Seconde chance pour Savannah - Index of
Seconde chance pour Savannah - Index of
Seconde chance pour Savannah - Index of
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
3<br />
<strong>Savannah</strong> fut tirée d’un pr<strong>of</strong>ond sommeil par des voix assourdies qui filtraient au travers de la<br />
fenêtre entrouverte de sa chambre. Ayant jeté un coup d’œil à son réveil, elle bondit hors de son lit. Elle<br />
se levait rarement après l’aube, et en tout cas jamais après 9 heures, même en vacances. Son père avait<br />
l’habitude de dire que la vie était trop courte <strong>pour</strong> perdre son temps à dormir, et elle ne l’avait jamais<br />
oublié. Debout au milieu de la chambre, elle laissa au chagrin qui l’envahissait de nouveau le temps de<br />
s’apaiser, avant d’affronter la journée — et sa mère.<br />
Elle enfila un T-shirt mauve et un short en jersey blanc avant de se diriger vers la salle de bains<br />
<strong>pour</strong> se rafraîchir. Ses cheveux étaient un désastre — elle ne les avait pas bien séchés la veille au soir.<br />
Les ayant rassemblés tant bien que mal en arrière, elle les attacha en une queue-de-cheval, puis<br />
s’aspergea le visage d’eau froide. Après quoi, elle descendit dans la cuisine, en manque de café. Elle en<br />
trouva une pleine cafetière sur la cuisinière. Il y avait aussi une assiette de muffins aux myrtilles sur le<br />
comptoir, mais personne en vue. Se rappelant les bruits de voix entendus un peu plus tôt, elle pensa que<br />
sa tante, son oncle et sa mère avaient dû décider de prendre leur petit déjeuner sur la terrasse.<br />
Ignorant les muffins, elle se versa une tasse de café et sortit. A peine avait-elle ouvert la porte<br />
d’entrée qu’elle fut assaillie par l’odeur de l’herbe fraîchement coupée qui lui rappela immédiatement<br />
ces promenades faites à la nuit tombée dans son enfance, pieds nus, à la <strong>pour</strong>suite de lucioles.<br />
Ayant franchi le seuil, elle s’arrêta net. May, Bill et Ruth étaient bien là, installés sur la terrasse,<br />
mais deux autres personnes s’étaient jointes à eux. Assise dans la balancelle, une petite fille aux cheveux<br />
bruns et aux yeux bleu vif la fixait avec curiosité. Et, à côté d’elle, se trouvait l’homme qui avait habité<br />
ses songes au cours d’innombrables nuits.<br />
— Assieds-toi donc, dit son oncle en lui indiquant la seule chaise inoccupée.<br />
Laquelle se trouvait être bien trop proche de Sam.<br />
Néanmoins, refusant de céder au désir de se réfugier au plus vite à l’intérieur de la maison,<br />
<strong>Savannah</strong> accepta l’invitation et s’assit, les mains crispées autour de sa tasse.<br />
— Bonjour, parvint-elle à articuler, surprise et soulagée que sa voix ne trahisse pas davantage sa<br />
nervosité.<br />
Sans prendre la peine de répondre à son bonjour, ce qui ne surprit même pas <strong>Savannah</strong>, sa mère<br />
demanda :<br />
— Où sont tes chaussures ?<br />
Elle n’avait même pas remarqué qu’elle était pieds nus. Il ne lui arrivait plus de sortir sans<br />
chaussures désormais — pas dans des circonstances normales en tout cas. Mais rien ne semblait normal<br />
ce matin.<br />
— A l’intérieur, marmonna-t-elle.