEME PARTIE, LE MILIEU NATUREL
Mener une réflexion sur les impacts environnementaux suppose en amont de connaitre le contexte
naturel du site.
L’objectif de cette partie, reflet de mes recherches bibliographiques, est de vous faire découvrir
l’histoire des lieux qui a menée le Mont Valier à ce qu’il est aujourd’hui, sa flore, sa faune et son sol, enjeux
importants dans cette zone protégée par plusieurs textes.
Toutes ces interactions sont indispensables pour mener mon analyse des impacts environnementaux,
je ne peux pas analyser le processus « refuge » sans le replacer dans l’ensemble du Massif du Mont Valier.
Dans un premier temps nous verrons les premiers écrits réalisés sur le Mont Valier ainsi que le
Pyrénéisme, fort présent sur ce Massif, ce qui a joué sur la fréquentation de la montagne aujourd’hui.
Par la suite nous découvrirons le milieu naturel du site, sa géologie, son hydrologie, les éléments du
climat présents, la flore et la faune, forts emblèmes de cette montagne.
Une dernière partie nous fera découvrir l’évolution des activités humaines, qui est passée de l’agriculture et de
l’élevage au tourisme.
p. 22

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2.1 Les premières ascensions
L’évêque Valérius (452 ap. JC)
LE MONT VALIER
Si l’on suit la légende du Pyrénéisme, la première ascension du Mont Valier fut attribuée au premier
évêque du Couserans qui vivait vers l’an 506 à Saint-Lizier.
Le Pic du Mont-Valier tire son appellation du Vieil évêque Saint Valier (Valèrius), premier
évangélisateur du Couserans. Il aurait le premier conquis le pic, frappé par sa majesté et sa proéminence. Il
aurait consacré à Dieu tout le Couserans, qu’il voyait à 2000m à ses pieds du haut du Mont Valier. A la cime du
colosse, il y planta trois croix qui résistèrent très longtemps aux outrages du temps et aux menaces des orages
si violents dans ces régions.
Bernard de Mermiesse (1672)
Autre évêque, il monta un jour en partant de Seix, « avec son peuple, au pic souverain ». Il est dis qu’il
eu la joie profonde de retrouver les débris de l’une des trois croix érigées par le vénérable Saint Valier. Cette
croix était donc vieille de quatorze siècles. Il remplaça cette relique par une croix en granit qui subsiste encore
et sur laquelle nous pouvons lire « EPISCOP DOMINVS VALERIS POSVERE 1672 ». Définition : « Cette croix fut
posée en l’honneur de l’évêque Valérius ». A côté de cette croix, existe, depuis 1893, une croix en fer forgée,
érigée par un ecclésiastique ariégeois.
Le vrai pyrénéisme et les pyrénéistes sont venus à lui avec de Lahondès en 1877. Le comte de Mons fît
le pic en hiver, Labrouche et Bartholdi en 1889 puis Trutat et Marcailhou en 1895.
Si les premières ascensions répertoriées sont de l’ordre de la religion, celles qui vont suivre vont
devenir de véritables explorations scientifiques, souvent collectives. Les récits
relatant leur course dans le massif étaient souvent « des premières ».
Le Mont Valier en 1904
Le récit de l’ascension effectuée par M. Félix REGNAULT et M. J. CARALP
(1886) au Mont Valier est à la fois détaillé et précis et concerne aussi bien les
observations des lieux traversés et des gens rencontrés, que des observations sur la
géologie des lieux 9 . Il s’agit d’une véritable expédition scientifique, avec un équipage
nombreux et transport de matériel spécialisé (transport par des mules).
A partir des années 1900, toutes les publications anciennes retrouvées aux
archives départementales concernent les chemins d’accès au Mont Valier souvent
décris comme « LA » Montagne des Pyrénées ou n’ayant pas la notoriété que l’on
doit lui donner.
C’est le cas avec cet extrait de l’Annuaire de l’Ariège de 1906 écrit par
Marcailhon d’Aymeric. « Le Mont Valier n’a pas eu l’Honneur, certes il le méritait
pourtant ! D’attirer à lui l’Académie pyrénéenne ou Académie Russell. Déjà dans le
Cénacle, CHAUSENQUE dans sa grande tournée de 1826, était passé aux pieds du
9 Ils étaient Membre de la Société de Géographie de Toulouse et Maitre de Conférences à la Faculté des
Sciences de Toulouse
« Ce magnifique pic, exerce
une véritable royauté
orographique sur la région.
A ses pieds se dessinent
nettement les profondes
vallées du bassin du Salat au
nord avec les deux
principales divisions du
Couserans ; le Castillonnais
(arrosé par le Lez) et le St-
Gironnais (arrosé par le
Salat) et ses trois affluents
(l’Aleth vallée d’Ustou, le
Garbet vallée d’Aulus et
l’Arac vallée de Massat). Le
pic serait incontestablement
stratégique de premier
ordre. »
Marcailhou d’Aymeric 1904.
p. 23

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pic, au port de la Corre. Le colonel Coraboeuf avait triangulé sur la pointe du Maubermé ».
En 1916 sort le premier guide de randonnée pour l’ascension du Mont Valier « Ascension du Mont
Valier par Castillon et la vallée du Riberot ». Il est écrit par deux personnes, MM. Delmas et Dunglas dont je ne
connais pas leurs origines. Leur conclusion de cette ascension est particulière :
« L’excursion du Valier est incontestablement une des plus belles et captivantes de la région
Pyrénéenne, d’autant plus captivante que bien menée elle est à la portée de toutes les jambes. D’ailleurs
lorsqu’on a contemplé du haut du Valier le panorama féérique qui se déroule sous les yeux on oublie toute
fatigue. Du reste S.A. Le Prince de Monaco est venu deux années de suite planter sa tente sur ces hautes
solitudes et à chaque fois ses efforts ont été couronnés de beaux succès ».
Dans la suite des années, le Syndicat d’Initiative du Couserans édite un « Guide et Itinéraires des
Montagnes en Couserans ». Ce guide contient la première carte d’accès que j’ai pu voir.
Dans la foulée, le Syndicat d’Initiative du Castillon écrit un livre, « Sur la route des Pyrénées, les Hautes
Pyrénées Ariégeoises, Le Castillonnais ». La voie d’accès au sommet du Mont Valier est décrite par l’Abbé Jean
CASTET.
Une grande page de notre Histoire, Le Chemin de La Liberté
Partout en France, des milliers de personnes ne rêvaient que d’une seule chose, s’enfuir. Dans un
environnement fait de haine, de misère et de désespoir, un chemin est crée, le « Chemin de la Liberté ». La
destination de la grande majorité des candidats à l’évasion était le sud vers l’Espagne qui était neutre. Une fois
au-delà des Pyrénées, il était possible de rallier Londres ou l’Afrique du Nord assez facilement en passant par
Gibraltar tenue par les Britanniques. Le procédé était toujours le même : les évadés passaient d’un contact à un
autre qui les habillaient, les nourrissaient et les cachaient. Quand ils avaient atteint les montagnes, les hommes
étaient cachés dans des lieux de rassemblements secrets pour former
des groupes pour l’ascension finale, de nuit, vers la frontière
espagnole. Durant la guerre, 33 000 évasions ont eu lieu dans la
chaine des Pyrénées dont 782 en Ariège.
Nombreux sont les évadés qui transitaient d’Agen et
Toulouse pour arriver à Saint-Girons, départ du Grand Chemin de la
Liberté. Cette voie d’évasion, Saint-Girons – Esterri, qui traversait le
Massif du Mont Valier et qui utilisait le refuge des Estagnous, resta
opérationnelle et ceci jusqu’à la fin de la guerre (c’est l’itinéraire le
plus long, le plus dur mais le plus sur car c’est le moins connu des
allemands). Cette voie a été ré ouverte et inaugurée en 1994 comme
un chemin de randonnée officiel.
Dans le livret de l’association
« Chemin de La Liberté » un
écrit est dédié au refuge des
Estagnous :
« Les évadés qui passaient par
cet abri arrivaient exténués,
souffrant de faim et de froid.
Certains arrachaient quelques
planches pour faire un feu et se
réchauffer puisque souvent,
c’étaient une question de vie
ou de mort. Ainsi ils
reprenaient courage pour
poursuivre l’ascension et
passer le col de la Claouère. Les
corps de plusieurs d’entre eux,
mort d’épuisement furent
découverts après la libération à
proximité des étangs long et
rond ».
p. 24

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
2.2 Le Pyrénéisme
Défini en 1898 par Henri Béraldi comme le fait « de savoir à la fois ascensionner, écrire et sentir ». «
Cet Homme qui marche en montagnard, observe en savant et décrit en peinture ». C’est un extrait de Cent ans
aux Pyrénées.
Dans Pyrénées Magazine 10 , une définition du Pyrénéisme est donnée :
« La notion, parfois discutée et réduite à une équivalence avec l’alpinisme ne saurait selon nous se limiter à
l’ascension, voire à l’exploit sportif. Elle englobe l’idée de découverte d’un espace géographique précis dans ses
divers aspects humains, scientifiques et culturels, la perception de la nature en étant elle-même la résultante.
Le pyrénéisme traduit une façon d’être et de ressentir la montagne. Grimpeurs, randonneurs, voire
promeneurs, en mettant leurs pas dans ceux de leurs devanciers, s’approprient un passé qui, par leurs
pratiques, s’agrège au présent. Le pyrénéisme, pour exister, suppose une constante récréation à travers une
multitude d’expériences personnelles ».
Chronologie du Pyrénéisme dans le Massif du Mont Valier et grandes dates du Pyrénéisme
- Première ascension dans les Pyrénées en 452: Le Mont Valier par l’évêque Valérius
- Seconde ascension du Mont Valier en 1672 par l’évêque Bernard de Marmiesse
- Ramond de Carbonnières au sommet du Mont Perdu, ascension considérée comme le début du
Pyrénéisme 1802
- Henri Béraldi définit le Pyrénéisme dans le livre Cent ans aux Pyrénées en 1898
- Jean Bepmale réalise la première traversée des Pyrénées d’Est en Ouest en trente jours en 1906
- Le docteur Azéma accompagné du jeune Pierre Roucaché ouvre le 1 er août 1936 une première voie sur
la face Est du Mont Valier au niveau du pilier Nord-est qui porte maintenant sont nom : la voie Azéma
- Création centrale du GR 10 en 1944 puis ouvert en 1973
- Première de la voie Nord-est par Daniel Tourte et Henri Lacassagne le 30 août 1956, un itinéraire de
5h qui joint le glacier d’Arcouzan et l’arête sommitale entre la voie Azéma et l’arête des Antiques à
l’Ouest.
- 1 er septembre 1957, la cordée Daniel Tourte, Henri Lasassagne et Robert Cazaux périssent en tentant
la première du Trou Noir.
- Jo Maruzzi et Jacky Pourré réalisent la première « directe » de la face Sud-est le samedi 7 octobre
1967. Depuis cette voie porte le nom : voie Maruzzi
- Le 25 et 26 janvier 1970 Louis Audoubert, Marc Galy et Guy Turoques réalisent la première ascension
hivernale de la face Nord-est.
- Le 29 et 30 septembre 1971, Louis Audoubert, Alain Blassier, Marc Galy et Monique Rouch réalisent la
voie du Trou Noir.
10 Pyrénées Magazine
p. 25

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2.3 Géologie – Géomorphologie
De St Girons au mont Valier 11
Entre St Girons et Castillon, les terrains secondaires (Trias, jurassique et Crétacé) se poursuivent sans
interruption. Le Crétacé calcaire, représenté surtout par le Néocomien, couronne habituellement les points
culminants, ou, se dresse en crêtes arides, grisâtres, ressemblant de loin à des murs démantelés. Le Crétacé
schisteux, au contraire, constitué presque uniquement par le Gault, semble ramper dans les dépressions et le
long des combes creusées aux pieds des escarpements calcaires. Le Trias, facilement reconnaissable à ses
couleurs rougeâtres, ne forme guère que des îlots sans importance, distribués comme au hasard (Legerge,
Engomer, Salsein …). Par contre, le Jurassique est amplement développé. C’est ce terrain qui, au sud de la ligne
de rochers dominant Engomer et Balaguères, s’étend sur de larges espaces, couvrant la Bellongue et le cirque
de Castillon, limité à l’Est par un massif Cristallin.
Sur les bords même du Lez vient affleurer le calcaire néocomien, exploité comme pierre à chaux et
comme marbre funéraire. Le Jurassique règne toujours dans les déclivités, dans le village même de Moulis, il
présente les fossiles du Lias moyen puis s’élève graduellement sur la rive gauche pour former les éminences
coniques, blanchâtres, qui bordent constamment la route jusqu’à Engomer.
Après cette commune, la vallée s’élargit, les montagnes calcaires s’écartent, jusqu’à Castillon nous ne
trouverons guère que des bancs de grès et de schistes noirâtres. C’est à leur destruction facile par les agents
atmosphériques et les eaux de surface qu’est dû l’élargissement du bassin qui a donné lieu au cirque de
Castillon et à la vallée de la Bellongue. Entre Engomer et Castillon c’est toujours le système Jurassique qui se
montre exclusivement. La ville de Castillon est adossée à un calcaire cristallin, parfois saccharoîde, presque
toujours mélangé à l’ophite. Le côté sud est granitique. A partir de Castillon la vallée change de caractère, le
bassin se referme peu à peu, la gorge commence, flanquée de rochers granitiques qui vont jusqu’à la Maison
du Valier.
Le Valier présente un accident stratigraphique fort curieux qui se manifeste avec la plus grande
netteté. Les couches qui le constituent, au lieu de se relever en voûte comme le
voudraient les théories sur la formation des montagnes, sont disposées, au
contraire, en un large pli synclinal, ondulé légèrement, sorte de fond de bateau
dans lequel le sommet du pic semble encastré.
Le Mont Vallierat, placé en vedette devant le Valier présente la même
forme, la même structure. Cette disposition se retrouve sur d’autres sommets
tels que le piton terminal du Pic du Midi et sur le versant de Bagnères de
Bigorre. Le Mont Valier et le Vallierat ont donc éprouvé une sorte de
refoulement latéral, à la suite duquel les assises ont été fortement plissées. Ces
pressions ont eu pour effet de rendre les roches plus dures et par la suite plus
aptes à résister aux agents de dénudation. Le relief de ces deux montagnes n’a
probablement pas d’autre origine. Ces perturbations se lient à l’existence d’une
crête granitique qui suit le pic de Trémoul et le cap de Pouech, crête taillée en
biseau qui envoie des apophyses jusque au cœur du Valier.
Quel est le granite du Riberot ? C’est un granite de venue postérieure
ayant percé la base des terrains sédimentaires, c’est le granite gris de la
frontière Espagnole. Il porte le nom de granite Barrégien. Granite
Figure 6 : Granite Barrégien ; Photographie
I.OLIVIER Juillet 2010
11 Description géologique réalisée grâce à l’aide de Louis Espinassous et Pierre Bernard Palassou, Essai sur la
minéralogie des Monts-Pyrénées, 2 e édition, Paris, Didot jeune, 1784, XVI-330 p., 12 planches et 8 cartes.
p. 26

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
essentiellement éruptif, homogène, se rattachant au type normal, sa teinte grise se poursuivant sur des
grandes distances est nuancée de quelques taches sombres correspondant à une concentration de mica noir.
Ce type de granite est aussi présent dans les flancs du Mont Valier.
Il lui sert de soubassement mais la masse du Pic est constituée de dalles pétrosilicieuses plus ou moins
rubanées, des calshistes, des dolomies gris-cendrées, des calcaires blanchâtres dont la matière semble avoir
éprouvé une sorte d’étirement, ils forment le sommet du Pic et s’y dressent en bancs verticaux.
Les phénomènes glaciaires ont laissé dans la vallée du Riberot une empreinte profonde 12 . Sur le flanc
méridional de la gorge du Cruzous nous pouvons admirer de belles surfaces lisses, polies, formant avec
l’horizon un angle de 45 à 50 degrés. Au dessus se trouve une crête anguleuse, déchiquetée, se dressant en
abrupts taillés à pic. C’était là probablement la limite
supérieure du glacier. Les moraines latérales sont aussi
de la plus grande netteté, en descendant le Riberot, on
peut observer d’une manière ininterrompue une double
traînée de blocs erratiques, suspendus parfois assez
haut au dessus du lit du torrent. Enfin au débouché du
Riberot, le glacier, arrêté dans son développement par le
chaînon transversal de l’Arraing qui lui barrait le
passage, a déposé une puissante moraine terminale,
amoncellement de blocs granitiques que le torrent a
coupé en deux, laissant ainsi comme témoins deux
éminences symétriques qui commandent l’entrée de la
vallée.
2.4 Hydrologie et hydrogéologie
Les caractéristiques topographiques, lithologiques et climatiques du massif du Mont Valier influencent
très fortement la collecte et l’écoulement des eaux superficielles et souterraines. Dans les traits marquants du
cycle de l’eau du massif, il faut mentionner
l’abondance des précipitations journalières et une
évapotranspiration relativement modeste, donc une
importante quantité d’eau disponible pour
l’écoulement et l’infiltration. Ces précipitations
alimentent les ruissellements de surfaces et
l’infiltration. L’autre donnée importante c’est que le
refuge ce situe en plein dans un bassin versant : celui
du Riberot.
Le massif du Mont Valier est très étagé en
altitude (900m d’altitude au Pla de la Lau, 1050m à la
cascade des Echelles, 1477m à la cascade du Nérech,
1859m à la cabane de Caussis, 2246m au refuge des
Figure 6 : cours d'eau éphémères suite à des orages, vallée du Riberot,
versant d'Escausse ; Photographie I.OLIVIER Juin 2010
Estagnous et 2838m au sommet du Mont Valier). Les
précipitations, « modestes » dans les plaines voisines,
augmentent régulièrement avec l’altitude. De même, l’évaporation et la transpiration des végétaux diminuent
quand l’altitude augmente, puisque la température moyenne décroît.
12 Carte des marques de l’ancien glacier en annexe
Figure 5 : Vallée du Ribérot ; Photographie I.OLIVIER Mai 2010
p. 27

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Les cours d’eau
La pauvreté du réseau hydrographique sur les affleurements du Mont Valier et la forte présence de lacs
d’altitude souligne bien la prépondérance de l’infiltration sur le ruissellement. En fait, sur ma zone d’étude, il
n’existe que très peu de cours d’eau permanents (sur observation d’une saison estivale, du mois de juin à fin
septembre 2011). Le seul cours d’eau vraiment permanent est le Riberot, qui est un affluent du Lez. Le Riberot
suit un parcours Nord-Ouest, dans une vallée étroite, avec un fort dénivelé ce qui crée des cascades tout du
long. Ce ruisseau se forme grâce à la présence des différents lacs (décris plus loin) et reçoit les eaux des zones
rocailleuses de la montagne d’Escausse et de Trémul. Les neiges d’hiver participent fortement à l’alimentation
en eau de ce ruisseau. Au total ce cours d’eau a une longueur totale de 5 kms.
Les sources
Plusieurs sources sont présentes mais sur une zone très restreinte. En effet les principales sources se situent
sur la face Ouest du Mont Valier (là ou s’alimente le refuge en eau potable). Peu visibles à l’œil elles sont sous
un pierrier et ressurgissent peu avant le refuge et alimentent les « Estagnous », petits lacs en contrebas du
refuge. Des « vasques » de petites tailles sont éparpillées sur le Cap de Pouech et le Pécouch ainsi que sur la
face Ouest du Mont du Petit Valier. C’est pour cela qu’une partie des brebis du troupeau de l’Estive d’Espugue
passe le col de Pécouch et s’installe dans cette zone.
Les étangs
L’alimentation en eau de l’Etang long ce fait grâce à diverses sources plus ou moins pérennes. Du Col
de la Pale de la Clauère un ruisseau surgit et finit dans le l’Etang, du Pic de Sernaille c’est identique pour le Pic
des Trois Comtes où subsiste un petit lac qui l’alimente. La principale alimentation en eau de l’Etang Rond se
fait grâce à l’Etang Long mais ce n’est pas tout, du Pic de la Pale de la Claouère et du Col de Peyre Blanc il reçoit
les eaux de deux cours d’eau et des falaises de Barrecul il reçoit les eaux de ruissèlement.
Les circulations souterraines
Le massif du Mont Valier reçoit et fait circuler des volumes d’eau considérables. L’évapotranspiration y est
modérée, les écoulements de surfaces assez fréquents lors des orages. L’essentiel de l’eau ressort à la cascade
du Nérech où le Riberot prend vraiment sa forme de cours d’eau. Les petites sources perchées nous montrent
que quelques mètres d’épaisseurs de calcaires fissurés peuvent retenir assez d’eau pour alimenter un
écoulement permanent.
Figure 7 : hydrographie du Mont Valier ; Géoportail
p. 28

