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1782-1900 NAISSANCE DE LA TABLE MODERNE<br />
S’il existait dès le Moyen-âge <strong><strong>de</strong>s</strong> établissements tels que les auberges ou les re<strong>la</strong>is <strong>de</strong> poste, où il était possible <strong>de</strong><br />
se restaurer et <strong>de</strong> trouver le gîte, les restaurants au sens actuel du terme, c'est-à-dire proposant plusieurs p<strong>la</strong>ts,<br />
apparaissent à <strong>la</strong> Révolution. Avant <strong>la</strong> Révolution, les métiers <strong>de</strong> bouche étaient organisés en corporations.<br />
Ces associations délimitaient rigoureusement le rôle <strong>de</strong> chaque corporation en interdisant <strong>la</strong> concurrence <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
métiers. Le restaurant servait un « bouillon restaurant » (bouillon qui restaurait les forces.)<br />
Un marchand <strong>de</strong> bouillon, nommé Bou<strong>la</strong>nger s’était établi près du Pa<strong>la</strong>is du Louvre et vendait ses bouillons<br />
restaurants non plus en plein air mais dans une boutique où l’on pouvait s’asseoir quelques instants à <strong>table</strong>.<br />
En 1782, Antoine Beauvillier, ancien chef <strong>de</strong> cuisine du prince <strong>de</strong> Condé et futur officier <strong>de</strong> bouche <strong>de</strong> Louis XVIII,<br />
ouvrit ce qui est considéré par <strong>la</strong> profession comme le premier restaurant, rue <strong>de</strong> Richelieu. Cette reconnaissance <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> profession est sans doute due au fait que Beauvillier a su transposer <strong>la</strong> cuisine et les manières <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
maisons à <strong><strong>de</strong>s</strong> établissements payants.<br />
Bril<strong>la</strong>t-Savarin qui fût un <strong>de</strong> ses clients nous raconte que Beauvillier « fût un <strong><strong>de</strong>s</strong> premiers à avoir un salon élégant,<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> garçons bien mis, un caveau soigné comme une cuisine. » Beauvillier, se promenait, dit-on, entre les dîneurs,<br />
l’épée au côté, privilège <strong><strong>de</strong>s</strong> officiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> couronne.<br />
Le terme <strong>de</strong> restaurant semble si nouveau à <strong>la</strong> révolution que Bril<strong>la</strong>t- Savarin dans <strong>la</strong><br />
« Physiologie du goût » en 1824, ressent <strong>la</strong> nécessité d'en donner une définition:<br />
« …Un restaurateur, affirme t-il, est<br />
celui dont le commerce consiste à<br />
offrir au public un festin toujours prêt,<br />
et dont les mets se détaillent en<br />
portions à un prix fixe sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> consommateurs[...] On appelle<br />
carte, l’état nominatif <strong><strong>de</strong>s</strong> mets, avec<br />
indication du prix, et carte à payer, <strong>la</strong><br />
note <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong><strong>de</strong>s</strong> mets fournis et<br />
<strong>de</strong> leurs prix. »