DU CHARBON SOUS FAYT ou L'HISTOIRE D'UN CHARBONNAGE ...

Mariemont et qui permettait, disait-on, aux Princes de Croy d'atteindre le
domaine Royal de Mariemont sans quitter leurs terres. Elle était désignée de
temps immémorial sous le nom de "Haies du Roeulx". Ce bois ceinturait le
territoire de Fayt sur sa frontière sud, passant derriere le château de
l'Escaille et traversant la chaussée, avant de s'arrêter exactement au
sentier de Saint-Fiacre, qui en constituait l'orée. Il existait toujours
vers 1770 mais fut défriché à l'aube du XIXème siècle.
L'installation de forage construite par les Dupont consistait
simplement en un bâtiment en "L", de 20 mètres de côté, servant sans doute
de tour de forage, et en deux petites cabanes accolées, renfermant les
bureaux et l'atelier de forgeron (31).
Le 25 avril 1838, François-Isidore Dupont s'éteignit et son fils
Emile se retrouve seul, à 29 ans, face à une tâche énorme: diriger cette
entreprise gigantesque qui occupait 500 ouvriers pour le seul siège de Fayt
et dont les activités ne cessaient de s'étendre. Voulant se consacrer par
priorité à la gestion de ses usines, il abandonna provisoirement le secteur
minier et les rêves d'exploiter la houille sous Fayt furent, pour un temps,
mis en veilleuse.
d) Vingt ans d'expansion sidérurgique.
Les installations des trois sièges subirent, au cours des années
qui suivirent la disparition du fondateur, diverses modifications qui
traduisent leur continuelle expansion. La division de Fayt reçut, le 4 août
1839, la visite du Roi Léopold I venu inaugurer les embranchements du canal
de Bruxelles à Charleroi. Après avoir résisté à la crise qui toucha
l'industrie métallurgique en 1841, provoquant la fermeture de plusieurs
hauts-fourneaux, Emile Dupont agrandit son usine de Fayt l'année suivante et
construisit une nouvelle machine à vapeur plus puissante, démolissant
ensuite l'usine édifiée en 1834 pour fabriquer les rails du premier chemin
de fer et dont les machines équipèrent une nouvelle division établie à
Crespin, dans le Département du Nord, un peu au delà de Quiévrain. Il
installa même, en 1846, dans la maison paternelle, une fonderie avec deux
cubiIlots, occupant 50 ouvriers.
Entretemps, il était resté engagé dans l'aventure charbonnière
puisqu'il se retrouve intéressé dans une société de prospection qui découvre
du charbon à la "Troupette à z'arbres", à proximité du parc de l'Escaille,
sur le territoire de Bois d'Haine. Ces travaux furent interrompus en 1844
par un afflux d'eau qui inonda les puits. D'autre part, il acheta ici et
là, des actions charbonnières, notamment du Charbonnage de Houssu.
Ses usines restèrent cependant l'objet principal de sa sollicitude.
En 1851, il obtint le raccordement au chemin de fer de Manage à La
Louvière qui lui imposa un travail coûteux, tant la remontée vers l'usine
située sur la hauteur, s'avéra difficile. Néanmoins, il s'agissait là d'une
acquisition primordiale car elle mettait la division de Fayt en contact
direct et rapide avec l'embranchement du canal par lequel arrivait le
minerai et s'écoulait une partie de la production.
1856 fut une année importante puisqu'elle marqua l'ouverture
d'une division supplémentaire sise cette fois, à Bois d'Haine. Elle
comptait un haut-fourneau, le seul en activité dans le Centre à cette
époque (32) et 30 fours à coke.
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