PARLER AVEC DIEU

dire et comment le dire 19 .
1. Jn 7,46. — 2. Jn 6,68. — 3. A. del Portillo, Fidèles et laïcs dans l'Église.— 4. Jean XXIII, Enc. Ad Pétri cathedram, 29-6-1959. —
5. Jean-Paul II, Discours, 6-11-1981. — 6. A. del Portillo, Lettre po.«ora/e, 25-12-1985, n. 7.— 7. Me 6,34. — 8.Jn5,7. — 9.Hb4,
12.— 10. Jn 7,45-46.— 11. Ac 1,1.— 12. Concile Vatican H.Const. Dei Verbum, 2. — 13. Le 5,26. — 14. Saint Grégoire le Grand,
Règle pastorale, 2, 3. — 15. Jean-Paul II, Discours au Symposium des Évêques Européens, 11-10-1985. — 16. Bienheureux
Josémaria Escriva, Sillon, n. 941. — 17. A. del Portillo, Lettre pastorale, 25-12-1985, n. 9. — 18. Bienheureux Josémaria Escriva,
Quand le Christ passe, 132. — 19. Cf. Le 12, 11-12.
CINQUIÈME DIMANCHE DE CARÊME
33. UNE CLAMEUR DE JUSTICE
— Un désir efficace de justice et de paix dans le monde.
— Les droits et les devoirs professionnels et sociaux.
— Sanctifier la société de l'intérieur. Les vertus spécifiques qui élargissent le champ d'action de la justice.
I. Rends-moi justice, ô mon Dieu, soutiens ma cause... Dieu qui es mon recours ', tel est l'appel qui
jaillit de l'antienne d'ouverture de la Messe.
Dans une grande partie de l'humanité résonne une clameur plus intense que par le passé, pour « une
meilleure paix assurée dans un climat de respect mutuel entre les hommes et entre les peuples 2 ». Ce désir
de construire un monde plus juste dans lequel on respecte davantage l'homme, créé par Dieu à son image et
ressemblance, est une part très fondamentale de la faim et soif de justice 3 qui existent dans le cœur d'un
chrétien.
Toute la prédication de Jésus est un appel à la justice (dans sa plénitude), et à la miséricorde. Le
Seigneur condamne les pharisiens qui dévorent les biens des veuves, tout en affectant de faire de
longues prières 4 . Et c'est l'apôtre saint Jacques qui adresse ce sévère reproche à ceux qui s'enrichissent
par la fraude et l'injustice : Vos richesses sont pourries (...). Voici que crie le salaire des ouvriers qui
ont moissonné vos champs, le salaire que vous avez retenu, et les clameurs des moissonneurs sont
parvenues aux oreilles du Seigneur des armées 5 .
L'Église, indéfectiblement fidèle à 1’enseignement de la sainte Écriture, nous presse de nous unir à cette
clameur du monde et la transformer en une prière qui arrive jusqu’à Dieu notre Père. En même temps elle
nous presse de vivre les exigences de la justice d'abord dans notre vie personnelle, professionnelle et
sociale, et de prendre la défense de ceux qui, étant plus faibles, ne peuvent pas faire valoir leurs droits. Les
lamentations stériles ne sont pas dignes du chrétien : au lieu de plaintes inutiles, le Seigneur veut que l'on
répare les injustices qui se commettent chaque jour dans le monde, que l'on essaie de remédier à toutes
celles qui sont à notre portée, dans notre milieu de vie : la mère de famille donnera plus à celui de ses
enfants qui a moins reçu, le chef d'entreprise gérera les conflits en écoutant toutes les parties concernées, le
professeur, dans son école ou dans son université...
La solution radicale pour promouvoir la justice à tous les niveaux se trouve dans le cœur de chaque homme,
car c'est là où se trament toutes les injustices, et où se trouve la possibilité de rendre droites toutes les
relations humaines. « L'homme, lorsqu'il nie ou essaie de nier Dieu, qui est son Principe et sa Fin, altère
profondément son ordre et équilibre intérieurs, ceux de la société et même ceux de la création visible.
« C'est dans leur connexion avec le péché que l'Écriture considère les calamités qui affligent l'homme en
son être individuel et social. 6 » Un chrétien qui approche un homme de Dieu par son apostolat personnel,
contribue donc à construire un monde plus humain et plus juste. De plus, la foi nous presse de ne jamais
éluder l'engagement personnel à défendre la justice, surtout dans ses manifestations les plus rattachées aux
droits fondamentaux de la personne : le droit à la vie, au travail, à l'éducation, à la bonne réputation... «
Nous devons défendre le droit de tout homme à vivre, à posséder ce dont il a besoin pour mener une
existence digne, le droit à travailler et à se reposer, à choisir un état, à fonder un foyer, à mettre des
enfants au monde dans le mariage et à pouvoir les élever, à traverser avec sérénité les périodes de
maladie et la vieillesse ; à accéder à la culture, à s'associer aux autres citoyens pour parvenir à des fins
licites et, au premier chef, le droit à connaître et à aimer Dieu en toute liberté 7 . »
Dans le domaine de 1’action personnelle, tout chrétien doit se demander s'il réalise avec la plus grande
perfection possible le travail pour lequel il perçoit un salaire, s'il paie comme il se doit les personnes
qui lui rendent un service, s'il exerce de manière responsable les droits et les devoirs qui influencent la
configuration des institutions auxquelles il appartient, s'il travaille en tirant le meilleur parti de son