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N°11 Nov. - Déc. 2004 - AstroSurf

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<strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>. - <strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong><br />

Comprendre<br />

Champ constructeur et champ apparent mesuré<br />

Observations et images<br />

Galaxies singulières : le catalogue ARP<br />

Etoiles doubles : faites-vous la paire<br />

Balade lunaire : Rimae et Recta<br />

U Cyg : un rubis dans le Cygne<br />

Pleine Lune aux couleurs d'Halloween<br />

CROAs : Jones 1 et Hélix<br />

Occultations rasantes<br />

Techniques et instruments<br />

Effets des lames d'araignées sur les images<br />

Premiers pas avec une webcam : le mode Raw<br />

Rubriques<br />

Ciel d'encre<br />

Astro-notes<br />

Images du ciel<br />

Actualité cométaire<br />

Le ciel du bimestre<br />

Les éphémérides<br />

Photo Emmanuel Mallart<br />

11


Astrosurf-Magazine<br />

18, Chemin des Ajoncs<br />

31470 Saint-Lys<br />

Tél. : 05.34.47.10.20<br />

E-mail : magazine@astrosurf.com<br />

Web : magazine.astrosurf.com<br />

Bulletin d’abonnement : page 22<br />

Directeur de Publication :<br />

Jean-Philippe CAZARD<br />

E-mail : cazard@astrosurf.com<br />

Rédacteur en Chef :<br />

Jean-Philippe CAZARD<br />

Email : cazard@astrosurf.com<br />

Christian SANCHEZ<br />

Email : sanchez@astrosurf.com<br />

Astrosurf-Magazine est édité par<br />

AXILONE, Sarl au capital de 7622 Euros<br />

18, Chemin des Ajoncs<br />

31470 Saint-Lys<br />

RCS Toulouse 419 630 488<br />

Dépôt légal à la date de parution<br />

CPPAP : 1005 K 83637<br />

En couverture :<br />

M33 - Photo Emmanuel Mallart<br />

Lunette Takahashi FSQ106 et caméra<br />

CCD ST10XME.<br />

Annonceurs :<br />

5 System page 2, Optique et Vision<br />

page 5, Axilone p20 et p21, Inaco page<br />

63, Galiléo page 64.<br />

Ont collaboré à la réalisation de ce numéro<br />

:<br />

Eric Maire, Fabrice Morat, Jean<br />

Schwaenen, Eric Tinlot, Pierre-Marie<br />

Meshaka, Georges Bouderand, Pierre<br />

Jacquet, Erik Seinandre, Pierre-Olivier<br />

Pujat, Maïcé Prévost, Pierre et Marie<br />

Bignone, David Vernet, Pierre-Olivier<br />

Pujat, Emmanuel Mallart, Alain Gérard,<br />

Philippe Jargel, Philippe Morel,<br />

Christian Arsidi, Stéphane Poirier,<br />

Marc Sylvestres, Bruno Salque, Bruno<br />

Daversin, Thierry Viant, Jean-Olivier<br />

Cammilleri, Biran Lula, Christian<br />

Viladrich, Stéphane Poirier, Florent<br />

Poiget, Patrick Lécureuil, Alain<br />

Balagna.<br />

Encart<br />

Le présent numéro comporte un encart<br />

et un courrier.<br />

Photogravure :<br />

TEC Photogravure<br />

14, Allées F. Verdier - 31000 Toulouse<br />

Impression :<br />

Imprimerie Lecha<br />

51, rue du Pech - 31100 Toulouse<br />

Editorial<br />

D’autres, et pas des moindres, ne se sont pas privés de modifier le calendrier<br />

pour mettre en concordance le ciel avec les agissements d’ici bas. Alors suivons<br />

leur exemple et datons ce présent numéro 11 du bimestre "novembre-décembre<br />

<strong>2004</strong>". Cette retouche calendaire, sans influence sur la durée de votre abonnement<br />

référencé par rapport au numéro, nous permet ainsi de coller à la<br />

période de parution et de mettre en harmonie nos éphémérides mensuelles avec<br />

