Monitoring des médias sur la couverture journalistique du sida dans ...

Conclusion
Ce travail de monitoring illustre à quel point les effets recherchés par les différentes
actions mises en œuvre pour améliorer la couverture médiatique du VIH/Sida sont
encore loin d’atteindre leurs objectifs dans la région concernée. Qualitativement
comme quantitativement, l’information véhiculée par les médias de la région, où
l’épidémie constitue pourtant un défi majeur, reste insuffisante, lacunaire, mal
documentée et inappropriée par rapport à ses cibles.
L’analyse des articles montre les mécanismes professionnels qui s’opèrent et altèrent
la production d’une information plus exhaustive, plus fiable, plus approfondie et
mieux analysée.
La situation du traitement médiatique par les médias des pays des Grands Lacs,
dont il est question dans ce rapport de monitoring, pourrait s’appliquer à bien des
pays du continent. Plusieurs facteurs expliquent ce manque d’intérêt.
Pendant longtemps, les médias ont été considérés comme de simples vecteurs dans
la transmission de l’information sur le Sida. Les relations tissées par les acteurs
mobilisés dans la lutte contre le VIH et le Sida avec la presse ont ainsi tourné
autour du besoin de disposer d’espaces pour vulgariser les politiques, parler des
programmes ou rendre compte des activités. Ces relations avaient leurs limites.
Elles se manifestaient, entre autres, dans :
• le faible intérêt des médias pour une information technique, enfermée dans le
jargon des spécialistes et essentiellement basée sur des statistiques ;
• la sensation des journalistes d’être utilisés dans des campagnes médiatiques aux
financements jugés importants, mais dont les médias ne bénéficient pas ;
• la nature répétitive d’une information aux allures dramatiques, avec cette impression
que dans le domaine du Sida il n’y a presque jamais rien de neuf à
signaler. Il reste cette maladie dont on ne meurt pas, mais dont on ne guérit
pas non plus ;
• les rapports de méfiance que les techniciens du Sida cultivent vis-à-vis des médias,
doutant souvent des capacités des journalistes à comprendre et à bien
traiter l’information mise à leur disposition :
des Grands Lacs : Burundi, République démocratique du Congo et Rwanda
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