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paul vi, bienheureux ? don luigi villa, docteur en ... - CatholicaPedia

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C’est un geste pour le moins étrange, car il semble que Paul VI ait eu le pouvoir de <strong>don</strong>ner tout de suite aux fidèles,<br />

une ‘maturité’ spirituelle et intellectuelle, capable de remplacer le Magistère de l’Église.<br />

Voilà pourquoi le Cardinal Otta<strong>vi</strong>ani dut expliquer que « dans le climat du Concile, l’Église formulera des indications<br />

autorisées, des mises <strong>en</strong> garde, des conseils, des avertissem<strong>en</strong>ts, plutôt que des condamnations… »<br />

Comme si on voulait dire que la diffusion des mauvais livres, des doctrines fausses et erronées n’aura plus ri<strong>en</strong> à faire<br />

avec le Magistère ! De cette manière, <strong>en</strong> abolissant l’Index et ses sanctions, Paul VI favorisa l’expansion de l’erreur, s’<strong>en</strong><br />

faisant même le complice.<br />

« L’Index n’a plus force de loi ecclésiastique avec les c<strong>en</strong>sures qui lui sont adjointes. L’Église a confiance <strong>en</strong> la consci<strong>en</strong>ce<br />

mûre des fidèles. » (‘Notification de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi’ du 14 juin 1966 – D.C. n°1474<br />

col.1176)<br />

Naïveté ! Et voilà le résultat de cette légèreté ecclésiale : aujourd’hui, on lit de tout sans plus aucun contrôle. Et la décad<strong>en</strong>ce<br />

des mœurs, la confusion des idées religieuses, face à tant de religions et de théories différ<strong>en</strong>tes, est sous les<br />

yeux de tout le monde ! Et puis, qu’<strong>en</strong> est-il de la <strong>vi</strong>gilance (et de l’incompét<strong>en</strong>ce) de tant d’Ordinaires et des Confér<strong>en</strong>ces<br />

Épiscopales qui ont pourtant le devoir de surveiller ?…<br />

Un mois plus ou moins après l’abolition de l’Index, on abolit égalem<strong>en</strong>t les deux articles du Droit Canon, où l’on condamnait<br />

les mauvais livres et sanctionnait leurs auteurs. Le 15 novembre 1966, Paul VI, <strong>en</strong>core une fois, déclara abrogés<br />

le canon 1399 sur la prohibition des livres et le canon 2318 sur les c<strong>en</strong>sures ecclésiastiques imposées aux auteurs et déf<strong>en</strong>seurs<br />

de livres immoraux et de fausses doctrines.<br />

Il le fit par un décret où on lit <strong>en</strong>tre autres : « Ceux qui étai<strong>en</strong>t év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t liés par des c<strong>en</strong>sures <strong>don</strong>t on parle au<br />

canon 2318, cont<strong>en</strong>ant les peines contre ceux qui <strong>vi</strong>ol<strong>en</strong>t les lois sur les c<strong>en</strong>sures et l’interdiction des livres, <strong>en</strong> sont absous<br />

par le fait même de l’abrogation de ce Canon. » (Décret de la ‘Congrégation pour la doctrine de la Foi’ du 15 novembre<br />

1966. Cfr. ‘Acta Apostolicæ Sedis’ du 29 décembre 1966, vol. 58, n°16)<br />

Voilà pourquoi les auteurs qui, par le passé, fur<strong>en</strong>t condamnés par le Saint Office, à cause de leurs ouvrages scandaleux<br />

ou hérétiques, aujourd’hui dans la ‘Nouvelle Église’ de Paul VI, se trouv<strong>en</strong>t absous sans qu’on ait prét<strong>en</strong>du d’eux ni<br />

le rep<strong>en</strong>tir, ni la rétractation de leurs erreurs.<br />

On doit <strong>en</strong> conclure que pour Paul VI, ce qui sous ses prédécesseurs était considéré ‘erreur’ ou ‘danger’ pour les<br />

âmes chréti<strong>en</strong>nes, sous son Pontificat ne l’était plus. Voilà pourquoi, <strong>en</strong> absolvant les auteurs hérétiques ou immoraux et<br />

les propagateurs non convertis de mauvais livres, Paul VI a signé l’approbation de l’erreur et lui a <strong>don</strong>né le droit de cité<br />

dans l’Église.<br />

Un autre ‘feu vert’ de Paul VI fut l’abolition du Serm<strong>en</strong>t antimoderniste que saint Pie X avait exigé du clergé pour le<br />

prév<strong>en</strong>ir des erreurs doctrinales du modernisme. Il avait <strong>en</strong> outre prescrit une Profession de foi du Concile de Tr<strong>en</strong>te, déjà<br />