le bimestre mentionné sur la couverture.<br />

Sommaire<br />

Page 4<br />

Page 6<br />

Page 14<br />

Page 18<br />

Page 21<br />

Page 25<br />

Page 30<br />

Page 37<br />

Page 44<br />

Page 46<br />

Page 48<br />

Page 50<br />

Page 52<br />

Page 53<br />

Page 54<br />

Page 55<br />

La rédaction<br />

Ciel d'encre<br />

Christian Sanchez<br />

Coma et tolérances de collimation 3/3<br />

Jean-Claude Durand<br />

Effets des lames de l'araignées<br />

Eric Maire<br />

Champ constructeur contre champ apparent mesuré<br />

Fabrice Morat<br />

Galaxies singulières : le catalogue ARP<br />

Jean-Philippe Cazard<br />

Premiers pas avec une webcam : le mode RAW (4)<br />

Jean-Philippe Cazard<br />

Images du ciel<br />

Collectif<br />

Faites-vous la paire<br />

Alain Gérard<br />

U Cyg : un "rubis" dans le Cygne<br />

Pierre Jacquet<br />

Actualité cométaire<br />

Eric Tinlot<br />

Balade lunaire : rimae et recta<br />

Pierre-Olivier Pujat<br />

CROAs : Jones 1 et Hélix<br />

Fabrice Morat<br />

Pleine Lune aux couleurs d'Halloween<br />

Philippe Morel<br />

Occultations rasantes<br />

Jean Schwaenen<br />

Astro-notes<br />

Georges Bouderand<br />

Ephémérides<br />

Jean Schwaenen, Eric Tinlot, Erick Seinandre, IMCCE


Ciel d'encre Chistian Sanchez<br />

Les pieds sur Terre, la tête dans les étoiles<br />

Après Le Guide du Ciel, après le Ciel à l'oeil nu, Guillaume<br />

Cannat nous propose une nouvelle production annuelle<br />

appelée à connaître un nouveau succès : l'Agenda du Ciel.<br />

C'est tout simple, il suffisait d'y penser.<br />

L'agenda du ciel est destiné à garder<br />

les pieds sur Terre de ceux qui ont la<br />

tête dans les étoiles. Il est destiné à<br />

noter vos rendez-vous de la vraie vie,<br />

la vie que vous menez quand vous<br />

n'êtes pas astronome (amateur). La<br />

preuve de cette destination en est<br />

fournie avec les horaires des journées<br />

qui vont de 8 à 19 heures, des horaires<br />

diurnes loin de vos activités<br />

nocturnes favorites.<br />

L'agenda est découpé en semaines.<br />

Chaque semaine occupe deux pages qui se font face. Un<br />

petit bloc note est disposé en bas à droite et deux belles<br />

images du ciel et de ses merveilles illustrent chaque<br />

semaine. Si l'indication des phases de la Lune est<br />

incontournable dans tout agenda qui se respecte, les<br />

brèves indications des phénomènes les plus intéressants<br />

à suivre à l'oeil nu, aux jumelles ou dans un petit télescope<br />

peaufinent le côté astronomique de cet opuscule. Douze<br />

cartes célestes présentent le ciel observable au fil des mois<br />

à une heure raisonnable. Douze constellations qualifiées<br />

d'essentielles, quelques conseils d'achat d'instrument et<br />

un carnet d'adresses complètent l'agenda. Sans oublier<br />

ces jolis petits textes qui accompagnent les ouvrages de<br />

Guillaume Cannat. Je ne résiste pas d'ailleurs au plaisir<br />

de reproduire ici les voeux pour 2006 qui terminent<br />

l'agenda : "que vos crépuscules soient riches de couleurs<br />

et de rencontres planétaires, et que les étoiles brillent sur<br />

votre route".<br />

Atmosphère, atmosphère...<br />

D'un côté la Terre. De l'autre le ciel. Entre les<br />

deux, une mince, en regard des dimensions<br />

des corps en présence, couche d'air : l'atmosphère.<br />

Une couche qu'il a fallu apprendre à<br />

mieux connaître pour en prévoir ses<br />

influences sur les activités humaines. Et c'est<br />

cette "découverte des sciences de<br />

l'atmosphère et de l'espace" qui est retracée<br />

dans l'ouvrage de Bernard Authier intitulé<br />

Entre ciel et terre.<br />

En deux cents pages, l'auteur nous offre une<br />

synthèse de toutes nos connaissances<br />

actuelles sur cette masse d'air aux propriétés<br />

physico-chimiques changeantes au gré de l'altitude.<br />

L'auteur ne se contente pas d'exposer les résultats, les<br />

méthodes et les moyens mis en oeuvre dans notre<br />

4<br />

connaissance de l'atmosphère y sont exposés. Une<br />

présentation des nombreuses disciplines scientifiques<br />

mises à contribution dans la compréhension de ce<br />

mélange d'oxygène et d'azote voisine ainsi avec la<br />

présentation des outils de mesure et de leur<br />

fonctionnement.<br />

Cet exposé technico-scientifique suit un parcours<br />

temporel : de l'héritage grec on chemine jusqu'à l'ère<br />

spatiale, en passant des premières études de l'atmosphère<br />

aux nouvelles investigations, avec des tableaux résumant<br />

les théories et découvertes faites au fil des siècles. Un<br />

cheminement qui nous amène loin du "s'il pleut, c'est parce<br />

que la pluie est nécessaire à l'homme" (Aristote). Un<br />

cheminement qui offre aux astronomes amateurs<br />

l'occasion de mieux connaître celle qui, par sa turbulence,<br />

signale son existence au cours des<br />

soirées d'observations!<br />

Made in home, sweet home...<br />

"L'air est la plus mauvaise partie de<br />

l'instrument..." cette phrase d'André<br />

Couder mise en exergue du 15e et<br />

dernier chapitre de La Construction<br />

du Télescope d'Amateur consacré à<br />

la turbulence atmosphérique me<br />

permet une transition facile .<br />

Pourquoi citer un ouvrage dont la<br />

première publication remonte à plus d'une cinquantaine<br />

d'années? Pour signaler sa troisième édition ma bonne<br />

dame.<br />

La Construction du Télescope d'Amateur de Jean<br />

Texereau, la CTA des initiés, est d'abord parue en feuilleton<br />

dans la revue l'Astronomie à partir de 1948. Puis, la Société<br />

Astronomique de France regroupait les différents épisodes<br />

en un seul volume publié en 1951. Ce premier volume ne<br />

connaissait qu'une seule réédition, en 1961, malgré son<br />

succès auprès des amateurs constructeurs. Avec cette<br />

production des Editions Vuibert, c'est donc<br />

la troisième édition de ce livre mythique.<br />

Voilà rapidement retracé la genèse de<br />

l'édition de la CTA. Reste à expliquer la raison<br />

du "culte" voué à ce livre. Elle tient en une<br />

phrase extraite de ma préface à cette<br />

troisième édition : "son exposé clair et précis<br />

des fondamentaux de la taille des miroirs et<br />

des méthodes de contrôle perdure au-delà<br />

des modes". Pour ceux que n'effraie pas l'idée<br />

de faire chauffer la poix ou de transformer<br />

un coin de garage en atelier de taille de miroir,<br />

la construction d'un télescope est à leur<br />

portée après lecture de la CTA. Jean Texereau<br />

y détaille scrupuleusement la réalisation de toutes les<br />

pièces qui concourent à la fabrication d'un télescope. La<br />

taille du miroir - pièce maîtresse du télescope - son<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


contrôle, son aluminure même y sont clairement exposés. Puis vient la<br />

construction de la partie mécanique -tube, monture et entraînement- qui là<br />

aussi est décortiquée avec un luxe de détails. Bien sûr, l'ouvrage propose la<br />

réalisation d'un télescope de 200mm , le "gros diamètre" des années 50, à tube<br />

à section carrée disposé sur une solide monture azimutale sur trépied bois.<br />

CTA, avec ses schémas au look des premiers numéros de Système D, a recours<br />

aux techniques en usage du temps de sa première écriture. N'empêche. Il<br />

suffit d'adapter à notre époque de moteurs pas-à-pas et autres montures<br />

Dobson pour réaliser soigneusement un outil performant. Avec, cerise sur le<br />

gâteau, la satisfaction d'avoir construit son propre instrument... en évitant<br />

d'attraper le virus du gratteur de verre, virus qui<br />

au subtil rouge préservant la vision nocturne des<br />

observateurs vous fait préfèrer le gros rouge à polir!<br />

Du haut de ces pyramides...<br />

Depuis qu'un certain Thalès s'amusa à mesurer la<br />

hauteur de la pyramide de Kheops sans grimper<br />

dessus, nous pouvons mesurer l'infini de l'Univers<br />

avec des éléments finis. C'est ce que nous propose<br />

Gilles Dodray dans Arpenter l'Univers.<br />

La découverte du ciel étoilé se heurte en milieu<br />

scolaire à la difficulté de réunir de nuit des élèves<br />

autour de lunettes. Les professeurs motivés se tournent alors vers le côté le<br />

plus rébarbatif de la science des astres : les chiffres que l'on peut triturer à<br />

loisir en classe. Reste à trouver des thèmes de calculs intéressants et ne<br />

nécessitant pas un matériel sophistiqué. Arpenter l'Univers en propose un<br />

certain nombre : de la simple rotondité de la Terre aux lointaines galaxies en<br />

passant par la mesure de la distance de la Lune en dépouillant des photos<br />

d'éclipse, vous aurez l'embarras du choix. Bien sûr le but n'est pas de retrouver<br />

les données exactes des scientifiques professionnels mais d'appréhender des<br />

ordres de grandeur des distances astronomiques et d'apprécier à leur juste<br />

valeur les trésors d'ingéniosité déployés pour mesurer l'univers ...sans grimper<br />

sur la moindre pyramide.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 5<br />