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
2.5 Les éléments du climat
Le Mont Valier qui dresse ses 2838m d’altitude présente toutes les caractéristiques climatiques et
biogéographiques des Pyrénées avec des ascendances Océaniques. Un pied en Pays Espagnol et un pied en
Pays Français, le Massif du Mont Valier est une combinaison de climats.
Les références climatologiques utilisées ici proviennent des relevés faits par les Gardiens du refuge des
Estagnous tous les matins lors de la saison estivale sur les années 2008 à aujourd’hui 13 .
Moyenne des températures en C° depuis 2008 Moyenne des précipitations en mm depuis 2008
juin 08 MINI 4,2
MAXI 13
juin 09 MINI 6,2
MAXI 16
juin 10 MINI 4,2
MAXI 12
juillet 08 MINI 7,7
MAXI 17
juillet 09 MINI 8,5
MAXI 18
juillet 10 MINI 9,4
MAXI 18
août 08 MINI 7,8
MAXI 17
août 09 MINI 9,7
MAXI 20
août 10 MINI 8
MAXI 16
sept-08 MINI 3,6
MAXI 12
sept-09 MINI 4,4
MAXI 13
sept-10 MINI 4,9
MAXI 14
Il est important de préciser
que des chutes de neiges sont
fréquentes durant la saison d’été.
La zone d’étude étant dans
un cirque, les vents sont présents
toute l’année. La direction de ces
vents est difficile à savoir de part la
géographie du site. Toutefois les
vents de Nord-Ouest et les vents du
Figure 8 : effet de Foehn ; I.OLIVIER 2011
sud sont les plus importants. L’effet de Foehn est régulièrement visible ce qui provoque une fonte des neiges
importante.
13 Données recueillies grâce à Yann de Météo France
juin 08 230,2
juin 09 87
juin 10 222,2
juillet 08 79,4
juillet 09 70,9
juillet 10 83,4
août 08 77,4
août 09 144
août 10 99,9
septembre
102,2
08
septembre
154,0
09
septembre
101,2
10
Effet de Foehn
p. 29

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
2.6 Les paysages et sites naturels
« Seigneur du Couserans … », on peut résumer ainsi la puissante originalité de cette montagne :
Véritable pyramide se dressant au loin de la plaine Toulousaine, célèbre par la majesté de son aspect et
l’immense panorama qu’il offre depuis son sommet.
Quand on arrive au sommet on découvre une vue qui embrasse
des centaines de kilomètres. Tous les randonneurs interceptés à la
descente disent qu’après une ascension longue et exténuante depuis le
Pla de la Lau où d’ailleurs, sont restés « immobiles, frappés de stupeur,
en oubliant la fatigue de la marche ».
Le refuge, la terrasse … il est dit que de la terrasse, le soir, c’est
le plus beau couché de soleil des Pyrénées ! Deux paysages se battent
en duel depuis le refuge : avec ou sans la mer de nuage. A vous de
décider. Depuis cette fameuse terrasse plusieurs magazines spécialisés 14
dans la randonnée ont d’ailleurs décrit la beauté exceptionnelle de ce
vaste panorama, découvert en arrivant, observant le coucher ou le lever
de soleil où les contrastes de lumière et de couleurs accompagnent la
découverte de ce vaste cirque où même la plaine de St Gaudens a sa
place. Du refuge on observe une immense mosaïque de paysages,
plaines, estives, collines au loin, gorge, vallées si diverses.
Les sites naturels particulièrement pittoresques du massif du
Mont Valier sont nombreux, diversifiés et géographiquement bien
repartis. Bien que cette qualification relève de l’appréciation
personnelle, chacun pouvant avoir son paradis secret, et mettant à part les crêtes et les points de vue
remarquables.
14 Magazines espagnols
Figure 10 : Le Mont Valier le soir ;
I.OLIVIER 2011
Figure 9 : Couché de soleil depuis la terrasse ;
Photographie I.OLIVIER Juillet 2010
p. 30

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
2.7 Les évolutions du couvert végétal
Intimement lié à l’activité de l’Homme, le paysage du Massif du Mont Valier a varié au fil du temps et
on peut supposer que dès le Néolithique la riche végétation forestière du Massif, composée de Chênes, de
Tilleuls, de Frênes, d’Erables, d’Hêtres et de Pins, eût à subir ses premiers défrichements par brûlis ou
écobuages. Les grandes fluctuations historiques connues par ailleurs ont aussi déterminé au niveau local le
rapport entre les surfaces boisées, les surfaces pastorales et les surfaces ouvertes.
Avant 1850 : l’Homme s’est adapté et a su/du gérer le risque naturel
L’Homme s’installe plutôt en Soulane, déneigée tôt, permettant une culture plus précoce du fait de
l’exposition au soleil plus longue mais aussi pour éviter les risques d’inondations dus à la fonte des neiges. Il
utilise l’espace dans sa totalité et aucun terrain n’est laissé en friche. Dés le printemps il entretient les champs
et c’est la montée en estives, terrains conquis sur la forêt. Les troupeaux pâturent et enrichissent le sol par
leurs restitutions sur les prairies. La fauche se fait pendant que les animaux sont en estive avec un gardien. La
forêt est maintenue dans les zones de pente. Elle sert à limiter les départs d’avalanches. L’arbre est donc
utilisé pour protéger l’habitation et pour matérialiser les limites de propriété. Il est utilisé pour deux choses, la
production et la protection. Cette gestion de l’espace et des éléments naturels est assuré par le groupe humain
de façon collective. Le groupe humain s’est donc organisé de façon à entretenir le milieu et à gérer les risques
naturels. Il s’agit d’une gestion autarcique et unitaire.
De 1850 à 1960 : un bel équilibre rompu et intervention d’un nouvel acteur
L’équilibre est rompu pour deux raisons, la population rurale est à son apogée. L’augmentation des
besoins alimentaires entraîne une augmentation de la pression sur les espaces naturels : le surpâturage et les
défrichements abusifs entraînent une forte érosion des versants. De plus la révolution industrielle et le
développement des communications touchent les vallées de montagne, même les plus reculées, où s’installent
les industries qui trouvent là une main d’œuvre disponible. L’Homme n’habite plus seulement les versants,
alors bien moins gérés, mais aussi les vallées.
Le bois sert à la production du charbon dont il reste encore des traces autour du Riberot, au brûlage
des calcaires pour la chaux. L’humus recueilli dans les zones les plus escarpées sert également à amender les
sols exploités. La diminution de la surface forestière devint alarmante. L’industrie naissante requière plus de
bois, les usages classiques du bois (bois de chauffage, de cuisine et de construction) s’intensifient avec la
croissance de la population.
L’intervention de l’Etat devint donc urgente. En 1860, une première loi sur le reboisement (obligeant
les propriétaires à reboiser quitte à négocier avec eux le financement des travaux) fut suivie, en 1864 et 1882,
par d’autres dispositions pour la Restauration et la Conservation des Terrains de Montagnes 15 . L’Etat désormais
encourageait les travaux d’envergures au nom de l’Intérêt Général. L’application de ces deux lois ne se fera pas
sans accroches avec les populations locales. Ils souhaitent conserver bien évidemment la propriété et l’usage
des terrains et voient d’un mauvais œil l’arrivée de l’autorité au sein de leur société locale. En ce qui concerne
le risque naturel il y a donc eu un transfert de responsabilité du local vers le national. Les acteurs locaux sont
de moins en moins susceptibles de se mobiliser pour la sécurité puis que c’est devenu le rôle de l’Etat qui
intervient par la réglementation. Ce mode de gestion est dit ouvert parcellisé.
15 Donnée RTM
p. 31

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
De 1960 à aujourd’hui : un nouveau mode de gestion
L’irruption de l’Etat dans les sociétés de montagne a entrainé une progressive déresponsabilisation
des acteurs locaux : l’Etat est le seul responsable de la sécurité et des risques naturels. Sur le terrain et avec
discutions auprès des acteurs de l’agriculture de montagne ou du tourisme on se rend compte que eux aussi
travaillent pour limiter les risques naturels à leurs niveaux et leurs moyens. En faisant cela ils garantissent la
pérennité de leur travail.
Par ailleurs, de nouvelles activités se développent en montagne, principalement liées au tourisme : les
nouveaux acteurs du territoire sont d’abord des consommateurs d’espaces montagnard et ne s’impliquent que
très peu dans une dynamique d’exploitation durable 16 .
L’agriculture de montagne est délaissée et devient de moins en moins un lieu de production agricole.
Les risques liés au surpâturage et à la déforestation sont remplacés par de nouveaux risques liés au nonentretien
des milieux, griffes d’érosions, incendies et fermeture du paysage.
La montagne devient d’abord un haut lieu de tourisme puis acquiert un nouveau rôle résidentiel. Pour
répondre à cette demande sociale de plus de sécurité en montagne l’Etat, dans les années 80 a élargi l’activité
du service RTM qui appartient désormais à l’Office Nationale des Forêts (à l’entretien des périmètres RTM
s’ajoute maintenant une activité d’animation auprès de nouveaux acteurs (région, département, communes,
propriétaires) dans un objectif de gestion négocié des risques. De plus la loi de 1982 sur l’indemnisation des
victimes des catastrophes naturelles prévoit l’élaboration de Plans d’Exposition au Risques naturels, plans
coordonnés par le service RTM mais les autres acteurs participent à leur élaboration. La loi Barnier de 1995
remplace les PER par les Plans de Prévention des Risques Naturels. Enfin la loi montagne du 9 janvier 1985 aura
pour objectif essentiel de stopper le mitage de l’espace montagnard lié à l’arrivée de ces nouvelles activités (le
tourisme) et de ces nouveaux résidents (montagnes-dortoirs).
Pour l’ensemble des acteurs de l’espace montagnard, la nécessité d’une véritable fonction d’entretien
de l’espace pris dans sa globalité, apparait progressivement, on se dirige peu à peu vers un mode de gestion de
type ouvert et unitaire. L’ensemble du Massif du Mont Valier continue aujourd’hui d’être exploité sous le
contrôle de l’ONF. Depuis un demi-siècle l’Office Nationale des Forêts ne réalise que des interventions
ponctuelles sur ce milieu pour aider la recolonisation de la hêtraie par le Sapin dans les zones intéressante pour
le Grand Tétras.
L’étage du Hêtre
L’apparition du Hêtre (Fagus sylvatica) souvent appelé « fayard » à partir de 800 m d’altitude annonce
le passage à l’étage montagnard. Il occupe les fonds de vallée plus frais. Il constitue des peuplements denses
dans lesquels se mêlent quelques sapins (Abies alba). Le cortège floristique qui accompagne le Hêtre est assez
riche. On peut y rencontrer la Renoncule de montagne (Ranunculus aduncus, l’Aspérule (Asperula odorata), le
Lys martagon (Lilium martagon) et quelques « spots » à framboises (Rubus idaeus) qui attirent un certain
nombre de randonneurs l’été. Il faut aussi citer la présence de Chêne pubescent ou Chêne blanc en bordure du
Riberot, comme pour le Frêne.
16 Cours de BTSA Gestion et Protection de la Nature
p. 32

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
L’étage des quelques Pins à crochets
Entre les bois de Hêtres les plus élevés vers 1600 m d’altitude et la « zone de combat », les Pins à
crochets (Pinus uncinata) forment des bois très clairs. Ce Pin ressemble un peu au Pin sylvestre mais il est plus
sombre, son écorce n’est pas teintée de roux et ses cônes ont des écailles prolongées en écussons crochus.
Nous sommes dans l’étage subalpin, le niveau supérieur des forêts. C’est sur cette zone qu’un troupeau de
Bovins estive ce qui permet depuis très longtemps au maintien de la biodiversité et à l’ouverture du milieu.
L’étage des falaises et des éboulis
Les arbres disparaissent totalement et le premier coup d’œil donne l’impression qu’il n’y a plus que
des cailloux. On se rend vite compte que ce milieu rupestre comporte pourtant des végétaux et que l’on peut y
admirer tout un cortège de fleurs spectaculaires. Nous sommes sur l’étage alpin où la neige tarde à partir
(présence de névés).
Echantillon de la flore du Mont Valier 17
Figure 11 : Aquilegia pyrenaica Figure 12 : Saxifraga praetermissa Figure 13 : Galuim cometerhizon
Figure14 : Pedicularis rosea Figure 15 : Geranium cinereum
17 Sources des photographies : ac-besonçon.fr
Figure 16 : Crepis pigmaera
p. 33

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
2.8 La faune
Les paysages et les typologies végétales du Mont Valier ont bien évidemment fluctué au cours des ères
mais la reforestation du massif a fortement contribuée à remettre en place toutes les conditions d’une
ambiance forestière tant pour l’avifaune que pour les mammifères. A cela, il est indispensable de rajouter
l’objectif des gestionnaires (Office Nationale des Forêts et Office Nationale de la Chasse et de la Faune Sauvage
et Fédération de Chasse) d’assurer l’enrichissement du potentiel cynégétique du Massif et d’avoir favorisé la
création de la réserve.
Présentation et localisation de la faune du Mont Valier suite à mes affuts, mes observations et dires de
personnes rencontrées.
Figure 17 : Isard au pied du refuge, I.OLIVIER 2011
p. 34

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Concernant l’observation de plusieurs
espèces d’animaux, il m’est difficile de les
localiser précisément. Pour le Milan Royal
(3), le Faucon Pèlerin (2), le Vautour Fauve
tous les jours), les Hirondelles des Rochers
(tous les jours depuis leur arrivée), le
Circaète Jean-le-blanc (1), l’Aigle Royal (2) et
le Gypaète Barbu (très régulièrement), ils
étaient toujours en vol. Je les ai tous
observés depuis la terrasse du refuge et à
n’importe quelle heure de la journée. Les
hirondelles sont arrivées le 26 août 2011, et
concernant le Gypaète, un juvénile a été vu
plusieurs fois (3) au dessus du refuge.
Hibou Grand-duc (1)
Sangliers
(entendus)
Figure 18 : localisation de la faune observée. I.OLIVIER
Grand Tétra (1)
Marmottes
(entendues)
Pic Noir (1)
Isards (plusieurs
chevrées)
p. 35
Desmans
des
Pyrénées
(2),
Euprocte
des
Pyrénées
(1)

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
2.9 L’exploitation de la forêt
Le Mont Valier a fait l’objet d’une occupation humaine importante 18 : dès le Néolithique, les Hommes
qui vivaient dans des abris sous roches commençaient à exploiter la forêt. Plus tard, le charbonnage, les
exploitations de mines de fer, les cultures et les estives se sont développés au fil des siècles comme le prouvent
les nombreux vestiges de ces activités.
Dès lors, la forêt régresse et progresse au fil des guerres, des famines, des épidémies, des invasions et
des paix. Au 18 ème siècle, le phénomène s’accélère, la révolution industrielle est dévoreuse de bois, dans le
même temps, le pastoralisme dans cette zone est très compliqué, le relief est très marqué, beaucoup d’estives
sont abandonnées. La dégradation des milieux est telle que l’Etat, au titre de la loi sur la Restauration des
Terrains de Montagne, s’engage dans une ambitieuse politique de reboisement des montagnes.
La gestion et l’exploitation forestière
Pendant longtemps, les peuplements forestiers, reconstitués à grand-peine, ont fait l’objet d’une
surveillance assidue des forestiers. Aujourd’hui, sous l’effet des sylvicultures pratiquées, s’exprime une
dynamique des écosystèmes forestiers qualifiés de « remontées biologiques », qui voit le retour d’espèces
(floristiques et faunistiques) importantes, dont il faut à présent favoriser la pérennité.
Le taillis
Les arbres traités en taillis font l’objet d’une coupe rase tous les cinquante ans. C’est le recépage. Des
rejets se forment ensuite sur les souches restantes, donnant naissance à des cépées et ainsi à un nouveau
peuplement. Ce traitement s’applique aux feuillus comme le Hêtre. Le bois produit par ce traitement est du
bois de feu. A l’heure de la nécessaire évolution vers les énergies renouvelables, la valorisation des bois issue
des taillis, au titre de bois-énergie, est plus que jamais d’actualité en Ariège, soutenue par la plupart des
collectivités conscientes de cet enjeux. Il y a peut d’exploitations dans la vallée du Riberot tout simplement à
cause de l’accès et des conditions de travail du au relief. Seuls les habitants de proximité font quelques coupes
pour pouvoir se chauffer durant les hivers.
L’aménagement
L’ensemble des quelques coupes et des interventions, notamment les travaux sylvicoles, concernant la
vie de la forêt sont planifiés dans les documents de gestion élaborés par l’Office Nationale des Forêts. Ce sont
les aménagements forestiers, établis pour une période de 15 ans. Les communes propriétaires et les forestiers
décident ensemble des objectifs de gestion en fonction du type de la forêt. Les objectifs assignés aux forêts
sont divers et parfois contradictoires : un peu de production, accueil du public et protection du milieu.
Gestion de la faune
La gestion forestière doit prendre en compte et chercher à maintenir, un équilibre harmonieux entre
la forêt et les espèces animales qui l’habitent, dont le développement pourrait remettre en cause sa pérennité,
c’est le cas des Isards dont la population subit crises sur crises. L’exercice d’une chasse raisonnée constitue à
présent un outil indispensable pour maintenir l’équilibre entre la grande faune et les écosystèmes.
18 Homme de 78 ans rencontré dans la vallée du Ribérot
p. 36

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Protéger et informer
Le Massif du Mont Valier accueille chaque année environ 3000 personnes sur ses pentes. Du simple
randonneur à la journée à ceux faisant les boucles sur plusieurs jours. Les milieux naturels fragiles sont parfois
menacés par cet engouement du public pouvant produire de graves dommages sur la flore et la faune. Cette
demande sociétale multiforme nécessite une information permanente du public. Des visites guidées (RDV des
Cimes, Retrouvance …), sont organisées pour expliquer le caractère multifonctionnel de la gestion forestière, la
complexité du milieu et leur fragilité.
Protéger les milieux remarquables
Partie intégrante d’une gestion forestière équilibrée, la gestion et protection des milieux s’applique à
des formations végétales forestières et non-forestières comme les pelouses. En favorisant la réouverture des
milieux grâce aux pâturages des ovins et des bovins (partenariat ONF et GP), il est possible de maintenir des
espèces menacées par la fermeture des milieux.
Risque naturel
Les signes de cette action de la nature est fortement perceptible. Des ravines drainent de gros blocs de
pierres et un certain nombre d’éboulis sont partout présents. Il est important de conserver le mélange Pin –
Hêtre. Cette forêt mélangée pourra en effet conforter durablement la fonction de fixation qu’elle assume déjà
dans le bas du Riberot. Les arbres jouent un rôle de piège de pierres 19 .
19 ONF Magazine
p. 37

