18 Fig. 9-9bis. Extraits <strong>de</strong> signatures du père et du fils. Grand Mesnil ou Grand Mênil Extraits <strong>de</strong> signatures du père et du fils (Fig. 9-9bis). Pierre Fauchard écrit toujours Grand Mesnil avec un S. Jean- Baptiste écrit toujours Grand Mênil sans S. Au-<strong>de</strong>là d’une petite, mais réelle opposition familiale, il s’agit donc <strong>de</strong> l’évolution naturelle du français au XVIIIe siècle, le S <strong>de</strong>venant accent circonflexe. Le trait d’union n’apparaît pas. Les reproches d’un père à son fils <strong>de</strong> 20 ans Nous avons compris que les <strong>de</strong>ux caractères s’opposent entre un père âgé studieux et méticuleux, et un fils jeune, bouillonnant d’énergie et d’un tempérament d’artiste. Entre la différence <strong>de</strong> génération (60 ans), entre la vie un peu austère au château <strong>de</strong> Grand-Mesnil et la vie parisienne étudiante et du mon<strong>de</strong> du théâtre, il y a un fossé. Et d’ailleurs Jean-Baptiste, dans une <strong>de</strong> ses lettres (Fig. 10) à sa fille Adélaï<strong>de</strong> et à son gendre, se confie librement : "S’il m’arrive mal encombre, vous me verserez quelques verres <strong>de</strong> Haut Brion pour me consoler, et si la fortune nous est favorable, nous en boirons en gaité". Il est d’un joyeux tempérament. Nous retrouvons enfin une affection paternelle assez similaire entre le père et son gendre et sa fille comme celle entre Fauchard et son fils Jean-Baptiste. Et il réécrira plus tard ces quelques lignes : "Mon cher Fanfan, si vous ne buvez pas <strong>de</strong> bon vin, c’est qu’il vous prendra un furieux goût pour la mortification volontaire". Entre Pierre et Jean-Baptiste, entre le père et le fils, il y a <strong>de</strong>ux caractères, <strong>de</strong>ux tempéraments forts et différents. Fig. 11. Cliché arrière d’un buste <strong>de</strong> Jean-Baptiste (Coll. part.). Actes. <strong>Société</strong> <strong>française</strong> <strong>d'histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>l'art</strong> <strong>de</strong>ntaire, 2011, 16 Fig. 10. Lettres <strong>de</strong> Jean-Baptiste à sa fille Adélaï<strong>de</strong> et à son gendre. Un conflit <strong>de</strong> génération ? Lorsque Pierre Fauchard s’installe à Paris, un personnage haut en couleurs, mi-acteur <strong>de</strong> théâtre forain, mi- arracheur <strong>de</strong> <strong>de</strong>nts, sévissait juché sur un char au Pont-Neuf. C’est cette image du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong>ntaire que Pierre Fauchard a combattu avec force en voulant être un acteur <strong>de</strong> santé et non un acteur <strong>de</strong> théâtre ; et Jean-Baptiste qui a hérité du fort caractère <strong>de</strong> son père a voulu, lui, à l’opposé être un acteur <strong>de</strong> théâtre. On peut donc se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si Jean-Baptiste n’a pas voulu tuer le père – comme disent les psychiatres – en prenant le nom, le prénom, le surnom et le nom d’acteur <strong>de</strong> "Grand Mênil", par opposition à Gros-Thomas ? Même leurs coiffures les opposent : Jean-Baptiste, coiffé non d’une perruque comme son père, mais d’une queue-<strong>de</strong>-cheval enserrée d’un ruban (Fig. 11). Entre ces <strong>de</strong>ux coiffures, nous traversons le XVIIIe siècle. Les influences familiales L’influence <strong>de</strong> Pierre-Jean Duchemin (Fig. 12), le grand-père maternel <strong>de</strong> Jean-Baptiste est manifeste ; acteur <strong>de</strong> théâtre <strong>de</strong> la Comédie-Française, il influera sur la carrière <strong>de</strong> Jean- Baptiste, et l’éloignera définitivement et <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine et <strong>de</strong> la carrière d’avocat. Il y avait dans la cour <strong>de</strong> l’hôtel particulier <strong>de</strong> Monsieur <strong>de</strong> Bellissen, rue Saint-André <strong>de</strong>s Arts, une petite fille qui jouait peut-être à la marelle, peut-être à chat perché ? Cette petite fille, <strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong> Jean-Baptiste, s’appelait Marie-Adélaï<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bellissen. Les amours enfantines sont parfois les plus secrètes et à 23 ans, Jean-Baptiste, le petit orphelin à l’âge d’un an, épousera Marie-Adélaï<strong>de</strong>. Contrairement à l’exemple <strong>de</strong> son père, il épouse une femme <strong>de</strong> son âge. Ils formeront un couple heureux, ainsi en témoigne la correspondance <strong>de</strong> Marie-Adélaï<strong>de</strong> avec sa fille Thérèse- Adélaï<strong>de</strong>, lui racontant les facéties <strong>de</strong> Grand Mênil, son mari, pendant les représentations <strong>de</strong> théâtre.
Actes. <strong>Société</strong> <strong>française</strong> <strong>d'histoire</strong> <strong>de</strong> <strong>l'art</strong> <strong>de</strong>ntaire, 2011, 16 19 Fig. 12. Portrait <strong>de</strong> Pierre-Jean Duchemin (Coll. part.). Remerciements Je voudrais saluer la mémoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux hommes admiratifs <strong>de</strong> Pierre Fauchard et qui m’ont aidé dans mes recherches : bons, très discrets, presque secrets : MM. René <strong>de</strong> Vanssay et Sacha Bogopolsky. Sans oublier <strong>de</strong>s femmes, les <strong>de</strong>scendantes <strong>de</strong> Pierre Fauchard, qui ont su gar<strong>de</strong>r la mémoire familiale, les lettres, les peintures, et les souvenirs <strong>de</strong> mémoires (Fig. 13). Fig. 13. Souvenirs <strong>de</strong> mémoires.
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