Arpenter l'Univers<br />

Gilles Dodray<br />

<strong>2004</strong>, 272 pages, 170x240 mm<br />

Editions Vuibert<br />

27 euros<br />

La construction du télescope d'amateur<br />

Jean Texereau<br />

<strong>2004</strong>, 336 pages, 170x240 mm<br />

Editions Vuibert<br />

23 euros<br />

Entre ciel et Terre<br />

Bernard Authier<br />

2002, 196 pages, 170x240mm<br />

Editions Vuibert<br />

23 euros<br />

Agenda du ciel 2005<br />

Guillaume Cannat<br />

<strong>2004</strong>, 144 pages, 185x220 mm<br />

Editions Nathan 15euros


Coma et tolérances de collimation 3/3<br />

Cas des Cassegrain, Schmidt-Cassegrain et des télescopes apparentés<br />

Nous allons établir les tolérances de collimation des<br />

Cassegrain et des télescopes apparentés accessibles aux<br />

amateurs : Schmidt-Cassegrain, Maksutov-Cassegrain,<br />

Dall-Kirkham, Ritchey-Chrétien. Les calculs entrepris<br />

s’appliquent en toute rigueur au Cassegrain authentique<br />

à miroir secondaire hyperbolique et au Schmidt-<br />

Cassegrain. Néanmoins les ordres de grandeur demeurent<br />

valables pour les autres télescopes à deux miroirs.<br />

Pour étudier plus spécifiquement ces derniers le lecteur<br />

épris de précision est invité à employer la formulation<br />

présentée plus loin (formule 32) qui émane d’une source<br />

professionnelle [5.2]. Avant d’entrer dans le vif du sujet,<br />

nous décrivons les principaux types de télescopes à deux<br />

miroirs du milieu amateur et, à tout seigneur tout honneur,<br />

nous commençons par le «vrai» Cassegrain.<br />

Le télescope de Cassegrain<br />

Le télescope de Cassegrain se compose d’un miroir primaire<br />

parabolique de foyer F (figure 5) et d’un petit miroir<br />

hyperbolique convexe de foyers F et F ‘. Une onde<br />

plane reçue d’une étoile axiale, située donc sur l’axe de<br />

révolution du télescope, se transforme, après réflexion<br />

sur le miroir primaire, en une onde sphérique centrée sur<br />

le foyer F (propriété du miroir parabolique). Interceptée<br />

par le petit miroir hyperbolique, cette onde en se réfléchissant<br />

reste sphérique et converge sur le foyer F ‘ où se<br />

forme l’image de l’étoile. La combinaison de Cassegrain,<br />

comme celle de Newton, est ainsi rigoureusement stigmatique<br />

pour une étoile axiale. En termes géométriques,<br />

cette propriété se traduit par l’invariance du chemin optique<br />

(pF ‘) mesuré le long d’un rayon quelconque entre<br />

un plan de front (P) orthogonal à l’axe de révolution et le<br />

foyer Cassegrain F ‘ (figure 5). On a en effet l’égalité :<br />

Le chemin optique (pF ‘) est invariant car somme de deux<br />

longueurs constantes, à savoir (pN+NF), propriété de la<br />

parabole, et (MF ‘-MF), propriété de l’hyperbole. La distance<br />

SF, notée f, entre le sommet S et le foyer F est appelée<br />

6<br />

Jean-Claude Durand<br />

NDLR : Cet article met fin à une série d'articles très techniques faisant usage de nombreuses formules mathématiques. Comme l'a déjà<br />

indiqué l'auteur dans le premièr article de cette série, le lecteur peu familier avec les mathématiques pourra "sauter" les passages les plus<br />

difficiles et se concentrer sur les conclusions de fin d'article. Les articles très techniques de cette série ont pour vocation d'être des articles<br />

de référence que l'astronome amateur pourra consulter le jour où il souhaitera approfondir les notions qui y sont abordées.<br />

longueur focale objet et la distance SF ‘, notée f ‘, longueur<br />

focale image de l’hyperboloïde. Le rapport f ‘/f est le<br />

«grandissement» γ procuré par ce dernier. Cette appellation<br />

est justifiée par le fait que la longueur focale équivalente<br />

de la combinaison Cassegrain est égale au produit<br />

du facteur γ et de la distance focale du miroir primaire.<br />

Entre γ et e, «excentricité» (strictement supérieure à 1) de<br />

l’hyperboloïde, existe la relation :<br />

(Formule 17)<br />

Établissons l’équation de la surface principale (Σ) de la<br />

combinaison Cassegrain : c’est, on le rappelle, le lieu des<br />

intersections des rayons incidents pN et émergents MF ‘<br />

(figure 5). Le paramètre h désignant la hauteur d’incidence,<br />

distance entre le rayon pN et l’axe optique, on peut<br />

vérifier la relation suivante, caractéristique du<br />

paraboloïde primaire de longueur focale F p :<br />

(Formule 18)<br />

θ représente l’angle polaire du point d’incidence N sur le<br />

paraboloïde, vu depuis le foyer objet F. On montre d’autre<br />

part que l’angle d’incidence q ‘ du rayon MF ‘ satisfait à<br />

l’identité :<br />

(Formule 19)<br />

Le rapprochement des formules 18 et 19 permet alors<br />

d’écrire :<br />

(Formule 20)<br />

équation représentant la «surface principale» (Σ) du télescope,<br />

lieu d’intersection des rayons incidents et émergents<br />

(figure 5). En comparant les formules 18 et 20, on<br />

voit que la surface principale d’une combinaison<br />

Cassegrain est un paraboloïde de foyer F ‘ et de longueur<br />

focale équivalente F eq égale à g.F p :<br />

(Formule 21)<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Figure 5 : schéma de principe du Cassegrain<br />

