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Miliciens en Haute-loire - Centre de Recherches Historiques sur les ...

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Domitia 11 - 2010<br />

tableau 12 : Peines prononcées par <strong>les</strong> cours <strong>de</strong> justice<br />

Peines prononcées par <strong>les</strong> cours <strong>de</strong> justice nombre Pouc<strong>en</strong>tage<br />

Condamnés à mort par contumace 13 31,7<br />

Condamnés à mort exécutés 5 12,18<br />

Condamnés à mort ayant vu leurs peines commuées 2 4,88<br />

Travaux forcés à perpétuité 1 2,44<br />

15 ans 3 7,32<br />

10 ans 2 4,88<br />

5 ans 2 4,88<br />

1 an 1 2,44<br />

6 mois 2 4,88<br />

3 mois 1 2,44<br />

Confiscation <strong>de</strong>s bi<strong>en</strong>s 1 2,44<br />

Indignité nationale à vie 3 7,32<br />

5 ans d’indignité 1 2,44<br />

Pas <strong>de</strong> précision <strong>sur</strong> la condamnation 3 7,32<br />

Acquitté 1 2,44<br />

Total 41 100<br />

Avant <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong> nécessaires regroupem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> données, apportons d’emblée quelques<br />

précisions. 18 condamnations (43,90 %) fur<strong>en</strong>t le fait <strong>de</strong> Cours extérieures à la <strong>Haute</strong>-<br />

Loire, Riom v<strong>en</strong>ant largem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> tête avec 9 cas, <strong>de</strong>vant Lyon, 3 cas, Bor<strong>de</strong>aux, Nîmes,<br />

Clermont-Ferrand, Pamiers et M<strong>en</strong><strong>de</strong> (1 cas). Cet év<strong>en</strong>tail géographique s’explique bi<strong>en</strong><br />

<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du par <strong>les</strong> stratégies <strong>de</strong> fuite diverses <strong>de</strong>s milici<strong>en</strong>s et leurs lieux d’arrestation, mais<br />

aussi par le fait que Riom étant la Cour d’Appel dont ressort Le Puy, un certain nombre<br />

<strong>de</strong> procès dur<strong>en</strong>t y être transférés dans un souci <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> sérénité.<br />

Il est à remarquer que toutes <strong>les</strong> condamnations à mort suivies d’effet fur<strong>en</strong>t prononcées par<br />

ces juridictions extérieures, 3 pour Lyon, Pierre Nauthonnier, Jean Ogier et Jean <strong>de</strong> Fay<br />

<strong>de</strong> la Roche (ce <strong>de</strong>rnier cas manque <strong>de</strong> clarté ; son exécution précoce au mois d’octobre 44<br />

aurait pu être le fait d’une décision <strong>de</strong> Cour martiale), 1 pour Nîmes (Roger Saladin) et 1<br />

pour Riom (Émile Monnet). Celui-ci tomba sous <strong>les</strong> bal<strong>les</strong> <strong>en</strong> avril 46, Roger Saladin <strong>en</strong><br />

mai et Jean Ogier <strong>en</strong> août 47, c’est-à-dire relativem<strong>en</strong>t tard. Doit-on attribuer cela à une<br />

plus gran<strong>de</strong> sévérité par rapport à ce qui se passait <strong>en</strong> <strong>Haute</strong>-Loire ou bi<strong>en</strong> à la gravité <strong>de</strong>s<br />

forfaits ? Cette <strong>de</strong>rnière explication semble valable pour Nauthonnier qui s’était illustré<br />

<strong>en</strong> tant que tortionnaire <strong>en</strong> <strong>Haute</strong>-Savoie puis à Montpellier, <strong>de</strong> même que pour Monnet<br />

qui avait sévi à la prison du Puy, tant et si bi<strong>en</strong> que la cour riomoise <strong>de</strong>manda à ce qu’il<br />

fût fusillé <strong>sur</strong> le lieu <strong>de</strong> ses « exploits ». Jean Durand et Ferdinand Parrat eur<strong>en</strong>t plus <strong>de</strong><br />

chance. La peine <strong>de</strong> mort du premier, prononcée par la Cour <strong>de</strong> M<strong>en</strong><strong>de</strong> <strong>en</strong> octobre 44<br />

fut commuée <strong>en</strong> 20 ans <strong>de</strong> travaux forcés pour « incapacité perman<strong>en</strong>te ». Ayant connu<br />

dans mon <strong>en</strong>fance et mon ado<strong>les</strong>c<strong>en</strong>ce ce personnage au Puy, lequel ne manifestait aucun<br />

handicap physique ou m<strong>en</strong>tal, je n’ai pu compr<strong>en</strong>dre la signification <strong>de</strong> cette expression.<br />

Le second était un <strong>de</strong>s pires milici<strong>en</strong>s ponots : son exécution ne faisait aucun doute,<br />

mais il eut la chance d’avoir à témoigner après sa condamnation dans le procès int<strong>en</strong>té<br />

au Procureur <strong>de</strong> la République <strong>de</strong> la cité anici<strong>en</strong>ne qui s’était signalé par son zèle dans<br />

la traque <strong>de</strong>s résistants. Les mois passèr<strong>en</strong>t ; la Guerre d’Indochine v<strong>en</strong>ait <strong>de</strong> comm<strong>en</strong>cer<br />

et la France avait besoin <strong>de</strong> r<strong>en</strong>forcer ses effectifs. Comme un certain nombre d’autres,<br />

milici<strong>en</strong>s, Waff<strong>en</strong>-SS, prisonniers allemands, il fut gracié à condition <strong>de</strong> s’<strong>en</strong>gager pour<br />

l’Extrême-Ori<strong>en</strong>t. Les 13 autres condamnations à mort prononcées au Puy ne le fur<strong>en</strong>t<br />

que par contumace. Ironiquem<strong>en</strong>t, Victori<strong>en</strong> Vinc<strong>en</strong>t, qui avait été passé par <strong>les</strong> armes<br />

nous l’avons dit par la 2 e DB, fut condamné à cette peine après sa mort, car personne au<br />

Puy n’était au courant <strong>de</strong> celle-ci.<br />

Michel Roux 125

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