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2.10 L’agriculture
Les brebis
Jusque dans les années 1800, l’élevage est un des trois éléments fondamentaux du système agrosylvo-pastoral
20 .il associe le massif et la vallée. Le feuillage et le glandage constituent l’assise de l’élevage. Les
feuilles de Hêtres et de chênes complètent la nourriture des troupeaux durant l’hiver. Les modalités d’usages
du bois (périodes de glandages…) sont sans cesse rappelées dans de nombreux textes. Les taillis étaient
régulièrement élagués pour la litière mais aussi pour la nourriture hivernale du cheptel. Les paysages étaient
beaucoup plus ouverts qu’aujourd’hui avec une prépondérance nette de taillis pâturés. Ovins et porcins étaient
les deux types d’élevages partout présents et indispensables pour les revenus et l’alimentation de la famille.
Les autres animaux comme les mulets, les ânes, les chevaux et les bœufs, étaient dévolus aux travaux des
champs. Ce sont les ovins qui représentaient l’essentiel du cheptel et utilisaient la totalité de l’espace pastoral.
Les espaces pastoraux se développent à tous les étages de végétation. A l’étage collinéen ce sont les
taillis de Chênes qui servaient aussi pour la fumure des sols et la cueillette de plantes aromatiques. A l’étage
montagnard, les espaces pastoraux comprennent les taillis de Hêtres dont les brebis mangent les faines. Plus
on monte et ce sont les cailloux qui apparaissent avec les éboulis. Désert caillouteux pour les touristes, parterre
émaillé de fleurs pour le berger, qui engraissent le plus de brebis.
Le pâturage était généralisé sur les landes, les sous-bois, les terres cultivées après la moisson (chaume)
et les terres en jachères. Pourtant les ressources étaient limitées. Elles nécessitaient une gestion rigoureuse
avec un calendrier de glandage et de feuillage, de déplacement altitudinaux (remue) pour pallier aux gelées,
neiges et sècheresses estivales. De juin à octobre les bêtes estivaient dans la montagne qui étaient équipées de
nombreuses cabanes et orries (aujourd’hui de nombreuses cabanes en ruines sont encore présentes et une
orrie avec un parc en pierre sèches est encore debout).
Dès la fin du 18 ème siècle le
pastoralisme est de plus en plus
abandonné. Le relief accidenté des
estives, les diverses crises et l’exode
rural font qu’il y a de moins en moins de
familles dans la vallée. De nos jours 10
unités pastorales sont présentes sur le
Massif du Mont Valier ce qui représente
environ 81 équins, 6160 ovins et 301
bovins et 50 éleveurs. Les chiffres que
j’ai pu recevoir grâce à la Fédération
Pastorale de l’Ariège et l’ONF datent un
peu. Sur le terrain j’ai pu me rendre
compte de quelques changements, en
effet sur l’unité pastorale d’Espugue il
est dit qu’elle n’est pas gardée alors qu’il
y a deux gardiens qui se partagent la Figure 19 : carte des UP du Mont Valier ; source DOCOB ONF
saison en deux et il est dit aussi qu’il n’y
a que des ovins et pourtant des bovins et des équins sont présents.
20 Cours LP GAEMP
p. 38

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
2.11 Le tourisme et les loisirs
Durant de longs siècles, le massif du Mont Valier est surtout fréquenté par les hommes des villages
alentours qui tentent de tirer quelques subsides de cette montagne inhabitée. Ainsi l’hiver terminé, pâtres,
chasseurs d’Isards, bûcherons ou charbonniers s’en retournent à leur besogne sur les hauteurs.
Dès le milieu du 18 ème siècle, le Valier accueille de nouveaux visiteurs. Leur démarche est alors
dégagée de tout aspect utilitaire. Ils gravissent la montagne pour chasser l’Isard et ramener un trophée, pour
rechercher des émotions …
Ainsi, les premiers excursionnistes marchant sur les traces du premier évèque Valerius s’aventurent
sur le Mont Valier, mons autem hic late undique conspectus, fere semper in oculis est … (ce mont que l’on voit
de loin et qui ne quitte jamais notre regard…).
Depuis le tourisme est en constante progression et ce n’est pas sans rappeler le travail qu’a fourni le
refuge des Estagnous sur l’évolution du tourisme et ainsi permettre la création de la Maison du Valier.
Les loisirs
Les loisirs sont divers et variés. Durant toute ma saison passée au refuge j’ai pu constater un certain
nombre d’activités. La principale étant la randonnée pédestre.
Figure 20 : les circuits de randonnées présents autour du refuge ; plaquette refuge
p. 39

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Au total 4 circuits mènent au refuge mais ce n’est sans compter avec Pass Aran. Cette traversée qui
est dite « sans frontière ». ce circuit est né grâce à 5 gardiens de refuge (français et espagnols) qui souhaitaient
se faire connaitre, faire découvrir les Pyrénées mais aussi faire perdurer le devoir de mémoire des faits
historiques qui ont pu marquer le paysage.
Au total c’est 5 jours de randonnées entre la France et l’Espagne.
Figure 21 : l'itinéraire de Pass Aran : plaquette Pass Aran
Une via ferrata a été créée qui relie le refuge des Estagnous à l’étang long.
Figure 22 : le circuit de la via-ferrata : plaquette Via - ferrata
p. 40

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Elle permet de parcourir 1200m de distance, cheminant à 200m au dessus de l’Etang rond et de
découvrir une flore et une faune rupestre impossible à deviner en restant au sol.
D’autres activités sont aussi présentes, comme par exemple la pêche avec tout les lacs et les étangs
présents. Le parapente de montagne a quelques amateurs qui viennent décoller du Petit Valier quand la météo
le permet. Ils atterrissent ensuite au parking du Pla de Lau. L’escalade aussi a sa place sur ce massif. Quelques
voies ont été partiellement équipées, elles nécessitent un certain niveau et un certain engagement du fait
d’une roche très fragile.
2.12 Le Mont Valier et la législation
Depuis toujours, le Massif du Mont Valier est un lieu de fascination, de mythologie, de passions. Son
allure imposante et différente suivant d’où on le regarde, la variété des paysages, la richesse de son patrimoine
naturel et culturel, l’histoire des lieux intimement modelée par l’Homme sont autant d’arguments qui ont
poussés un certain nombre de passionnés à connaître le lieu et à le protéger.
Voici les différentes législations en vigueurs sur le territoire du Mont Valier
Figure 23 : les différents zonages écologiques : source ONF
p. 41

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Natura2000 au Mont Valier
Natura2000 est un réseau écologique européen visant à conserver les espèces et les habitats menacés
ou remarquables. Il est composé de sites naturels proposés à l’Europe par chacun des Etats membres en
application des Directives Habitats et Oiseaux. La démarche Natura2000 est innovante dans la mesure où elle
rompt avec les procédures classiques de gestion des espaces. L’intérêt écologique bien que clé de voute de
l’opération, n’est pas l’unique préoccupation. Les enjeux économiques, sociaux, culturels et régionaux sont
pleinement pris en compte au travers d’une large concertation regroupant l’ensemble des usagers et
propriétaires (comité de pilotage), intégrés dans les documents de gestion (document d’objectifs DOCOB et
document d’applications DOCAP) et soutenus financièrement de manière contractuelle.
Le site Natura2000 FR7312003 « Massif du Mont Valier » occupe une surface de 10 639 ha. L’Office
Nationale des Forêts est l’opérateur local. Les objectifs et actions ont été définis et validés par les services
d’Etats le 06/O7/2010.
Protection des espèces
Le législateur a introduit au niveau national et international une large palette d’outils juridiques, de
listes d’espèces, de lois, de directives, de conventions qui réglementent la capture, le transport ou tout autre
forme d’utilisation d’espèces faune et flore. Néanmoins, comme pour tout règlement leur respect n’implique
que celles et ceux qui souhaitent s’y conformer. Au Mont Valier, certaines espèces emblématiques
deviennent régulièrement des trophées illégaux. Ces actes peuvent en quelques années compromettre
totalement l’existence et le maintien d’une espèce déjà en voie de disparition.
Aussi, face à ces prélèvements, une vigilance s’impose pour sensibiliser et prévenir (peut-être l’action
des gardiens de refuge peut aider).
La réserve de chasse et de faune sauvage
La Réserve cynégétique domaniale du Mont Valier 21 , créé par l'ONF. D'une superficie de 9037 ha, elle
est constituée de cinq vallées : Angouls, Estours, Bethmale, Ribérot et Orle. Gérée par l'ONF en temps que
réserve de chasse, la réserve du Mont Valier est composée de quatre forêts domaniales (forêts domaniales de
Seix, de Bethmale, de Bordes et de Bonac). En tout, la forêt (hêtraie sapinière principalement) couvre le tiers
des surfaces de la réserve, alors que les milieux ouverts (pelouses, landes et rochers d'altitude) occupent les
deux derniers tiers. Ce massif est composé de milieux variés et culmine à 2838 mètres d'altitude au Mont
Valier. Le fleuron de la faune du massif est l'isard : il y est ici très abondant, avec un cheptel de près de 2000
individus. Mais d'autres animaux peuplent le massif : le cerf élaphe, la marmotte, l'aigle royal (secteur du
massif pyrénéen où il est le plus abondant), le gypaète barbu, le vautour fauve (non nicheur mais relativement
abondant l'été) le grand tétras ... et l'ours ! Dans cette réserve de chasse, seule une chasse à l'isard
accompagnée d'un garde de l'ONF y est pratiquée.
21 Description réalisée grâce aux agents de la Réserve
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Le Parc Naturel Régional
Partant du principe qu’un PNR concerne un territoire dont les paysages, les milieux naturels et le
patrimoine culturel sont de grande qualité, mais aussi un territoire dont l’équilibre est fragile, les objectifs sont
Protéger le patrimoine, en particulier par une gestion adaptée des milieux naturels et des paysages :
- Contribuer à l’aménagement du territoire
- Contribuer au développement économique, social, culturel et à la qualité de vie
- Assurer l’accueil, l’éducation et l’information du public
- Réaliser des actions expérimentales ou exemplaires dans les domaines ci-dessus et contribuer à la
recherche.
Les objectifs sont donc vastes mais l’idée directrice est : Un territoire, un projet, un contrat !
Le PNR présente l’intérêt majeur de regrouper 142 communes, 43000 personnes, autour d’un projet et
d’une dynamique commune. L’objectif premier du PNR n’est pas la protection stricto sensu mais le
développement local tout en respectant l’environnement.
p. 43

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Conclusion de cette première partie :
Important pour mon étude, la connaissance, la compréhension et l’observation de ces différentes
données nous permettent de se rendre compte des richesses historiques, naturalistes et sociologiques de ce
site.
Il est d’autant plus important de prendre en compte et de minimiser les impacts environnementaux
que nous sommes dans des zones « protégées », des zones expérimentales, des zones mises en avant et
moteurs sur la gestion de l’environnement.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
TROISIEME PARTIE LE REFUGE DES ESTAGNOUS ET
SON ENVIRONNEMENT
Durant cette partie nous allons cibler toute notre réflexion sur la zone « refuge ». Comme pour la
partie précédente, je commencerai par une analyse historique du refuge, comment est-il arrivé ici, qui est
l’investigateur du projet.
Par la suite nous verrons comment le refuge se positionne dans un contexte juridique, que ce soit sur
le bâtiment ou sur le foncier.
Indispensable à mon étude, nous analyserons la fréquentation du refuge, quel public, quelle pratique
et surtout les motivations et attentes.
Les dernières parties porteront sur la communication du refuge, quels outils et quels partenariats se
sont mis en place pour développer l’image du refuge et la dernière partie fera le lien avec mon étude, quelles
sont les démarches vis-à-vis des usagers et de l’environnement qui sont déjà mises en place ?
p. 45

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
3 .1 Historique du refuge 22
LE REFUGE LES « ESTAGNOUS »
Edifié en 1912 par le Touring Club de France, le refuge des Estagnous fut utilisé par les montagnards
pour l’ascension du Mont Valier et par les chasseurs d’isards.
Durant la Seconde Guerre Mondiale il servit de relais aux patriotes qui fuyaient le nazisme en
empruntant l’un des désormais célèbres « Chemins de la Liberté ».
Abandonné par la suite, le syndicat d’initiative de Saint Girons décida de le restaurer en 1976 et obtint
la cession des droits de la part du TCF. Après des travaux considérables réalisés par des habitants de Saint
Girons, le refuge gardé est ouvert en 1978. Cédé en 1996 à la Communauté de Communes du Castillonnais, des
travaux de rénovation et d’agrandissement sont alors réalisés.
Entre 1997 et 1999 ces travaux ont permis d’agrandir le refuge avec un nouveau bâtiment abritant
dortoirs et sanitaires. L’ouverture officielle du refuge date du 1 er juillet 2000.
Peu de documents relatent le refuge. Seuls quelques guides de randonnées donnent de maigres
descriptions de celui-ci : Sur la route des Pyrénées. Le Castillonnais, syndicat d’Initiative du Castillon.
« Ce refuge actuellement confortable, fut bâti en 1912 et considérablement amélioré depuis. Il
comprend un premier abri ouvert au public et un bâtiment soigneusement clos, pourvus de lits de camp, de
couvertures ainsi que d’une convenable batterie de cuisine. Seul le combustible fait défaut. Si vous n’y avez
pourvu, quelques rhododendrons recueillis aux alentours, vous donneront un feu suffisant pour vous
réchauffer s’il y a lieu et préparer votre soupe et votre café ». 1 er mars 1922.
3.2 Cadre juridique du bâtiment
Le propriétaire
C’est la Communauté des Communes le propriétaire du bâtiment.
Les gestionnaires
Ce sont les gardiens en place qui gèrent tout le refuge et son fonctionnement. Ils ont créé une Société A
Responsabilités Limitées.
3.3 Cadre juridique pour le foncier
Le propriétaire des terres
L’Etat est le propriétaire des terres.
22 Données recueillies sur le site internet des Estagnous et sur les paroles d’habitants de Castillon
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3.4 Fréquentation
Typologie des utilisateurs du refuge
Suite à la saison passée au refuge, à mes observations et à divers documents voici un tableau
récapitulant les usagés du refuge des Estagnous par type d’activité :
Pratiques Profil Pourcentage des usagés Motifs/attentes
Randonnée au sommet
Refuge
Pêche
Escalade
Circuits sur plusieurs jours
Autres (ONF, ONCFS,
Fédération Pastorale…)
-Familles,
-parent seul avec enfant,
(voir très jeune enfant,
à partir de 5 ans).
-Jeunes adultes
-groupes associatifs
(clubs de randonnées …)
-Familles avec très
jeunes enfants (5, 8ans),
-personnes âgées
-habitants de proximité
-adultes, voir sénior
-parents avec adolescent
-jeunes (18-25ans)
- groupes encadrés par un
Professionnel
-groupes encadrés
-adultes (35,60ans)
-administrations
-accueil correct,
-propreté du refuge,
-bonne restauration,
-paysage protégé.
-Détente.
-Confort, accueil,
-pour les personnes âgées le
retour aux refuges
d’antan (ambiance)
peut-être un plus
-environnement propre
- faune/flore préservée
-convivialité au refuge
-convivialité au refuge
-montagne préservée
-restauration, douche,
Confort au refuge,
-panorama
-montagne préservée
-Restauration et confort
dans le couchage
Les personnes fréquentant le refuge viennent de toute la France mais aussi de l’étranger. Grâce à des
fiches clients que les gardiens font remplir lors de l’addition j’ai pu constater qu’un grand nombre d’espagnol
passent par le refuge. Ce fait provient de la création de Pass Aran, une boucle qui relie des refuges entre la
France et l’Espagne. C’est le même constat pour les Anglais, un grand nombre d’entre eux réalisent le chemin
de la Liberté pour le devoir de mémoire.
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3.5 Fréquentation à la saison estivale
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
3097 3097
Figure 24 : graphique de la fréquentation ; réalisation I.OLIVIER ; données refuge
juin juillet aout septembre octobre
300 800 900 500 150
Figure 25 : moyenne de la fréquentation par mois ; réalisation I.OLIVIER ; source refuge
Durant la saison c’est une moyenne de 2900 personnes (sans comptabiliser celles qui ne passent qu’à
la journée) qui circulent sur le versant du Mont Valier. Cette fréquentation n’est pas sans impact.
3.6 Communication ; promotion du refuge
J’ai pu retrouver la trace du refuge des Estagnous dans plusieurs documents.
Communication faite par les Gardiens
0
total de la fréquentation par année
2871
Les gardiens souhaitent être le plus visible possible et toucher un large public. C’est pour cela qu’ils ont un
nombre de supports importants :
2750
- Une brochure fut réalisée, elle renseigne sur la localisation, le numéro de téléphone, l’adresse du site
internet, ce que l’on peut trouver comme faune et flore lors de la randonnée, le temps de marche, les
gardiens et les dates d’ouvertures et de fermetures. Un certain nombre d’informations
complémentaires sont rajoutés, le numéro de la carte Top 25 IGN, les numéros de téléphone de
l’Office du Tourisme, des secours. Cette plaquette est distribuée dans tout le département de l’Ariège,
dans les OT, les campings … par les gardiens durant l’hiver. En dernière page nous pouvons retrouver
les différents partenaires, la Région Ariège, l’AGREPY, l’ONF, Pass Aran, le Club des Saveurs et la
Communauté des Communes du Castillonnais.
- Le site internet permet de découvrir le refuge dans sa totalité. Les tarifs sont affichés en première
page, nous pouvons retrouver les mêmes informations que sur la brochure avec quelques
photographies en supplément. Un lien permet de poursuivre la visite sur le blog.
- Ce blog est la trace des activités réalisées aux Estagnous, les photos prises durant la saison estivale
sont affichées régulièrement.
3292
2704 2590
3732
total fréquentation
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2515
p. 48