(P) : plan de front arbitraire<br />

(S) : surface principale<br />

(F ‘ y) : trace du plan focal<br />

F : foyer du miroir primaire<br />

F ‘ : foyer résultant<br />

Figure tracée pour un γ de 3 et un rapport<br />

F p /D primaire de ½<br />

En ce qui concerne l’aberration de coma<br />

et d’après les généralités déjà présentées<br />

à ce sujet (partie II), le télescope de<br />

Cassegrain équivaut ainsi à un télescope<br />

de Newton de longueur focale F eq . Un<br />

Cassegrain classique a un rapport focale<br />

sur diamètre équivalent élevé de l’ordre<br />

de 30 (atteint typiquement avec un miroir<br />

primaire ouvert à f/6 et un<br />

grandissement γ de 5) ; la coma d’un tel système est donc<br />

naturellement faible comparée à celle d’un Newton typique<br />

ouvert à f/6. Signalons toutefois que ce résultat ne<br />

vaut que pour un Cassegrain parfaitement réglé et<br />

collimaté. L’effet d’un dérèglement du petit miroir hyperbolique<br />

ne découle pas des considérations précédentes et<br />

fait l’objet d’un développement ultérieur. Pour achever la<br />

présentation du télescope de Cassegrain, il reste à préciser<br />

la valeur approximative du diamètre de son petit<br />

miroir, autrement dit la valeur de l’obstruction centrale<br />

θ. On suppose pour cela un champ de pleine lumière nul,<br />

ce qui procure une estimation par défaut de l’obstruction<br />

(cette dernière devant être légèrement supérieure pour<br />

couvrir un champ utile comparable, par exemple, au diamètre<br />

apparent de la Lune) ; on trouve dans ces conditions<br />

que l’obstruction centrale relative q vérifie sensiblement<br />

:<br />

(Formule 22)<br />

f et F p symbolisant respectivement (rappel) la longueur<br />

focale (objet) de l’hyperboloïde et celle du paraboloïde<br />

primaire.<br />

Cassegrain «exotiques»<br />

Dall-Kirkham et Ritchey-Chrétien<br />

Il existe une infinité de couples de miroirs donnant lieu à<br />

une combinaison stigmatique dans l’axe (dépourvue<br />

d’aberration de sphéricité) et de longueur focale résultante<br />

donnée. Pour lever l’indétermination il suffit d’imposer<br />

la forme de l’un des miroirs ; si par exemple on<br />

choisit un miroir primaire parabolique alors nécessairement<br />

le secondaire est hyperbolique et on obtient le télescope<br />

de Cassegrain. Dans la combinaison Dall-Kirkham<br />

le miroir secondaire convexe est sphérique et le miroir<br />

principal moins éloigné de la sphère que le paraboloïde<br />

du Cassegrain. A priori les difficultés d’exécution sont<br />

moindres car les surfaces sont plus proches de la sphère,<br />

à laquelle un polissage bien mené conduit naturellement.<br />

L’inconvénient premier du Dall-Kirkham est la coma, en-<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 7<br />

