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Dans les médias sociaux, le contenu est roi Tendre la main aux ...

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que <strong><strong>le</strong>s</strong> pages Facebook des chefs de parti ont principa<strong>le</strong>ment<br />

été utilisées pour informer <strong><strong>le</strong>s</strong> internautes sur <strong><strong>le</strong>s</strong> activités<br />

de <strong>la</strong> campagne. La page de Michael Ignatieff était <strong>la</strong><br />

plus interactive, permettant <strong>aux</strong> internautes de publier des<br />

commentaires sur des babil<strong>la</strong>rds, et <strong>aux</strong> partisans libér<strong>aux</strong><br />

de se servir d’une application pour envoyer un avis de <strong>le</strong>ur<br />

intention de vote à tous <strong>le</strong>urs amis sur Facebook. Quant à<br />

<strong>la</strong> page de Stephen Harper, el<strong>le</strong> a essentiel<strong>le</strong>ment servi de<br />

moyen de diffuser des renseignements génér<strong>aux</strong> sur <strong><strong>le</strong>s</strong><br />

activités de <strong>la</strong> campagne 12 . L’innovation et l’interactivité<br />

étaient limitées. Bien sûr, <strong><strong>le</strong>s</strong> p<strong>la</strong>tesformes des partis en<br />

ligne ne constituaient pas <strong>le</strong> seul moyen dont disposaient <strong><strong>le</strong>s</strong><br />

Canadiens pour prendre part au processus é<strong>le</strong>ctoral. Comme<br />

<strong><strong>le</strong>s</strong> Canadiens étaient de plus en plus nombreux à passer<br />

plus de temps en ligne et à utiliser Twitter, Facebook, des<br />

blogues et des sites Web spécialisés, <strong><strong>le</strong>s</strong> é<strong>le</strong>cteurs avaient<br />

plus d’occasions que jamais auparavant de participer à des<br />

discussions en ligne à propos de <strong>la</strong> campagne. Toutefois,<br />

dans <strong>le</strong> contexte d’une é<strong>le</strong>ction généra<strong>le</strong> suscitant l’intérêt<br />

des é<strong>le</strong>cteurs d’un océan à l’autre, seul un sous‑groupe de<br />

Canadiens a pris part à des discussions en ligne, un sous‑<br />

groupe « peu nombreux et vraisemb<strong>la</strong>b<strong>le</strong>ment composé de<br />

partisans ou d’é<strong>le</strong>cteurs déjà engagés et plus susceptib<strong><strong>le</strong>s</strong> de<br />

voter, que <strong>la</strong> technologie existe ou non 13 ».<br />

Il ne fait aucun doute à présent que <strong><strong>le</strong>s</strong> partis politiques<br />

canadiens ont bel et bien adopté Internet et <strong><strong>le</strong>s</strong> <strong>médias</strong> <strong>soci<strong>aux</strong></strong>.<br />

En effet, <strong>le</strong> cyberespace fait <strong>main</strong>tenant partie intégrante<br />

de <strong>la</strong> politique et des campagnes é<strong>le</strong>ctora<strong><strong>le</strong>s</strong> nationa<strong><strong>le</strong>s</strong>.<br />

Cependant, il n’y a toujours pratiquement aucune preuve<br />

que l’adoption des nouvel<strong><strong>le</strong>s</strong> technologies de l’information<br />

et des communications par <strong><strong>le</strong>s</strong> partis et <strong><strong>le</strong>s</strong> politiciens ait<br />

entraîné <strong>le</strong> genre de transformation démocratique prédite par<br />

<strong><strong>le</strong>s</strong> cyberoptimistes. En outre, quelques données semb<strong>le</strong>nt<br />

indiquer que l’adoption des pratiques de campagne en ligne<br />

a contribué à <strong>la</strong> fragmentation et au cib<strong>la</strong>ge généralisés des<br />

messages, comme l’ont prédit Carty, Cross et Young 14 . Les<br />

partis continuent d’établir <strong>le</strong> contact avec <strong><strong>le</strong>s</strong> é<strong>le</strong>cteurs en<br />

diffusant <strong>le</strong>urs messages. En fait, Internet <strong>est</strong> souvent employé<br />

pour influer sur <strong><strong>le</strong>s</strong> journalistes dans l’espoir de joindre <strong>le</strong><br />

public par l’entremise des <strong>médias</strong> de masse. Même Twitter<br />

<strong>est</strong> couramment employé comme moyen d’influer sur <strong><strong>le</strong>s</strong><br />

nouvel<strong><strong>le</strong>s</strong> au fil de <strong>le</strong>ur évolution dans <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> de nouvel<strong><strong>le</strong>s</strong><br />

en continu. Les premières campagnes é<strong>le</strong>ctora<strong><strong>le</strong>s</strong> de l’ère<br />

Internet au Canada sont, par conséquent, demeurées axées<br />

sur des messages à portée nationa<strong>le</strong>. Plutôt que de donner<br />

lieu à des messages politiques ciblés et privés qui échappent<br />

<strong>aux</strong> <strong>médias</strong> de masse, <strong><strong>le</strong>s</strong> campagnes en ligne ont renforcé<br />

