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paul vi, bienheureux ? don luigi villa, docteur en ... - CatholicaPedia

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des <strong>en</strong>treprises, qu’il exprime dans le monde de la p<strong>en</strong>sée et des arts, et qu’il mérite des louanges, etc., dans son être,<br />

dans son dev<strong>en</strong>ir, sur son propre terrain, même s’il n’est pas baptisé, c’est à dire si c’est un profane, un laïc, un séculier…<br />

‘L’Eglise – dit le Concile – reconnaît tout ce qui est bon dans le dynamisme social d’aujourd’hui’ (‘Gaudium et<br />

Spes’, N°42). » (Audi<strong>en</strong>ce du 5 mars 1969 – D.C. n°1537 p.303)<br />

Donc, l’Église devrait dev<strong>en</strong>ir neutre et à cette fin, ‘louer le monde profane, laïc, séculier’. Mais alors quelle est <strong>en</strong>core<br />

la valeur des sévères paroles de saint Paul : « Si quelqu’un n’aime pas le Seigneur, qu’il soit anathème » ? (I Cor.16,<br />

22).<br />

Et de celles de Jésus, <strong>en</strong>core plus graves et décisives : « Que sert à l’homme de gagner le monde <strong>en</strong>tier, s’il <strong>vi</strong><strong>en</strong>t à<br />

perdre son âme ? » (Mt 16,26).<br />

Il y a de quoi méditer ! Mais c’était un devoir pour Paul VI aussi… Et comm<strong>en</strong>t se fait-il qu’il ne se rappelait plus ce :<br />

« Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile ! » de saint Paul ?<br />

Peut-être que pour Paul VI, cet <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t traditionnel était dev<strong>en</strong>u un <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t tellem<strong>en</strong>t négatif qu’il fallait<br />

le discréditer !<br />

« Cette attitude pleine de prud<strong>en</strong>ce et d’audace que l’Église manifeste aujourd’hui <strong>en</strong>vers le monde actuel, doit modifier<br />

et modeler notre m<strong>en</strong>talité de chréti<strong>en</strong>s fidèles <strong>en</strong>core immergés dans le tourbillon de la <strong>vi</strong>e profane moderne… Nous<br />

devons expliquer avec beaucoup de prud<strong>en</strong>ce et de précision comm<strong>en</strong>t la <strong>vi</strong>sion positive des valeurs terrestres, prés<strong>en</strong>tées<br />

aujourd’hui par l’Église à ses fidèles, est différ<strong>en</strong>te de la <strong>vi</strong>sion négative, sans annuler ce qu’il y a de vrai dans celleci,<br />

que la sagesse et l’ascèse de l’Église nous ont tant de fois <strong>en</strong>seignée <strong>en</strong> ce qui concerne le mépris du monde… Mais<br />

Nous voulons conclure <strong>en</strong> faisant Nôtre et <strong>en</strong> recommandant cette <strong>vi</strong>sion optimiste que nous prés<strong>en</strong>te le Concile sur le<br />

monde contemporain… » (Audi<strong>en</strong>ce du 5 mars 1969 – D.C. n°1537 p.303)<br />

Ce sont <strong>en</strong>core des paroles…frauduleuses !<br />

‘La sagesse et l’ascèse de l’Église’ – a-t-il dit <strong>en</strong> effet - nous a <strong>en</strong>seigné p<strong>en</strong>dant des siècles ‘une <strong>vi</strong>sion négative’ des<br />

valeurs terrestres. Aujourd’hui, tout <strong>en</strong> ne niant pas ‘ce qu’il y a de vrai’ dans ce ‘mépris du monde’, l’Église nous prés<strong>en</strong>te<br />

une <strong>vi</strong>sion ‘différ<strong>en</strong>tiée’ du monde, bi<strong>en</strong> plus, une <strong>vi</strong>sion ‘positive’ !<br />

Malheureusem<strong>en</strong>t, cette idée fixe de<strong>vi</strong>nt aussi sa ligne de conduite pastorale, qui lui fit élire par exemple des évêques<br />

qui partag<strong>en</strong>t sa même m<strong>en</strong>talité. Ceci est confirmé par le card. Ratzinger, dans son livre ‘Rapport sur la Foi’ :<br />

« Dans les premières années après le Concile Vatican II, le candidat à l’épiscopat semblait être un prêtre qui fût avant<br />

tout ‘ouvert au monde’ : à l’occasion, cette exig<strong>en</strong>ce était mise au premier plan. Après 68… devant l’aggravation de la<br />

crise… on s’est aperçu, même à travers des expéri<strong>en</strong>ces amères, qu’il fallait des évêques ouverts au monde, mais <strong>en</strong><br />

même temps capables de s’opposer au monde et à ses t<strong>en</strong>dances négatives pour les guérir, les <strong>en</strong>diguer, mettre <strong>en</strong><br />

garde les fidèles…Beaucoup d’évêques ont fait la dure expéri<strong>en</strong>ce dans leur diocèse, que les temps sont vraim<strong>en</strong>t changés<br />

par rapport à l’optimisme un peu naïf (euphémisme ?…) qui sui<strong>vi</strong>t immédiatem<strong>en</strong>t le Concile. »<br />