viron dix fois plus forte que celle du Cassegrain ; cela n’est<br />

d’ailleurs pas gênant pour l’observation visuelle ou les<br />

applications à faible champ mais nécessite un centrage<br />

des optiques particulièrement soigné. Le télescope de<br />

Ritchey-Chrétien est au contraire dépourvu de coma : la<br />

combinaison est dite «aplanétique», la surface principale<br />

est une sphère centrée au foyer F ‘ de l’instrument et de<br />

rayon égal à la longueur focale résultante (cf. partie II). Le<br />

Ritchey-Chrétien convient donc pour l’astrophotographie<br />

à grand champ, sans toutefois rivaliser avec la chambre<br />

de Schmidt dans ce domaine. Les aberrations résiduelles<br />

sont l’astigmatisme et la courbure de champ, beaucoup<br />

plus forts que ceux du télescope de Newton équivalent.<br />

Pour minimiser ces défauts, qui empâtent l’image loin de<br />

l’axe, les Ritchey-Chrétien doivent avoir des<br />

grandissements γ faibles (idéalement de l’ordre de 2 ou<br />

même moins) et corrélativement des obstructions élevées<br />

(jusqu’à 50 %). Les deux miroirs du Ritchey-Chrétien ont,<br />

par rapport à la sphère, des déformations plus importantes<br />

que les miroirs équivalents du Cassegrain et présentent<br />

donc en principe des difficultés de taille accrues.<br />

Des représentants éminents de la classe des Ritchey-Chrétien<br />

sont les quatre télescopes géants du VLT au Chili et le<br />

télescope spatial Hubble. Pour ce dernier, il est d’ailleurs<br />

plus exact de dire qu’il aurait dû être de ce type s’il avait<br />

été correctement taillé avant la mise sur orbite… Mais<br />

c’est une autre histoire !<br />

Schmidt-Cassegrain et Maksutov-Cassegrain<br />

La combinaison Schmidt-Cassegrain s’apparente assez<br />

étroitement au Cassegrain classique : le petit miroir, qui<br />

reste hyperbolique, est supporté par une lame mince<br />

asphérique conçue pour corriger l’aberration de sphéricité<br />

du miroir primaire sphérique. On peut donc considérer<br />

que l’association du miroir primaire et de la lame correctrice<br />

équivaut au miroir parabolique du Cassegrain classique.<br />

L’avantage le plus apparent de cette formule, qui<br />

est un indéniable succès industriel et commercial, est la<br />

compacité. Typiquement, le miroir primaire est ouvert à<br />

f/2, l’hyperboloïde secondaire procure un grandissement<br />

γ de 5, ce qui donne un rapport d’ouverture équivalent de<br />

10, contre 30 environ pour le Cassegrain ordinaire. La


facilité relative de tailler un grand miroir sphérique plutôt<br />

que parabolique explique sans doute la bonne qualité<br />

d’ensemble des télescopes Schmidt-Cassegrain du commerce.<br />

La combinaison Maksutov-Cassegrain procède d’une tout<br />

autre philosophie : la lame correctrice est remplacée par<br />

un ménisque épais dont les deux faces sont sphériques,<br />

tandis que généralement une portion centrale métallisée<br />

de la face interne du ménisque tient lieu de miroir secondaire.<br />

Ainsi, contrairement au cas du Schmidt-Cassegrain,<br />

l’ensemble ménisque-miroir primaire n’équivaut pas à un<br />

paraboloïde : l’onde arrivant sur le miroir secondaire n’est<br />

pas sphérique, elle comporte un résidu d’aberration de<br />

sphéricité de signe contraire à celui qu’introduit le miroir<br />

secondaire sphérique par construction. L’obstruction centrale<br />

des Maksutov-Cassegrain est ordinairement plus<br />

faible que celle des Schmidt-Cassegrain et leur longueur<br />

focale équivalente est plus forte. Ces caractéristiques en<br />

font des instruments plutôt adaptés à l’observation des<br />

planètes. Le plus souvent, ils sont collimatés une fois pour<br />

toutes en usine et n’offrent pas de possibilité de réglage.<br />

Signalons en passant que le ménisque des Maksutov-<br />

Cassegrain est divergent contrairement à ce que montrent<br />

certains ouvrages ; il est plus épais à son bord qu’en<br />

son centre.<br />

Effet d’un défaut d’orientation du miroir secondaire<br />

On se propose ici d’étudier l’effet d’un défaut d’orientation<br />

du miroir secondaire hyperbolique des télescopes de<br />

Cassegrain et Schmidt-Cassegrain. Cela fait, on pourra<br />

établir les tolérances de réglage afférentes. Le problème<br />

ainsi posé concerne d’ailleurs surtout les combinaisons<br />

Schmidt-Cassegrain du commerce : dans leur cas en effet<br />

seul le miroir secondaire possède des vis de collimation.<br />

Quant aux Cassegrain authentiques, leur collimation s’effectue<br />

pour la plupart en agissant aussi sur les vis calantes<br />

du grand miroir parabolique, si bien qu’elle ressemble<br />

beaucoup à celle des télescopes de Newton.<br />

Le défaut envisagé consiste en une rotation d’angle α du<br />

miroir secondaire autour du point R de son axe situé à la<br />

distance ε du sommet S (figure 5). Dans la pratique, les<br />

points R et S son quasiment confondus et le paramètre ε<br />

est nul. Le cas de figure où le pivot R coïncide avec le foyer<br />

F du paraboloïde primaire est cependant utile du point<br />

de vue théorique, car alors la combinaison reste rigoureusement<br />

stigmatique (exempte d’aberrations) pour le<br />

foyer image F ‘ du miroir secondaire, quelle que soit la<br />

valeur de l’inclinaison α, d’où un moyen précieux de contrôler<br />

le calcul entrepris.<br />

Coma résultant du défaut d’orientation<br />

Correctement orienté ou non le miroir secondaire est par<br />

hypothèse soumis à une onde sphérique convergeant au<br />

foyer F du paraboloïde ou de la combinaison primaire<br />

(association du miroir primaire et de la lame correctrice<br />

pour les Schmidt-Cassegrain). L’application du principe<br />

de Huygens-Fresnel déjà introduit permet de déterminer<br />

8<br />

le champ (électromagnétique) régnant en un point F'' quelconque<br />

du plan focal de l’instrument (figure 5) : il «suffit»<br />

d’écrire qu’il est la somme d’ondes élémentaires issues<br />

des points M de la surface du miroir secondaire. En première<br />

approximation, ces ondes ont toutes la même amplitude<br />

et ne diffèrent, en présence d’un défaut d’orientation,<br />

que par leur phase ϕ, laquelle s’écrit :<br />

Le coefficient k est le «nombre d’onde» et λ la longueur<br />

d’onde ; la grandeur ∆ représente, à une constante additive<br />

près, le chemin optique parcouru entre un plan de<br />

référence orthogonal à l’axe du miroir primaire et le point<br />

F'' considéré dans le plan focal. Comme le miroir primaire<br />

(ou l’association du miroir primaire et de la lame correctrice)<br />

est stigmatique, le chemin optique entre le plan de<br />

référence et le foyer F est invariant, si bien que ∆ peut<br />

s’écrire :<br />

Par commodité, on choisit la constante de la formule précédente<br />

de façon que le chemin optique ∆ soit<br />

identiquement nul dans l’axe (F'' confondu avec le foyer<br />

F') lorsque le miroir secondaire hyperbolique est parfaitement<br />

réglé ; on pose donc :<br />

égalité faisant intervenir le grandissement γ et la longueur<br />

focale f de l’hyperboloïde (voir plus haut). Dans le<br />

cas d’un miroir secondaire déréglé la grandeur ∆ varie<br />

lorsque le rayon incident se déplace sur l’ouverture de la<br />

pupille. Au terme d’un calcul qu’on ne détaillera pas on<br />

trouve, en négligeant les puissances cube et supérieures<br />

du défaut α, l’expression suivante du chemin optique aberrant<br />

:<br />

(Formule 23)<br />

On reconnaît les caractéristiques de la coma (partie II), en<br />

notant que la variable τ est proportionnelle à la hauteur<br />

d’incidence h du rayon courant sur le miroir primaire. Le<br />

maximum d’intensité dans le plan focal correspond sensiblement,<br />

on le sait (partie I), au minimum de la moyenne<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


sur l’ouverture du chemin optique aberrant ∆ au carré ;<br />

ce minimum est atteint pour une valeur optimale L opt du<br />

paramètre L qui détermine une position bien définie du<br />

point d’observation F'' dans le plan focal. Le calcul montre<br />

qu’à l’optimum la perte d’intensité s’annule lorsque le<br />

pivot R coïncide avec le foyer F du miroir primaire ; plus<br />

précisément on observe la relation de proportionnalité<br />

suivante :<br />

Ainsi, comme prévu (car la combinaison reste stigmatique),<br />

il n’y a pas d’atténuation si les points R et F sont<br />

confondus (ε = f) ; dans ce cas de figure la valeur L opt vérifie<br />

en outre :<br />

si bien que le point F'' du plan focal où se situe le pic d’intensité<br />

n’est autre que le foyer image F' de l’hyperboloïde<br />

après pivotement. Ces deux propriétés constituent une<br />

vérification de la formule 23 de la même façon qu’une<br />

«preuve par 9» permet de contrôler l’exactitude de la division<br />

de deux nombres.<br />

Coma résiduelle dans l’axe après dépointage de compensation<br />

Dans la réalité l’observateur ne déplace pas son oculaire<br />

dans le plan focal pour suivre le déplacement du pic d’intensité<br />

de la tache d’Airy, comme les calculs précédents le<br />

suggèrent ; en fait il laisse l’oculaire à sa place nominale<br />

(au foyer image théorique de la combinaison) et il dépointe<br />

le télescope tout entier d’un angle β, de façon que l’image<br />

de l’étoile reste centrée dans le champ malgré le réglage<br />

défectueux du miroir secondaire. Pour évaluer l’aberration<br />

de coma, il s’agit donc de déterminer les variations<br />

résiduelles du chemin optique, mesuré entre le foyer image<br />

théorique F' et un plan de front orthogonal à la direction<br />

de l’étoile, alors que le miroir secondaire et le télescope<br />

dans son ensemble ont subi les petites rotations d’angles<br />

α et β. Or l’effet du dépointage β du télescope est connu : il<br />

résulte de la coma de la combinaison Cassegrain supposée<br />

parfaitement réglée (voir plus haut). De même, on connaît<br />

l’effet du pivotement α du miroir secondaire pour un<br />

Références<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong><br />

9<br />

oculaire placé au foyer image théorique F' : il suffit d’appliquer<br />

la formule 23 du paragraphe précédent au cas<br />

particulier où le paramètre u est nul. Au total, le chemin<br />

optique aberrant ∆ observé en présence des deux rotations<br />

α et β est égal à la somme des chemins optiques<br />

aberrants associés isolément à ces deux perturbations ;<br />

au terme d’un calcul simple, on trouve l’expression suivante<br />

du chemin ∆ :<br />

(Formule 24)<br />

En recentrant l’image de l’étoile dans le champ de l’oculaire,<br />

l’observateur dépointe le télescope d’une quantité β<br />

qui minimise la perte d’intensité résultant du défaut<br />

d’orientation α du miroir secondaire ; cette perte, on le<br />

rappelle, est proportionnelle à la moyenne sur l’ouverture<br />

du chemin ∆ au carré. A l’optimum, tous calculs faits,<br />

le dépointage β vérifie :<br />

(Formule 25)<br />

Le paramètre T caractérise le rapport focale sur diamètre<br />

M du miroir primaire. Le paramètre Q est le rapport focale/diamètre<br />

équivalent de la combinaison Cassegrain :<br />

(Formule 26)<br />

[1] A. Maréchal : «Imagerie géométrique. Aberrations», 1952, Editions de la Revue d’Optique théorique et instrumentale.<br />

[2] A.Maréchal, M. Françon : «Diffraction. Structure des images», 1970, Masson et Cie Editeurs.<br />

[3] A. Danjon, A. Couder : «Lunettes et télescopes», 1935 (édition originale), 1979, Librairie Scientifique et Technique<br />

Albert Blanchard.<br />

[4] H. R. Suiter : «Star Testing Astronomical Telescopes. A Manual for Optical Evaluation and Adjustment», 1994,<br />

Willmann-Bell, Inc.<br />

[5] D. J. Schroeder : «Selected Papers on Astronomical Optics», 1993, Volume MS73, SPIE Milestone Series.<br />

[5.1] W.B. Wetherell, M. P. Rimmer : «General analysis of aplanatic Cassegrain, Gregorian, and Schwarzschild<br />

telescopes», 1972.<br />

[5.2] S.C.B. Gascoigne : «Recent advances in astronomical optics», 1973.


