Monitoring des médias sur la couverture journalistique du sida dans ...

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les divergences entre les priorités affichées par les journalistes (aspect sensationnel)
et les démarches adoptées par les acteurs et la communauté scientifique/
médicale (utilité de l’information).
Malgré tout… des évolutions perceptibles :
Tant bien que mal, cette réalité a néanmoins commencé à connaître des évolutions,
timides mais sensibles, sans nul doute imputables à un certain nombre d’initiatives
dont on doit saluer l’existence même s’il faut continuer à regretter la lenteur des
changements qu’elles induisent.
Les acteurs de la lutte contre le Sida ont aujourd’hui compris la nécessité d’avoir
des journalistes sensibilisés et impliqués, dont l’intérêt pour l’épidémie n’est plus
seulement conjoncturel et événementiel. Plus qu’un problème de santé, le Sida
est devenu un problème de développement avec des impacts multiformes au plan
social, économique, culturel, etc. Les médias et leurs responsables commencent à
en prendre toute la mesure, semble-t-il.
Deux paramètres ont aussi aidé à décloisonner, même timidement, l’information
sur le Sida :
• l’approche multisectorielle qui élargit les prismes de perception et d’analyse,
• la forte implication de la société civile qui a élargi et diversifié les sources d’information,
de même qu’elle a multiplié les possibilités de partenariat avec les
médias.
Afin d’impliquer davantage et plus efficacement les médias dans la lutte contre le
VIH et le Sida, plusieurs organisations et institutions ont par ailleurs adopté une
nouvelle démarche et développé des activités conjointes avec ce secteur :
• Les journalistes ne sont plus seulement invités pour couvrir les cérémonies
d’ouverture et de clôture des séminaires et ateliers, mais se voient ouvrir les
travaux où se posent les débats.
• Des ateliers de formation thématiques sont organisés à l’intention des professionnels
des médias pour mieux les informer et les sensibiliser sur les dimensions
et les enjeux véritables de l’épidémie à VIH.
• Des partenariats sont noués entre les institutions et les entreprises de presse,
pour la co-production et la diffusion d’informations de qualité.
• Des bourses sont offertes aux journalistes pour leur permettre de couvrir des
conférences internationales, etc.
Dans les pays des Grands lacs, plusieurs institutions et organisations se sont engagées
dans des partenariats de ce type avec les médias. (on trouvera en annexe ii la
présentation non exhaustive de tels partenariats : Avec la conviction, comme celle
affirmée par la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida au
Rwanda, Dr Agnès Binagwaho, que « nous pouvons avoir les meilleurs programmes
du monde, les meilleurs plans d’action, si la population n’en est pas informée, ces services
n’arriveront pas à la population parce que celle-ci ne viendra pas les chercher ».
Cependant, ces différentes activités émanant des acteurs de la société civile ou des
organisations internationales se recoupent dans leurs finalités et visent souvent
38 Monitoring des médias sur la couverture de l’information sur le Vih et le sida dans la région