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- Comme pour le blog, un profil Facebook fut crée pour transmettre à tous les dernières informations
du Refuge. C’est une personne présente dans la vallée qui alimente le profil. Nous retrouvons toutes
les informations nécessaires pour pouvoir passer une nuit au refuge mais aussi tous les articles de
presse qui concernent le refuge (Dépêche…).
- Des cartes de visites et des autocollants sont distribués durant la saison, cela permet d’être connu
partout où les clients iront par la suite.
- Un T-shirt a été réalisé à l’effigie des Estagnous, c’est un T-shirt technique spécial randonnée. Il est
vendu seulement au refuge.
- Les gardiens ont aussi participé à plusieurs salons, celui de la Randonnée à Paris par exemple. Ils
créent un stand spécialement pour la promotion du refuge mais aussi pour la Région Ariège. Ils
présentent le refuge (capacité d’accueil, contact, courses possibles, démarches qualités…) et tout ce
qui l’environne (la vallée, les autres refuges…).
Communication faite par l’AGREPY
- L’AGREPY a réalisé un site internet pour sa promotion et la promotion de tous les refuges des
Pyrénées
- La carte des Refuges d’Ariège Pyrénées concentre tous les refuges présents avec une photographie et
toutes les informations nécessaires. Au dos de celle-ci nous pouvons retrouver un schéma expliquant
le fonctionnement d’un refuge d’altitude et l’attitude à avoir lorsque l’on se rend dans un tel
bâtiment.
Communication organisée par Pass Aran : carte ; vêtements
Autres acteurs qui communiquent sur le refuge : revues spécialisées ; administrations ; professionnels de la Montagne
- Certaines revues de montagne ou de nature, de différentes nationalités communiquent sur le refuge
ou sur les randonnées à proximité de celui-ci. Cette diffusion d’informations permet de toucher un
public encore plus large, impossible à toucher en temps normal pour les gardiens.
- Les topos-guides et les cartes IGN citent le refuge et grâce aux fiches clients j’ai pu me rendre compte
que beaucoup de randonneurs viennent au refuge grâce à ces cartes.
- Partenaires du refuge, l’ONF, l’ONCFS, le PNR ou la Réserve communiquent sur le refuge dans la limite
du possible.
- Le refuge étant partenaire du Bureau des Guides de l’Ariège et en très bonne relation avec les autres
compagnies des Accompagnateurs en Montagne il n’est pas rare de voir arriver des groupes
accompagnés qui intègrent dans leurs circuits la nuit au refuge.
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3.7 Les différentes démarches des gestionnaires du refuge
Démarches qualités
Les gardiens du refuge se sont créés des lignes de conduites. Accueil, hébergement, restauration et
propreté. Pour eux, c’est ce que regarde le client en priorité.
L’hébergement : c’est le point fort d’un refuge. Le repos en montagne est obligatoire car il limite le
risque mais comme je l’ai souvent entendu dans les refuges, « on ne dort jamais dans un dortoir de refuge ».
Au refuge des Estagnous, dans l’ancien bâtiment il n’y avait qu’un seul dortoir et tous les
inconvénients qui vont avec : ronfleurs, réveils décalés, lampes frontales éclairées …
Tous les gardiens et les gestionnaires ont vu depuis un certain nombre d’années la clientèle changé et
ont donc réaménagé les refuges. C’est le cas des Estagnous. Depuis 1999 celui-ci comporte 8 dortoirs qui vont
de 4 places à 20 places , c’est le gardien qui place les groupes dans les dortoirs. Quand il n’y a que peu de
personnes, les gardiens espacent chaque groupe dans des dortoirs différents. De nouveaux travaux sont
difficilement envisageables car les refuges sont situés en zone de montagne et sont donc soumis à la loi
montagne. L’article R145-3 du code de l’urbanisme précise que « la création de refuge de montagne ou leur
extension sur une surface de plancher hors œuvre nette totale supérieur à 100 mètres carrés fait l’objet
d’une Unité Touristique Nouvelle dont l’autorisation est soumise à autorisation du préfet du département ».
Dans les dortoirs, des couvertures sont à disposition des usagers ainsi que qu’un oreiller par couchette.
Lors de l’arrivée des randonneurs, il y a toujours un gardien qui va à leur rencontre sur la terrasse. Un
simple « bonjour, la montée c’est bien passée ? » ravive toujours les esprits et les cœurs. Une conversation
s’engage dans la plus part des cas. Lors de cette première rencontre, le gardien explique le fonctionnement du
refuge. Le refuge comporte un sas d’entrée où les personnes laissent leurs sacs et leurs chaussures, ceux-ci ont
à disposition une caisse pour prendre les affaires et objets qui vont aller dans les dortoirs ainsi qu’une paire de
sabots pour se déplacer. Une autre salle est à leur disposition pour faire sécher les vêtements mouillés de plus
un fil à linge est installé derrière le bâtiment.
Après discutions avec des randonneurs, la prestation qui les attire le plus au refuge des Estagnous est
la qualité de la restauration. C’est ce qui a fait la renommée du refuge. A toute heure le refuge est ouvert et
les gardiens assurent un service en continu pour les boissons chaudes ou froides, les sandwichs et les pic-nic. A
partir de midi et jusqu’à 15h, les plats chauds (omelettes, plat du jour et menu complet) peuvent être
commandés.
Le soir c’est un menu unique composé d’une soupe, du plat principal, d’un fromage et d’un dessert,
servis à heure fixe, 19h30 et tous les jours le menu change. L’heure du repas arrivée, les usagers sont placés à
table.
Cela crée des échanges et une certaine convivialité importante dans un refuge. Les denrées utilisées
pour les repas proviennent en partie de la vallée et des producteurs locaux. C’est le cas pour le fromage
(fromage de vache de la vallée de Bethmale), de la charcuterie, des confits de poule et de canard, des pommes
de terre ainsi qu’une partie du vin. C’est plus cher, plus de travail pour aller tout collecter plus polluant mais
préférable pour les clients et cela fait vivre plusieurs commerçants comme nous le verrons dans un prochain
chapitre.
Une salle hors-sac est à disposition 24h sur 24, les réchauds sont autorisés. A l’intérieur il y a un lavabo
à disposition, une table et des bancs. C’est la partie qui reste ouverte l’hiver. A l’intérieur les usagers peuvent
consommer leurs propres provisions.
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La propreté, dernier regard des usagers. Tous les jours, tout est nettoyé. Des balais à la serpillière en
passant par le grattoir dans les toilettes et les lavabos.
Quatre toilettes plus un WC ouverts toute la journée et trois douches sont à disposition des
randonneurs. Toute la matinée les parties dortoirs et sanitaire sont fermées pour laisser sécher le sol.
Concernant les douches, pour l’eau chaude il faut rajouter un supplément financier car c’est le gaz qui chauffe
l’eau.
Une poubelle est à disposition pour les femmes pour qu’elles puissent jeter les serviettes intimes et
non les mettre dans les toilettes. Ce sont les seuls déchets que récupère le refuge.
Toutes les couvertures sont repliés le matin et tous les matelas sont dépoussiérés et retournés pour
ramasser les papiers que peuvent laisser les personnes. Concernant la vaisselle, tous les matins, quelque soit
le nombre de personnes, elle est faite à la main pour des raisons d’économie d’énergie.
Durant la journée la vaisselle est faite à la main, il n’y a que le soir, quand il y a plus de 20 personnes
que la machine à laver est mise en route, en même temps que le groupe électrogène.
Le refuge est soumis à des normes internes pour les sanitaires. 1 WC pour 10 personnes. Cela est
difficile à mettre en place sachant que le refuge était déjà construit quand les normes sont passées.
D’autres prestations sont fournies par les gardiens, la sécurité des randonneurs (suivi des groupes aux
jumelles, alerte des secours …), réservations dans d’autres refuges quand les personnes ont oublié,
informations sur la météo, les itinéraires…
Démarches environnementales
Sans l’environnement aux alentours, le refuge ne serait pas présent. Plus que tout autre
hébergement touristique, la fréquentation du refuge est soumise aux conditions climatiques. Celles-ci
peuvent évoluer très rapidement et toutes les réservations peuvent être annulées le jour même, ce qui pose
problème dans la gestion des repas.
La fréquentation du refuge est conditionnée par le milieu et l’environnement naturel conditionne la
gestion du refuge et les prestations offertes.
Concernant les eaux usées, elles circulent en premier dans le bac à graisses puis vont dans la fosse
septique. Des bactéries sont rajoutées de temps en temps car avec les températures extrêmes de l’hiver, voir
de l’été, elles meurent. Cette cuve devrait être vidée mais cela est couteux car il faut la descendre par
hélicoptère.
Pour l’énergie, des panneaux solaires alimentent en 24V les frigos et les congélateurs. Ils permettent
de recharger les batteries pour alimenter les lumières et tous les équipements fonctionnant en 220V. Un
« doux bruit » de groupe électrogène survint le soir régulièrement car les panneaux solaires ne sont pas assez
nombreux par rapport à la capacité du refuge.
L’hélicoptère ne vient qu’une fois par mois. Toutes les denrées consommées au refuge proviennent
de l’héliportage ou montées à dos d’hommes, surtout pour le pain. Il n’est pas rare d’entendre les gardiens
dirent « ici, le pain sent la sueur ». L’hélicoptère est un engin relativement bruyant, polluant et très cher. 30
euros la minute de vol.
Au refuge les gardiens s’attachent à limiter la masse et la quantité de détritus, pour éviter d’avoir à
réaliser une rotation de plus et rentabiliser le transport. Suivant la date de l’héliportage, les gardiens, l’ONF, les
bergers et éleveurs, la Communauté des Communes essayent de se mettre ensemble pour réduire les couts de
p. 51

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vols et de mises en place. Les gardiens ne récupèrent pas les déchets des randonneurs. Un certain nombre
d’entre eux le comprennent très bien mais pour d’autres il faut expliquer le manque de moyens financiers pour
récupérer les poubelles de tout le monde et surtout que ce n’est pas leur rôle. Des panneaux sont accrochés
devant la terrasse qui explique ce principe.
En ayant un bâtiment qui fonctionne en autonomie, les gardiens ont un rôle de sensibilisation par
rapport aux randonneurs. Sur la terrasse, les gardiens expliquent comment tout cela fonctionne, les
spécificités du monde montagnard et d’altitude, le pastoralisme avec un troupeau quasi – présent de brebis et
avec deux patous.
Le refuge et les gardiens ont un fort rôle d’information sur la nature et son environnement mais ils
doivent aussi faire tourner une véritable activité commerciale. Mon étude a été programmée car les gardiens,
n’ont pas le temps pour visualiser, analyser et réduire tous les impacts environnementaux.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Conclusion de cette partie
Passé de propriétaire en propriétaire et maintenant détenu par la Communauté des Communes de
Castillon, le refuge des Estagnous est connu et reconnu dans toute la France et même à l’Etranger.
La population fréquentant le refuge a diverses attentes mais on retrouve dans chaque catégorie une
envie de « montagne préservée », de « nature sauvage » nécessaire à prendre en compte.
La fréquentation du refuge reste stable sur les différentes années, on n’observe pas d’augmentation
des nuitées, mais une moyenne de 3000 personnes canalisées sur quelques mois de l’année peut poser des
problèmes sur le milieu naturel.
Les gestionnaires souhaitant développer et favoriser leur région font tout leur possible pour
développer des circuits courts avec des denrées locales. A travers ces démarches on se rend compte que le
refuge n’est pas qu’un simple « bâtiment de montagne », mais un vecteur de développement dans la vallée.
Son éco-socio-système prouve que le refuge favorise un certain nombre d’emplois et d’institutions autour de
son activité.
Simple bâtiment de l’extérieur, toile d’araignée des relations à l’intérieur.
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QUATRIEME PARTIE ANALYSES DES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX
Cette partie est l’analyse de tous les actes pouvant jouer sur l’environnement. Qu’ils soient positifs ou
négatifs.
Dans un premier chapitre j’ai étudié les attentes de chaque catégorie de personnes vis-à-vis du
fonctionnement du refuge, des visions personnelles comme des visions de gestionnaires, en milieu isolé il
arrive régulièrement que les actions prennent le dessus sur les principes.
La seconde partie présente toute la flore de ma zone d’étude, indicatrice d’actions humaines, de
l’évolution du territoire. Indispensable à mon analyse.
Nous verrons ensuite les actes humains nécessaires à l’activité du refuge ainsi que les actes des
randonneurs et leurs attitudes par rapport au refuge.
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LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
4.1 Différentes attentes et différentes visions du refuge et des impacts
environnementaux (positifs et négatifs)
Pour collecter et pouvoir analyser clairement les informations nécessaires à mon étude et pour analyser
l’ensemble des interrelations au sein du « système refuge », il a été important de pouvoir interroger un échantillon de
chaque groupe d’acteurs lié au refuge. Voici les acteurs : gestionnaires du refuge ; propriétaire ; usagers 23 .
- Les gestionnaires du refuge : il m’a fallu comprendre le fonctionnement du refuge et ses impacts
socioéconomique et environnemental et connaitre les contraintes techniques et environnementales par
rapport à la gestion environnementale.
- Le propriétaire : comprendre leur rôle, les évolutions passées et envisagées du refuge et leurs visions
du refuge
- Les usagers : comprendre leurs profils, les évolutions des demandes, les attentes et les pratiques de
chaque personne et surtout l’image qu’ils perçoivent du refuge.
Pour pouvoir rencontrer un maximum de personnes des rendez-vous ont été pris. Durant le mois de mai
j’ai pu rencontrer la Communauté des Communes et à partir du mois de juin je suis monté au refuge où j’ai pu
interviewer les usagers ainsi qu’observer les gardiens sur leur lieu de travail.
23 Questionnaires en annexes
Entretiens d'acteurs
Outils : questionnaires et guides d'entretiens
typologie des acteurs champs d'investigation structure qualité
gardien de refuge et gestionnaire
propriétaire
usagers des refuges
fonctionnement du refuge, offre, enjeux
environnementaux, tourisme
fonctionnement du refuge, offre, enjeux
environnementaux, tourisme
produit refuge, tourisme local, demande,
enjeux environnementaux
refuge des
Estagnous
communauté
des communes
-
nombre
d'entretiens
gardien 2
responsable de
l'aménagement du
refuge
randonneurs, pêcheurs,
grimpeurs
D'autres entretiens ont été réalisés mais dans un cadre différents. En effet il y a des personnes que je ne pensais pas rencontrer et au final qui
sont venus au refuge. je n'avais donc aucun outil d'entretiens.
gardien de troupeaux vision du refuge, liens avec le refuge
Unité Pastorale
d’Espugue
gestionnaire d'espace enjeux environnementaux, massif du Mont Valier ONF
gestionnaire d'espace enjeux environnementaux, massif du Mont Valier
partenariat
ONF-PNR
p. 55
2
10
berger 3
chargée de mission
Natura2000
chargée de mission, livret
vert refuge
2
1

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Le fait de rester toute la saison au refuge sans jamais redescendre m’a permis de réaliser des
observations et analyses minutieuses chaque mois.
Résultats des enquêtes
Les propriétaires du refuge :
La Communauté des Communes est le propriétaire du refuge depuis 1995.
C’est elle qui « finance tous les travaux en lien avec le refuge » 24 . Elle n’envisage pas les travaux mais
« attend d’avoir les retours des gardiens pour analyser la situation et projette ensuite les réparations ou
rénovations ». C’est à elle de financer tous les chantiers. Des financements extérieurs peuvent être trouvés
(Union Européenne, Programme FEADER, Région …) mais « les dossiers sont lourds à monter et les compétences
requises ne sont toujours pas développées ».
Aucune règle n’est établie avec les gardiens dans la logique où ce sont eux les gestionnaires. « Tant
que le refuge fonctionne, qu’il n’y a pas de retour négatif de la part des utilisateurs tout va bien ». Si jamais c’est
le cas, elle changera les gardiens. « Pour le moment ça ce passe pour le mieux ».
La Communauté de Commune travaille avec tous les partenaires du tourisme donc le refuge est
représenté. Elle ne fait pas de « communication réelle ».
Pour elle, « il semblerait que le refuge est bien intégré aux tissus du tourisme car il fonctionne
parfaitement. La tendance de fréquentation est largement correcte. Les autres acteurs du tourisme de la vallée
sont largement positifs vis-à-vis du refuge. Celui-ci permet des emplois ».
De la sensibilisation sur le fonctionnement du refuge est déjà faite, l’AGREPY a réalisé des prospectus à
ce sujet, la Communauté de Commune pense que les gardiens « en font déjà assez ».
Les gestionaires :
La Communauté de Communes a installé des panneaux solaires et un groupe électrogène.
Les gardiens se ravitaillent en hélicoptère quelques fois par mois.
Les déchets sont redescendus dans la vallée par hélicoptère ou brulés sur place dans un incinérateur
Deux gardiens sont en place sur le refuge. L’un depuis 10 ans et le second 5 ans. L’hiver ils sont
accompagnateur en montagne et gérant d’un magasin de location de ski et pompier en montagne. Pour eux,
« le refuge est leur lieu de travail et de vie, surtout la cuisine ». S’ils sont gardiens de refuge, « c’est pour ce
refuge et pas un autre ». Mis en SARL, cela leurs permet d’avoir la libre gestion du refuge. Ce sont eux qui
gèrent la société.
Concernant le bâtiment, ils doivent payer une taxe de location des murs.
Par rapport aux diverses législations, « nous devons nous mettre aux normes sur l’hygiène, la sécurité.
Il nous faudrait les agréments nécessaires pour accueillir les centres de vacances ».
Le refuge ouvre ses portes du 15 mai au 15 septembre en continu et les week-ends d’octobre. « Mais il
faut réserver».
24 En italique, les dires des personnes rencontrées
p. 56

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Une grosse communication est faite, prospectus, internet, carte de visite, T-shirts, autocollant, « l’hiver
ils nous faudrait faire le tour et tout distribuer mais le temps manque. Nous essayons de faire le maximum mais
c’est dur entre l’activité d’hiver et le refuge ».
Un partenariat est organisé entre divers organismes. Ils travaillent avec Carroz de Foc et Pass Aran
pour le circuit qui porte le même nom. Les accompagnateurs en montagne ou les guides, ceux qui viennent
avec des clients ont la demi-pension offerte. Un autre partenariat est organisé avec le PNR et l’ONF, le
programme Retrouvance, un circuit de randonnée qui passe par le refuge ainsi que les rendez vous des cimes.
Ils pensent que le refuge est un acteur important du tourisme pour la vallée. « Les clients consomment
des produits locaux au refuge, on le dit, quand ils redescendent ils iront peut-être en acheter pour ramener un
produit des vacances ».
La clientèle change avec le temps. « Nous avons maintenant des randonneurs expérimentés mélangés
à des personnes n’ayant jamais passé une nuit en refuge ».
A ces personnes, ils expliquent comment le refuge fonctionne, les ravitaillements, le métier de
gardiens. Ils sont tous attentifs et font plus attention à leurs gestes. « Il y a suffisamment de sensibilisation, il ne
faut pas les noyer »!
« Nous nous approvisionnons en hélicoptère pour le maximum de denrées, il arrive parfois que nous
devons faire des portages. A ce moment là, nous descendons et remontons avec le sac. Parfois et même
souvent, des amis viennent nous aider ».
Concernant les déchets, « on brûle tout ce qui est papier, carton, vêtements. Malheureusement nous
ne pouvons pas faire le tri, en bas il n’y a qu’un bac ».
Il y a une démarche environnementale. « Nos principes, ici, la montagne c’est notre gagne pain ! Si
jamais nous la détruisons nous n’avons plus de raisons de travailler ici !!! »
Les usagers :
Ils viennent de partout et même de l’étranger. Des Tchèques, Espagnols, Américains, Hollandais…
Tous les âges sont représentés, mais avec la difficulté d’accès, 1300m de dénivelée positive nous
retrouvons principalement une tranche d’âge de 35 à 65 ans.
Le circuit principal est celui Pla de la Lau, Refuge, Mont Valier. En deuxième position on retrouve Pass
Aran. Le Chemin de la Liberté est assez bien fréquenté avec une clientèle principalement Anglaise.
Les motivations premières sont le Mont Valier et son environnement. Un certain nombre de
personnes viennent pour le refuge et la qualité de la restauration. Les animations du vendredi soir les mois de
juillet et aout, attirent des personnes qui ne viennent que pour ça.
La majorité des personnes ont déjà dormi en refuge. Pour quelques clients c’est leur première nuit
mais c’est peu.
Dans l’imaginaire des personnes, « un refuge est un bâtiment qui n’a que les murs et le toit. Tout petit,
et avec des bat-flancs ». Certains se rappellent « les anciens refuges avec des gardiens têtus… »
Le refuge doit être « chaleureux et accueillant ». Le repas doit « être copieux car le lendemain il faut
que l’on puisse marcher. Les matelas pour dormir sont indispensables. Les gardiens doivent pouvoir donner les
informations sur les randonnées ».
p. 57

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Oui, tous ceux qui ont déjà fréquentés les refuges ont vu une évolution. « Les oreillers, les douches
n’existaient pas il y a 10 ans. La restauration a changé aussi, avant les plats n’étaient pas autant préparés. Des
dortoirs de 4, de 10, jamais, avant c’était un seul dortoir ».
Le refuge c’est ce « qui nous permet de réaliser la randonnée et le sommet. Sans sa présence, nous ne
serions pas là ». C’est une majorité de personnes qui écrit ça. « Le refuge est notre abri pour dormir, se
restaurer et visiter la montagne ». « Payer plus pour sauvegarder l’environnement ne nous dérange pas ».
4.2 Relevés floristique/faunistique/pédologiques/prises de vues
Intérêt des analyses floristiques 25 :
Chaque espèce botanique possède ses propres exigences vis-à-vis du milieu. Sa présence ou son
absence, en plus ou moins grand nombre, est indicatrice de la valeur des composantes d’un écosystème : elle
peut caractériser les facteurs édaphiques (composition physico-chimique du sol, richesse minérale, degré
d’humidité du sol…), climatique, mais aussi agronomique (influence de l’Homme par ses techniques…) 26 . Cette
analyse donnera des renseignements précieux sur l’état présent de la flore, sa capacité de production ainsi
que sa valeur nutritive. Elle permettra surtout de suivre son évolution, provoquée, en particulier, par l’action
de l’Homme, afin de la préserver.
Méthode utilisée : la méthode des quadrats
L’utilisation des quadrats pour l’inventaire et le suivi de la composition floristique est la meilleure
méthode. Elle offre l’avantage d’être rapide à mettre en place et d’être reproductible dans le temps. Très
important pour mon analyse.
Les quadrats sont des carrés, de surfaces variables suivant le type de milieu, choisi arbitrairement pour
faire l’objet d’inventaires botaniques. Ils sont représentatifs de la composition et de la structure végétale
étudiée.
Surfaces minimales des quadrats 27 :
Elle dépend du milieu étudié. Sur ma zone j’ai eu de la forêt, des milieux humides, de la prairie et des
rochers.
Emplacement des quadrats :
forêt 100m 2
prairie 10m2
Milieu humide 5m2
rocher Quelques cm2
Le quadrat utilisé fait 1m2 et est matérialisé par un cadre en bois. La prospection se fait au hasard
dans la parcelle. J’ai veillé à un repérage précis des quadrats sur le terrain pour réaliser des suivis dans le
temps.
25
Fiche Observation Flore/Faune en annexe
26
Cours LP GAEMP
27
Données cours de BTSA GPN
p. 58

