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DU CHARBON SOUS FAYT ou L'HISTOIRE D'UN CHARBONNAGE ...

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CHAPITRE II UN IN<strong>DU</strong>STRIEL DE HAUTE VOLEE: FRANÇOIS ISIDORE <strong>DU</strong>PONT.<br />

Il est s<strong>ou</strong>vent tentant p<strong>ou</strong>r qui s'efforce de décrire l'histoire<br />

de son terroir d'user et même d'abuser de l'emphase dans l'évocation des<br />

personnages <strong>ou</strong> des événements qui l'ont illustrée. En ce qui concerne<br />

François-Isidore Dupont, le d<strong>ou</strong>te n'est pas permis: n<strong>ou</strong>s sommes bel et bien<br />

en présence d'une personnalité hors du commun.<br />

a) D'abord cl<strong>ou</strong>tier.<br />

A l'origine, rien ne destinait cet homme à une carrière de chef<br />

d'industrie. Né le 28 mars 1780, il était le fils aîné d'Antoine Dupont, un<br />

fermier originaire de La Croyère qui avait fait bâtir une maison avec<br />

bâtiments de ferme sur un terrain qui c<strong>ou</strong>vrait la partie comprise entre la<br />

chaussée et la rue de FamiHeureux et s'étendait loin sur le territoire de<br />

Manage qui n'était alors qu'un hameau de Seneffe et dont la bâtisse en<br />

question constituait la première maison (11). Il y avait fondé une<br />

distillerie et construit, en 1786, un m<strong>ou</strong>lin à vent au sommet de la butte<br />

Saint Nicolas. La maison du meunier, qui subsiste t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs, y était<br />

contiguë et est à présent occupée par Mr Formillo. Très tôt cependant,<br />

François-Isidore se désintéresse de la ferme et fait montre de dispositions<br />

évidentes p<strong>ou</strong>r la mécanique. A la mort de son père, en 1800, il laisse à<br />

ses frères le soin de p<strong>ou</strong>rsuivre l'exploitation familiale et, au moyen de sa<br />

part d'héritage, <strong>ou</strong>vre un commerce de cl<strong>ou</strong>s et de fers à Fayt. En 1802, il<br />

ép<strong>ou</strong>se Christine-Charlotte Si lez, fille d'Antoine, maître de forges connu de<br />

Haine Saint Paul. Il construit à ce moment une belle maison à l'intersection<br />

de la rue de Fontaine (12) et de la chaussée.<br />

L'année suivante, il se lance dans la fabrication de cl<strong>ou</strong>s en<br />

association avec un certain Augustin Leclercq, beau-frère du maire de Fayt,<br />

Pierre-Joseph Hecq (13). Cette collaboration fut éphémère et François-Isidore<br />

Dupont continua bientôt seul, assurant à son entreprise une prospérité<br />

confortée par des exportations s<strong>ou</strong>tenues vers la France. Sa<br />

véritable carrière d'industriel ne commença cependant qu'en 1810. Il faut<br />

dire que, depuis plus d'un demi-siècle, les régimes successifs avaient<br />

favorisé l'implantation industrielle grâce à une série de travaux<br />

d'infrastructure et de mesures d'enc<strong>ou</strong>ragement. Le g<strong>ou</strong>vernement autrichien<br />

avait créé des r<strong>ou</strong>tes (14), la République et surt<strong>ou</strong>t l'Empire français<br />

avaient promulgué des lois favorables et <strong>ou</strong>vert un vaste marché encore<br />

élargi par les conquêtes napoléoniennes.<br />

b) Feluy-Arquennes, Fayt et Châtelineau.<br />

Dans ce contexte idéal, François-Isidore Dupont décide de<br />

solliciter l'autorisation d'implanter une forge et une platinerie à Feluy.<br />

Il l'obtint le 13 mars 1810 malgré l'opposition des maîtres de forges des<br />

environs et y produisit essentiellement des fers battus. En industriel<br />

averti et bien que les événements politiques lui aient fait perdre le marché<br />

français, Dupont se rendit vite compte que faute de disposer d'une force

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