SRA Basses altitudes - L'Observatoire de la Forêt Méditerranéenne

développement des infrastructures et des populations en fond de vallées donne toujours plus d'acuité
à ces problèmes.
La forêt peut limiter efficacement les crues quand elle occupe l'amont des bassins versants, en
interceptant les pluies et en ralentissant la dynamique des écoulements, dans la mesure où les
précipitations ne sont pas exceptionnelles. Si les bassins d'alimentation des grands cours d’eau ne se
situent pas dans la zone méditerranéenne de basse altitude, presque tous les fleuves côtiers, de taille
souvent modeste, tels que La Brague (06), La Siagne (06), l’Argens (83), le Gapeau (83), l’Arc (13)
sont concernés. En aval, il importe également de gérer les forêts qui se trouvent dans le lit majeur et
surtout dans le lit mineur de ces cours d'eau, de telle sorte qu'elles n'engendrent pas d'embâcle en
cas de crue.
Le couvert forestier, le tapis herbacé et la litière préservent les sols du battage (impact des gouttes de
pluies) et de l'érosion par ruissellement. L'érosion superficielle concerne les matériaux fragiles tels
que les marnes ou les arènes granitiques, situés sur des pentes fortes ou en fond de vallons. Il existe
peu de surfaces présentant des risques d'érosion avérés dans la zone étudiée, contrairement aux
Préalpes. On peut citer la vallée des Paillons (06) dont le bassin versant est composé essentiellement
de marnes, qui a d'ailleurs fait l'objet de plantations RTM de Pin noir d'Autriche, ou le massif des
Maures dont les fonds de vallon sont comblés en grande partie de sables issus de l’altération des
roches cristallophylliennes et qui sont très sensibles au ravinement.
Les terrains incendiés sont mis à nu et donc particulièrement sensibles à l'érosion superficielle jusqu'à
la reconstitution partielle du tapis végétal au printemps suivant. Durant cette période, l'érosion
effective des sols est fonction de la violence des précipitations. Elle peut être limitée par la confection
de fascines lors de l'exploitation des bois brûlés qui, si elle est jugée nécessaire, doit être engagée le
plus rapidement possible après le sinistre. Le risque est nettement atténué après la première année.
L’aléa de chutes de blocs rocheux concerne tous les reliefs méditerranéens, souvent
particulièrement accentués et découpés, constitués soit de calcaire en gros bancs, soit de roches
cristallines (Côte d'Azur, massifs des Calanques, de la Sainte-Baume, de Sainte-Victoire, …). Le rôle
de la forêt est d'arrêter ou de freiner les blocs dans la zone de départ. Il n'est bien évidemment
efficace que dans la mesure où l'aléa ne concerne que des blocs de taille limitée (1 m 3 maximum).
Une meilleure protection est assurée ici par des peuplements à forte surface terrière et à diamètre
moyen élevé. Dans les secteurs à enjeux, présentant une forte densité de population et un réseau
routier ou ferré très développé, seules des techniques d’intervention plus lourdes, actives ou passives,
sont efficaces pour diminuer le risque.
La prise en compte des risques naturels d’origine géologique ou hydrométéorologique dans les projets
de développement territoriaux se fait par l’intermédiaire des plans de prévention des risques naturels
(PPR) définis la loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de
l'environnement. Les P.P.R. traduisent l’exposition aux risques de la commune dans l’état actuel et
sont susceptibles d’être modifiés si cette exposition devait évoluer sensiblement à la suite de travaux
de prévention de grande envergure. Ils ont pour objectif une meilleure protection des biens et des
personnes et une limitation du coût pour la collectivité de l’indemnisation systématique des dégâts
engendrés par ces phénomènes.
A RETENIR
Ä La région méditerranéenne est fortement marquée par
les incendies de forêts, avec plusieurs milliers
d'hectares brûlés chaque année.
Ä Les risques d'inondation, d'érosion superficielle et de
chute de blocs ne sont pas généralisés comme le
risque d'incendie, mais sont également importants.
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