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Cette méthode des quadrats permet d’apprécier :
La fréquence des rencontres : je jette 20 fois le carré sur la zone, je décompte le nombre de fois ou les
espèces sont présentes au sein du carré.
La fréquence = (nombre de relevés où l’espèce est présente * 100)/nombre total de relevés
classes Valeurs en % signification
Classe 1 0 à 20 Espèce très rare
Classe 2 20 à 40 Espèce rare
Classe 3 40 à 60 Espèce fréquente
Classe 4 60 à 80 Espèce abondante
Classe 5 80 à 100 Espèce constante
L’abondance-dominance :
Abondance : elle exprime le nombre approximatif de chaque individu d’une espèce entrant dans le
relevé et est fondée sur une échelle de 5 valeurs, présentes dans le tableau ci-dessus (colonne de droite).
Dominance : elle est appréciée par la surface couverte par l’ensemble des individus de l’espèce
considérée.
Tableau de l’échelle mixte d’Abondance/Dominance
+ Individus rares à recouvrement très faible
1 Individus assez abondants à recouvrement faible
2 Individus très abondants recouvrant 1/20 ème de la surface
3 Individus en nombre quelconque recouvrant ¼ à ½ de la surface
4 Individus en nombre quelconque recouvrant 1/2 à 3/4 de la surface
5 Individus en nombre quelconque recouvrant plus ¾ de la surface
Lors de ces relevés j’ai réalisé une succession de prises de vues (même emplacement, même cadrage,
même heure, même focale) durant toute la saison estivale, ce qui a permis un complément d’informations et à
permis de faire un comparatif et de voir les changements réels.
Les points photos ont été choisis par rapport aux zones d’études mais aussi des quadrats. Une fiche
détaillant chaque observation et prise de vue a été rédigée. Celle-ci comporte la localisation sur la carte IGN,
l’orientation de l’objectif, un croquis de la zone, et les conditions météorologiques présentes.
p. 59

Carex
sempervirens,
Geranium
sylvaticum,
Phleum alpinum,
Festuca gautieri,
Hugueninia
tanacetifolia
(espèce protégée
par la convention
Alpine)
OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
- Flore 28 présente au niveau du rejet des eaux usées et autour du refuge
Pteridium aquilinum
Carex sempervirens, Geranium
sylvaticum, Phleum alpinum,
Festuca eskia
Traces et
excréments de la
faune sauvage ou
domestique
Diverses
mousses et
lichens
28 Pour les relevés j’ai utilisé la Flore Forestière Française ; les photographies ont toutes étaient réalisées par
l’auteur
Galeopsis tetrahit
Regard des eaux usées
Meum athamanticum,
Ranunculus montanus,
Carex curvula
Diverses mousses et
lichens
Festuca gautieri,
Hugueninia
tanacetifolia (espèce
protégée par la
convention Alpine)et
Nardus stricta
Nardus stricta, Festuca rubra
Nardus stricta, Festuca rubra,
Potentilla montana, Nardus
stricta
Renoncule ficaire
p. 60

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
- Flore présente sur la zone campeur libre et prés des sentiers
Début d’un
nouveau sentier
Carex sempervirens, Conopodium majus, Festuca eskia
Geranium sylvaticum,
Hugueninia tanacetifolia,
Jasione montana, Meum
athamanticum, Phleum
alpinum, Calluna vulgaris,
Adenostiyle alliariae
Marque d’une
ancienne tente
Meum athamanticum,
Phleum alpinum, Calluna
vulgaris, Adenostiyle
alliariae, Nardus stricta
Carex sempervirens, Conopodium majus
p. 61

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Constats :
En analysant chaque parcelle on se rend compte que l’on retrouve le même cortège floristique à peu
près partout. Quelques faits sont quand même à signaler. Tout d’abord l’ortie se développe en très grande
quantité tout autour du refuge, au bord du bâtiment et encercle la terrasse. Si l’on s’éloigne de 5m du refuge,
l’ortie disparait.
La présence d’un troupeau de brebis aux alentours du refuge est visible sur la flore, les marques de
broutage et les excréments sont nombreux.
Comme pour l’ortie, la fougère n’est présente qu’aux abords du refuge et en particulier à la sortie
des eaux usées.
Concernant les sentiers, ceux-ci, en majorité, ne comportent aucune flore là où les randonneurs
passent, une très forte érosion du sentier est à signaler. Là où les randonneurs coupent les chemins on
observe une croissance moindre de la flore.
Après avoir étudié la flore présente, je me suis intéressé aux sols 29 .
J’ai observé les couvertures pédologiques, ce sont les objets naturels dont l’existence et l’état actuel
résultent de l’évolution au cours du temps d’un matériau minéral sous l’action combinée de facteurs
climatiques et de l’activité biologique. Pourquoi j’ai observé le sol ?
- c’est l’élément fondamental de notre environnement
- c’est le milieu de vie de certains organismes
- le milieu est capable de dégrader nos déchets et d’épurer nos pollutions
J’ai choisi les mêmes zones que mes quadrats pour analyser l’impact de l’Homme dans le sous-sol.
Voici ce qu’il en ressort :
Profil moyen réalisé sur Paint par l’auteur :
5 cm
12 cm
20 cm
25 cm
29 Guide pour la description des sols, Denis BAIZE et Bernard JABIOL, ed. INRA, Paris 1995
Litière épaisse en décomposition lente
Moder brun noir, aspect compact et mal
humifié. Structure peu resistante, quelques
cailloux et présences de racines des graminées
Brun noirâtre, quelques cailloux, plus
compact, terre poreuse
Sable et limons, cailloux de Granite
abondants
Arène granitique, gros blocs de granite, présence
de sables et de limons
p. 62

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Toutes les caractéristiques des plantes m’ont indiqué un type de sol, le MODER. L’origine de ce sol
vient de la faible activité des vers de terre, une action lente de la mésofaune, une faible incorporation de la
matière organique.
Les prises de vues hebdomadaires et mensuelles 30
Apprendre à connaitre un paysage c’est le parcourir à pied ! En partant de cette phrase de Louis
Espinassous, j’ai voulu mettre en place un suivi de la végétation avec comme outil un appareil photographique.
Avant de prendre une série de clichés, j’ai observé les différents endroits susceptibles de recevoir
l’empreinte de l’Homme.
Ces zones d’études sont relativement les mêmes que les zones des relevés floristiques. Cette
démarche permet d’interpréter les résultats des suivis floristiques et amène un complément d’informations
visuelles.
Cette technique, si elle est réalisée de façon rigoureuse chaque saison, permettra une comparaison et
une analyse des changements intervenus.
Méthode et matériel
7 points de vue aux alentours du refuge ont été sélectionnés avec l’aide des gardiens. Ces zones sont
les plus touchées par l’action de l’Homme et du refuge.
Toutes les prises de vues sont accompagnées, dans une fiche Excel, d’informations complémentaires
permettant à d’autres personnes de reprendre le travail et de le faire perdurer dans le temps.
Les informations sont : le lieu de la photographie grâce à la carte IGN Top 25, l’angle de la prise de vue
représenté sur la carte, la météo du jour de la prise de vue, la hauteur du trépied, la focale de l’objectif,
l’orientation de l’appareil et la photo précédente.
Avant chaque photographie, j’ai parcouru la zone en vue de repérer toutes les caractéristiques qui
peuvent nous apporter des informations sur l’histoire, la géologie, les tendances évolutives, les indices de
faune et les indices de présence de l’Homme.
Matériel nécessaire
Un appareil photo type réflex
- Un objectif 17-70mm
- Un trépied
- Un carnet pour noter chaque observation avec son crayon
- Une montre, boussole, loupe et la carte IGN Top 25
30 Fiche prises de vues en annexe
p. 63

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Pour un suivi complet de la flore et de l’analyse de la zone « refuge » voici les étapes chronologiques que
j’ai réalisées :
- Analyse bibliographique des études déjà menées sur l’environnement et les refuges. J’ai mené cette
étape jusqu’à la fin de mon stage car je n’avais jamais travaillé sur ce sujet et encore moins sur les
refuges de montagne.
- Entretiens avec les propriétaires du refuge, les gestionnaires (gardiens) et les usagers du site pour
analyser leurs attentes et leurs points de vues par rapport à la gestion environnementale.
- Mise en place de deux protocoles qui me semblent adéquats par rapport au sujet : suivi
photographique et suivi de relevés floristique. Les plantes sont les indicateurs premiers de certaines
pollutions et sont les plus visibles dans le paysage.
4.3 Circuits réalisés en aval du refuge
Achats des denrées alimentaires
Les achats des différents produits, qu’ils soient destinés à la consommation alimentaire ou destinés au refuge, se font avec
un seul véhicule et une fois par mois. Les gardiens n’ont qu’un mot d’ordre : consommer local pour faire vivre la vallée. Il y
a plusieurs lieux d’achats en fonction des produits : la bière est artisanale et vient de Saint-Girons, comme le pain. La viande
est produite par Cazaux etc. …
Le fait de n’utiliser un seul véhicule limite la pollution.
Un projet est en cours sur le département de l’Ariège : une centrale d’achat. Sa création permettra aux gardiens et à tous
les restaurateurs de n’exécuter qu’un seul voyage, économie en argent et en pollution.
Figure 26 : héliportage du filet ; I.OLIVIER
2011
31 Donnée, pilote de HDF
Héliportages
Les héliportages se font une fois par mois ou suivant la
fréquentation et la gestion des stocks. C’est le plus dur à gérer dans un
refuge et le budget est conséquent. 30 euros la minute de vol. Le refuge
des Estagnous travaille avec la compagnie Hélicoptère de France basée
à Tarbes.
L’hélicoptère utilisé est un Ecureuil AS 355N, sa consommation est de
220L/h de Kérosène 31 . Sur un héliportage, l’hélicoptère réalise cinq
rotations. Chaque charge pèse environ 850kg.
p. 64

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
4.4 Vie quotidienne dans un refuge
Une journée type au refuge pour un gardien
6h Réveil, préparation du buffet pour les petits déjeuners
Réalisation des sandwichs pour les pic-nic commandés.
Accueil des premiers clients réveillés.
7h Alimentation du buffet du petit déjeuner Réaliser les notes pour les additions,
derniers conseils avant la montée au Mont Valier ou sur les autres courses.
Vaisselle des premiers couverts qui reviennent.
8h Réalisation des dernières notes.
Finalisation de la vaisselle du petit déjeuner
Les gardiens déjeunent à ce moment là.
9h Lancement du ménage
10h Fin du ménage vers 10h30, pause. Accueil des premiers randonneurs qui reviennent du
Mont Valier, service de boissons et accueil des premiers arrivants du Pla de La Lau ou d’ailleurs.
11h Lancement des desserts pour le soir, préparation du fromage. Lancement du plat chaud du soir.
Service de boissons mais aussi d’omelettes, plats du jour sandwichs et parfois menu complet.
12h pause repas pour les gardiens.
Dès qu’ils ont fini de manger ils resservent les clients qui arrivent au refuge (boissons, sandwichs…).
13h Ouverture des dortoirs, des sanitaires.
Accueil et placements des personnes dans les dortoirs.
Préparation du repas du soir.
Service de boissons et de snacks.
Echanges entre gardiens et clients
14h
15h
16h
17h
18h Mise en place des couverts.
Service des boissons
Plein de gas-oil du groupe électrogène.
Coupage du pain
19h Placement des personnes à tables
Début à 19h30 du service
20h Service du repas du soir
Vaisselle
21h Fin du service
vaisselle
22h Fin de la vaisselle
Repas des gardiens
22h30 Fin de la journée,
Coupure du courant et des lumières
Cette journée type peut changer dans l’ordre des actions réalisées. Chaque jour est différent, en fonction de la
météo, du nombre de personnes, ou d’aléas non prévisibles. Comme disent les gardiens, « même quand il n’y a
pas grand monde, ici il y a toujours quelque chose à faire, réparer, nettoyer, aider… ».
p. 65

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Une journée type pour un usager qui part du parking du Pla de La Lau (7h) et qui arrive au refuge. Le
lendemain matin, Mont Valier et redescente dans l’après-midi.
11h Arrivée au refuge
12h
13h
14h
Consommation de boissons, de sandwichs ou de repas du midi.
15h Placement dans le dortoir.
16h Consommation de boissons
17h
18h
Douche chaude, sieste dans le dortoir, discutions avec les gardiens
19h Placement à table, début du repas
20h Fin du repas vers 20h30, café tisane sur la terrasse
21h
22h
Jeux de société ou discutions avec les autres clients, ou soirée organisée par les gardiens du refuge
22h30 Fin de la journée, tout le monde dans les dortoirs
7h Réveil et petit déjeuner.
8h Entre 7h30 et 8h00, départ pour le Mont Valier ou les autres courses
9h
10h Vers 10h30, retour des premiers du Mont Valier, café … additions.
11h Redescente dans la vallée
Comme pour les gardiens, une journée type pour les usagers n’existe pas mais en moyenne c’est ce qui se
produit. Il arrive que parfois des clients arrivent tard, que d’autres fassent le Mont Valier dans la journée,
dorment au refuge et redescendent lendemain.
p. 66

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Conclusion de la partie
Chacun est près à minimiser les impacts négatifs sur l’environnement. Tous les usagers venant au
refuge sont prêts à payer plus pour une meilleure gestion de la nature. Ils sont en recherche constante d’un
environnement propre.
Pour les gardiens et pour le propriétaire, sauvegarder l’environnement est une nécessité, c’est leur
lieu de travail, ce qui les fait vivre, sans nature il n’y a plus de refuge.
La flore analysée ne présente pas de signe de pollution. Seuls les sentiers sont détériorés par le
ravinement qui augmente chaque année. Un projet de rénovation serait le bienvenu, cela ressort dans tous les
entretiens. Ça facilitera l’accès, le travail des gardiens, et évitera un risque d’accident et de glissement de
terrains.
Les héliportages et les achats de denrées alimentaires sont les signatures du refuge. Une grosse
organisation est demandée pour économiser le temps et l’argent. Tout est réfléchi, le circuit des achats, les
dates des hélicoptères. C’est une réflexion de tous les jours pour les gardiens.
On remarque que les usagers, en arrivant au refuge, ont une priorité, se reposer. Lors de l’accueil, le
gardien évite d’expliquer le fonctionnement du refuge. Comme les usagers le disent d’eux-mêmes, ils ne sont
pas près à écouter. La fatigue prend le dessus. Une sensibilisation directe sur la gestion environnementale est
donc à éviter.
p. 67

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
CINQUIEME PARTIE LES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX, POSITIFS ET NEGATIFS
Dans cette dernière partie, qui est le cœur de ce mémoire, nous analyserons chaque impact et sources
d’impacts. Nous verrons que les gardiens avec des principes et des envies de protéger l’environnement soient
obligés d’aller à l’encontre de leur principe. En lieu isolé, les contraintes sont telles que tout doit être réfléchi.
Pour les impacts négatifs, des solutions existent comme nous le verrons. Mais pour les mettre en place, cela
demande une gestion concertée de tous les acteurs.
p. 68

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
5.1 Les différentes sources d’impacts (positifs ou négatifs) du refuge
sur l’environnement
Eau
L’eau est l’élément principal de l’activité au sien du refuge. La cuisine, le ménage, la plonge, les
toilettes, les douches, tout est lié à l’alimentation en eau.
Pour alimenter le refuge des « Estagnous », deux captages sont en amont, alimentant une cuve qui
redirige l’eau au refuge. Avant d’être utilisée, l’eau passe par un système de décantation et une crépine. L’eau
qui en sort est donc totalement potable et prête à être utilisée. Chaque année, une équipe de la DASS vient
faire des relevés au niveau du robinet de la cuisine pour mesurer les pollutions éventuelles. Aucune trace n’est
trouvée. Les eaux grises repartent vers un bac à graisses, descendent ensuite dans une fosse septique, puis
sont rejetées dans un pierrier.
Pierrier
Fosse septique
Bac à graisses
Figure 27 : circuit des eaux grises ; I.OLIVIER 2011
Durant la saison, j’ai pu constater divers soucis concernant l’alimentation en eau, dont un assez
important :
Au niveau des captages, aucune protection n’est installée. En amont du refuge, les randonneurs
passent et les brebis pâturent. Des pollutions bactériennes peuvent intervenir. Une protection des captages
est obligatoire dans le code de la santé publique. Fort heureusement rien n’est à déplorer pour le moment.
Au niveau du rejet des eaux usées le risque le plus important est la pollution bactériologique des eaux
superficielles, du Riberot, des lacs et des eaux souterraines. Une équipe de la DASS et un géologue ont réalisé
une étude sur le pierrier où sont rejetées les eaux. C’est un éboulis avec par conséquence un sous-sol rocheux,
épais et non saturé. Il fait alors office de filtre bactérien.
Même au niveau de la flore présente, aucun signe n’est visible. Pour avoir réalisé des quadrats sur
cette zone, aucune plante ne m’indique la présence d’eutrophisation, seul un développement de fougères et
d’orties montre la présence de l’Homme.
p. 69

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Après avoir réalisé un IBGN 32 au niveau du Pla de Lau, en amont de la maison du Valier, j’ai pu
constater que l’on ne retrouve aucune trace des rejets du refuge.
Les bactéries de la fosse septique ne peuvent assurer une bonne épuration, cela provient des
températures extérieures, trop basses pour assurer aux bactéries leur renouvellement. Pour contrer ce
problème, les gardiens rajoutent des bactéries dans la fosse, une fois par semaine.
Les boues de vidanges et les graisses recueillies dans le bac sont épandues. Visuellement ça surprend
et ça peut choquer. Sur la zone d’épandage ont ne retrouve
aucune flore, tout est brulé. Seules les orties se développent.
Au dessus des graisses de petits champignons sont présents.
Une solution existe peu couteuse. Installer un grillage à plat,
posé sur des cailloux. On répand les graisses et les boues de
vidange dessus, on laisse sécher puis on réutilise le tout dans
le compost.
Le plus gros problème est la quantité d’eau présente
pour la saison.
Depuis que le refuge existe, aucune crainte vis-à-vis
des sources n’était apparue.
Cependant, cette année, le manque d’eau est
présent du à un hiver très faible en neige.
Suite à l’observation de la source, le débit est très
faible et la cuve est à peine remplie. Pour contrer ce manque,
les gardiens ferment la moitié des toilettes et des douches
ainsi que la partie cuisine du refuge hiver. Cela permet de
limiter le tirage d’eau.
Durant la saison d’hiver, lorsque le refuge est fermé, les gardiens coupent toute l’alimentation en eau.
Cela protège les installations et évite les fuites lors de l’ouverture, ce qui consomme une grosse quantité d’eau.
Plusieurs solutions existent pour économiser le maximum d’eau, à commencer par les toilettes
sèches. Les urines sont séparées des matières fécales grâce à un tapis incliné. Elle présente un caractère auto
désinfectant qui lui permet d’être épandue sans dommage. Les matières fécales solides, une fois séchées, sont
inodore et peuvent être brulée sur place ou transformées dans le compost (dans le Parc du Mercantour au
refuge du lac d’Allos, ce dispositif est totalement efficace même avec une fréquentation journalière de 150
personnes) 33 .
Des récupérateurs d’eaux de pluie peuvent être installés et alimenter les toilettes. Comme nous
l’avons constaté dans le chapitre climatologie, les pluies sont fréquentes. Au lieu de tirer l’eau sur la cuve pour
les toilettes, celles ci peuvent être alimentées par les récupérateurs d’eau de pluie. Nul besoin d’avoir de
l’eau traitée pour tirer la chasse.
Concernant le périmètre de protection des captages, un simple grillage autour de la source (10m
minimum de distance entre la source et le grillage) permettra d’éviter aux animaux, sauvages et domestiques,
d’abimer les installations et de faire leurs besoins sur ces zones.
32 Indice Biotique Global Normalisé, fiche en annexe
33 Données, Parc National du Mercantour
Figure 28 : épandage des graisses ; I.OLIVIER
2011
p. 70

