04.07.2013 Views

PARLER AVEC DIEU

PARLER AVEC DIEU

PARLER AVEC DIEU

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

vite fanés, l’hosanna enthousiaste s'est transformé cinq jours plus tard en un cri déplorable : Crucifiele<br />

! Pourquoi un si brutal changement, pourquoi tant d'inconstance ? Pour y comprendre quelque<br />

chose, peut-être devons-nous consulter notre propre cœur...<br />

« Quelle différence entre les cris : Crucifie-le, crucifie-le, ! et béni soit celui qui vient au nom du<br />

Seigneur, hosanna au plus haut des deux ! note saint Bernard. Quelle différence entre l'appeler<br />

maintenant Roi d'Israël, et dire peu de jours après : nous n'avons pas d'autre roi que César ! Qu'ils<br />

sont différents, les rameaux verts et la croix, les fleurs et les épines ! Avant ils étendaient leurs propres<br />

vêtements comme un tapis pour lui, et bientôt ils lui enlèvent les siens et les tirent au sort ". »<br />

L'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem est un appel à la cohérence, à la persévérance, à la fidélité,<br />

pour que nos résolutions ne soient pas des lumières qui brillent passagèrement et s'éteignent. Au fond<br />

du cœur humain, il y a un profond contraste : le meilleur et le pire. Pour conserver la vie divine, régner<br />

avec le Christ, il faut être constants et faire mourir par la pénitence ce qui sépare de Dieu et nous<br />

empêche d'accompagner le Seigneur jusqu'à la Croix.<br />

« La liturgie du Dimanche des Rameaux met dans la bouche des chrétiens ce cantique : portes, levez<br />

vos frontons ; élevez-vous, portes éternelles. Qu’il entre le Roi de gloire (Antienne de la distribution<br />

des Rameaux). Celui qui demeure reclus dans la citadelle de son égoïsme ne descendra pas sur le<br />

champ de bataille. Cependant, s'il soulève les portes de force et laisse entrer le Roi de paix, il sortira<br />

avec lui pour combattre la misère qui obscurcit nos yeux et insensibilise notre conscience l4 . »<br />

Marie aussi est à Jérusalem, près de son Fils, pour célébrer la Pâque. La dernière Pâque juive et la<br />

première Pâque où son Fils sera le Prêtre et la Victime. Restons avec elle. Comme elle, soyons<br />

constants, veillons sur les petites choses, croissons en amour de Jésus. Près d'elle, contemplons sans<br />

hâte sa Passion, sa mort et sa résurrection. Nous ne trouverons pas un lieu plus privilégié.<br />

1. Saint André de Crète, Sermon 9 sur le Dimanche des Rameaux. — 2. Cf. Nm 22,21 et s. — 3. Le 19,37-38. — 4. Zac 9,9. — 5. Le<br />

19, 40. — 6. Bienheureux Josémaria Escriva, Quand le Christ passe, 181.— 7. Idem, cité par A. V. de Prada, Le fondateur de l'Opus<br />

Dei. — 8. Le 19,41. — 9. Le 19,42. — 10. Concile Vatican II, Const. Gaudium et spes, 22. — 11. Bienheureux Josémaria Escriva,<br />

Chemin, n. 761. — 12. Hymne au Christ Roi. Liturgie du Dimanche des Rameaux. — 13. Saint Bernard, Sermon sur le Dimanche<br />

des Rameaux, 2,4. — 14. Bienheureux Josémaria Escriva, Quand le Christ passe, 82.<br />

LUNDI SAINT<br />

41. LE RENIEMENT DE PIERRE<br />

— Je ne connais pas cet homme.<br />

— Le regard de Jésus et la contrition de Pierre.<br />

— Le repentir est une douleur joyeuse.<br />

I. Pendant que se déroule le procès contre Jésus devant le Sanhédrin, la scène la plus triste de la vie de<br />

Pierre se prépare. Lui qui avait tout laissé pour suivre son Seigneur, qui a vu tant de prodiges, reçu tant de<br />

preuves d'affection, il va le renier. Il se sent acculé et en arrive à jurer qu'il ne connaît pas Jésus.<br />

Comme Pierre était en bas, dans la cour, arrive une des servantes du grand prêtre. Voyant Pierre qui se<br />

chauffait, elle le fixe du regard et dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus le Nazaréen ! mais lui le nia, disant :<br />

Je ne sais ni ne comprends ce que tu veux dire. Et il s'en alla dehors, vers le devant de la cour. La servante,<br />

le voyant, se remit à dire à ceux qui étaient là : Celui-là en est ! Et de nouveau il le nia. Puis, peu après,<br />

ceux qui étaient là dirent encore à Pierre : Pour sûr que tu en es ! Et d'ailleurs tu es Galiléen. Mais il se<br />

mit à lancer des imprécations et à jurer : Je ne connais pas l'homme que vous dites '.<br />

Toute une vie honnête, toute une vocation d'apôtre, les espérances que Dieu avait mises en lui, le passé, le<br />

futur : tout s'écroule. Comment est-ce possible qu'il dise : je ne connais pas cet homme ? Quelques années<br />

auparavant, un miracle de Jésus a eu pour Pierre une signification particulière. En voyant la pêche<br />

miraculeuse (la première), Pierre comprit tout, tomba aux pieds de Jésus et dit : Eloigne-toi de moi,<br />

Seigneur, car je suis un pécheur. C'est que la stupeur l'avait envahi 2 . En un instant il a vu clair : la sainteté<br />

du Christ et sa condition d'homme pécheur. C'est normal, le noir se perçoit quand il est en contraste avec le<br />

blanc, l'obscurité avec la lumière, la saleté avec la propreté, le péché avec la sainteté. Et alors, tandis que<br />

ses lèvres professent qu'à cause de ses péchés il se sent indigne d'être près du Seigneur, ses yeux lui<br />

demandent de ne jamais se séparer de lui. Ce fut un jour très heureux. C'est là que tout commence<br />

réellement : Alors Jésus dit à Simon : Ne crains rien ! Désormais ce sont les hommes que tu pêcheras. Ils<br />

ramenèrent les barques à terre et, laissant tout là, ils le suivirent 3 . La vie de Pierre aura dès lors un objectif

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!