DU CHARBON SOUS FAYT ou L'HISTOIRE D'UN CHARBONNAGE ...

CHAPITRE III. LE CHARBONNAGE DE FAYT. PREMIERS ESSAIS.
a) La situation de l'industrie charbonnière dans le Centre vers
1830.
Une usine de l'importance de celle de F.I. Dupont, exigeait un
apport énergétique considérable. Longtemps, le charbon est resté le seul
combustible capable de fournir l'énergie nécessaire au fonctionnement des
diverses industries qui s'étaient implantées à proximité des houillères.
L'introduction de la machine à vapeur dans les établissements industriels de
la région, vers 1810, ne rompt pas tout à fait ce monopole puisque le
charbon y devient alors générateur d'énergie. Comme on l'a vu, l'exploitation
de la houille dans ce qui devait être appelé plus tard le "Bassin du
Centre", était fort ancienne, si bien qu'en 1830, les grandes concessions
charbonnières qui se maintiendront jusque vers le milieu de notre siècle,
sont, à quelques (fréquentes) modifications territoriales près, déjà
établies. Parmi toutes les sociétés existant dans la région, la plus
puissante et la plus performante était sans conteste, la Société de
Mariemont dirigée par un autre génie local, Nicolas Warocqué.
Les nouveaux chercheurs furent donc contraints de reporter leur
dévolu sur la périphérie de l'axe houiller. C'est ainsi que des sociétés
virent le jour à Péronnes, Bray, Maurage, Boussoit (1827) et plus tard,à
Piéton et Mont Sainte Aldegonde (1843) notamment, soit au sud de cet axe.
Au nord et plus prés de notre village, une demande de concession fondée sur
des sondages effectués à Manage par Joseph De champs (20) associé à Mme
Vanderhecht et à Isidore Leclercq, avait été classée sans suite, en 1833.
Le 14 avril 1837, une autre demande, concernant directement Fayt cette fois,
fut envoyée à l'Administration des Mines. Les promoteurs en étaient un
propriétaire de charbonnages de Dampremy, Gustave Rouiller et un négociant
carolorégien, Fidèle Rucloux. Ils avaient sollicité la concession de 1047
hectares sous Fayt et Bois d'Haine mais ne rencontrèrent pas plus d'écho que
les précédents. Un mois plus tard, François-Isidore Dupont se mit lui aussi
sur les rangs...
b) La Société du Charbonnage de Fayt.
Le grand industriel faytois n'avait jusqu'alors connu que des
succès. Ses entreprises avaient bénéficié de plusieurs modernisations et,
en 1836 encore, il s'était livré à des extensions importantes à son usine de
Fayt où des laminoirs de plus grande dimension avaient été mis en place. De
plus en plus toutefois, il se rendait compte que les besoins croissants en
charbon que ces agrandissements entraînaient, seraient couverts de façon
plus rentable s'il extrayait lui-même le précieux combustible. De plus,
avantage non négligeable, son indépendance vis à vis de ses fournisseurs
serait consacrée. Il tourna d'abord ses regards vers Saint Vaast où, aidé
par un ingénieur nommé François Decamps, il sollicita une concession sous ce
village (21), le 11 mai 1837. Entretemps il s'ingénia à recueillir les
autorisations des propriétaires de surface pour l'exploitation du charbon
sous son village, Fayt-lez-Seneffe (22). Nous avons eu la bonne fortune de
redécouvrir ces documents libellés selon une formule-type reproduite
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