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Déchets
Le repas consommé, le ménage, la cuisine, la
plonge, tous ces instants passés au refuge créent des
déchets. La réduction et la récupération de ces
détritus peuvent être améliorées mais les gardiens
s’attachent déjà à faire le maximum.
Au niveau du refuge les gardiens font le tri
entre ce qui peut-être brulé et ce qui doit être
redescendu dans la vallée. Un compost a été mis en
place et celui-ci marche très bien, même en haute
altitude.
Figure 29 : Incinérateur ; I.OLIVIER 2011
Concernant le tri sélectif, il est impossible
aux gardiens de faire plus. Le verre, le plastique, l’aluminium ou les matières non incinérables, tout redescend
dans le même sac. Un seul camion est attribué au ramassage des ordures dans la vallée du Riberot et celui-ci
n’est pas adapté aux différentes matières ramassées. Schéma à analyser, tri sélectif.
Une grosse quantité de gaz carbonique est générée par le refuge. Les achats des denrées dans la
vallée se font en véhicule, les héliportages consomment, le groupe électrogène fonctionne au minimum un soir
sur deux.
Concernant les achats dans la vallée aucune solution existe. Les livraisons par les producteurs, au
niveau du parking augmentent le prix de reviens. Seul un véhicule fait le déplacement et cela se produit une
fois par mois.
Les héliportages sont indispensables pour ce refuge. Un Homme ou une mule ne sera jamais aussi
rentable. Grimper 1300m de dénivelée positive en 3 minutes est impossible, sauf pour un hélicoptère chargé
de 850 kilos de marchandise. Pour limiter le nombre d’héliportage, les gardiens se ravitaillent aussi par portage.
Pour l’avoir testé c’est dur. La montée en hélicoptère dure environ 4 minutes. La redescente au Pla de la Lau,
vide, dure 3 minutes.
Les ravitaillements avec des mules ont été essayés. Ce fut un échec. Le
chemin étant raviné la mule a du être déchargée de ses sacs, après s’être
renversée puis être secourue, au retour, par les pompiers. Le sentier n’est
pas du tout adapté aux mules. De gros rochers enjambent le parcours et aux
premières pluies c’est un torrent .Un projet de rénovation du sentier peutêtre
mis en place et éviterai l’usage de l’hélicoptère. De plus, une cabane à
mule est construite à proximité du refuge, il ne suffirait de la remettre en
état.
Figure 30 : la mule proche du refuge ;
I.OLIVIER 2011
p. 71

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Concernant le compost, je n’ai jamais cru qu’à 2246m
d’altitude que cela pouvait fonctionner. En analysant celui-ci (en
creusant, en regardant les différents horizons de terre et en
analysant les insectes que l’on pouvait trouver) je me suis rendu
compte du contraire. Un compost à proximité d’un refuge peut
créer des débats. Il fonctionne, renvoie à la Terre ce qui lui
appartient mais permet à toute la faune de se nourrir sans
difficulté.
Figure 31 : le Compost avec les empreintes des
A l’ouverture du refuge au mois de mai, les gardiens
brebis ; I.OLIVIER 2011
trouvent des galeries et des empreintes autour et dans le compost.
Hermines, renards, Isards … et brebis se nourrissent avec. Faire un compost réduit les déchets à redescendre,
nourrit la Terre mais aussi les animaux. Cela les apprivoisent… cela leur permet de survivre aux rudes
conditions, vaste débat.
Energie
Dormir, manger au refuge ne se fait pas sans énergie. Même en lieu isolé l’électricité et le gaz sont les
matières premières du fonctionnement du refuge.
La production d’électricité se fait grâce à des panneaux solaires branchés sur des batteries pour
accumuler l’énergie produite. Ils alimentent en 24V tous les appareils électriques et leur permettent de
fonctionner.
Chaque matin les gardiens ne savent pas s’ils vont pouvoir faire fonctionner tout cela.
L’énergie est contrôlée à chaque instant et si le niveau est bas, le groupe électrogène prend la relève,
au plus grand regret de chacun.
Le gaz alimente le frigo, le congélateur les fours, les plaques de cuisson et l’eau chaude, utile à tant de
tâches. Six bouteilles sont branchées en permanence dont trois fournissent le gaz, les autres étant en secours
dès que les trois premières sont vides. Comme pour tout le reste, ces bouteilles sont montées en hélicoptère.
Le groupe électrogène (consommant du gas-oil) prend la relève les jours de pluie ou de brouillards et
les jours de haute fréquentation. Le refuge n’étant pas équipé en énergie pour accueillir 80 personnes. Celui-ci,
branché en direct ou en alternatif permet, soit de recharger les batteries, soit de faire fonctionner la machine à
café et le lave-vaisselle, ces appareils consommant trop d’énergie et ne pouvant fonctionner sans l’appui du
groupe électrogène.
Si l’on regarde la morphologie du milieu naturel, les conditions climatiques et atmosphériques,
différentes sources d’énergie sont disponibles et non polluantes. C’est le cas du vent et de l’eau.
Concernant les vents, ils sont tous les jours présents à cette altitude et dans ce cirque comme on a pu
le voir au dessus. Une éolienne à ailes directionnelles est la meilleure solution. Peu bruyante, sans impact sur
le milieu naturel, elle permettrait de faire fonctionner tous types de machines et de recharger les batteries la
nuit, ce que les panneaux solaires ne peuvent pas faire.
Un projet est en cours de réalisation avec un Lycée Professionnel de Pamiers.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Une autre solution serait de mettre en place une Pico-centrale sur le réseau du captage des eaux.
Placer une centrale sur ce réseau ne mettrait pas en péril la faune aquatique présente, du fait que l’eau est
déjà dans un tuyau. Un hydrologue est venu faire une expertise mais les dossiers sont toujours en cours de
réalisation. Le fait de combiner, panneaux solaires, éolienne et pico-centrale permettrait au refuge d’être
totalement autonome et ne consommerait que des « énergies propres », même par mauvais temps ou par
haute fréquentation.
Paysage
Le refuge est parfaitement intégré à son paysage environnant. Comme le dit la majorité des
randonneurs, c’est un refuge en adéquation avec son paysage et son histoire. En effet le premier bâtiment
construit a été conservé et rénové. Construit en pierres comme à la première époque, l’extérieur du bâtiment
se confond avec les masses rocheuses des alentours. Si l’on prend de la hauteur et que l’on observe le refuge,
tout se mélange et retrouver le refuge est difficile. Le toit en zinc est devenu gris avec le temps, même couleur
que le granit voisin.
Concernant le toit, quand on vient du parking du Pla de la Lau en arrivant au refuge, le toit est dans la
même direction que le versant du Mont Valier. Une construction réfléchie pour un magnifique refuge.
Le refuge a une terrasse que beaucoup d’autres refuges doivent envier. Graviers, ardoises et tables en
bois permettent de profiter des meilleurs instants de repos et du magnifique coucher de soleil tant décrit et
pris en photo. Le refuge s’imbrique dans ce versant encore sauvage.
Aucun impact n’est visible sauf la lumière du refuge le soir. Plusieurs fois des Isards sont venus le soir,
sur la terrasse alors que le refuge était tout éclairé, cela n’engendre donc pas grand-chose. Dans tous les cas,
dès 22h30, tout est coupé et les lumières éteintes.
Concernant le piétinement, je n’ai pu analyser que peu de choses.
Avec les suivis photographiques j’ai pu constater qu’au mois de mai, après la fonte des dernières
neiges, la flore repousse. Quand la fréquentation a augmenté, les brebis sont venues s’installer près du refuge
ce qui a totalement faussé mes données. Je ne savais plus qui impacté le milieu.
Comme je le dis plus haut, les chemins sont nettoyés de toute flore, il ne reste que la roche mère et
lorsque les chemins sont coupés, des traces de ravinements sont visibles. Le piétinement est visible, la flore
des bords du refuge est rase et ne parvient pas à pousser, mais qui est en cause, aucune réponse n’est
possible.
Le devant du refuge propre aux yeux des usagers, il l’est. Derrière, les graisses sont vidées ce qui
provoque une odeur désagréable par jour de chaleur, brulent toute la flore présente et tuent le sol. En effet
en réalisant une terrière sur cette zone, je n’ai trouvé aucun insecte décomposeur. Seuls les orties et l’épinard
sauvage poussent autour.
Le compost n’étant pas loin, et les brebis autour, tout est dévasté.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Bruit
Un bruit est facilement perceptible le soir. Celui du groupe électrogène s’entend du col de Pécouch,
jusque sous le col de Faustin. A l’allumage du groupe j’ai pu observer la crainte et l’interrogation des animaux
(domestiques ou sauvages) mais ils s’habituent.
On peut entendre les marmottes, voir voler les gypaètes ou les vautours même avec le groupe qui
tourne. Malgré ce point positif il faudrait changer de source d’énergie. Le bruit est désagréable pour les
gardiens, les usagers, la faune.
La terrasse peut aussi être bruyante quand il y a du monde. Lorsqu’il y a peu de gens, les Isards ne sont
pas loin. Mais dès que le refuge est complet, que tout le monde est sur la terrasse, la faune disparait.
La seule solution à ce problème est de faire de la sensibilisation, oral (par les gardiens) ou visuelle
(panneaux indicatifs et explicatifs).
Le refuge et le pastoralisme
Avant de monter au refuge j’avais remarqué différentes estives sur les deux vallées voisines. Jamais je
ne pensais vivre si près des brebis et des bergers. Depuis un certain nombre d’année, un lien a été créé entre
le refuge et les bergers voisins. Une aide mutuelle existe.
Déjà pour les héliportages, tout le monde s’organise (fédération pastorale, refuge, communauté des
communes, ONF…) pour avoir une date commune. Cela permet de financer tous ensemble la mise en place.
Une réduction des coûts nécessaire à toutes les parties.
Les gardiens aide le berger et ont aidé dans le passé le vacher présent sur le versant du Mont Valier.
Les gardiens étant tous les jours sur place, le vacher lui, ne venant pas tout le temps. Le sel était
conservé au refuge le vacher était prévenu de l’état de ses vaches. De nos jours les vaches ne montent plus
jusqu’au refuge, elles s’arrêtent à la cabane de Caussis.
Les brebis ont pris le relais. Un
petit troupeau d’une cinquantaine de
têtes passent d’Espugue au refuge. Elles
restent toute la saison. Avec les brebis ce
sont deux patous qui viennent. Ne
pouvant nourrir les patous l, la bergère, en
début de saison, fournit aux gardiens
l’alimentation des chiens. De ce fait,
chaque jour les patous se présentent et
sont nourris.
Les brebis viennent régulièrement
Figure 32 : un des patous ; I.OLIVIER
autour du refuge et se nourrissent en sel au compost. Dans cette zone, tous les
restes de repas sont jetés. Cela va du confit de canard aux pois chiches, en passant par de l’agneau … Les brebis
léchent les dêchets pour le sel. Une chose les attire plus que tout, ce sont les graisses des confits.
Ne pouvant se nourrir de sel de ce côté – ci de la vallée, elles viennent le chercher dans les graisses.
Voyant passer le troupeau devant la terrasse, les randonneurs posent des questions, sur les chiens de
troupeau, la race, à qui appartiennent les bêtes …. Les gardiens y répondent.
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Quand les randonneurs partent du refuge et vont à Espugue, les gardiens font transmettre des
messages aux bergers (il n’y a pas de téléphone à la cabane d’Espugue). Et inversement.
Quelle solution pour éviter que les brebis circulent dans le compost, un grillage, mais comment
feraient-elle pour trouver le sel ? Faut-il en donner ou pas ?
5.2 Bilan des actions possibles
Pour répondre à tous ces problèmes diverses solutions sont soulevées.
La mise en place d’un vrai tri sélectif doit se faire en coordination avec la SMAEV. Restaurer le sentier
pour éviter une trop forte érosion et permettre aux mules d’accéder au refuge.. Changer de source d’énergie et
éviter l’utilisation du groupe électrogène. Sensibiliser le public à l’environnement est déjà réalisé par les
gardiens.
On se rend compte que toutes les actions qui réduiraient les pollutions au niveau du refuge ont un
coût. Dans le temps, toutes ces actions seraient rentables et bénéfiques.
Dans une société où l’on parle de « développement durable », de recherche de soi et de nature, les
refuges sont les preuves de bâtiments isolés fonctionnant aux énergies propres. Pour certains usagers, si un
refuge fonctionne en utilisant une éolienne ou une pico – centrale, c’est la preuve que ça peut fonctionner
dans la vallée.
Il est impossible de solutionner la question environnementale du refuge de manière simple.
Le refuge idéal est un parfait équilibre entre une architecture en adéquation avec son environnement,
un respect des normes, un confort simple mais bien pensé.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Limites de mon étude et problèmes rencontrés
Mon analyse est réalisée avec des documents édités par des organismes réputés, des documents et
des études de particuliers vérifiés. Toutes les données recueillies proviennent de mes recherches sur le terrain,
recherches qui auront durées 4 mois. En 4 mois j’ai pu observer un certain nombre de changements dans le
paysage, de relations entre tous les acteurs du refuge.
Durant toute cette période j’ai repris des protocoles, des idées, des schémas que j’ai pu récolter
durant mes formations, en BTSA Gestion et Protection de la Nature spé. Animation Nature mais aussi en
Licence Pro. Gestion et Animation des Espaces Montagnards et Pastoraux.
Mais en tant qu’étudiant je n’avais aucune idée, ni technique pour réaliser une étude d’incidence sur
un tel type de milieu
De plus, je ne suis pas naturaliste, ni géologue, ni expert. J’ai du m’organiser pour avoir accès à toutes
ces données, et surtout apprendre à me servir de guides pour faire mes analyses.
Dans tout ce mémoire, je donne des pistes de réflexions pour envisager des solutions et limiter les
impacts. Ce ne sont que des pistes. Tous mes protocoles peuvent être réutilisés, pour analyser sur le long
terme les changements perçus.
Certaines des solutions émises sont en cours de réflexions. Elles sont couteuses. Pour vraiment les
envisager, il faut réunir tous les acteurs. Une gestion concertée, sur un site comme le Mont Valier, est difficile
à installer. Même si tous les acteurs sont en bonne entente et travaillent déjà ensemble, ils ne sont pas tous
dans la même logique.
Mon mémoire peut, et doit servir de base pour faire avancer les idées. C’était le but de mon stage par
rapport aux gardiens.
En venant de réaliser une année où j’ai pu apprendre à me servir du matériel SIG, j’ai voulu utiliser cet
outil. Malheureusement je n’ai jamais eu accès au logiciel. J’ai pris contact avec divers organismes pour avoir
accès aux fonds de cartes, à un ordinateur mais cela n’a rien donné. J’ai du travailler avec les outils que j’avais
en ma possession.
Heureusement, ma rencontre avec la Fédération Pastorale m’a permis de prendre pleinement
connaissance du milieu dans lequel j’ai réalisé mon étude. Ayant participé aux relevés pastoraux de ma zone
d’étude, j’ai pu constater avec eux les logiques de cet espace.
Ma zone d’étude étant loin de tout accès, j’ai du m’organiser en amont, au mois de mai pour récolter
tous les documents utiles à mes analyses.
Je n’ai su qu’au mois de juillet, qu’il fallait que je prenne contact avec mon tuteur pédagogique.
N’ayant pas accès à internet, je n’ai pu faire suivre mes documents. Cependant, plusieurs organismes, PNR,
ONF, et naturalistes, ont vérifié mes protocoles et mes relevés.
J’aurai du, il est vrai prévenir et organiser des échanges avec mon tuteur pédagogique. Cela aurai
permis un suivi réel et ainsi faciliter mes travaux.
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Conclusion générale
En milieu montagnard, le refuge occupe une place particulière, peu connue. Souvenir des anciens abris
de bergers, des premiers alpinistes, il remplit maintenant des fonctions diverses et variées et représente de
forts enjeux pour le tourisme et la survie de certaines vallées.
Endroit de sécurité, de repos, de restauration, les usagers prennent le temps de discuter et de
découvrir l’environnement.
Face à l’augmentation de la fréquentation touristique dans ces zones, par le biais du développement
des sports de pleine nature, le refuge constitue un lieu où la sensibilisation à la nature et au respect de
l’environnement peuvent être développée. Les usagers étant plus à l’écoute.
De part son implantation, en zone fragile, et les flux importants et la concentration qu’il génère, ce
bâtiment peut engendrer des impacts négatifs au sein du milieu naturel et ainsi détériorer le capital touristique
de cette zone.
C’est dans cette logique que les gardiens du refuge des Estagnous m’ont proposé un stage en rapport
avec l’incidence du refuge sur l’environnement du Mont Valier.
Ainsi pour répondre à ce projet j’ai mis en place divers protocoles dans le but d’analyser les diverses
pollutions possibles et donner des pistes pour les minimiser.
Mes analyses s’appuient sur :
- Etude historique du site du Mont Valier
- La diversité des usagers fréquentant le refuge (questionnaires)
- L’étude floristique et faunistique du site (Mont Valier)
- Analyse pédologique (fosse)
- Observation du métier de gardien (enjeux ; difficultés ; rôles …)
- Clarification des sources de pollutions
- Analyse de l’eau au niveau du rejet du refuge à travers une méthode : IBGN
- Analyse de la flore présente : relevés floristique et mise en place d’un plan d’observation dans le
temps
- Observations de la faune : affûts et analyse de l’impact du refuge au travers de leur présence
Tout ce schéma méthodologique m’a permis de constater (sur une saison estivale) que le refuge des
Estagnous n’engendre pas de pollutions particulières. Pour que mon étude ait du poids et des données plus
pertinentes, il faudrait la mener sur plusieurs saisons.. Sur une saison, il n’y a que très peu d’indicateurs.
Mais à travers mes analyses et mes observations j’ai pu constater deux points importants:
- Sans le refuge, le milieu montagnard ne serai pas si fréquenté, ni autant connu et utile à la vallée
- Le pastoralisme et les refuges sont liés
Le refuge travail en circuit court au maximum de ses possibilités. Gérants d’une petite société et habitants
du département, ils tentent au maximum de faire vivre la vallée. Ils font connaître les produits locaux. La
montagne est et sera toujours un lieu de fascination, de peur qui attire. Ces personnes n’ont pas
l’expérience de la montagne, le refuge est là pour aider. Imaginer le nombre de personnes, sur les 3000
nuitées que réalise le refuge, qui soient capables de monter et de descendre le Mont Valier dans la journée
qui puissent dormir dehors ou dans une cabane pastorale.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Le pastoralisme et le refuge sont intimement liés. Les gardiens proposent des services pour aider les
bergers, préparent des repas les jours où les bergers travaillent sur la zone et s’aident financièrement pour
organiser les héliportages.
Une entraide existe. Ce sont deux facteurs importants pour la sauvegarde du milieu montagnard et
leur terrain de travail est identique.
Suite à mon étude, j’ai découvert un milieu que je ne connaissais pas. Un milieu riche et varié, fait de
rencontres avec des personnes de tous horizons.
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Acquis de stage
4 mois de stage au sein de la montagne, des acteurs du milieu montagnard. Une période qui a
confirmé mes envies professionnelles et qui m’a apporté des connaissances.
Le côté professionnel
Le choix de cette structure de stage et de cette mission ne se sont pas fait au hasard. Toutes les
formations suivies n’ont qu’un seul objectif. Allez vers le métier de gardien de refuge en montagne. Pour moi,
le refuge ne se limite pas qu’à héberger et restaurer des personnes. Le refuge est l’image de la vallée et de la
richesse de l’environnement. C’est à partir de cette image que j’ai réalisé ce stage.
Le refuge et la gestion environnementale est un enjeu dans les problématiques d’aujourd’hui et de
demain pour l’espace montagnard.
Ce stage était pour moi, dans un premier temps, un enjeu pour replacer mes acquis scolaires en
immersion dans le monde professionnel. Pari réussi car, en autonomie j’ai du travailler en créant mes propres
protocoles, en réalisant mes propres analyses et en déduire des résultats. De plus, j’ai du créer des relations
avec des institutions sur lesquelles je n’avais que très peu d’informations. Ces relations ont fonctionné et m’ont
permis de valider toutes mes analyses.
Ce stage avait pour but de réaliser une expérience professionnelle. J’ai travaillé avec les gardiens pour
connaitre et analyser leur métier. Voulant par la suite faire la formation des gardiens de refuge (CETIA), ce
stage est une bonne introduction à la formation..
Durant mes trois ans de formation (BTSA GPN AN + LP GAEMP) j’ai pu acquérir certaines compétences :
- Réaliser des diagnostiques socio-écologiques et des diagnostiques de territoires
- Créer des outils pour la sensibilisation à l’environnement
- Développer des capacités pour favoriser la communication et développer le relationnel
Toutes ces compétences m’ont été utile au bon déroulement de mon stage, et j’ai pu perfectionner et
développer de nouvelles expériences :
- Analyse de paysages au travers de multiples échelles (spatiales, temporelles…) et grâce à divers
supports
- Rencontres d’acteurs à différentes logiques, analyses de ces logiques et développement du relationnel
- Perfectionnement des techniques de questionnaires et d’entretiens
- Approfondissement des recherches bibliographiques et élargissement des champs du thème de
mémoire en vue de plus de connaissances
- Maitrise d’appareil photographique
- Appréhension de la rigueur de travail, développement de l’autonomie et connaissance de soi-même
- Perfectionnement des connaissances du milieu montagnard, parcourir le site dans son ensemble et le
voir évoluer dans le temps
- Observation, compréhension des logiques du métier de gardien de refuge dans son ensemble
- Expériences du métier de gardien (cuisine, accueil, ménage, météorologie, langues étrangères …)
- Perfectionnement du traitement informatique, rédaction
J’aurai aimé développer des compétences dans l’utilisation de logiciel SIG, mais n’ayant aucun outil je n’ai
pu réaliser cette envie.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Perspectives d’avenir
Toutes les formations suivies et les stages réalisés n’ont qu’un but : devenir gardien de refuge.
Les gardiens du refuge des Estagnous m’ont proposé deux contrats. Celui de continuer mon étude
dans le but d’appuyer leurs arguments pour développer les énergies renouvelables au sein du refuge et ainsi
limiter les impacts négatifs sur l’environnement et de continuer à travailler les années futures en tant que
gardien associé.
J’espère pouvoir faire la formation de gardiens de refuge dans les mois à venir.
Personnes rencontrées durant mon stage
Professionnels de la Montagne
COLLAT B. Guide de Haute-Montagne
GROSHOWSKI S. Ancien gardien de refuge et Accompagnateur en Montagne
PERISSER P. Accompagnateur en Montagne
ESPINASSOUS L. Conteur et Animateur Nature, équipe suivis Ours
TARTAGLIO. Garde de la Reserve de Chasse du Mont Valier
Sapeurs Pompiers Montagne
Peloton de Gendarmerie de Haute-Montagne
JIMENEZ L. Bergère
Services
Yann. METEO FRANCE
BOURAQUI L. ONF
PERISSIER M. PNR
LAVANDIER S. ONF-PNR cahier des refuges
L’équipe de la Fédération Pastorale en charge des relevés floristiques et des diagnostiques pastoraux
CASSASSOL C. PERISSIER M. Communauté des Communes ; chargés de mission refuge des Estagnous
p. 80

