SRA Basses altitudes - L'Observatoire de la Forêt Méditerranéenne
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1.2.7 – La préservation <strong>de</strong>s richesses culturelles<br />
La conversion <strong>de</strong>s collines et massifs en paysages et espaces <strong>de</strong> loisirs est affaire récente. Avant <strong>la</strong><br />
<strong>de</strong>uxième moitié du XX ème siècle, ces lieux furent utilisés pour <strong>de</strong> nombreuses activités forestières,<br />
pastorales, artisanales. Il semblerait que le summum <strong>de</strong> ces activités ait été atteint durant le XIX ème<br />
siècle. Il en résulte <strong>la</strong> persistance <strong>de</strong> nombreuses traces et vestiges : charbonnières, cicatrices <strong>de</strong><br />
gemmage et pots <strong>de</strong> résiniers, fours à ca<strong>de</strong>s, fours à chaux, vestiges <strong>de</strong> cabanes <strong>de</strong> bûcherons,<br />
bouscatiers et chaufourniers, bassins et puits <strong>de</strong> g<strong>la</strong>cières, bergeries et baumes-bergeries, sources<br />
aménagées, puits et aigua<strong>de</strong>s, terrasses avec murets, aires <strong>de</strong> battage, bories, etc…<br />
Mais <strong>de</strong>s vestiges beaucoup plus anciens peuvent subsister sur ces terres d'antiques civilisations<br />
méditerranéennes : murs d’enceintes d’oppida, chapelles, galeries et puits <strong>de</strong> mines avec leurs terrils,<br />
empreintes <strong>de</strong>s roues ferrées <strong>de</strong>s chars, pierres cupu<strong>la</strong>ires, etc… Et encore plus loin : les sites<br />
fossilifères et autres « richesses géologiques ».<br />
Bref, l’histoire, <strong>la</strong> « gran<strong>de</strong> » et surtout <strong>la</strong> « petite » histoire ont <strong>la</strong>issé <strong>de</strong>s traces partout. Encore faut-il<br />
savoir les lire et ne pas les détruire par ignorance ou indifférence.<br />
1.2.8 – L’équipement général <strong>de</strong>s forêts<br />
Les besoins liés à <strong>la</strong> gestion sylvicole et à <strong>la</strong> pénétration <strong>de</strong>s parcelles sont globalement bien satisfaits<br />
par le réseau <strong>de</strong> pistes, qui a été créé en gran<strong>de</strong> partie pour <strong>la</strong> DFCI. Les secteurs mal <strong>de</strong>sservis sont<br />
donc limités.<br />
Par contre, une partie <strong>de</strong> ce réseau ne correspond plus aux normes actuelles en matière <strong>de</strong> DFCI<br />
(problème <strong>de</strong> tracé ou <strong>de</strong> calibrage) et n'est donc pas entretenue dans le cadre <strong>de</strong> cette mission. Le<br />
principal problème rési<strong>de</strong> donc dans l’entretien <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>sserte "hors réseau DFCI", qui ne peut être<br />
financé par les produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt.<br />
1.2.9 – Les principales sujétions d’origine humaine<br />
La forêt méditerranéenne a gagné en surface suite à <strong>la</strong> déprise agricole et pastorale, en même temps<br />
que les popu<strong>la</strong>tions venaient grossir les agglomérations. L'augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> pression foncière a<br />
conduit à un mitage <strong>de</strong>s espaces naturels périurbains, considérés dans <strong>de</strong> nombreuses communes<br />
comme une réserve foncière. Cette dérive a <strong>de</strong>s conséquences importantes, bien qu'elle ne menace<br />
pas directement les forêts domaniales ou <strong>de</strong>s collectivités, qui sont protégées par le régime forestier.<br />
Le développement <strong>de</strong>s interfaces habitats/forêt fait peser sur ces forêts une double contrainte :<br />
· d’une part, elle entraîne une augmentation <strong>de</strong>s risques d'incendie.<br />
Le risque induit pour les espaces naturels est augmenté car <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> mise à feu est plus<br />
importante dans ces interfaces.<br />
Le risque subit par les popu<strong>la</strong>tions concernées est décuplé puisqu'elles se trouvent au contact,<br />
voire au sein d'une végétation particulièrement inf<strong>la</strong>mmable et combustible. Ce<strong>la</strong> est d'autant plus<br />
préoccupant qu'il est difficile <strong>de</strong> bien faire appliquer les obligations <strong>de</strong> débroussaillement.<br />
· d’autre part, les obligations <strong>de</strong> débroussaillement prises pour <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s biens et <strong>de</strong>s<br />
personnes (autour <strong>de</strong>s constructions et <strong>de</strong>s voies qui permettent d’y accé<strong>de</strong>r) peuvent concerner<br />
<strong>de</strong>s surfaces importantes <strong>de</strong> ces forêts.<br />
Dans ces zones, les caractéristiques <strong>de</strong>s travaux imposés, en particulier l’élimination régulière <strong>de</strong>s<br />
strates basses et <strong>la</strong> mise à distance <strong>de</strong>s houppiers entre eux, peuvent fortement influer sur <strong>la</strong><br />
conduite <strong>de</strong>s peuplements, al<strong>la</strong>nt même jusqu’à <strong>de</strong>s difficultés pour les régénérer à moyen terme.<br />
De quelques villes et nombreux vil<strong>la</strong>ges dans un espace naturel et agricole, on est en train <strong>de</strong> passer<br />
sur <strong>la</strong> frange littorale à <strong>de</strong>s îlots forestiers dans un réseau urbain. Certaines parcelles forestières<br />
enc<strong>la</strong>vées dans <strong>de</strong>s propriétés privées fermées <strong>de</strong>viennent presque inaccessibles ! Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s<br />
contraintes quotidiennes pour le gestionnaire, cette fragmentation <strong>de</strong> l'espace naturel est<br />
incontestablement néfaste sur le p<strong>la</strong>n écologique.<br />
Du point <strong>de</strong> vue sociologique, ce<strong>la</strong> a créé un attachement à <strong>la</strong> forêt, dans une région où il n'y a pas <strong>de</strong><br />
culture forestière. Cet intérêt nouveau se traduit <strong>de</strong> façon paradoxale, bien que c<strong>la</strong>ssique : d'une part<br />
une appropriation <strong>de</strong> l'espace en tant que lieu <strong>de</strong> détente, d'autre part un souci <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
forêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions urbaines qui <strong>la</strong> voient menacée par leur propre développement, mais<br />
aussi par le forestier qui veut couper <strong>de</strong>s arbres. Ce<strong>la</strong> se concrétise notamment par une multiplication<br />
et une superposition <strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong> protection et entraîne une difficulté croissante à gérer ces forêts<br />
périurbaines.<br />
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