Cyberjourn@al - Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec

connaissances, que de la consultation des partenaires du réseau impliqués en recherche
infirmière et des obstacles que vivent les infirmières du Centre hospitalier universitaire de
Québec (CHUQ) lorsqu'elles utilisent les résultats de la recherche.
L'analyse de ces données a permis d'établir un portrait de l'état actuel de la recherche, de
l'utilisation des données probantes et du besoin de soutien des infirmières dans de tels projets.
Les obstacles à l'utilisation des résultats de recherche
Ce portrait met en lumière différents facteurs qui ralentissent le développement de la culture de
recherche en soins infirmiers :
• l'existence d'une tradition embryonnaire de recherche en soins infirmiers dans les milieux de
soins;
• des obstacles à l'utilisation des résultats de recherche dans la pratique (accès difficile aux
ressources et aux chercheurs, manque de temps et de matériel, absence de soutien des équipes,
manque d'expertise et de connaissances);
• des obstacles à la diffusion des résultats de recherche auprès des infirmières (accès, langue,
compréhension de la démarche, interprétation des données statistiques, évaluation des projets
de changement).
Les enjeux
Malgré les obstacles, les infirmières sont de plus en plus interpellées pour relever les défis de la
modernisation, de la mondialisation et de l'évolution démographique. Elles doivent s'adapter à la
complexité des soins, à l'abondance de connaissances, à la demande d'expertise de pointe des
épisodes de soins, à la diminution des séjours et à l'augmentation de la demande. Le défi est
d'adopter une pratique inspirée des résultats de recherche afin d'améliorer et de maintenir
l'efficacité et l'efficience des soins.
Développer la culture de recherche en soins infirmiers
Le concept de « culture de recherche » fait appel à des notions, des valeurs, des comportements
et des actions partagées par un groupe d'individus. L'instauration d'une telle culture ne pouvant
avoir un caractère individuel (Gardner & Numan, 2007), elle suppose que le groupe des
infirmières utilise des comportements inspirés de la recherche et de ses résultats lors de la
planification, de la réflexion, de l'innovation, de la mesure et de l'amélioration de la pratique
clinique. Comme les résultats probants doivent être interprétés et transformés pour être utilisés
en clinique, les infirmières se sentent souvent déstabilisées et mal préparées pour relever seules
ce défi.
Au CHUQ, le développement d'une culture de recherche consiste à mobiliser, stimuler ainsi qu'à
soutenir la recherche, l'utilisation des données probantes et le transfert et l'échange de
connaissances auprès de plus de 2 800 infirmières et intervenants des équipes de soins. Le BAI
est donc un moyen qui contribue au développement de la culture de recherche en soins
infirmiers. Il vise à organiser et à animer des activités d'initiation et de formation à l'utilisation des
résultats probants. Il offre aussi un accompagnement dans la recherche de données probantes,
leur vulgarisation et leur interprétation dans des projets visant à changer la pratique infirmière. Le
BAI offre un soutien pour effectuer une recension des écrits ou un projet de recherche et favorise
le développement des habiletés des infirmières novices en recherche. Il contribue aussi au
partage des connaissances par la publication et la diffusion de résultats au sein des différentes
communautés infirmières du CHUQ et des réseaux des partenaires externes.
Le BAI offre aux infirmières et aux décideurs un lieu physique, des ressources et des occasions
pour réfléchir, échanger, et surtout, passer à l'action face à leurs préoccupations de soins.