C est la fonction suivante du grandissement γ :<br />

(Formule 27)<br />

Pour des Cassegrain classiques (Q voisin de 30) et même<br />

pour des Schmidt-Cassegrain (Q voisin de 10) la quantité<br />

S est minime, si bien qu’on peut écrire sans beaucoup se<br />

tromper :<br />

(Formule 28)<br />

Dans le cas pratique où la distance ε du centre de rotation<br />

R (figure 5) au sommet S de l’hyperboloïde est quasi nulle<br />

la solution précédente devient :<br />

(Formule 29)<br />

On rappelle que le symbole q représente l’obstruction relative<br />

par le miroir secondaire : q vaut 0,3 par exemple si<br />

l’obstruction est de 30 %.<br />

Confrontation à la littérature professionnelle<br />

Les calculs précédents ont été menés avant que l’auteur<br />

n’ait connaissance de travaux publiés par des professionnels<br />

dans les années 1970 (réf. [5.1] et [5.2]). On se propose<br />

ici de montrer la compatibilité des formules présentées<br />

avec ces derniers. La référence [5.1] fournit dans le<br />

cas du télescope aplanétique (de Ritchey-Chrétien notamment)<br />

une expression approchée très simple de l’amplitude<br />

A, au bord de l’ouverture, du défaut de coma sur<br />

l’onde lié à un dérèglement du miroir secondaire :<br />

(Formule 30)<br />

Ce défaut est inversement proportionnel au cube du rapport<br />

d’ouverture du miroir primaire ; la longueur ∆y désigne<br />

l’écart entre les axes des miroirs secondaire et primaire<br />

au droit d’un «point neutre» propre à chaque type<br />

d’instrument : si le dérèglement du secondaire consiste<br />

en une rotation autour du point neutre (∆y=0), alors le<br />

défaut de coma n’apparaît pas. Dans le cas des Ritchey-<br />

Chrétien le point neutre se situe entre le foyer F du miroir<br />

primaire et le sommet S du miroir secondaire. Pour les<br />

Cassegrain classique le point neutre, on l’a vu, est confondu<br />

avec le foyer F. On montre que le défaut de coma<br />

introduit plus haut (formule 23) est très sensiblement<br />

minimal pour la valeur du paramètre u qui annule la<br />

composante linéaire du chemin aberrant ∆ soit :<br />

10<br />

Un calcul simple conduit alors à l’expression suivante du<br />

défaut de coma sur l’onde au bord de l’ouverture (h = H =<br />

∆/2) :<br />

(Formule 31)<br />

Or la grandeur (f-ε) correspond à l’écart ∆y déjà défini ;<br />

les formules 30 et 31 sont donc identiques à un coefficient<br />

multiplicateur près. Pour un grandissement γ élevé de<br />

l’hyperboloïde, en vertu de la formule 17, l’excentricité e<br />

est voisine de l’unité et les coefficients multiplicateurs<br />

sont quasiment égaux (1/32) : pour un grandissement γ<br />

de 5 par exemple on obtient 1/33,33 au lieu de 1/32. Il y a<br />

donc bien concordance entre les deux formulations ; s’il<br />

n’y a pas une identité stricte c’est que la formule 30 concerne<br />

un télescope aplanétique et non pas un Cassegrain<br />

classique (formule 31).<br />

La seconde formulation trouvée dans la littérature [5.2]<br />

fournit la longueur l de l’aigrette de coma dans le plan<br />

focal pour tout type de télescope à deux miroirs :<br />

(Formule 32)<br />

Pour obtenir la valeur angulaire, en radians, de la longueur<br />

l, il suffit de diviser l’expression de la formule 32<br />

par F, longueur focale équivalente du télescope (multiplier<br />

ensuite le résultat par 206265 pour le convertir en<br />

secondes de degré). Dans la formule 32, ∆y représente un<br />

petit déplacement transversal du miroir secondaire et α,<br />

comme plus haut, une petite rotation de ce dernier. R 2 est<br />

le rayon de courbure du miroir secondaire (négatif pour<br />

un miroir convexe) et b 2 son coefficient de déformation<br />

par rapport à la sphère (voir [3] par exemple). Dans le cas<br />

de la combinaison Dall-Kirkham le secondaire est sphérique,<br />

le coefficient b 2 est alors nul ; pour un Cassegrain<br />

authentique à miroir secondaire hyperbolique le coefficient<br />

b 2 vérifie :<br />

(Formule 33)<br />

Enfin dans le cas du Ritchey-Chrétien on a :<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


d représentant la distance des deux miroirs et F (rappel)<br />

la distance focale résultante du télescope ; la comparaison<br />

avec l’expression 33 montre immédiatement que le<br />

miroir secondaire du Ritchey-Chrétien est plus déformé<br />

par rapport à la sphère que l’hyperboloïde du vrai<br />

Cassegrain équivalent.<br />

Les déplacements envisagés ici sont des rotations α<br />

autour du pivot R (figure 5), il faut donc poser ∆y = ε.α ;<br />

par ailleurs le rayon de courbure R 2 vaut –f(1+e). En utilisant<br />

la formule 33, la formule 32 particularisée au cas du<br />

Cassegrain classique devient alors :<br />

(Formule 34)<br />

Les calculs effectués plus haut, qui correspondent à la<br />

formule 31, conduisent rigoureusement au même résultat<br />

(utiliser la formule 3 de la partie II : un défaut de coma<br />

sur l’onde égal à K. H 3 au bord de la pupille se traduit par<br />

une aigrette de coma de longueur l = 3. K. F. H 2 ). Cela achève<br />

de démontrer la validité du formalisme obtenu.<br />

Tolérances de réglage du secondaire des Cassegrain<br />

On obtient la tolérance sur le dérèglement α, en écrivant<br />

que la perte d’intensité relative de la tache d’Airy est au<br />

plus égale à un seuil arbitraire 1/K conformément à la<br />

formule 1 bis de la partie I. Le nombre K caractérise la<br />

perte relative tolérée : pour une perte de 20 % par exemple<br />

K est égal à 5. En tirant parti des formules 24 et 25 on<br />

aboutit à l’expression suivante de la tolérance sur le dé-<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 11<br />

faut d’orientation α du miroir secondaire :<br />

(Formule 35)<br />

Dans cette formule D représente le diamètre du miroir<br />

primaire et qD par conséquent celui du miroir secondaire.<br />

En combinant les formules 25 et 35, on obtient ensuite le<br />

dépointage de compensation β associé au défaut α :<br />

(Formule 36)<br />

Les angles α et β sont exprimés, dans les formules 35 et 36,<br />

en radians (un radian équivaut sensiblement à 57 degrés).<br />

Au dépointage β du télescope correspond un léger déplacement<br />

ξ dans le plan focal ; ce déplacement, opposé à<br />

celui qu’induit le dérèglement α du miroir secondaire,<br />

caractérise la «tolérance de centrage» de l’instrument ; il<br />

est égal au produit de β par la longueur focale équivalente<br />

QD de la combinaison Cassegrain, d’où l’égalité :<br />

(Formule 37)<br />

Figure 6 : tolérance sur la rotation des vis de collimation d’un Schmidt-Cassegrain typique (F/D = 10) en fonction du rapport d’ouverture<br />

