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CLINIQUEMENT VÔTRE APPEL À UN ENGAGEMENT COLLECTIF POUR UNE VISION INTÉGRÉE DU RÔLE DE L'INFIRMIÈRE PRATICIENNE SPÉCIALISÉE (IPS) Louise Bujold Par Louise Bujold, inf., Ph. D., Faculté des sciences infirmières, Université Laval L'implantation du rôle d'infirmière praticiennespécialisée (IPS) dans le système de santé québécois se présente comme une stratégie susceptible d'améliorer l'accès aux services de santé et la qualité des soins (CESSS, 2000; DiCenso & Bryant-Lukosius, 2010; OIIQ & CMQ, 2006; OIIQ, 2009). L'appui de la collectivité infirmière est l'un des facteurs facilitant l'implantation d'un nouveau rôle infirmier ainsi que l'intégration des IPS dans les équipes de soins (AIIC, 2008; OIIQ, 2009). Selon DiCenso et Bryant-Lukosius (2010), cet appui s'avère également une condition nécessaire à la viabilité des rôles de pratique infirmière avancée. Afin de mobiliser leurs collègues infirmières dans des actions concrètes d'appui et de favoriser la collaboration, ce court article convie les IPS et leurs gestionnaires de la région de la Capitale-Nationale à faire connaître la valeur ajoutée de ce nouveau rôle dans les termes de pratique infirmière avancée. Pour bon nombre d'infirmières, comme pour d'autres professionnels, il demeure difficile de bien cerner le rôle de l'IPS. Ce constat n'a rien d'étonnant : la région ne dispose pas encore d'une masse critique d'IPS sur le terrain pour exploiter le plein potentiel de ce rôle de pratique avancée et rendre visibles les résultats de leur contribution à la santé de la population (OIIQ, 2009). En 2006, la région de la Capitale-Nationale accueillait fièrement les premières IPS formées dans les domaines de la cardiologie (2) et de la néphrologie (3). Depuis, quatre autres IPS en cardiologie et six en soins de première ligne (IPS-SPL) se sont progressivement ajoutées aux équipes soignantes. Aucune IPS en néonatalogie ne pratique encore dans la région, et ce, malgré la présence d'un centre de soins tertiaires de cette spécialité. D'ici cinq ans, la situation en première ligne devrait toutefois s'améliorer : le plan de déploiement et d'implantation ministériel prévoit qu'une trentaine d'IPS-SPL aura intégré les équipes de soins (MSSS, 2010; 2011). Le Ministère et ses instances restent toutefois muets quant au déploiement des IPS dans les autres spécialités. D'un autre coté, il n'est pas certain que l'ensemble des infirmières de la région sache précisément à quels besoins de soins infirmiers les IPS sont censées répondre. En effet, les IPS exercent leur rôle dans différents milieux de soins et leur pratique varie selon : l'évolution des besoins, les types de clientèle, les ressources du milieu, les ententes de collaboration avec les médecins partenaires et leurs organisations ainsi que les priorités de pratique dans les milieux de travail (DiCenso & Bryant-Lukosius, 2010; OIIQ, 2009).
L'accent maintenu sur la pratique de certains actes médicaux autorisés a pu porter ombrage aux aspects de la pratique infirmière avancée (PIA) et ainsi, contribuer à une perception étroite du rôle de l'IPS. Au cours de leur formation, les IPS ont cependant acquis des connaissances fondamentales, cliniques et thérapeutiques, à la fois en sciences infirmières et en sciences médicales, qu'elles intègrent dans le quotidien à celles se construisant à partir des expériences de soins directs (Dallaire & Dallaire, 2009). Primordiales, les connaissances approfondies en sciences infirmières permettent de saisir et de comprendre, dans une approche globale, les expériences de santé/maladie et l'instabilité des diverses conditions qu'elles peuvent engendrer chez les soignés et leur famille (Dallaire & Dallaire, 2009). Les connaissances disciplinaires permettent par ailleurs d'approfondir les principes scientifiques sous-jacents aux habiletés complexes d'évaluation, de réflexion critique, d'analyse et de prise de décision (CESSS, 2000), de même que ceux sous-jacents au large éventail d'interventions (soins d'entretien de la vie, de stimulation, de compensation, soins techniques spécialisés, etc.) (Dallaire & Dallaire, 2009; 2008). C'est également dans les sciences infirmières que les IPS acquièrent les connaissances nécessaires à l'actualisation de leur rôle infirmier dans les soins directs aux patients en termes de prise de décision éthique, de leadership professionnel, de collaboration ainsi que dans leurs fonctions d'expert-conseil, de consultation et de recherche (Hamric, Spross, & Hanson, 2009). À notre avis, c'est en rendant plus explicite, dans la pratique et dans le discours,leur contribution spécifique sous l'angle de la PIA que les IPS seront davantage en mesure de faire reconnaître la valeur ajoutée du service rendu à la société. La littérature reconnaît qu'une meilleure compréhension des rôles de PIA et des différences entre les IPS et les infirmières cliniciennes spécialisées facilite l'intégration du rôle (DiCenso et Bryant-Lukosius, 2010). Ces dernières années, dans la perspective de favoriser la collaboration interdisciplinaire, les IPS se sont stratégiquement attardées à faire connaître leur rôle et l'étendue de leur pratique auprès de la profession médicale et des autres professionnels. Le temps est venu de s'adresser à la collectivité infirmière. Dans la perspective de rendre compte d'une vision intégrée du rôle de l'IPS, et d'avoir « les mots pour le dire », les intéressées pourront recourir aux trois approches proposées par (Roch, & Ouellet, 2010) qui aident à situer les rôles de pratique avancée au Québec dans les organisations de santé québécoises. Vous pouvez consulter la liste de références de cet article sur le site Web de l'ORIIQ.
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