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6 N° 177 JANVIER 2012<br />

<strong>musique</strong><br />

Bratsch<br />

Par Anne Huguet<br />

■ concerts express ■<br />

Les 5 musiciens virtuoses de Bratsch explorent depuis<br />

toujours les méandres des vieilles <strong>musique</strong>s et autres<br />

folklores de l’Est. En les régénérant et les réinventant.<br />

À l’aube de leurs 30 ans de carrière, avec Urban Bratsch,<br />

ces “French gypsies” osent s’aventurer encore plus loin<br />

en s’inspirant des villes qui les ont toujours influencés<br />

(Odessa, Berlin, Lisbonne, Barcelone…). Là une sérénade<br />

napolitaine, ici un refrain chanté en dioula ou encore<br />

quelques surprenantes chansons en français (RER C ou<br />

Dans le ciel de ma rue) se mêlent à un jazz gitan voyageur<br />

qui emprunte autant à Grappelli qu’à Reinhardt et<br />

brasse airs, rythmes et sonorités tout à la fois yiddish,<br />

bulgares, russes, grecs ou arméniens.<br />

Transbordeur, 31 janvier<br />

Trois albums plus tard, Éric la Blanche continue une<br />

carrière toujours un peu confidentielle, préférant la qualité<br />

à la quantité. Il avait fait mouche avec son 1er album,<br />

Michel Rocard, financé par son RMI (!!), la suite est<br />

peut-être moins convaincante. Imbécile heureux (3e opus)<br />

date déjà de 2009, contes modernes d’histoires un peu<br />

absurdes et douces-amères. Les textes sont tirés au cordeau,<br />

les mots sont précis, choisis avec une exigence de<br />

littéraire : c’est parfois étrange, souvent désabusé,<br />

faussement drôle et cynique. Le gars vitupère aussi sur<br />

la Toile, où il décortique l’actualité à l’envers et sans<br />

aucune honnêteté (la.blanche.over-blog.com). Version<br />

scène en trio acoustique (guitare + violoncelle), il nous<br />

fait le coup de Bart, La Folle, La Mort à Johnny avant<br />

de botter en touche avec Les Canuts d’Aristide Bruant.<br />

Transbordeur, 14 janvier / Salle des Rancy, 27 et 28 janvier<br />

Kid Bombardos (du nom d’un arrière-grand-père<br />

boxeur à Fez) est bordelais et bien sous tous rapports.<br />

Le gang de rockeurs à minettes joue de sa voix de crooner<br />

sexy et balance ses gimmicks aguicheurs. La recette,<br />

guitare-basse-batterie, est certes éculée, mais le quatuor<br />

dandy (les 3 frères Martinelli et leur pote David) surprend<br />

par sa fraîcheur et ses mélodies classieuses, fortement<br />

inspirées par le rock new-yorkais des Strokes et un/ce<br />

côté pop anglaise sans mouiller la chemise.<br />

Bordelais aussi, mais nettement plus mal élevé et<br />

bruyant, Magnetix ne fait pas dans la dentelle<br />

et crache à deux (duo homme-femme,<br />

guitare-batterie) un son des plus tordus<br />

salement efficace. Ça sonne presque psycho<br />

d’une autre époque, rockabilly trash garage,<br />

disent-ils. Bref, ça joue pied au plancher,<br />

morceaux courts, textes hurlés en anglais et<br />

en français, larsens à gogo et l’envie d’en<br />

découdre avec la terre entière. Soirée “Marche<br />

ou Clac” coorganisée par le Clacson et le<br />

Marché-Gare.<br />

Kid Bombardos, Marché-Gare, 19 janvier<br />

+ Magnetix, Clacson, 21 janvier<br />

Date reportée en avril<br />

Deuxième édition pour le jeune festival<br />

Plug & Play du Kraspek Myzik, qui met la<br />

barre haute avec 11 soirées et quelque 20<br />

groupes et artistes à l’affiche pour célébrer<br />

les <strong>musique</strong>s alternatives d’ici et d’ailleurs.<br />

Une programmation éclectique et découvreuse<br />

qui donne sa chance aux groupes<br />

émergents locaux (les Marquises,<br />

Pan Pan Pan), mais invite aussi quelques<br />

petites têtes d’affiche internationales.<br />

Brigitte Fontaine<br />

Il y a cette année une volonté d’ajouter une couleur rock<br />

et électro à celle plus folk de la 1 re édition. “L’envie de<br />

rajouter une certaine densité et énergie dans notre petit<br />

lieu avec des groupes qui mélangent les genres, résume<br />

son programmateur, Olivier Ferrier. Tout en gardant un<br />

éclectisme avec des projets musicaux alternatifs.” Il y en<br />

aura presque pour tous les goûts ! Ballade post-rock<br />

envoûtante version Cosmos70, la voix magique de<br />

Slow Joe et ses ambiances soul vintage, la bouillonnante<br />

noisy-pop typée 80s de Beat Mark (side project<br />

d’Adam Kesher, au passage), le touche-à-tout Fabio<br />

Viscogliosi et ses humeurs pop, le rock expressif des<br />

Chambériens de Western Chocolat, la mélodie et le<br />

bruit version suisse Disco Doom, les fissures folk de<br />

Paloma ou encore les extrapolations prometteuses du<br />

quatuor londonien Wild Palms. Chouette prog’ à prix<br />

coûtant (pass à 20€), qui plus est dans un petit lieu<br />

(80 places), synonyme de proximité et d’intimité, qui<br />

défend plus que jamais l’idée d’une <strong>musique</strong> de qualité<br />

aux confins des genres.<br />

Kraspek Myzik, du 12 au 30 janvier<br />

“Je mesure un mètre soixante-neuf, je suis bourrée<br />

d’alexandrins et de séries noires, je suis une femelle<br />

francophone de race blanche […].” Revoilà la reine des<br />

Kékés dans un projet totalement inédit et, bien<br />

évidemment, décapant, avec un spectacle de lectures<br />

musicales qui retracent 40 ans d’écriture, un voyage à<br />

travers ses chansons, les textes de ses livres (dont<br />

Chroniques du bonheur, L’Inconciliabule, Paso doble ou<br />

Nouvelles de l’exil) et autres élucubrations surréalistes<br />

de cette grande dame cabocharde et allumée qu’est<br />

Brigitte Fontaine. Entre lectures et chansons, elle déclame<br />

ses vérités et absurdités de sa voix hallucinogène avec<br />

cette scansion si particulière. À ses côtés, Areski<br />

Belkacem et ses percussions orientalisantes et Yan Péchin<br />

à la guitare subliment, par moments, les paroles de la<br />

poétesse maudite. “[…] Je n’ai toujours pas de<br />

mails ; je hais les machines d’une haine primitive,<br />

féroce. Je suis une femelle<br />

préhistorique, toujours. Je suis pourtant<br />

civilisée à en mourir et je porte un<br />

déshabillé de soie assez chaste, bien<br />

que suggestif. […]” Une autre<br />

manière de découvrir l’œuvre<br />

foisonnante de la diva déjantée.<br />

Espace culturel de Saint-Genis-Laval,<br />

27 janvier<br />

Maison du département,<br />

Bourgoin-Jallieu,<br />

28 janvier<br />

© Robin

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