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Cours universitaires et scolaires
ANTOINE J-M., LELLI L., (2011)- Mise en situation professionnelle (UE7), LP GAEMP,1p
BIBLIOGRAPHIE
ANTOINE J-M (2010) – cours sur la géomorphologie des montagnes et des phénomènes glacières.
LELLI L., SAHUC P., EYCHENNE C., (2011) – Diagnostique de territoire.
SAHUC P. (2011) – études socioculturelles du milieu montagnard.
DE MUNNIK N., (2010) – cours sur le relevé Floristique et du diagnostic pastoral.
GINESTET P., cours d’aménagement de BTSA GPN AN.
COUDERC S., cours d’éducation socioculturel, spécialité AN.
Revues
PASTOUREL B., (2011) – Le glacier du Valier mis sous haute surveillance par les Amis du Parc Naturel Régional.
Ed L’Ariégeois Magazine, numéro 187-Mars Avril 2011.
Archives départementale de l’Ariège
MARCAILHOU D’A. (1906) – extrait de l’Annuaire de l’Ariège, page 58 chapitre 2 Le Mont Valier.
DESTEL LH., (?) – Les montagnes lacs et cascades de Saint-Girons. 5 cartes.
DELMAS et DUNGLAS (1921) – Ascension du Mont Valier. 12p.
Cartes
IGN. Top25 AULUS LES BAINS – MONT VALIER. 2048 OT.
PASS ARAN
Données refuge des Estagnous
ANEL H., architecte pour le refuge, plans. 1998.
Ouvrages généraux
CERPAM (1996) – Guide Pastoral des espaces naturels du sud-est de la France, 254p.
DOREE A. (1995) – Flore pastorale de montagne : tome 1 – Graminées, Edition CEMAGREF, 207p
DOREE A. (1995) – Flore pastorale de montagne : tome2 – Légumineuses et autres plantes des pâturages,
Edition CEMAGREF, 207p
FISCHESSER B., DUPUIS-TATE M-F., (2007) – Le guide illustré de l’écologie, Editions de ma Martinière, 350p.
LIZET B., DE RAVIGNAN F. (1987) – Comprendre un paysage, guide pratique de recherche, INRA, 147p.
p. 81

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
MORELLE N. (2001) – Refuges des Alpes, Etude itinérante à travers 123 refuges des 7 pays alpins, suggestions
pratiques pour une gestion respectueuse de l’environnement et pour l’information et l’éducation à
l’environnement des usagers. Ed. CIPRA International.
ODIT France, différentes publications
RAMEAU J-C., MANSION D. et DUME G. (1993) – Flore forestière française, guide illustré : tome 2 – Montagne.
Institut pour le Développement Forestier, Ed. ENGREF. 2421p.
MULLARNEY K., SVENSSON L., ZETTERTROM D., GRANT P., (2008) – Le Guide Ornitho. Ed. Delachaux et Niestlé.
399 p.
AULAGNIER S., HAFFNER P., MITCHELL JONES A., MOUTOU F., ZIMAA J., (2008) – Guide des mammifères
d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen – Orient. Ed. Delachaux et Niestlé. 271p.
GREY WILSON C., BLAMEY M., (re-impression 2008) – Guide des fleurs de montagne Alpes, Pyrénées, Vosges
Jura, Massif Central. Ed. Delachaux et Niestlé. 384p.
BANG P., DAHLSTROM P., (2008) – Guide des traces d’animaux, les indices de présence de la faune sauvage. Ed.
Delachaux et Niestlé. 364p.
DUBOURDIEU J., (1997) – Manuel d’Aménagement Forestier, Office Nationale des Forêts. Ed.Lavoisier Tec et
Doc. 344p.
BLAIZE D., JABIOL B., (1995) – Guide pour la description des sols. Ed. INRA. 375p.
Office Nationale des Forêts, (1998) – Réserves Biologiques. Ed. ONF. 36p.
REY B., (2004) – Rendez-vous techniques, dossier les statuts de protection dans la gestion des espaces naturels.
Ed ONF. 64p.
REY B., (2003) – Rendez-vous techniques, dossier Gestion des espaces montagnards. Ed ONF. 64p.
MILNE J., MILNE M., Redacteurs de LIFE., (1966) – Les Montagnes. Ed. LIFE. 192p.
HERGOZ M., (1956) – La Montagne. Ed LAROUSSE. 475p.
Sites internet
Agence Régionale pour l’Environnement de Midi Pyrénées, guide de gestion environnementale des refuges
gardés dans les Pyrénées. www.arpe-mip.com
AFIT-SEATM, différentes études sur les refuges des Alpes Françaises. www.tourisme.gouv.fr
Datar Midi-Pyrénées. www.datar-pyrenees.gouv.fr
Textes législatifs. www.legifrance.gouv.fr
p. 82

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Table des figures
Figure 1 : Salamandre sous la cascade de Nérech
Figure 2 : diagramme des différents propriétaires des refuges
Figure 3 : photographie de la construction de la cabane du Mont Rose
Figure 4 : tableau de la clientèle des refuges
Figure 5 : vallée du Ribérot
Figure 6 : photographies des cours d’eau éphémères
Figure 7 : cartographie de l’hydrographie des cours d’eau
Figure 8 : photographie de l’effet de Foehn
Figure 9 : couché de soleil
Figure 10 : le Mont Valier le soir
Figure 11 : Aquilegia pyrenaica
Figure 12 : saxifraga praetermissa
Figure 13 : galium cometerhizon
Figure 14 : pedicularis rosea
Figure 15 : geranium cinereum
Figure 16 : crepis pigmaera
Figure 17 : isard sous le refuge
Figure 18 : cartographie de la faune observée
Figure 19 : cartographie des différentes Unités Pastorales du Mont Valier
Figure 20 : cartographie des différents circuits de randonnée pédestre
Figure 21 : cartographie de Pass Aran
Figure 22 : Cartographie de la via-ferrata
Figure 23 : cartographie des différents zonages écologiques
Figure 24 : graphique de la fréquentation du refuge
Figure 25 : moyenne de la fréquentation mensuelle
Figure 26 : héliportage du filet
Figure 27 : circuit des eaux usées
Figure 28 : épandage des graisses
Figure 29 : incinérateur donné par les archives départementales de l’Ariège
Figure 30 : test du muletage
Figure 31 : compost
Figure 32 : patous
p. 83

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Table des annexes
Annexe 1 : carte de l’ancien glacier
Annexe 2 : questionnaire pour les gestionnaires
Annexe 3 : questionnaire pour le propriétaire
Annexe 4 : questionnaire pour les usagers
Annexe 5 : fiche des relevés floristique
Annexe 6 : fiche des prises de vues photographiques
Annexe 7 : fiche de l’IBGN et carte des réalisations
Annexe 8 : éco-socio-système du refuge
Annexe 9 : cahier des charges du stage
p. 84

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 1 : cartographie de l’ancien glacier de la vallée du Ribérot
Figure 7 : glacier de la vallée du Ribérot ; I.OLIVIER ; Paint. 2011
p. 85

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 2 : questionnaire pour les gestionnaires du refuge
Guide entretien : gardien de refuge
Présentation des gardiens
Depuis combien de temps êtes-vous gardien de refuge ?
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Etes-vous toujours resté sur ce refuge ? Avez-vous une autre activité l’hiver ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Pourriez-vous me présenter le refuge en quelques lignes ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Fonctionnement
Quel type de contrat vous lie à la Communauté des Communes ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Quel est votre statut ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Pour combien de temps le contrat est-il signé ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Devez-vous payer une taxe ou un loyer pour occuper les lieux ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Quels sont les avantages de ce contrat ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Y a-t-il une réglementation spécifique liée au refuge ? (environnement, sanitaire, hygiène, sécurité)
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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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p. 86

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Quelles sont les périodes et durées de gardiennage du refuge ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Comment est ce que vous communiquez sur votre refuge ? (brochure, dépliants, sites, magazines…)
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Etablissez-vous des partenariats avec d’autres acteurs touristiques ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Est-ce que vous pensez que les refuges constituent une composante forte de l’offre touristique du territoire ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Est-ce que vous pensez que le refuge est bien intégré à l’offre touristique locale ainsi qu’au tissu socioéconomique
local ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Y a-t-il des axes à développer pour mieux favoriser cette intégration et donc les retombées socioéconomiques
locales ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Demande
Quel est le profil de votre clientèle ? Quelles sont les attentes de ces différentes clientèles ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Est-ce que les usagers du refuge ont plutôt tendance à consommer sur place ou à fonctionner en autonomie
sauf pour le couchage ?
p. 87

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Avez-vous constaté une évolution des types de clients au cours de ces dernières années ?
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Pensez-vous nécessaire de mener un travail de sensibilisation auprès des usagers sur le fonctionnement du
refuge (énergie, environnement, travail des gardiens….) ?
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Gestion du refuge
Quelles sont les sources d’énergies utilisées sur le refuge ?
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Quelles sont les méthodes d’approvisionnement en matières premières ?
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Quelles sont les méthodes de gestions des déchets utilisés ?
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Est-ce que vous vous considérez engagé dans une démarche environnementale ?
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Merci d’avoir répondu à ces questions !
p. 88

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 3 : questionnaire pour le propriétaire
Guide entretien : propriétaire
Présentation
Pouvez-vous me présenter le rôle, les missions de la Communauté des Communes par rapport au refuge?
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Qui à la charge de l’entretien du refuge ?
Fonctionnement
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Comment envisagez-vous les différents travaux ?
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Comment les travaux sont-ils financés, quels peuvent-être les financements extérieurs ?
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Avez-vous établis des règles particulières avec les gardiens en place ?
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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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Comment communiquez-vous sur le refuge ?
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Etablissez-vous des partenariats avec d’autres acteurs touristiques ?
p. 89

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
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Est-ce que vous pensez que le refuge est bien intégré à l’offre touristique locale ainsi qu’au tissu socioéconomique
local ?
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Y a-t-il des axes à développer pour mieux favoriser cette intégration et donc les retombées socioéconomiques
locales ?
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Pensez-vous nécessaire de mener un travail de sensibilisation auprès des usagers sur le fonctionnement du
refuge (énergie, environnement, travail des gardiens….) ?
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Gestion du refuge
Quelle est la politique de la Communauté des Communes en termes de gestion de l’environnement sur le
refuge ?
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Quelles sont les sources d’énergies utilisées sur le refuge ?
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Quelles sont les méthodes d’approvisionnement en matières premières ?
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Quelles sont les méthodes de gestions des déchets utilisés ?
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Merci d’avoir répondu à ces questions !
p. 90

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 4 : questionnaire pour les usagers
Etes-vous de la région ou d’ailleurs ?
Guide entretien : usagers
Présentation
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Quel circuit ou course faites-vous ?
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Qu’est ce qui vous a motivé à venir ici ?
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Informations
Avez-vous cherché des informations sur le refuge et l’environnement aux alentours avant de venir ?
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Si vous avez trouvé des informations, comment et où les avez-vous trouvées?
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Est-ce votre première nuit en refuge?
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Comment imaginez-vous un refuge ?
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Qu’est ce qui vous semble indispensable dans un refuge?
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p. 91

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Etes-vous sensible à l’environnement proche du refuge ?
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Depuis combien de temps pratiquez-vous les refuges ? La montagne ?
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Si depuis quelques années, pensez-vous que les refuges ont évolués ? si oui, en quoi ?
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Êtes-vous sensibilisés usagers sur le fonctionnement du refuge (énergie, environnement, travail des
gardiens….) ?
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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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Quand on vous dit « refuge de montagne », à quoi pensez-vous ?
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……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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Merci d’avoir répondu à ces questions !
p. 92

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 5 : fiche des relevés floristique
Relevés flore
Relevé n°…………………….
habitat :
…………………. exposition : ……………... météo : ……………………. Auteur : ………………………….
Localisation carte : Photographie :
espèce valeurs
abon/domi type de roche pente observations
p. 93

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 6 : fiche des prises de vues
Relevés terrain "photographie"
Relevé n°……………………. Date : Heure : Météo : Durée observation : Auteur : ………………………….
Localisation carte : Observations :
Dispositifs : hauteur appareil
orientation
focale
objectif
Photographie antérieure : Photographie du mois :
p. 94

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 7 : fiche de description des sols
Relevés terrain "sol"
Relevé n°…………………….
Auteur : ………………………….
Localisation carte : Photographie :
Géologie : substrat observé :
Roche mère observée :
Litière :
Schéma : profondeur n° horizon texture structure
Description :
p. 95

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 8 : fiche IBGN et carte de localisation des relevés
p. 96

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Figure 8 : cartographie des relevés IBGN ; I.OLIVIER 2011
p. 97
Trois relevés
IBGN

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 9 : éco-socio-système du refuge des « Estagnous »
Peloton de
Gendarmerie de Haute-
Montagne
Pompier en Montagne
Secours en montagne
Groupements Pastoraux
et Fédération Pastorale
Bergers
Surveillance/conduite des
troupeaux
Institut
Géographique
National
Création et
renouvellement
des cartes
Professionnels de la
Montagne (BE AMM…)
Météo France
Guide les personnes en montagne
Le refuge prévient les
secours et leur fournis
l’hébergement pour les
entrainements
Les gardiens nourrissent
les patous, préviennent
des bêtes malades.
Mutuellement ils
financent la mise en
place des héliportages.
les équpies de la FP sont
hébergées au refuge
Les gardiens relèvent
tous les jours la météo
et les météorologues
fournissent la météo
pour les jours à venir
Parc Naturel Régional
Tourisme : Pêche, Escalade,
Randonnées, Parapente
Les AMM utilisent le
refuge pour leur
circuit, le refuge
leurs offres la ½
pension
Les gardiens
sensibilisent le public
sur l’environnement
du Parc. Le parc
utilise le refuge pour
divers programmes
(RDV des Cimes…)
Valorisation et préservation du patrimoine
Le refuge offre des
prestations de
services. Les
usagers font vivre
le refuge et les
commerçants de la
vallée
Refuge des Estagnous
Les gardiens
préviennent des
observations
d’animaux
(naissances…)
Les gardiens
achètent les denrées
et réalisent une
communication
dessus
Proposent des subventions
Office Nationale de la Chasse et de la Faune
Sauvage
Les gardiens paye une
taxe de loyer
Les gardiens
sensibilisent le public
sur l’environnement.
L’ONF utilise le refuge
pour divers
programmes
(Retrouvance…) et
pour loger ses
équipes sur le terrain
Conservation/restauration et gestion de la faune sauvage
Commerçants de la vallée
Fournissent les denrées
alimentaires et les matériaux
pour le refuge
Office du Tourisme
Indique le refuge
Communauté des Communes
Propriétaire du bâtiment
Pays Couserans
Coordination de projet de
développement durable
Direction Départementale des Territoires
Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du
Développement Durable et de la Mer
Direction Régionale de
l’Environnement, de l’Aménagement et
du Logement
Office Nationale des Forêts
Gestion des forêts du Mont Valier,
opérateur local du Site Natura2000
Représenté par
p. 98

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Annexe 10 : cahier des charges
Licence professionnelle « Gestion et animation des espaces montagnards et pastoraux »
Promotion 2010-2011
CAHIER DES CHARGES
Méthodologie pour analyser et prendre en
compte les impacts sur l’environnement de la
fréquentation touristique en zone de refuge
Refuge des Estagnous, Massif du Mont Valier
(2246m Pyrénées Ariègeoises– Castillonnais)
Ivan OLIVIER
Cahier des charges validé le 12/04/2011
99

