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Méthodologie pour analyser et prendre en compte les impacts sur l ...

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OLIVIER. I ; Analyser <strong>et</strong> Minimiser <strong>les</strong> <strong>impacts</strong> <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux du refuge des Estagnous ; 2011.<br />

2.7 Les évolutions du couvert végétal<br />

Intimem<strong>en</strong>t lié à l’activité de l’Homme, le paysage du Massif du Mont Valier a varié au fil du temps <strong>et</strong><br />

on peut supposer que dès le Néolithique la riche végétation forestière du Massif, composée de Chênes, de<br />

Tilleuls, de Frênes, d’Erab<strong>les</strong>, d’Hêtres <strong>et</strong> de Pins, eût à subir ses premiers défrichem<strong>en</strong>ts par brûlis ou<br />

écobuages. Les grandes fluctuations historiques connues par ailleurs ont aussi déterminé au niveau local le<br />

rapport <strong>en</strong>tre <strong>les</strong> <strong>sur</strong>faces boisées, <strong>les</strong> <strong>sur</strong>faces pastora<strong>les</strong> <strong>et</strong> <strong>les</strong> <strong>sur</strong>faces ouvertes.<br />

Avant 1850 : l’Homme s’est adapté <strong>et</strong> a su/du gérer le risque naturel<br />

L’Homme s’installe plutôt <strong>en</strong> Soulane, déneigée tôt, perm<strong>et</strong>tant une culture plus précoce du fait de<br />

l’exposition au soleil plus longue mais aussi <strong>pour</strong> éviter <strong>les</strong> risques d’inondations dus à la fonte des neiges. Il<br />

utilise l’espace dans sa totalité <strong>et</strong> aucun terrain n’est laissé <strong>en</strong> friche. Dés le printemps il <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>t <strong>les</strong> champs<br />

<strong>et</strong> c’est la montée <strong>en</strong> estives, terrains conquis <strong>sur</strong> la forêt. Les troupeaux pâtur<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>en</strong>richiss<strong>en</strong>t le sol par<br />

leurs restitutions <strong>sur</strong> <strong>les</strong> prairies. La fauche se fait p<strong>en</strong>dant que <strong>les</strong> animaux sont <strong>en</strong> estive avec un gardi<strong>en</strong>. La<br />

forêt est maint<strong>en</strong>ue dans <strong>les</strong> zones de p<strong>en</strong>te. Elle sert à limiter <strong>les</strong> départs d’avalanches. L’arbre est donc<br />

utilisé <strong>pour</strong> protéger l’habitation <strong>et</strong> <strong>pour</strong> matérialiser <strong>les</strong> limites de propriété. Il est utilisé <strong>pour</strong> deux choses, la<br />

production <strong>et</strong> la protection. C<strong>et</strong>te gestion de l’espace <strong>et</strong> des élém<strong>en</strong>ts naturels est as<strong>sur</strong>é par le groupe humain<br />

de façon collective. Le groupe humain s’est donc organisé de façon à <strong>en</strong>tr<strong>et</strong><strong>en</strong>ir le milieu <strong>et</strong> à gérer <strong>les</strong> risques<br />

naturels. Il s’agit d’une gestion autarcique <strong>et</strong> unitaire.<br />

De 1850 à 1960 : un bel équilibre rompu <strong>et</strong> interv<strong>en</strong>tion d’un nouvel acteur<br />

L’équilibre est rompu <strong>pour</strong> deux raisons, la population rurale est à son apogée. L’augm<strong>en</strong>tation des<br />

besoins alim<strong>en</strong>taires <strong>en</strong>traîne une augm<strong>en</strong>tation de la pression <strong>sur</strong> <strong>les</strong> espaces naturels : le <strong>sur</strong>pâturage <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />

défrichem<strong>en</strong>ts abusifs <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t une forte érosion des versants. De plus la révolution industrielle <strong>et</strong> le<br />

développem<strong>en</strong>t des communications touch<strong>en</strong>t <strong>les</strong> vallées de montagne, même <strong>les</strong> plus reculées, où s’install<strong>en</strong>t<br />

<strong>les</strong> industries qui trouv<strong>en</strong>t là une main d’œuvre disponible. L’Homme n’habite plus seulem<strong>en</strong>t <strong>les</strong> versants,<br />

alors bi<strong>en</strong> moins gérés, mais aussi <strong>les</strong> vallées.<br />

Le bois sert à la production du charbon dont il reste <strong>en</strong>core des traces autour du Riberot, au brûlage<br />

des calcaires <strong>pour</strong> la chaux. L’humus recueilli dans <strong>les</strong> zones <strong>les</strong> plus escarpées sert égalem<strong>en</strong>t à am<strong>en</strong>der <strong>les</strong><br />

sols exploités. La diminution de la <strong>sur</strong>face forestière devint alarmante. L’industrie naissante requière plus de<br />

bois, <strong>les</strong> usages classiques du bois (bois de chauffage, de cuisine <strong>et</strong> de construction) s’int<strong>en</strong>sifi<strong>en</strong>t avec la<br />

croissance de la population.<br />

L’interv<strong>en</strong>tion de l’Etat devint donc urg<strong>en</strong>te. En 1860, une première loi <strong>sur</strong> le reboisem<strong>en</strong>t (obligeant<br />

<strong>les</strong> propriétaires à reboiser quitte à négocier avec eux le financem<strong>en</strong>t des travaux) fut suivie, <strong>en</strong> 1864 <strong>et</strong> 1882,<br />

par d’autres dispositions <strong>pour</strong> la Restauration <strong>et</strong> la Conservation des Terrains de Montagnes 15 . L’Etat désormais<br />

<strong>en</strong>courageait <strong>les</strong> travaux d’<strong>en</strong>vergures au nom de l’Intérêt Général. L’application de ces deux lois ne se fera pas<br />

sans accroches avec <strong>les</strong> populations loca<strong>les</strong>. Ils souhait<strong>en</strong>t conserver bi<strong>en</strong> évidemm<strong>en</strong>t la propriété <strong>et</strong> l’usage<br />

des terrains <strong>et</strong> voi<strong>en</strong>t d’un mauvais œil l’arrivée de l’autorité au sein de leur société locale. En ce qui concerne<br />

le risque naturel il y a donc eu un transfert de responsabilité du local vers le national. Les acteurs locaux sont<br />

de moins <strong>en</strong> moins susceptib<strong>les</strong> de se mobiliser <strong>pour</strong> la sécurité puis que c’est dev<strong>en</strong>u le rôle de l’Etat qui<br />

intervi<strong>en</strong>t par la réglem<strong>en</strong>tation. Ce mode de gestion est dit ouvert parcellisé.<br />

15 Donnée RTM<br />

p. 31

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