Méthodologie pour analyser et prendre en compte les impacts sur l ...

OLIVIER. I ; Analyser et Minimiser les impacts environnementaux du refuge des Estagnous ; 2011.
1.5 Historique des refuges en France et textes législatifs définissant
les refuges
Avant d’attaquer l’étude que je vais mener au niveau du refuge des « Estagnous » il est important de
définir la notion de refuge et la législation en vigueur qui s’applique à leur niveau.
Historique des premiers refuges
Les grandes conquêtes de sommets furent d’abord affaires de couchages. Combien de cordées durent
faire demi-tour, ne voulant pas dormir (ou bivouaquer) dans le froid, alors qu’elles se trouvaient tout juste en
dessous du sommet ? Les Hommes préférant de longues marches nocturnes pour regagner la vallée plutôt que
d’envisager une nuit dans un environnement hostile. Selon Chris Bonington (alpiniste Britannique), une nuit de
juin 1786 Jacques Balma fut le premier homme à bivouaquer sur les hautes pentes du Mont Blanc. Il ne dormit
pas, il lutta toute la nuit contre le froid, battant des pieds et des mains. Jacques Balma prouvait que l’Homme
pouvait supporter des nuits à de telles altitudes. Plus rien ne l’empêchait de gagner les sommets. A partir de
cette nuit là des abris naturels commencèrent à voir le jour (grande dalle de pierre du Couvercle, grottes
creusées du Comte Henri Russel au Vignemale…).
Cependant il faudra attendre près
d’un siècle après la première ascension du
Mont Blanc pour voir apparaître les
premières cabanes d’altitude. La conquête
des sommets fut longtemps stimulée et
justifiée en termes d’apports à la recherche
scientifique, ceux sont les scientifiques qui
furent à l’origine des plus hautes cabanes
dans les Alpes. Le temps passe et l’alpinisme
prend ses marques avec la création de
l’Alpine Club de Londres en 1857. Après
l’Autriche, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne, ce
fut au tour de la France d’avoir son club, le
Club Alpin Français fondé par Ernest Cézanne
en 1874. Le club aménagea en premier lieu
des abris naturels ou des cabanes
pastorales afin « d’encourager et favoriser
la connaissance de la montagne et sa fréquentation individuelle et collective en toute saison ». Le CAF balisa
des sentiers, établit des cartes et entreprit la création des premiers véritables refuges d’altitude avec la
construction du refuge de Lemercier au Pelvoux et le refuge de Tuquerouye au pied du Mont Perdu.
Les refuges étaient souvent préfabriqués dans la vallée et les pièces calculées de façon à pouvoir être
transportées à dos d’Hommes ou de mulets. Une pièce divisée en deux, une partie avec les bat-flancs pour
dormir et l’autre avec une table et un banc pour manger. Certains bâtiments ne résistèrent pas au temps ni aux
intempéries. D’autres peu fréquentés ne furent pas entretenus. Les refuges qui tinrent bons sont aujourd’hui
le résultat de multiples transformations, reflets de l’évolution des pratiques de l’alpinisme et de la montagne
en général. Les agrandissements successifs des refuges traduisent, en même temps qu’ils l’encouragent, le
phénomène de popularisation de la montagne du XXe siècle 5 .
Définition légale des « refuges de montagne»
5 Informations recueillies dans l’Encyclopédie de l’Alpinisme
Figure 3 : construction de la cabane Regina Margherita en 1893 au Mont Rose ;
photographie Vittorio Sella
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