M du miroir primaire. Critère : perte d’intensité de 20 % soit un défaut sur l’onde de λ/2,5


Discussion des formules obtenues<br />

Une combinaison Cassegrain est caractérisée principalement<br />

par le diamètre D et le rapport focale<br />

sur diamètre M du miroir primaire ainsi que par le<br />

grandissement γ et l’obstruction q du miroir secondaire<br />

hyperbolique ; le rapport focale sur diamètre<br />

équivalent Q est alors égal au produit (γ.M). Fixons<br />

d’abord la géométrie du télescope, c’est-à-dire les<br />

paramètres q, M, γ et donc Q, et faisons varier son<br />

échelle, représentée par le diamètre D. L’excentricité<br />

e de l’hyperboloïde, fonction seulement de γ (formule<br />

17), est également constante par hypothèse et,<br />

pourvu que le rapport ε/f ne varie pas, la quantité<br />

C(ε/f, γ) est aussi une constante. A géométrie fixée<br />

donc, on arrive à cette constatation que les tolérances<br />

angulaires α et β varient en proportion inverse<br />

du diamètre D du miroir primaire tandis que la tolérance<br />

de centrage linéaire ξ est invariante et ne<br />

dépend pas, en conséquence, de l’échelle de l’instrument.<br />

Fixons à présent le diamètre primaire D, l’obstruction<br />

q, le rapport ε/f, le grandissement γ, autrement<br />

dit gardons le même miroir secondaire, et faisons<br />

varier le rapport focale sur diamètre équivalent<br />

Q en agissant sur le rapport d’ouverture M du<br />

miroir primaire. Nous voyons que les tolérances<br />

angulaires α et β croissent (deviennent plus lâches)<br />

comme le carré de Q tandis que la tolérance de centrage<br />

linéaire ξ croît comme le cube de Q. Pour les<br />

Cassegrain aussi la compacité se paye donc cher en<br />

termes de tolérances de collimation : l’emploi d’une<br />

combinaison Schmidt-Cassegrain (Q voisin de 10)<br />

nécessite de respecter des tolérances linéaires 27 fois<br />

plus strictes que celles d’un Cassegrain classique de<br />

même diamètre (Q voisin de 30). On notera que les<br />

propriétés énoncées, touchant à l’influence de<br />

l’échelle et de la compacité de l’instrument, sont<br />

analogues à celles du télescope de Newton déjà<br />

traité (partie II, formule 12).<br />

Tolérance sur la rotation des vis de collimation du miroir secondaire<br />

D'un point de vue pratique ou «manuel», il est intéressant<br />

de traduire les tolérances précédentes en<br />

termes de rotation acceptable des vis définissant<br />

l’orientation du petit miroir. Cette question n’a de<br />

sens mécanique, on le comprendra, que pour une<br />

distance ε quasi nulle (pivot R et sommet S de<br />

l’hyperboloïde quasiment confondus) ; c’est en tout<br />

cas l’hypothèse que l’on fait ici. Soit ν la distance<br />

des vis à l’axe optique rapportée au rayon du petit<br />

miroir ; soit d’autre part π le pas des mêmes vis. On<br />

convertit aisément la tolérance sur l’inclinaison α<br />

du petit miroir (formule 35 avec ε = 0) en termes de<br />

rotation acceptable Ω de ses vis de collimation exprimée<br />

en degrés :<br />

(Formule 38)<br />

12<br />

Cette formule enseigne que la tolérance Ω ne dépend<br />

pas du diamètre D du miroir primaire. Donnons-en<br />

un ordre de grandeur pour une combinaison typique<br />

de type Schmidt-Cassegrain ayant pour paramètres<br />

: λ=0,56 micromètre, Q=10, M=2, =5, ν=2/3,<br />

p=0,77 mm (valeurs mesurées sur un 9 pouces 1/4<br />

de marque bien connue). En admettant une perte<br />

relative d’intensité de 20 % (K= 5), on obtient une<br />

tolérance Ω de 6 degrés, soit seulement un soixantième<br />

de tour ! On est d’ailleurs en droit de se montrer<br />

plus exigeant encore car une perte de 20 % correspond<br />

à un défaut sur l’onde respectable de λ/2,5 ;<br />

si l’on veut ramener ce défaut à λ/10, la tolérance Ω<br />

devient quatre fois plus faible soit 1,5 degré (K=80,<br />

cf. tableau 1 de la partie II). On conçoit au vu de ces<br />

chiffres que la collimation des Schmidt-Cassegrain<br />

soit particulièrement critique et qu’il faille régulièrement<br />

la retoucher. A titre de comparaison, pour<br />

un Cassegrain classique (Q=30, tous paramètres<br />

égaux par ailleurs) la tolérance est neuf fois supérieure<br />

: 54 degrés pour une perte de 20 %.<br />

Courbes de tolérance pour un rapport F/D équivalent de 10<br />

La figure 6 reproduit la tolérance Ω sur la rotation<br />

des vis de collimation pour le rapport focale sur diamètre<br />

équivalent typique des combinaisons Schmidt-Cassegrain<br />

(Q = 10). La courbe est tracée en<br />

fonction du rapport d’ouverture M du miroir primaire<br />

; le grandissement γ de l’hyperboloïde est donc<br />

variable (γ = 10/M). Les autres paramètres sont :<br />

- la longueur d’onde λ : 0,56 micromètre,<br />

- la distance des vis à l’axe optique ν : 0,67 fois le<br />

rayon du petit miroir,<br />

- le pas des vis : 0,77 mm,<br />

- la tolérance sur la baisse d’intensité de la tache<br />

d’Airy : 20 % soit K=5.<br />

Comme prévu (formule 38), la tolérance augmente<br />

avec le rapport d’ouverture M ; avec M=2,6 elle est<br />

environ 1,6 fois plus grande qu’avec M=2. Il y donc<br />

intérêt, toutes choses égales par ailleurs, à disposer<br />

d’un miroir primaire plus fermé plutôt que plus<br />

ouvert. On constate une nouvelle fois que la recherche<br />

de la compacité a un coût en termes de<br />

collimation. Cette considération a peut-être inspiré<br />

en partie la conception du télescope de 9 pouces 1/4<br />

d’un fabricant bien connu. Néanmoins, même avec<br />

un rapport d’ouverture de 3 la tolérance reste très<br />

sévère : 12 degrés seulement.<br />

La figure 7 reproduit la tolérance de centrage linéaire<br />

ξ, indépendante on le rappelle du diamètre D<br />

de l’instrument, pour diverses valeurs du paramètre<br />

ε/f compris entre 0 et 1. Les autres paramètres<br />

sont identiques à ceux de la figure 6. On constate les<br />

