DU CHARBON SOUS FAYT ou L'HISTOIRE D'UN CHARBONNAGE ...

CHAPITRE IV LA SOCIETE DES CHARBONNAGES REUNIS DE FAYT ET BOIS D'HAINE.
a) La résurrection de la Société de Bois d'Haine (26 octobre
1857.)
A bois d'Haine, comme nous l'avons évoqué, le puits enfoncé en
1844 avait été inondé et abandonné. La première société propriétaire des
installations de la Troupette avait vu le jour le 4 août 1838.
elle se proposait d'exploiter les mines de houille sous les territoires de
FamiHeureux, Bois d'Haine, Haine Saint Paul et Saint Vaast (33). Dix ans
plus tard, après les vicissitudes que l'on sait, trois liquidateurs furent
nommés par l'assemblée générale pour en réaliser l'actif. La vente eut lieu
le 12 décembre 1848, à l'Hôtel de la Poste, à Fayt (34). L'adjudicataire
provisoire fut le célèbre industriel carolorégien Auguste-Emmanuel Drion,
pour le prix de 20.000 francs. Toutefois, ce fut Emile Dupont qui, ayant
surenchéri, se porta définitivement acquéreur des puits, des installations,
du matériel et des droits de la défunte société, en date du 31 janvier
1849 (35). Nul doute que, dès ce moment, il savait qu'un jour, il
redonnerait vie à ce charbonnage. En effet, après avoir lancé sa division
métallurgique à la Troupette et l'avoir reliée à celle de Fayt par voie
ferrée, il fonde, par acte du 26 octobre 1857 (36), une nouvelle "Société du
Charbonnage de Bois d'Haine" ayant son siège à Fayt, dans laquelle il se
trouve associé à des hommes d'affaires français dont certains avaient déjà
participé à la première société.
b) Reconstitution de la Société de Fayt.
Le 30 décembre 1858, en l'étude notariale de Fayt, sept hommes
se rassemblent autour de Me Martha (37):
1) Emile Dupont, qualifié de "Maître de forges et Chevalier de
l'ordre de Léopold";
2) Armand Caruel, gendre d'Emile Dupont, dont il avait épousé la fille
aînée, Emilie, qui était en outre, sa cousine sous-germaine. Né en 1827,
originaire de Pocroi, il était ancien polytechnicien et officier du Génie
français. Il s'était révélé excellent ingénieur et occupait, dans les
usines de son beau-père, le poste de directeur des hauts-fourneaux. Avant
son mariage célébré en 1853, il avait acquis le château bâti par Joseph
Deschamps, propriété qu'il quitta plus tard pour s'établir dans un autre
château, en face du précédent, à l'intersection des rues de la Paix et de la
Place actuelles (38).
3) Victor Harou, "Chevalier de l'ordre de Léopold", administrateur de
charbonnages. Il appartenait à une famille patricienne d'origine française
venue dans nos régions au XVIIIème siècle. Son père, Emmanuel Harou,
fondateur de la branche belge de la famille, habita le château de l'Escaille
où naquirent la plupart de ses enfants, dès 1802. Il est considéré comme le
premier médecin de Fayt. Il fut également bourgmestre de notre village
entre 1813 et 1818. Victor, son deuxième fils, est né le 10 juillet 1808.
En 1836, il devint à son tour, bourgmestre de Fayt charge qu'il assuma
jusqu'à sa mort survenue en 1870. C'était un homme d'affaires averti, ami
de longue date de la famille Dupont, avec laquelle son père était déjà très
lié. Il n'est donc point étonnant de le voir s'engager aux côtés d'Emile
Dupont dans la Société Charbonnière de Fayt, secteur où il possédait une
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