SRA Basses altitudes - L'Observatoire de la Forêt Méditerranéenne

3- Décisions : recommandations pour les forêts publiques
non domaniales
3.1 – Décisions relatives à l’intégration des forêts dans l’aménagement du
territoire
3.1.0 – Principales décisions relatives à la forêt comme élément structurant du
territoire
3.1.0.1 – Préserver et valoriser les forêts publiques
Les plans de protection des massifs contre l'incendie (actuels PIDAF) reflètent clairement certains
choix en matière d'aménagement du territoire. Au-delà de sa protection contre l’incendie, qui
conditionne toute la gestion, la forêt peut ainsi être, au travers de ces plans de massifs et des PLU, un
rempart contre l’urbanisation dans les zones de forte pression foncière. A ce titre, le régime forestier
mériterait d'être mieux valorisé en tant que véritable statut de protection des milieux naturels.
Les forêts publiques, en particulier les forêts domaniales, doivent assurer une fonction d’accueil. Ce
rôle, d’autant plus important à proximité des agglomérations, fait d’ailleurs l’objet d’une convention
signée récemment entre la Région PACA et l’ONF. S’il est incontournable, l’accueil du public est
cependant rarement l’unique objectif de gestion et doit rester compatible avec les autres fonctions
sociales, écologiques et économiques de la forêt. Le but n'est pas de transformer les espaces
forestiers en grands jardins publics, qui ne correspondent pas à l’attente des usagers, mais bien de
préserver la « naturalité » et les particularités de la forêt méditerranéenne. Il ne s’agit pas non plus
d’ouvrir tout l’espace à une fréquentation anarchique ; les restrictions d’accès sont comprises et
acceptées lorsqu’elles sont justifiées par la protection des espèces, des milieux ou de la régénération
naturelle.
Par ailleurs, il subsiste des décharges communales dans certaines forêts, en infraction à la
réglementation. Leur résorption, qui peut faire l'objet d'aides financières spécifiques, doit être une
priorité.
3.1.0.2 – Participer à la production d’énergies renouvelables
Dans le contexte actuel où se conjuguent la cherté des énergies fossiles traditionnelles et une volonté
politique de promotion des énergies alternatives, la forêt peut être une source directe ou indirecte
d’énergie renouvelable.
On pense d’abord au bois-énergie, dont la filière pourrait être en partie alimentée par les forêts de la
zone méditerranéenne de basse altitude, notamment par des peuplements sous-exploités ne
présentant pas d’enjeux marqués d’accueil du public ou d’ordre écologique. Cette filière naissante
devrait se structurer et venir compléter les autres débouchés actuels (bois de chauffage, bois de
trituration), avec un souci d'approvisionnement local et d'aménagement du territoire.
La production d'énergie éolienne est également intéressante sur certains sites. Une fois la possibilité
de production vérifiée, l’implantation d’un site éolien nécessite une étude d'impact pour évaluer les
contraintes d'ordre paysager ou environnemental et les risques naturels. Les éléments et critères les
plus sensibles sont :
- les couloirs de migration des oiseaux et les risques de collisions qui en découlent
- les territoires de rapaces et d'oiseaux protégés ou menacés
- les risques de collision de chiroptères
- la visibilité du parc éolien et la covisibilité entre plusieurs parcs
- le bruit pour les habitations proches et situées sous le vent
Par ailleurs, les éoliennes constituent un obstacle à la navigation aérienne et notamment à l’éventuelle
intervention d’avions bombardiers d’eau. Les largages sont effectués le plus souvent sur des zones
d'appui, face au vent, à une hauteur de 30 à 60 mètres au-dessus de la végétation et dans de
mauvaises conditions de visibilité. La mise en place d'éoliennes est de ce fait incompatible avec la
création d'une coupure de combustible sur la crête concernée ou sous le vent de cette crête ou à une
distance de moins de 500 mètres (au moins 5 fois la hauteur des éoliennes) sur la trajectoire
d'approche ou de dégagement des avions.
(voir les notes de service 04-G-1172 du 28 septembre 2004 et 05-G-1222 du 4 juillet 2005)
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