DU CHARBON SOUS FAYT ou L'HISTOIRE D'UN CHARBONNAGE ...

aux yeux des actionnaires, il fallait quelque peu "en remettre"! Dans le
rapport de cette assemblée, sont également évoqués quelques projets qu'il
convient de mettre en parallèle avec les faits tels qu'ils se sont
réellement produits ultérieurement (48):
- un nouvel appareil d'extraction qu'il est question d'installer à Fayt pour
l'épuisement des deux veines les plus riches et qui "construit selon les
procédés les plus perfectionnés", servirait "à remonter le charbon au jour,
directement des tailles d'extraction, dans les wagonnets conduits à la
surface sur notre chemin de fer et se versant, soit au magasin
d'approvisionnement situé près de la chaussée, soit sur les grands wagons
qui les transportent au canal ou bien au railway de l'Etat".
- l'avenir du puits de Bois d'Haine, à ce moment à l'arrêt, pour la raison
rapportée plus haut mais où tout permet "d'espérer, dans peu de temps la
reprise du travail d'approfondissement des fosses ... pour y atteindre la
forte couche de charbon d'environ un mètre de puissance ... perforée à 13
mètres seulement du fond des dites fosses ...".
Comme le personnel, "sous la sage direction d'Emile Dupont",
rivalisait "d'ardeur et de dévoûment", les investisseurs pouvaient être
tranquilles: l'avenir commercial de l'entreprise était garanti, au moins à
court terme et la perspective de plantureux bénéfices n'était pas illusoire
car, selon le vérificateur aux comptes, les auspices étaient "extrêmement
favorables". "Malgré les obstacles rencontrés de temps en temps...", les
actionnaires se trouvaient maintenant "bien dédommagés par la réussite
qu'ils avaient pu constater".. La Société avait eu "le bonheur de découvrir
des couches de charbon d'une qualité et d'une régularité de gisement
dépassant toutes les espérances ... Nous avons le pressentiment",
concluaient les responsables, "que les charbonnages de Fayt et de Bois
d'Haine acquerront, dans peu d'années, une importance non moins grande que
celle des charbonnages voisins, les meilleurs du pays".
Dans cet élan d'enthousiasme, Emile Dupont est désigné administrateur-délégué
et président du conseil d'administration, étant donné
"les intérêts considérables" qu'il détenait dans la Société et "son devoir
de mener à bonne fin une entreprise qui doit faire le couronnement de sa
carrière industrielle". Charles Descourcières, quant à lui, est nommé
directeur des ventes, lesquelles se faisaient au départ des Usines Dupont
mais aussi de comptoirs français où Descourcières possédait de bonnes
relations. François Dupont, encore célibataire à l'époque, assume, selon le
désir de son père de "pouvoir initier son fils à l'étude de l'industrie
charbonnière et aux détails de la gestion", la tâche de secrétaire
administratif (49).
Ayant pu enfin convaincre l'administration des mines d'appuyer
sa requête, Emile Dupont obtint comme prévu, le 22 août 1863, la précieuse
"concession des mines de houille gisantes sous une étendue de 659 hectares
dépendant des communes de Fayt, Bois d'Haine, Bellecourt, Seneffe et Saint
Vaast" (50).
L'octroi rejetait du même coup, une demande concurrente formulée
par les sieurs "Demortaix, Jeanson et consorts, le 11 décembre 1862 ...
dont les recherches consistent en quelques sondages qui sont abandonnés"
(51) et précisait que "la demande en extension de concession formée par la
Société de Haine Saint Pierre et La Hestre en date du 26 juin 1860" avait
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