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La Vérité sur Marie

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dans les éclairs, savourant avec volupté la dimension<br />

érotique du plaisir qu’il y a de jouir de l’orage dans la<br />

chaleur d’un lit, la fenêtre ouverte dans la nuit, quand le<br />

ciel se déchire et les éléments se déchaînent. Les éclairs,<br />

parfois, la faisaient <strong>sur</strong>sauter et aiguisaient d’un<br />

élancement d’effroi le plaisir sensuel qu’elle éprouvait de<br />

se sentir bien au chaud sous les draps tandis que l’orage<br />

faisait rage au-dehors. Mais, contrairement aux violents<br />

orages de la fin de l’été à l’île d’Elbe, qui purifient l’air et le<br />

rafraîchissent immédiatement, l’orage de ce soir avait<br />

quelque chose de tropical et de malsain, comme si la pluie<br />

n’avait pas réussi à faire baisser la température et que<br />

l’air ambiant, chargé d’une humidité résiduelle et d’un<br />

trop-plein d’électricité atmosphérique, continuait de<br />

rester lourd, moite, irrespirable et délétère. Jean-<br />

Christophe de G., immobile dans le lit, tout habillé, le front<br />

en sueur, n’avait même pas ouvert les yeux. Il continuait<br />

à dormir lourdement <strong>sur</strong> le dos, indifférent aux<br />

grondements du tonnerre dont les répercussions en<br />

cascade allaient mêler leur écho finissant au son<br />

ininterrompu de la pluie battante. <strong>Marie</strong> ne fit pas<br />

tellement attention à lui quand il repoussa le drap et<br />

émergea du lit en costume, immédiatement tout habillé<br />

pour sortir. Elle le regarda quitter la chambre de sa<br />

démarche somnambulique, très raide, en chaussettes, sa<br />

mallette à la main, peut-être dans l’intention de rentrer<br />

chez lui, <strong>Marie</strong> ne savait pas où il allait, elle l’entendit<br />

s’éloigner dans le couloir, puis une porte claqua, peut-être<br />

la porte d’entrée et <strong>Marie</strong> jeta un coup d’œil <strong>sur</strong> les<br />

chaus<strong>sur</strong>es de Jean-Christophe de G. qui étaient restées

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