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
STRUCTURE D’ACCUEIL DU STAGE
Des dessins aux écrits des plus grands alpinistes, le refuge de montagne est ancré dans
notre imaginaire, lié à des souvenirs forts. Des modestes baraques ouvertes aux quatre
vents aux chalets « modernes » d’aujourd’hui, ces bâtisses ont joué un rôle majeur dans
la conquête des sommets et les explorations scientifiques en les rendant accessibles au
plus grand nombre. En tout premier lieu les premiers refuges aménagés furent des abris
naturels ou des cabanes pastorales afin « d’encourager la connaissance de la
montagne ».
« Depuis la création des refuges, la première mission était d’accueillir les randonneurs et
les alpinistes dans le but de faire l’ascension du sommet le lendemain. Depuis quelques
années, les refuges ont d’autres vocations. De plus en plus de refuges sont le but de la
randonnée pour les randonneurs, ce qui change considérablement la clientèle. D’autres
missions, aussi importantes leurs sont attribuées. Ils ont un rôle de service public, assurer
la sécurité des randonneurs, déclenchement des secours, mais aussi un rôle de surveillance
du site, accueil, informations, sensibilisation à l’environnement et pour finir un rôle
commercial, hébergement et restauration. » ARPE – Midi-Pyrénées 2007
Edifié en 1912 par le Touring Club de France, le refuge des Estagnous fut utilisé par les
montagnards pour l’ascension du Mont Valier et par les chasseurs d’isards. Durant la
Seconde Guerre Mondiale il servit de relais aux patriotes qui fuyaient le nazisme en
empruntant l’un des désormais célèbres « Chemins de la Liberté ». Abandonné par la
suite, le syndicat d’initiative de Saint Girons décida de le restaurer en 1976 et obtint la
cession des droits de la part du TCF. Après des travaux considérables réalisés par des
habitants de Saint Girons, le refuge gardé est ouvert en 1978. Cédé en 1996 à la
Communauté de Communes du Castillonnais, des travaux de rénovation et
d’agrandissement sont alors réalisés. Entre 1997 et 1999 ces travaux ont permis
d’agrandir le refuge avec un nouveau bâtiment abritant dortoirs et sanitaires.
L’ouverture officielle du refuge date du 1 er juillet 2000.
7 itinéraires de randonnées passent par le refuge des Estagnous. Sur les 30 000
personnes qui partent du parking du Pla de la Lau (930m), 2500 à 3000 dorment au
refuge (comptages réalisés par la Communauté de Communes du Castillonnais).
Structure
La structure d’accueil du stage est la SARL « les Estagnous ». Le propriétaire du refuge
est la Communauté de Communes du Castillonnais mais celle-ci a engagée deux gardiens
de refuge en contrat de Délégation Service Public d’une durée de 3 ans renouvelable.
- La délégation de service public est « un contrat par lequel une personne morale de
droit public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un
délégataire public ou privé, dont la rémunération est substantiellement liée au
résultat de l’exploitation du service. Le délégataire peut être chargé de construire
des ouvrages ou d’acquérir des biens nécessaires au service. » loi n° 2001-1168 du 11
décembre 2001 dite loi MURCEF, article L.1411-1 du Code Général des Collectivités territoriales.
100

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Les gardiens de refuge du massif du Mont Valier se sont associés en SARL qu’ils ont
appelées « Les Estagnous » du nom des petits lacs situés en contrebas du refuge.
Ma structure de stage est donc la SARL « Les Estagnous »
Missions
Comme le dit l’ARPE ci-dessus, la première mission des gardiens est d’héberger et de
restaurer les randonneurs montant au Mont Valier ou s’arrêtant au refuge. Mais la
mission ne s’arrête pas l{. Durant toute la journée les gardiens accueillent les clients,
surveillent leur progression sur la montagne, préviennent les secours en cas d’accident
et apportent les premiers secours, nettoient et réparent le refuge et sont toujours
présents en cas de questions. Mais l’utilité d’un refuge va plus loin. Un refuge est avant
toute chose un abri en cas d’intempéries, un lieu où l’on pourra se restaurer et se
réchauffer avant de repartir. Il est une autre mission peu connu et pourtant très
importante que remplit le refuge. Il maitrise la dispersion du public sur toute la
montagne et concentre donc une bonne partie de la pollution liée à la fréquentation.
Refuge du massif du Mont Valier - SARL les Estagnous
Pedescaut
09700 SAVERDUN
Téléphone : 05 61 96 76 22
Courriel : refuge-estagnous@club-internet.fr
Maitres de stage : Stéphane AMIEL, gardien de refuge des Estagnous ; accompagnateur
en montagne et infirmier - Laurent TRIOLET, gardien du refuge des Estagnous ; Pompier
et secouriste en montagne
CONTEXTE DU STAGE
Depuis 1994, l’Etat a classé les refuges de montagne dans la catégorie des
Etablissements Recevant du Public. Ce classement a obligé les gestionnaires à se plier à
une législation stricte. Cette législation prévoit des normes en matière d’hygiène, de
sécurité incendie, de restauration et de protection de l’environnement.
Mais si aller aux toilettes, allumer une lampe, prendre une douche ou encore manger
sont des gestes anodins dans notre quotidien. A plus de 2000 m d’altitude, dans un site
fragile et isolé comme le refuge du Massif du Mont Valier, tous ces gestes peuvent avoir
des conséquences considérables sur l’environnement. Si les refuges limitent la
dispersion des nuisances, ils doivent aussi apporter des solutions pour les traiter.
L’existence des refuges permet de limiter la dispersion des détritus ou encore des
campements sauvages. Revers de la médaille, la zone du refuge concentre beaucoup de
monde et nécessite une prise en compte des impacts sur le milieu.
101

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Le refuge des Estagnous (2246m d’altitude) est situé sur le périmètre de la réserve de
chasse et de faune sauvage du Mont Valier créée en 1937 sur une superficie de 9037ha
(ex réserve domaniale), au sein du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariègeoises, créé
plus tardivement en mai 2009. Ce territoire est géré par l’Office Nationale des Forêts. Le
territoire domanial a été classé en Zone de Protection Spéciale en tant que zone de
Natura2000 en 2005.
La superficie de cette ZPS est de 10619 ha. L’altitude varie entre 675m et 2838m (Mont
Valier). Elle se situe dans la région biogéographique Alpine. Les pelouses alpines sont
fortement représentées ainsi que les landes et les broussailles. Deux types de forêts,
caducifoliée et résineuse, sont visibles. Des rochers et éboulis sont aussi présents mais
sur une moindre superficie. Des oiseaux mentionnés { l’annexe 1 sont présents en tant
que nicheurs : le Gypaète Barbu, l’Aigle Royal, le Faucon Pèlerin, le Grand Tétras, le
Lagopède Alpin et la Perdrix Grise. Trois autres espèces viennent s’alimenter sur la zone,
le Vautour Fauve, le Milan Royal et le Hibou Grand Duc. La flore est très représentative
de la flore pyrénéenne avec un fort endémisme. L’Isard est ici présent en masse avec
près de 2000 individus, d’autres animaux arpentent eux aussi le territoire tels le Cerf
Elaphe et la Marmotte des Alpes. L’Homme aussi utilise l’espace contribuant ainsi {
rendre cette zone « sensible ».
Le refuge des Estagnous prend toute sa place dans ce territoire. Outre ses diverses
missions il permet de regrouper les randonneurs et évite l’éparpillement des impacts
sur l’environnement. Mais ce regroupement n’est pas lui-même sans impacts sur le
milieu (même si le refuge est déjà très bien équipé pour les minimiser et que les
acteurs gravitants autour sont sensible { la protection de l’environnement). Diverses
formes de pollutions sont possibles : les pollutions en aval du refuge (parking des
randonneurs, circuit des achats divers dans la vallée …), pollution des eaux
superficielles (rejets des eaux usées, fosse septique, zone de campeurs libres au niveau
des lacs des Estagnous …), pollution de l’air (énergies utilisées, héliportage …). Dans le
passé et actuellement encore d’importants travaux ont été réalisés pour diminuer les
impacts environnementaux, mais d’autres restent encore { faire.
Enfin ce stage sera pour moi un premier stage et une première expérience en vu
d’intégrer la formation universitaire de Gardien de Refuge. En effet, mon projet
professionnel est de devenir gardien de refuge en montagne. Pour intégrer la formation
et ainsi pouvoir travailler dans ce domaine il faut avoir une expérience. Etant jeune et
n’ayant aucune expérience dans ce domaine ce stage est une opportunité incroyable. En
plus de réaliser un stage en refuge d’une durée de 5 mois, les gardiens de refuge sont
les formateurs du diplôme de gardien de refuge. Leurs expériences et leurs
connaissances ne pourront que m’être bénéfique et ainsi m’aider { réaliser mon projet
professionnel.
PROBLEMATIQUE DU STAGE
Comment analyser et minimiser les impacts environnementaux liés à la fréquentation
touristique aux abords et { l’intérieur du refuge des « Estagnous » dans le Massif du
102

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
Mont Valier ? (toutes les pollutions existantes en montagne sont liées au fonctionnement
du refuge, je ne peux me restreindre aux pollutions extérieures … pour mesurer ces
pollutions, j’ai des études scientifiques en ma possession, des documents relatant déj{
certains impacts)
QUESTIONS SOULEVEES
En quoi et pour qui les activités des refuges polluent ?
Quels sont les risques engendrés pour le milieu par l’installation et l’utilisation des
refuges de montagnes ?
Quels sont les outils efficaces pour analyser et minimiser les risques environnementaux
et peut-on les mettre en place au plus grand nombre des refuges ?
Peut-il exister un refuge idéal du point de vue de ses impacts sur l’environnement ?
Qu’attendons-nous de l’analyse des impacts sur la zone du refuge, quels résultats va-telle
nous apporter ?
Comment concilier la gestion du milieu montagnard et analyse des impacts
environnementaux sur la zone du refuge ?
Quelles sont les attentes du propriétaire du refuge et des gestionnaires du refuge ?
TERRAIN D’ETUDE
Mon analyse sera menée sur tout le périmètre du refuge des Estagnous, elle comprend
le refuge lui-même, la zone campeurs libres, les sentiers d’accès au refuge mais aussi les
zones de rejets du refuge (pierrier pour les eaux grises ; lacs aux alentours et toutes les
zones pouvant s’inscrire dans les impacts environnementaux). Une deuxième zone se
trouve dans la vallée. Elle comprend tous les endroits où les gardiens et les autres
acteurs (institutions, administrations …) ont des impacts ailleurs qu’au refuge. Cette
imbrication des deux zones permettra d’avoir une vue globale de tous les impacts liés au
refuge et à sa fréquentation touristique.
Les périmètres exacts de la zone d’étude sont en cours de calcul par rapport aux ortho
photos environ entre 10-15ha pour la zone autour du refuge, plus les différents sentiers
de randonnée, plus la zone campeur libre.
103

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
104

Durant la même période je travaillerai au refuge
en tant qu’aide gardien
OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
METHODOLOGIE
Mon stage consiste { analyser tout les impacts, qu’ils soient positifs ou négatifs, que peux
avoir un refuge sur son environnement. Pour cela je vais devoir appliquer une
méthodologie particulière.
1 ère partie (menée depuis décembre 2010)
- Recherche bibliographique sur les impacts que peux avoir un refuge, les études
déj{ réalisées …
- Analyse de données récoltées dans la bibliographie
- Rencontres avec mes maitres de stage pour connaître ce qu’il a déj{ été réalisé
2 nd partie (durant les mois de mai ; juin ; juillet)
- Conduites d’entretiens avec le propriétaire et les gestionnaires du refuge pour
connaître les liens qu’ils peuvent avoir avec le refuge, leurs « visions » du refuge
dans futur, leurs impacts sur le refuge …
- Conduites d’entretiens avec la clientèle du refuge durant tout le mois de juin
- Relevés botaniques sur les lieux de rejets d’eau usée, sur la zone « campeurs
libres », à proximité des sentiers de randonnées donnant accès au refuge et au
niveau du refuge
- Observations des usages présents sur les sentiers de randonnées
- Observations et analyses des gestes et attitudes des utilisateurs du refuge
- Rédaction d’un premier rapport détaillant toutes mes observations
3 ème partie (durant les mois de juin ; juillet ; août)
- Création cartographique SIG des impacts environnementaux (zonage des milieux
impactés, une carte par type d’impact)
- réalisation d’une carte de synthèse
- Réalisation d’un guide destiné { chaque utilisateur du refuge pour minimiser les
impacts environnementaux { l’intérieur et autour du refuge
- Mise en place et suivi du guide
- Rédaction d’une synthèse des résultats et amélioration éventuelle du guide
4 ème partie (août et début septembre)
- Evaluation des résultats
- Evaluation du cahier des charges et du protocole mis en place
Tout au long du stage : Rédaction du mémoire et réalisation de la soutenance
105

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
TYPES DE RESULTATS ATTENDUS
- Cartes SIG des différents impacts (visuels, olfactifs, bien-être …) sur la zone du
refuge (carte de localisation des diverses pollutions, carte de la végétation
présente pour rendre compte de l’importance de la préserver, carte de
localisation des randonneurs, des usages …) pour une meilleure visibilité lors de
la présentation au propriétaire.
- Entretiens avec différents acteurs du refuge (pour avoir des avis précis sur la
vision des usagers du refuge par rapport aux impacts environnementaux et
savoir exactement ce qu’est un refuge pour eux).
- Comparatif photographique (pour représenter l’évolution de la zone sur
plusieurs années).
- guide pour minimiser les risques environnementaux
- Evaluation du guide
- Cahier des charges pour mettre en place cette analyse { d’autres refuges
FINALITES
La commande de mes maitres de stage est de réaliser un diagnostic des impacts
environnementaux en vue de présenter un dossier au propriétaire pour envisager des
travaux de rénovation et d’amélioration pour que le refuge est les usages des utilisateurs
aient un moindre impact sur l’environnement.
CALENDRIER DE TRAVAIL
Le stage se déroulera du 2 mai 2011 au 30 septembre 2011.
La durée hebdomadaire de travail sera égale à 35 heures réparties sur 5 jours, du lundi
au vendredi.
L’indemnisation du stage minimum sera de 430euro par mois.
« Le décret n°2008-96 du 31 janvier 2008 prévoit que le montant horaire
de la gratification est fixé à 12,5% du plafond horaire de la sécurité
sociale et ce dès le 1er jour de stage » extrait du site URSSAF
106

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
semaine date planning des tâches
19 02/05/2011 recherches bibliographiques, création des guides d'entretiens "institutions" et "clients ", rencontre avec les acteurs gravitants autour du refuge
20 09/05/2011 recherches bibliographiques et rencontre avec les acteurs gravitants autour du refuge
21 16/05/2011
recherches bibliographiques et rencontre avec les acteurs gravitants autour du refuge. Rédaction d'un rapport bibliographique en réponse à la question
liée aux impacts du refuge sur sa zone d’implantation
22 23/05/2011 montée au refuge. Etude et analyse de la zone du refuge (faune ; flore ; usages humains). Inventaire des impacts environnementaux
23 30/05/2011 Etude et analyse de la zone du refuge. Inventaire des impacts environnementaux
24 06/06/2011 Etude et analyse de la zone du refuge. Inventaire des impacts environnementaux
25 13/06/2011 Création cartographique SIG des impacts environnementaux, réalisation de cartes par type d'impact et création d'une carte de synthèse
26 20/06/2011 Création cartographique SIG des impacts environnementaux, réalisation de cartes par type d'impact et création d'une carte de synthèse
27 27/06/2011 réalisation d'un protocole pour minimiser les risques environnementaux en direction du propriétaire, des gestionnaires et des utilisateurs du refuge
28 04/07/2011 réalisation d'un protocole pour minimiser les risques environnementaux en direction du propriétaire, des gestionnaires et des utilisateurs du refuge
29 11/07/2011 mise en place du protocole, entretiens avec les utilisateurs du refuge
30 18/07/2011 suivi et analyse du protocole, entretiens avec les utilisateurs du refuge
31 25/07/2011 suivi et analyse du protocole, entretiens avec les utilisateurs du refuge
32 01/08/2011 rédaction d’une synthèse des résultats et données recueillis, amélioration éventuelle du protocole
33 08/08/2011 évaluation des résultats
34 15/08/2011 évaluation des résultats
35 22/08/2011 évaluation du cahier des charges
36 29/08/2011 rédaction du mémoire et création de la soutenance
37 05/09/2011 rédaction du mémoire et création de la soutenance
38 12/09/2011 rédaction du mémoire et création de la soutenance. Redescente dans la vallée
39 19/09/2011 rédaction du mémoire et création de la soutenance
40 26/09/2011 rédaction du mémoire et création de la soutenance
107

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
CONTENU DU STAGE
- Etudier la bibliographie et comprendre le contexte local
- Réaliser l’analyse cartographique des impacts et analyse paysagère
- Réaliser les entretiens avec le maximum des acteurs du refuge et de la zone
d’étude
- Analyser les entretiens
- Réaliser le protocole pour minimiser les risques environnementaux
- Réaliser le suivi du protocole mis en place
- Evaluer le protocole
- Rédiger le mémoire
LIEN AVEC LA LICENCE GAEMP
La problématique « Comment analyser et minimiser les impacts environnementaux liés
{ la fréquentation touristique aux abords et { l’intérieur du refuge les « Estagnous » du
Massif du Mont Valier » se coordonne parfaitement avec la Licence Professionnelle
Gestion et Animation des Espaces Montagnards et Pastoraux.
Au-delà de son aspect utilitaire, le refuge du Massif du Mont Valier « Les Estagnous »
revête une forte fonction symbolique, partie intégrante de l’image du tourisme en
montagne. Le développement des activités de pleine nature au sein du massif du Mont
Valier n’auraient pu se faire sans la présence de ce refuge. Il participe pleinement {
l’attractivité de la montagne que ce soit en France ou en Espagne car il est situé sur un
GR Transfrontalier.
Isolé, dans un site { fort enjeux écologiques avec la présence d’un glacier reconnu, ce
refuge constitue un fort enjeu environnemental.
Sans la licence professionnelle GAEMP je n’aurai pu réaliser ce stage. En effet, celle-ci
m’a permis d’avoir tout les outils nécessaires au bon fonctionnement de mon stage (SIG ;
exemples de relevés botaniques ; géologie ; portrait de territoire ; connaissances du
milieu montagnard ; analyses de paysages …).
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
BIBLIOGRAPHIE
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comparative sur 10 pays de différents massifs (Alpes, Pyrénées, Balkans, Scandinave). ODIT
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ARPE – L’impact du changement climatique en Midi-Pyrénées, exemple de la chaine des
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AMBID Marion – Comment intégrer le refuge dans un processus touristique vecteur de
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(visite le 01/02/2011)
Agence Régionale pour l’Environnement de Midi-Pyrénées – Guide de gestion
environnementale des refuges gardés dans les Pyrénées.
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OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
RESUME
Observé depuis la nuit des temps, découvert par un homme qui lui a donné son nom, le mont
Valier reste la montagne de l’Ariège. Fréquenté et habité par toutes les espèces faunistiques et
floristiques des Pyrénées, ce site reste sauvage et fragile. La découverte de ce lieu c’est faite grâce à
la reconstruction d’un bâtiment, détruit pendant la guerre pour avoir servis d’abris à des réfugiés et à
la résistance : le refuge des Estagnous.
Depuis 1912, ce lieu a gardé un esprit accueillant,
montagnard. Mais la fréquentation en hausse depuis quelques
années et les données climatiques et naturalistes alarmantes des
experts ont plongés les esprits à ce poser des questions sur nos
propres activités.
Soucieux de préserver l’environnement, les gardiens ont
proposés une étude d’incidences du refuge sur l’environnement.
Cette mission consistait à établir les divers impacts
positifs et négatifs du refuge sur la nature et la connaissance des
espèces (faune/flore) proches du refuge.
La question de départ a été de comment mettre en place
cette étude, quels moyens et quelle organisation ?
A travers des relevés floristiques, des suivis
Figure 9 : visite des brebis, le refuge et le
Valier ; I. OLIVIER 2011
photographiques de celle-ci, une étude de paysage à grande
échelle et puis ciblée sur le refuge, des observations répétées de
la faune, des fosses pédologiques et des relevés IBGN. Plusieurs zones ont été ciblées, choisis en
partenariat avec les gardiens. Ces zones représentent chacune des enjeux particuliers.
Toutes ces techniques ont permis une connaissance approfondie de la zone d’étude et a
permis de donner plusieurs réponses concernant les impacts environnementaux.
Ceci est le début d’une étude qui devra être menée sur un long terme si l’on veut avoir des
réponses précises car une saison est trop courte même si l’on peut déjà voir des évolutions.
Toute cette étude a fait des découvrir de nouveaux thèmes qui seraient intéressants
d’analyser, quelle place tien le refuge dans une vallée ? Quelles sont les relations entre les refuges et
le pastoralisme ?
« Des Hommes, des activités, une histoire, une montagne. »
Mots – clés : milieu montagnard ; étude de paysage ; habitats ; refuge ; impacts environnementaux
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