<strong>le</strong> rô<strong>le</strong> des <strong>médias</strong> d’information traditionnels. Internet a<br />

certes fourni au public un accès direct à des publicités, à des<br />

vidéos et à de l’information re<strong>la</strong>tives <strong>aux</strong> campagnes, mais<br />

ce<strong>la</strong> n’a contribué qu’à renforcer <strong>la</strong> capacité des campagnes<br />

nationa<strong><strong>le</strong>s</strong> des partis de contrô<strong>le</strong>r <strong><strong>le</strong>s</strong> communications lors<br />

des é<strong>le</strong>ctions 15 .<br />

Cib<strong>la</strong>ge et diffusion ciblée<br />

Malgré <strong>le</strong> fait que <strong>la</strong> réalisation des campagnes sur Internet<br />

et <strong><strong>le</strong>s</strong> sites de réseautage social et par l’entremise de ceux‑ci<br />

n’ait pas encore entraîné une utilisation massive de messages<br />

de campagne ciblés et <strong>la</strong> fragmentation des campagnes<br />

nationa<strong><strong>le</strong>s</strong>, certaines données <strong>la</strong>issent c<strong>roi</strong>re que <strong><strong>le</strong>s</strong> partis<br />

sont en voie d’accroître <strong>le</strong>ur capacité d’adopter des modes<br />

perfectionnés de cib<strong>la</strong>ge et de « microcib<strong>la</strong>ge » des messages<br />

politiques. En dépit du faib<strong>le</strong> nombre de recherches sur ce<br />

mode d’utilisation des technologies en ligne et informatisées,<br />

il <strong>est</strong> de plus en plus évident qu’Internet, <strong><strong>le</strong>s</strong> rése<strong>aux</strong> <strong>soci<strong>aux</strong></strong><br />

et <strong><strong>le</strong>s</strong> nouvel<strong><strong>le</strong>s</strong> technologies des communications permettent<br />

<strong>aux</strong> campagnes de diffuser des messages politiques ciblés à<br />

des publics précis. Ces dernières années, <strong><strong>le</strong>s</strong> partis politiques<br />

canadiens —en particulier <strong>le</strong> Parti conservateur —ont misé<br />

sur Internet et <strong><strong>le</strong>s</strong> nouvel<strong><strong>le</strong>s</strong> technologies de l’information<br />

et des communications pour tirer parti d’enjeux importants<br />

<strong>aux</strong> seuls yeux de certains groupes ciblés d’é<strong>le</strong>cteurs.<br />

Nous nous trouvons peut‑être à un tournant des campagnes<br />

é<strong>le</strong>ctora<strong><strong>le</strong>s</strong> en ligne, à un moment marqué simultanément<br />

par l’utilisation des sites Web, de Twitter et de Facebook à<br />

des fins transparentes, centralisatrices, de portée nationa<strong>le</strong><br />

et favorab<strong><strong>le</strong>s</strong> au rô<strong>le</strong> traditionnel des <strong>médias</strong> d’information,<br />

et par l’utilisation de logiciels de suivi des é<strong>le</strong>cteurs, de<br />

listes de diffusion é<strong>le</strong>ctronique thématiques, de publicités<br />

sur Facebook, et d’autres techniques résolument ciblées et<br />

moins visib<strong><strong>le</strong>s</strong> <strong>aux</strong> yeux des <strong>médias</strong> et du grand public.<br />

Le « scanda<strong>le</strong> des appels automatisés » en 2011 a certes<br />

po<strong>la</strong>risé l’attention du public sur <strong>la</strong> possib<strong>le</strong> utilisation,<br />

tout à fait injustifiée, de listes é<strong>le</strong>ctora<strong><strong>le</strong>s</strong> informatisées<br />

et de systèmes d’appels automatisés dans <strong>le</strong> but de<br />

décourager de nombreuses personnes d’al<strong>le</strong>r voter, mais il<br />

<strong>est</strong> c<strong>la</strong>ir que ces techniques peuvent être employées de bien<br />

d’autres façons. Le cib<strong>la</strong>ge démographique et <strong>le</strong> profi<strong>la</strong>ge<br />

é<strong>le</strong>ctoral de pointe présentent autant d’occasions pour <strong><strong>le</strong>s</strong><br />

responsab<strong><strong>le</strong>s</strong> des campagnes de téléphoner, d’envoyer des<br />

courriels ou d’expédier des messages <strong>aux</strong> é<strong>le</strong>cteurs indécis<br />

qui, particulièrement en période de déclin de <strong>la</strong> participation<br />

é<strong>le</strong>ctora<strong>le</strong>, peuvent faire pencher <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce lorsque <strong><strong>le</strong>s</strong><br />

suffrages sont serrés. Aux États‑Unis, <strong><strong>le</strong>s</strong> partis ont utilisé<br />

un éventail de techniques pour créer des profils individuels<br />

de près de 175 millions d’é<strong>le</strong>cteurs (listes é<strong>le</strong>ctora<strong><strong>le</strong>s</strong><br />

informatisées, « forage » de données en ligne pour recueillir<br />

des données personnalisées sur <strong><strong>le</strong>s</strong> consommateurs et<br />

des renseignements démographiques personnels, suivi<br />

des discussions sur Twitter, profi<strong>la</strong>ge démographique et<br />

d’opinion par des sondages maison) 16 . Les partis canadiens<br />

n’ont toujours pas atteint un tel niveau de technicité,<br />

mais, il y a dix ans à peine, <strong>le</strong> professeur Tom F<strong>la</strong>nagan,<br />

un ancien stratège conservateur, écrivait un artic<strong>le</strong> sur<br />

l’émergence du « parti misant sur une base de données 17 ».<br />

De nos jours, tous <strong><strong>le</strong>s</strong> grands partis disposent de bases de<br />

données centralisées qui contiennent des renseignements<br />

REVUE PARLEMENTAIRE CANADIENNE/ÉTÉ 2013 23

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