Paul VI ne devait-il pas savoir qu’il y a une opposition irréductible <strong>en</strong>tre les deux <strong>vi</strong>sions : ‘Christ’ et ‘Monde’ ? Dans<br />

son <strong>en</strong>têtem<strong>en</strong>t à ressasser continuellem<strong>en</strong>t qu’il y a aujourd’hui une heureuse alliance <strong>en</strong>tre eux, il ne voulait pas admettre<br />

qu’il n’y a pas de vraies valeurs dans les ‘réalités terrestres’, que saint Paul considère même comme ‘des balayures’<br />

(Phil. 3,8).<br />

Durant le colloque à l’Institut ‘Paul VI’ de Brescia, on a insisté sur la continuité <strong>en</strong>tre le Pontificat de Jean XXIII et celui<br />

de Paul VI et de l’ouverture au monde. Le card. Poupard – comme nous l’avons déjà fait remarquer (p.19) – a souligné<br />

que « l’apport original du pape Montini au Concile fut celui d’offrir une synthèse théologique, et de <strong>don</strong>ner une forme culturelle<br />

au projet de Jean XXIII, d’une Église adaptée aux temps nouveaux et r<strong>en</strong>ouvelée dans son élan ».<br />

Et le Père jésuite Jacques Martina rapporta que « Paul VI se préoccupa… surtout de mettre <strong>en</strong> é<strong>vi</strong>d<strong>en</strong>ce l’élém<strong>en</strong>t qui<br />

caractérise et assure la continuité <strong>en</strong>tre les deux pontificats : l’ouverture au monde moderne et l’amour sincère à notre<br />

propre temps. »<br />

De cette ‘m<strong>en</strong>s’, on eut la confirmation durant un autre Congrès, promu par l’Institut ‘J. Maritain’, dans les Marches<br />

(Italie), sur le thème : « Comm<strong>en</strong>t sommes-nous arrivés à Vatican II ? » Au nom de la Confér<strong>en</strong>ce Épiscopale Itali<strong>en</strong>ne,<br />

était prés<strong>en</strong>t au Congrès Mgr. Ruini, alors Secrétaire. « Le thème - écri<strong>vi</strong>t Bal<strong>don</strong>i – s’est conc<strong>en</strong>tré surtout sur la figure<br />

du pape Roncalli (Jean XXIII) et sur l’ouverture au monde, au fait que ce pape exceptionnel ait voulu regarder par la f<strong>en</strong>être.<br />

»<br />

Mais Mgr Capo<strong>vi</strong>lla révéla – pour la première fois – qu’ « il avait vu le <strong>vi</strong>sage du Pontife sillonné de larmes, peu avant<br />

de mourir, du fait que d’aucuns affirmai<strong>en</strong>t qu’il avait mis <strong>en</strong> route un processus qui ne serait pas le bi<strong>en</strong> de l’Église. »<br />

Paul VI, après l’<strong>en</strong>cyclique Pacem in Terris, fit <strong>en</strong>trer au concile, à pleines voiles, son ouverture au monde. Il suffit de<br />

lire Gaudium et Spes pour bi<strong>en</strong> s’<strong>en</strong> convaincre. Son amour pour le monde, son culte de l’homme ne ser<strong>vi</strong>r<strong>en</strong>t qu’à contredire<br />

la si claire affirmation de Jésus : « Mon règne n’est pas de ce monde » (Jn 18, 36).<br />

C’est la ‘nouvelle théologie’ qui a déterminé la crise qui paralyse la <strong>vi</strong>e de l’Église, parce que toute pétrie – répétons-le<br />

avec ‘Humani G<strong>en</strong>eris’ – de “ fausses opinions qui m<strong>en</strong>ac<strong>en</strong>t de subvertir les fondem<strong>en</strong>ts de la foi catholique ”.<br />

Certes, il n’est pas facile d’<strong>en</strong>cadrer <strong>en</strong> ces quelques pages la p<strong>en</strong>sée de Paul VI <strong>en</strong>veloppée d’un langage souv<strong>en</strong>t<br />

vague et obscur qui la r<strong>en</strong>d insaisissable, tout <strong>en</strong> lui <strong>don</strong>nant des cadres d’appar<strong>en</strong>te respectabilité, mais qui recèl<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant<br />

des erreurs et des ambiguïtés dissimulées.<br />

Ce qui reste clair de toute manière, ce fut son ‘culte de l’homme’, son ‘amour pour le monde’, qui alim<strong>en</strong>tait ses chimères<br />

telles que :<br />

- L’humanité est <strong>en</strong> marche vers un monde nouveau, vers une société idéale où règnera la liberté, la fraternité,<br />

l’égalité ; dans laquelle il y aura le respect parfait des Droits de l’homme, la Grande Démocratie, rêvée déjà par la Révolution<br />

française ;<br />

- La paix universelle règnera, grâce aux principes de morale naturelle, accessibles à tous. Il suffira de réveiller et de<br />

faire progresser la consci<strong>en</strong>ce de l’humanité.<br />

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