prescrite par Pie IV.<br />

Or ces deux dispositions de saint Pie X fur<strong>en</strong>t abrogées par Paul VI qui les remplaça par une brève formule accommodante<br />

et élastique. On voit que ce serm<strong>en</strong>t antimoderniste était pour Paul VI contraire à la liberté du clergé, <strong>en</strong> tant<br />

qu’il l’empêchait de p<strong>en</strong>ser et de croire différemm<strong>en</strong>t, et que c’était … contraire à Vatican II. De fait, Vatican II avait décrété<br />

que :<br />

« Chacun au sein de l’Église… conservera la liberté qui con<strong>vi</strong><strong>en</strong>t… même <strong>en</strong> ce qui concerne l’élaboration théologique<br />

de la vérité révélée. » (Décret conciliaire sur l’œcuménisme ‘Unitatis Redintegratio’, du 21 novembre 1964, n°4)<br />

On <strong>en</strong> reste abasourdi.<br />

Mais Paul VI avait voulu, lui aussi, que Vatican II soit uniquem<strong>en</strong>t ‘pastoral’, et que <strong>don</strong>c on n’y trouve plus de ‘formules<br />

sol<strong>en</strong>nelles qui s’appell<strong>en</strong>t dogmatiques’. (Discours d’ouverture, IIè Session, 29 septembre 1963 – D.C. n°1410<br />

col.1352)<br />

Ceci, sans doute pour ne pas heurter l’homme moderne qui n’aime plus le rôle ‘d’élève’ et aussi pour ne pas heurter la<br />

s<strong>en</strong>sibilité des ‘frères séparés’ ! En effet, dans le même discours d’ouverture déjà cité, Paul VI affirma :<br />

« À notre foi que Nous t<strong>en</strong>ons pour di<strong>vi</strong>ne, nous devons la plus franche et ferme adhésion. Mais nous sommes convaincus<br />

qu’elle n’est pas un obstacle à l’<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te désirée <strong>en</strong>tre nous et les frères séparés, précisém<strong>en</strong>t parce qu’elle est la<br />

vérité du Seigneur et qu’elle est <strong>don</strong>c principe d’unité et non de diverg<strong>en</strong>ce ou de séparation. En tout cas, Nous ne voulons<br />

pas faire de notre foi un motif de polémique avec eux. » (ibid, col.1356)<br />

Or, comm<strong>en</strong>t Paul VI pouvait-il dire que la foi chréti<strong>en</strong>ne intégrale ne peut pas être un obstacle <strong>en</strong>tre ceux qui<br />

l’accept<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t et ceux qui ne l’accept<strong>en</strong>t qu’<strong>en</strong> partie ? Notre Seigneur n’a-t-il pas dit : « Désormais s’il y a cinq<br />

personnes dans une maison, elles seront di<strong>vi</strong>sées, trois contre deux et deux contre trois ; le père sera contre son fils et le<br />

fils contre son père ; la mère contre sa fille et la fille contre sa mère ; la belle-mère contre sa belle-fille et la belle-fille<br />

contre sa belle-mère » (Lc 12,51).<br />

Donc, seule la Vérité du Seigneur est principe d’unité, et cela, uniquem<strong>en</strong>t pour ceux qui l’accept<strong>en</strong>t. Mais Paul VI,<br />

pour ne pas créer un motif de polémique, s’abstint d’<strong>en</strong>seigner d’autorité, comme c’était au contraire son très grave devoir.<br />

Il l’avait déjà écrit dans sa première <strong>en</strong>cyclique Ecclesiam Suam : « La prés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>cyclique ne veut pas se revêtir d’un<br />

caractère sol<strong>en</strong>nel et proprem<strong>en</strong>t doctrinal, ni proposer des <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts déterminés, d’ordre moral ou social. Elle veut<br />

être simplem<strong>en</strong>t un message fraternel et familier. » (N°6)<br />

Mais quelle valeur pouvait-on attribuer à une <strong>en</strong>cyclique qui ne cont<strong>en</strong>ait pas ‘d’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts déterminés’ ? Ce n’est<br />

pas sérieux ! Mais, vu le cont<strong>en</strong>u de cette <strong>en</strong>cyclique, on ne peut que se réjouir aujourd’hui de ce qu’elle n’ait pas eu ‘un<br />

caractère sol<strong>en</strong>nel et proprem<strong>en</strong>t doctrinal’, mais seulem<strong>en</strong>t ‘dialogal’.<br />

« L’Église se fait conversation – y lit-on –. Cet aspect capital de la <strong>vi</strong>e actuelle de l’Église sera – nous le savons –<br />

l’objet d’une large étude particulière de la part du Concile œcuménique. » (N°58-59)<br />

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