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DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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etraites des officiers. En quelques semaines<br />

toutes les formalités sont accomplies et le titulaire<br />

est mis en possession de son brevet de pension.<br />

Il en va tout autrement dans le civil. Gomme<br />

la caisse des retraites n'a jamais été qu'une<br />

figure de rhétorique, il faut que le Parlement<br />

vote, chaque année des crédits spéciaux que<br />

se partagent les différents ministères. Et, au<br />

lieu de voter ces crédits sur la base des<br />

pensions à servir, c'est sur la base des crédits<br />

votés que se fait la répartition entre les ayants<br />

droit. Tant pis alors s'il reste sur le carreau<br />

des demandes qu'on n'a pu satisfaire ! Tant<br />

mieux si certains autres, ayant dépassé l'âge,<br />

n'ont pas posé ou ont retiré leur candidature à<br />

la pension de retraite ! Et cela vous explique<br />

pourquoi il est impossible de toucher à une<br />

seule pierre de la loi de 18;>3 sans que tout<br />

l'édifice ne s'écroule aussitôt.<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

Les élèves-maîtres<br />

instituteurs auxiliaires gratuits.<br />

La préparation professionnelle des élèves-maîtres :<br />

écoles annexes et écoles primaires ordinaires.<br />

— L'éléve-maître employé^ comme instituteur<br />

auxiliaire.<br />

D'après l'article 12 du décret du 4 août 1905,<br />

relatif aux écoles normales, « une ou plusieurs<br />

écoles primaires publiques peuvent être désignées<br />

par l'inspecteur d'académie pour recevoir<br />

les élèves-maîtres et les élèves-maîtresses (de<br />

3 e année) pendant leur stage professionnel. »<br />

A Paris, ces établissements privilégiés sont<br />

en nombre infime, et si peu fréquentés par<br />

les normaliens (ou normaliennes) que l'apparition<br />

d'un de ces derniers dans une école a<br />

toujours pour effet de stupéfier les instituteurs<br />

présents, comme si quelque habitant de la<br />

lune venait de tomber chez eux sans crier gare.<br />

En fait, les élèves-maîtres — cette remarque et<br />

les suivantes visent également les élèves-maîtresses<br />

— ne sont guère exercés à la pratique<br />

de l'enseignement que dans les écoles annexes.<br />

Or, il suffit d'avoir tant soit peu « mis la main<br />

à la pâte » pour constater l'énorme différence<br />

qu'il y a entre faire des leçons à l'école annexe,<br />

où un instituteur s'occupe de la discipline à<br />

votre place, vous tend la perche quand vous<br />

vous embourbez, ne vous laisse, en un mot,<br />

d'autre souci que celui de développer un sujet<br />

facile et de poser ensuite quelques questions à<br />

des élèves généralement « convenables » et<br />

attentifs, — et diriger une classe quelconque<br />

d'école primaire, où l'on est livré à ses propres<br />

forces, obligé dès le début de « se débrouiller »<br />

soi-même, de lutter contre le mauvais vouloir,<br />

la paresse, l'indiscipline des enfants, d'acquérir<br />

de l'autorité, de l'expérience professionnelle à<br />

la suite de tâtonnements nombreux et presque<br />

toujours à ses dépens. Les normaliens soumis<br />

PARTIE GÉNÉRALE 197<br />

au seul régime de l'école annexe peuvent être,<br />

en théorie, des pédagogues accomplis : au point<br />

de vue pratique, leur savoir-faire ne dépasse<br />

guère celui d'un bon moniteur. L'unique moyen<br />

de transformer en ouvriers d'avenir ces apprentis,<br />

ce serait, après leur avoir fourni les explications<br />

et les outils nécessaires, de leur mettre<br />

en main la matière d'œuvre, puis de les laisser<br />

travailler sans aide et pour le mieux; en l'espèce,<br />

de les envoyer accomplir leur stage non<br />

plus à l'école annexe, mais exclusivement dans<br />

des écoles primaires publiques (j'entends parler<br />

ici des villes importantes) où ils exerceraient<br />

comme des maîtres véritables, en remplacement<br />

de Collègues absents pour cause de maladie.<br />

Mais, dira-t-on, dans les très grandes villes, à<br />

Paris tout au moins, il existe des instituteurs<br />

auxiliaires chargés de cette besogne. Qu'en<br />

faites-vous?<br />

Je répondrai qu'à Paris les auxiliaires hommes<br />

ne suffisent pas à leur tâche, puisqu'on a pu<br />

sans inconvénient supprimer, en 1908, le concours<br />

institué pour les recruter, et que, malgré<br />

cela, on est obligé de faire constamment appel<br />

à des suppléantes pour assurer le service dans<br />

les écoles de garçons. On pourrait donc, sans<br />

nuire aux auxiliaires instituteurs, utiliser les<br />

normaliens comme remplaçants.<br />

Il n'en serait évidemment plus de même si<br />

les normaliennes s'acquittaient de fonctions<br />

analogues dans les écoles de filles; car alors,<br />

elles priveraient autant de postulantes d'une<br />

chance de réussir au concours pour le recrutement<br />

de ce personnel. Mais, étant donné que le<br />

nombre excessif des candidates condamne la<br />

plupart de celles-ci à végéter misérablement,<br />

d'échec en échec, jusqu'à trente-quatre ans, ne<br />

vaudrait-il pas mieux les détourner d'une carrière<br />

aussi encombrée, en disposant, chaque<br />

année, des quelques postes qu'elles se disputent<br />

avec si peu d'espoir de les obtenir'.'<br />

Les autres objections contre le système proposé<br />

se réfutent plus facilement encore. Des<br />

normaliens de troisième année enseigneront<br />

toujours aussi bien que des jeunes filles pourvues<br />

souvent du seul brevet élémentaire et<br />

n'ayant pas même, comme eux, des notions de<br />

pédagogie théorique. Leur culture personnelle<br />

ne souffrira pas plus que s'ils faisaient la classe<br />

dans une école annexe. Enfin, si, les envoyant<br />

loin de l'école normale, on est obligé de les indemniser<br />

pour leur déplacement et leur repas<br />

de midi, cette dépense sera amplement compensée<br />

par la suppression de l'allocation qu'il aurait<br />

fallu payer à une suppléante auxiliaire<br />

pour la même besogne.<br />

En résumé, dans les grandes villes, à Paris<br />

surtout, je crois utile et possible d'envoyer les<br />

élèves-maîtres et les élèves-maîtresses comme<br />

auxiliaires à titre gratuit dans les écoles primaires<br />

publiques. Plusieurs directeurs, à qui<br />

j'ai soumis cette idée, en étaient déjà partisans.<br />

C'est ce qui m'encourage à la faire connaître,<br />

par l'intermédiaire du Manuel général, à tous<br />

ceux de mes collègues — parisiens et autres —<br />

qu'elle pourrait intéresser.<br />

L. DUVAL.

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