Les importations parallèles et les licences non volontaires ... - ictsd
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CHAPITRE 6<br />
Dans l’application des règ<strong>les</strong> coutumières d’interprétation du droit international public,<br />
chaque disposition de l’Accord sur <strong>les</strong> ADPIC sera lue à la lumière de l’obj<strong>et</strong> <strong>et</strong> du but de<br />
l’accord tels qu’ils sont exprimés, en particulier, dans ses objectifs 24 <strong>et</strong> principes 25 .<br />
Chaque Etat membre a le droit d’accorder des <strong>licences</strong> obligatoires <strong>et</strong> la liberté de<br />
déterminer <strong>les</strong> motifs pour <strong>les</strong>quels de tel<strong>les</strong> <strong>licences</strong> sont accordées.<br />
Chaque Membre a le droit de déterminer ce qui constitue une situation d’urgence<br />
nationale ou d’autres circonstances d’extrême urgence, étant entendu que <strong>les</strong> crises dans<br />
le domaine de la santé publique, y compris cel<strong>les</strong> qui sont liées au VIH/SIDA, à la<br />
tuberculose <strong>et</strong> à d’autres épidémies, peuvent représenter une situation d’urgence nationale<br />
ou d’autres circonstances d’extrême urgence.<br />
Au regard de ce qui précède, il ressort que l’OAPI a prévu des dispositions sur <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong><br />
Etats membres peuvent se fonder pour accorder des <strong>licences</strong> obligatoires pour répondre à une<br />
situation d’urgence nationale ou d’autres circonstances d’extrême urgence.<br />
Cependant, comme le reconnaît la déclaration de Doha sur l’accord sur <strong>les</strong> ADPIC <strong>et</strong> la santé,<br />
de nombreux Etats membres de l’OMC ayant des capacités de fabrication insuffisantes ou<br />
n’en disposant pas dans le secteur pharmaceutique pourraient avoir des difficultés à recourir<br />
de manière effective aux <strong>licences</strong> obligatoires dans le cadre de l’accord sur <strong>les</strong> ADPIC. Tel est<br />
le cas de la plupart des PMA membres de l’OAPI. C’est la raison pour laquelle la conférence<br />
ministérielle a donné pour instruction au conseil des ADPIC de trouver une solution rapide à<br />
ce problème <strong>et</strong> de faire rapport au conseil général avant la fin de 2002. En d’autres termes,<br />
l’utilisation effective des <strong>licences</strong> <strong>non</strong> <strong>volontaires</strong> comme instrument de politique publique<br />
exige au préalable, de remplir certaines conditions, notamment une expertise nationale <strong>et</strong> des<br />
ressources financières suffisantes pour fabriquer des médicaments.<br />
En eff<strong>et</strong>, en plus de l’insuffisance <strong>et</strong> de l’absence des capacités nationa<strong>les</strong> de production des<br />
médicaments, on s’accorde à reconnaître que ces dispositions relatives aux <strong>licences</strong> <strong>non</strong><br />
<strong>volontaires</strong> sont très complexes. Pour toutes ces raisons, force est de constater que ces<br />
dispositions n’ont pas encore été mises en œuvre dans l’un des Etats membres de l’OAPI.<br />
Dans c<strong>et</strong>te optique, la déclaration réaffirme l’engagement des pays développés membres<br />
d’offrir des incitations à leurs entreprises <strong>et</strong> institutions pour promouvoir <strong>et</strong> encourager le<br />
transfert de technologie vers <strong>les</strong> pays <strong>les</strong> moins avancés membres conformément à l’article<br />
66.2 de l’Accord sur <strong>les</strong> ADPIC.<br />
En se fondant sur la déclaration de la quatrième conférence ministérielle de Doha préconisant<br />
le réexamen de la mise en œuvre de l’Accord sur <strong>les</strong> ADPIC, <strong>les</strong> pays africains de concert<br />
avec <strong>les</strong> autres PED devraient saisir c<strong>et</strong>te occasion pour proposer, négocier <strong>et</strong> arrêter d’un<br />
commun accord avec <strong>les</strong> Etats développés <strong>les</strong> modalités concrètes d’octroi par ceux-ci des<br />
incitations aux entreprises <strong>et</strong> institutions situées sur leur territoire d’ici à la fin de 2002 au plus<br />
tard. Ceci afin que <strong>les</strong> pays développés s’acquittent de leur obligation internationale réitérée<br />
par la conférence ministérielle de Doha pour promouvoir <strong>et</strong> encourager un transfert effectif de<br />
technologie au profit des PMA dans le but de <strong>les</strong> doter concrètement d’une base<br />
technologique solide <strong>et</strong> viable.<br />
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