Seconde chance pour Savannah - Index of
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spectaculaire.<br />
En vérité, elle avait très envie de s’asseoir un moment sur la couverture de Sam et de pr<strong>of</strong>iter du<br />
spectacle. Il lui suffirait de rester assise et de résister au désir de s’allonger paresseusement sous la lune,<br />
mais… non, mieux valait ne pas tenter le diable.<br />
— Allons nous asseoir sur le capot comme autrefois, dit-elle en débouclant sa ceinture de sécurité.<br />
— Pas de problème.<br />
Ce qui en était un <strong>pour</strong> <strong>Savannah</strong>, en revanche, c’était d’être pieds nus. Sam, lui, portait de solides<br />
chaussures faites <strong>pour</strong> fouler les chemins pierreux comme les sous-bois pleins de ronces et écraser tout<br />
ce qui pouvait grouiller sous les herbes.<br />
— J’espère <strong>pour</strong> toi que je ne vais pas marcher sur un serpent en sortant de cette voiture, dit-elle<br />
alors qu’il mettait déjà pied à terre.<br />
Elle eut à peine le temps d’ouvrir sa portière que Sam était déjà là et qu’il la soulevait comme une<br />
plume. Elle rit de surprise et se sentit tout étourdie lorsqu’il la reposa sur le capot.<br />
— Merci d’avoir épargné mes pieds, dit-elle comme il s’asseyait à côté d’elle.<br />
— Je t’en prie.<br />
Ils contemplèrent le lac un moment en silence. En dépit de la promesse que <strong>Savannah</strong> s’était faite de<br />
ne pas céder à la nostalgie, le souvenir des jours anciens resurgissait dans son esprit. La vie avait été si<br />
facile alors, pleine de découvertes, d’espoirs, de joie…<br />
— Nous avons passé de bons moments ici, hein ? dit-elle, oubliant toutes les règles qu’elle-même<br />
avait fixées.<br />
— Oui. De merveilleux moments, acquiesça Sam. Nous aurions pu embraser tout le coin ! Tu te<br />
souviens, j’avais à peine le temps de couper le moteur de ma Chevy que nous étions déjà à moitié<br />
déshabillés.<br />
Il avait prononcé ces derniers mots d’une voix basse, un peu rauque, qui eut sur les sens de<br />
<strong>Savannah</strong> l’effet d’une grenade. De nouvelles images se succédaient devant ses yeux, dont certaines<br />
auraient fait rougir même une statue. Vêtements épars, corps enlacés, baisers langoureux, gestes<br />
provocants…<br />
Elle s’efforça de les neutraliser en essayant d’en rire :<br />
— Oui, à la manière dont nous nous attelions à la tâche, on aurait pu croire que nous avions inventé<br />
« la chose » ! En tout cas, nos rendez-vous en plein air te permettaient de faire des économies, nous ne<br />
sommes pas souvent sortis en ville !<br />
— Je t’ai <strong>of</strong>fert des dizaines de hamburgers chez Stan, se défendit-il, les sourcils froncés.<br />
Elle tapota son menton du bout de son index, feignant de réfléchir.<br />
— Oh ! oui, j’avais oublié, tu m’as aussi emmenée au cinéma deux fois. En quatre ans.<br />
— Je me suis même fendu d’une bouteille de vin une certaine nuit…<br />
Une nuit dont elle préférait ne pas se souvenir.<br />
— Pendant que tu y es, compte aussi la dépense des préservatifs que tu avais toujours dans ton<br />
portefeuille !<br />
— Avant que je les change de place, répliqua-t-il du tac au tac, lorsque nous avons découvert que le<br />
latex supportait mal d’être écrasé par les pièces de monnaie.<br />
<strong>Savannah</strong> se souvint immédiatement de l’été qui avait précédé leur dernière année de lycée. Sam<br />
revenait d’un stage de base-ball de quinze jours à Vicksburg. Ses parents à elle passaient la soirée en<br />
ville, chez des amis, et Sam et elle avaient à peine rejoint sa chambre qu’ils s’étaient littéralement jetés<br />
l’un sur l’autre. Et leurs ébats avaient été si passionnés, si furieux, que le préservatif n’avait pas<br />
résisté — sans doute aussi à cause d’un défaut de fabrication, mais peu importe.<br />
— La peur que nous avons eue quinze jours durant ! Heureusement que cela n’avait été qu’une fausse<br />
alerte.