Seconde chance pour Savannah - Index of
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— Si vous me demandez si nous sortons de nouveau ensemble, Gracie, la réponse est non, coupa-telle.<br />
Ayant enfourné son moule, Gracie revint s’appuyer contre le comptoir.<br />
— Ça, je le savais. Il est d’une humeur massacrante. Et s’il continue à prendre trois douches par<br />
jour, le puits sera bientôt à sec. J’aurais presque envie de te demander d’abréger son supplice.<br />
Le rouge monta aux joues de <strong>Savannah</strong>.<br />
— C’est peut-être le temps qui l’énerve comme ça, hasarda-t-elle. Il a fait très chaud ces jours-ci.<br />
— Oh ! <strong>pour</strong> avoir chaud, il a chaud, dit Gracie en souriant. Mais ça n’a rien à voir avec le temps<br />
qu’il fait. Il est évident que l’air vibre encore entre vous dès que vous êtes à moins de cent mètres l’un de<br />
l’autre. On peut toujours mettre un terme à une relation, mais on ne commande pas toujours les sensations<br />
qui nous envahissent en présence de certaines personnes…<br />
<strong>Savannah</strong> éprouva le besoin de se défendre.<br />
— Vous vous trompez, Gracie. Au début, nous étions tous les deux pleins de ressentiment l’un<br />
envers l’autre, puis, en adultes responsables, nous avons fait un effort <strong>pour</strong> nous montrer courtois, et<br />
maintenant nous allons essayer de nous comporter comme deux bons amis, voilà tout.<br />
— Tu ne crains pas de retomber amoureuse de lui ? Tu sais comment nous sommes, nous les<br />
femmes. Nous pouvons être tellement déstabilisées par nos émotions parfois.<br />
Gracie avait immédiatement mis le doigt sur le point délicat et <strong>Savannah</strong> le savait.<br />
— J’ai changé, Gracie. Sam et moi avons tous les deux mûri. Et nous sommes capables d’en rester à<br />
une relation strictement platonique.<br />
Du moins, elle l’espérait.<br />
— Tu en es peut-être capable, <strong>Savannah</strong>, mais Sam n’est pas aussi fort qu’il le paraît, objecta<br />
Gracie. Tu es probablement la seule femme qui lui ait jamais brisé le cœur, et je ne veux pas que cela<br />
arrive de nouveau.<br />
Gracie tendit le bras vers elle et lui caressa la joue, ajoutant :<br />
— Je t’aime comme si tu étais ma propre fille, tu le sais, mais j’aime Sam aussi. C’est <strong>pour</strong>quoi<br />
j’espère que tu y réfléchiras à deux fois avant d’agir — à moins que tu n’aies fait le projet de revenir<br />
t’installer ici ?<br />
Certes, non, ce n’était pas dans ses plans. Une fois de retour à Chicago, elle reprendrait le cours de<br />
sa vie, tout comme Sam à Placid. Dans l’intervalle, ils pouvaient se tenir et être juste amis, non ? Ou bien<br />
était-ce chercher délibérément les ennuis comme semblait le craindre Gracie ?<br />
La porte de derrière s’ouvrit soudain, tirant <strong>Savannah</strong> de ses pensées. Jamie entra en sautillant et<br />
reprit sa place sur son tabouret.<br />
— Papa a dit qu’il revenait bientôt, mais qu’il voulait que <strong>Savannah</strong> aille le voir à l’écurie d’abord.<br />
La requête de Sam tombait à pic. Elle allait pouvoir lui demander les coordonnées d’un bon avocat,<br />
puis elle mettrait les choses au clair en ce qui concernait leur nouvelle « amitié ».<br />
<strong>Savannah</strong> sortit, puis remonta l’étroit sentier de gravier qu’elle avait si souvent emprunté autrefois.<br />
Le soleil tapait sur sa nuque, au-dessus de laquelle elle avait rassemblé la masse de ses cheveux <strong>pour</strong><br />
avoir moins chaud, et les cailloux blessaient la plante de ses pieds au travers de la mince semelle de ses<br />
sandales, mais lorsqu’elle arriva à l’écurie, l’odeur du foin coupé lui rappela un temps où elle aurait<br />
bravé n’importe quoi <strong>pour</strong> venir ici. L’écurie des McBriar avait été un autre de ses refuges, un havre où,<br />
durant quelques heures, elle oubliait les conflits qui l’opposaient à sa mère. Ici, elle avait appris à seller<br />
les chevaux, à les bouchonner, et à les monter aussi sous l’œil vigilant du garçon qu’elle voulait tant<br />
impressionner…<br />
Dès que <strong>Savannah</strong> eut passé le seuil de l’écurie, son attention fut attirée par le vert cru d’une<br />
brouette en métal remplie de copeaux de pin abandonnée devant l’une des stalles. Puis ce même<br />
garçon — aujourd’hui devenu un homme — sortit dudit box, vêtu d’un T-shirt blanc et d’un jean délavé,