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Seconde chance pour Savannah - Index of

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à travailler <strong>pour</strong> quelqu’un, tout comme ton père jusqu’à ce qu’il épouse ta mère ? Tout ce qu’il a jamais<br />

voulu, c’est un endroit à lui. Cette ferme signifiait <strong>pour</strong> lui plus que n’importe quoi d’autre, à l’exception<br />

de sa famille. Il voulait être sûr que quelqu’un prendrait soin de ce bien. Et que cela te plaise ou non, ma<br />

chère <strong>Savannah</strong>, ce quelqu’un, ce sera moi.<br />

— Non, ça ne me plaît pas, mais…<br />

Il fit un pas vers elle, et elle recula aussitôt.<br />

— Si tu n’étais pas aussi entêtée, tu te rendrais compte que les dernières volontés de ton père sont<br />

plus importantes que ta haine envers moi.<br />

Ces mots parurent la calmer instantanément.<br />

— J’imagine qu’il ne m’appartient pas de remettre en question les volontés de mon père,<br />

effectivement. Mais tu te trompes sur une chose : je ne te hais pas.<br />

— Qu’est-ce que tu as dit ?<br />

Il avait parfaitement entendu, mais ne pouvait en croire ses oreilles.<br />

— J’ai dit que je ne te haïssais pas. La haine, comme l’amour, supposent des sentiments forts. Je ne<br />

ressens ni l’un ni l’autre envers toi.<br />

Sam n’aurait su dire ce qui était le pire — qu’elle le déteste ou qu’elle n’éprouve <strong>pour</strong> lui que de<br />

l’indifférence.<br />

— Tu ressentais <strong>pour</strong>tant bien quelque chose hier soir, rétorqua-t-il. Ce n’était peut-être ni de la<br />

haine ni de l’amour, mais je parierais ma chemise que cela ressemblait fort à du désir.<br />

Elle posa une main sur sa hanche, lui rappelant un peu Mlle Ellie Wagner, son institutrice du cours<br />

élémentaire — mais en plus jolie.<br />

— C’est toi qui as parlé de l’étang, et non, je n’ai rien ressenti d’autre que de l’embarras quand je<br />

me suis remémoré quelle idiote j’avais été autrefois. Mais je ne suis plus l’adolescente influençable que<br />

tu as connue, Sam. Tu ne peux plus me façonner à ta guise, me transformer en cette petite écervelée qui te<br />

sautait dans les bras dès que tu apparaissais.<br />

— Te façonner ? railla-t-il. Autant essayer de sculpter un oreiller de plumes dans un bloc de<br />

ciment ! D’autre part, je ne t’ai jamais forcée à faire quoi que ce soit dont tu n’avais pas envie.<br />

— Petite rectification, Sam. Tu essaies de me convaincre que je devrais être contente que mon père,<br />

<strong>pour</strong> Dieu sait quelle raison, ait fait de toi son fils de substitution. Tu essaies de me faire admettre que<br />

j’éprouve toujours de l’attirance <strong>pour</strong> toi alors que tout ce que je souhaite, c’est m’en aller d’ici au plus<br />

vite.<br />

— La porte est ouverte, dit-il en pointant son pouce derrière lui. Personne ne te retient. Mais avant<br />

que tu partes, j’ai une petite chose à ajouter.<br />

— Vas-y, rétorqua <strong>Savannah</strong>. Et surtout dis bien tout ce que tu as à dire car je n’ai pas l’intention<br />

d’avoir d’autres conversations avec toi à l’avenir.<br />

Ce qui était probablement la meilleure option. Plus ils parlaient, plus ils risquaient de se blesser<br />

l’un l’autre. Et Sam ne voulait plus de ça, mais il ne la laisserait pas partir <strong>pour</strong> autant avant de l’avoir<br />

poussée dans ses derniers retranchements.<br />

— Tu sais quel est ton problème, <strong>Savannah</strong> ? Tu as peur.<br />

— Peur ? s’exclama-t-elle en riant. De quoi ? de toi ? C’est ridicule !<br />

— Alors <strong>pour</strong>quoi te tiens-tu comme ça, le plus loin possible de moi, le dos contre l’établi ?<br />

Elle regarda autour d’elle comme si elle avait oublié où elle se trouvait. En retirant prestement ses<br />

mains du bord de l’établi, elle heurta un bidon de dégrippant et, en essayant de le rattraper, le fit tomber<br />

de nouveau. Après l’avoir enfin reposé convenablement, elle dit, les yeux rivés sur le sol de ciment :<br />

— Est-ce que tu en as fini ?<br />

— Pas tout à fait.<br />

Il s’approcha d’elle, ne laissant que quelques centimètres entre leurs deux visages.

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