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Seconde chance pour Savannah - Index of

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— Sam, ma patience a des limites !<br />

— Je voulais seulement te dire que si tu portais une robe, tu <strong>pour</strong>rais avoir envie de reculer de<br />

quelques pas. Je ne voudrais pas heurter ta pudeur, tu comprends.<br />

Quelques secondes s’écoulèrent, puis elle murmura :<br />

— Oh.<br />

Et elle fit un pas en arrière.<br />

Sam glissa sur son chariot à roulettes, se releva et attrapa un chiffon sur l’établi avant de se tourner<br />

vers elle. Tout en essayant, assez vainement il est vrai, de nettoyer ses mains pleines de graisse, il jeta un<br />

petit coup d’œil à ce qu’elle portait : une robe bleue sans manches, plutôt courte, qui mettait ses courbes<br />

en valeur. Une robe que tout le monde, certainement, aurait considérée comme décente <strong>pour</strong>tant, à<br />

l’exception d’un homme qui aurait eu des pensées inavouables — comme lui.<br />

— Comment m’as-tu trouvé ? s’enquit-il.<br />

— Un de tes ouvriers m’a dit où tu étais. Je ne savais pas que tu avais autant d’employés, fit-elle<br />

sans le quitter des yeux.<br />

— Serait-il avisé de ma part de les appeler en renfort ?<br />

Comme elle lui jetait un regard furieux, il décida de tester ses dispositions.<br />

— Ecoute, si tu es toujours fâchée contre moi à cause d’hier soir…<br />

— Ce n’est pas <strong>pour</strong> ça que je suis venue, bien que je n’aie guère apprécié ton petit jeu, le coupa-telle.<br />

Elle était loin de se douter que ce n’était pas un jeu. Pas au sens où elle l’entendait en tout cas.<br />

— Et qu’est-ce que j’ai fait cette fois ? soupira-t-il.<br />

Elle croisa les bras sur sa poitrine.<br />

— Tu m’as menti.<br />

Ah, c’était donc ça.<br />

— A quel sujet ? fit-il avec aplomb.<br />

— Au sujet de la décision qu’a prise ma mère de vendre la ferme.<br />

— Ce n’était pas à moi de te le dire, commenta-t-il d’un ton neutre.<br />

— Tu es sûr ? fit-elle d’un ton accusateur. Alors même que tu avais déjà quasiment loué les terres à<br />

Wainwright ?<br />

Acculé, Sam ne pouvait plus que dire la vérité.<br />

— Etant donné que tu te moques bien de ce que je peux faire, je n’ai vu aucune raison de t’en parler.<br />

Je ne t’ai donc pas menti, au sens strict du terme.<br />

Elle pointa sur lui un doigt vindicatif.<br />

— Tu as menti par omission.<br />

— Pas vraiment, rétorqua-t-il. La ferme est le problème de ta mère et la location des terres est le<br />

mien.<br />

— As-tu jamais entendu parler de ce qu’on appelle la courtoisie ? Oh ! attends, tu ne sais pas ce que<br />

ce mot signifie, bien sûr.<br />

Les mâchoires de Sam se crispèrent. La colère commençait à monter en lui.<br />

— Et quand ne me suis-je pas montré courtois envers toi ? Pourrais-tu me le dire ?<br />

Elle tapota son menton du bout de son index, feignant de réfléchir.<br />

— Attends un peu… à part hier soir, je crois me souvenir d’une scène dans un restaurant, il y a<br />

douze ans, où tu m’as traitée comme une moins-que-rien.<br />

Avec quelle satisfaction elle lui jetait cela à la figure !<br />

— Ah oui ? Moi, je me souviens plutôt que tu avais omis de me dire que tu avais décidé de quitter le<br />

Mississippi <strong>pour</strong> aller faire tes études à Chicago, ce qui faisait de toi une belle hypocrite, Savy.<br />

Les yeux de celle-ci lui lancèrent des éclairs. Cette fois, elle était vraiment furieuse.

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