propriétés suivantes, qu’on peut d’ailleurs démontrer<br />

à l’aide des formules 27 et 37 : la tolérance ξ est<br />

une fonction croissante du rapport d’ouverture M<br />

du miroir primaire ainsi que du paramètre ε/f ; pour<br />

ε/f égal à l’unité (centre de rotation ou pivot R de<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Figure 7 : tolérance de centrage linéaire d’un Schmidt-Cassegrain (F/D = 10) en fonction du rapport d’ouverture M du miroir primaire<br />

pour cinq valeurs de la distance réduite ε/f : 0 (pivot R confondu avec le sommet S de l’hyperboloïde, courbe du bas), 0.75, 0.95, 0.99<br />

et 1 (pivot R confondu avec le foyer F du miroir primaire, ligne droite du haut)<br />

Critère : perte d’intensité de 20 % soit un défaut sur l’onde de λ/2,5<br />

l’hyperboloïde confondu avec le foyer F du miroir<br />

primaire) la tolérance ξ est maximale et indépendante<br />

de M. Si le rapport d’ouverture M a la valeur<br />

courante de 2, la tolérance est seulement de 0,8 millimètre<br />

dans le cas concret où ε/f est nul, elle est 7<br />

fois plus large et vaut 5,4 mm dans le cas plus hypothétique<br />

où le paramètre ε/f est égal à l’unité.<br />

Suggestion d’amélioration du système de fixation de<br />

l’hyperboloïde<br />

Comme on le voit les tolérances de centrage des<br />

combinaisons Schmidt-Cassegrain typiques du<br />

commerce sont extrêmement sévères. Mais en plaçant<br />

le pivot R du miroir hyperbolique sur le foyer<br />

primaire F, on bénéficie de tolérances linéaires augmentées<br />

du facteur approximatif η suivant :<br />

soit du facteur 7 pour le grandissement γ typique<br />

de 5, ce qui paraît très avantageux. Comment dans<br />

la pratique exploiter cette propriété ? Evidemment<br />

le système de fixation habituel du miroir secondaire<br />

à base de vis poussantes ne convient pas, puisqu’il<br />

conduit à un rapport ε/f faible. Une solution pourrait<br />

consister à rôder la face arrière du miroir secondaire<br />

de manière à la rendre concave et sphéri-<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 13<br />

que avec un rayon de courbure précisément égal à<br />

la longueur focale objet f, cette face étant appliquée<br />

sur un support convexe de même rayon, solidaire<br />

de la lame correctrice. La viabilité de ce système<br />

reste à établir du point de vue industriel mais il<br />

offre a priori une perspective séduisante : il serait<br />

susceptible d’un réglage définitif en usine, libérant<br />

ainsi l’observateur de la contrainte de contrôler fréquemment<br />

la collimation de son télescope. Le Schmidt-Cassegrain<br />

deviendrait alors aussi indéréglable<br />

que le Maksutov.<br />

Conclusions<br />

Il apparaît que l’instrument sans doute le plus populaire<br />

chez les amateurs, à savoir le Schmidt-<br />

Cassegrain, est aussi celui qui exige la collimation<br />

la plus soignée et de loin. Au delà des tolérances de<br />

collimation, qui nous ont servi de fil d’Ariane au<br />

long des trois parties du présent article, puisse le<br />

lecteur prendre goût, si ce n’est déjà fait, à cette belle<br />

science toujours vivante [5] qu’est l’optique astronomique.<br />

Ses développements sont parfois difficiles<br />

à suivre de prime abord, mais les efforts consentis<br />

sont payants : connaître et comprendre les propriétés<br />

d’un instrument n’est-ce pas aussi - à moindre<br />

frais - le posséder un peu ?


Les effets des lames d’une araignée sur<br />

Eric MAIRE<br />

Nous avons tous en tête les images des grands observatoires nous présentant de magnifiques<br />

nébuleuses semblant suspendues à un champ d’étoiles dont les plus brillantes sont<br />

affublées de quatre ou six aigrettes de lumière. Les représentations imagées telles les<br />

cartes anciennes du ciel, certaines bandes dessinées et même les dessins d’enfants<br />

représentent les étoiles avec des aigrettes pour justement bien en qualifier l’aspect stellaire...<br />

C’est dire si parfois nous en oublions l’origine précise pourtant présente dans<br />

l’inconscient de tous ceux qui s’intéressent à l’astronomie. Nous percevons même de<br />

fugaces aigrettes rien qu’en regardant des étoiles très brillantes à l’œil nu… Mais qu’en<br />

est-il exactement pour les télescopes que nous utilisons ?<br />

Les aigrettes sont dues à la présence des lames de<br />

l’araignée qui servent à porter le miroir secondaire dans<br />

un télescope. Ces lames engendrent de la diffraction et<br />

créent ainsi des aigrettes orientées dans une direction<br />

perpendiculaire à celles-ci. Dans les cas les plus courants,<br />

ces lames sont symétriques, nous avons alors six aigrettes<br />

pour une araignée à trois branches et quatre pour un<br />

modèle à quatre branches. Or actuellement, de plus en<br />

plus d’amateurs se lancent dans la construction de<br />

télescopes sans précisément connaître tous les effets dus<br />

à la présence de ces lames sur le contraste de l’image finale.<br />

En dehors de l’obstruction du miroir secondaire, nous<br />

comprenons bien intuitivement que ces lames doivent<br />

« se faire oublier » le plus possible en étant les plus<br />

discrètes et les plus fines. Sans entrer dans les détails de<br />

l’optique théorique, nous allons chercher à comprendre<br />

comment les lames d’araignées affectent le contraste d’une<br />

image fournie par un télescope à réflexion.<br />

Souvent la qualité d’une optique dédiée à l’astronomie est<br />

évaluée à l’aide du rapport de Strehl. Mais de quoi s’agit-il ?<br />

C’est le rapport de l’intensité du centre du disque d’Airy<br />

donné par un système optique, à celle d’un système<br />

optique parfait. Le rapport de Strehl est égal à 1 lorsque<br />

l’optique est parfaite et sans obstruction, et atteint 0,8<br />

pour une optique à λ/4 sur l’onde. Plus le rapport de Strehl<br />

est petit, plus le disque d’Airy perd de l’intensité au profit<br />

des anneaux entourant le pic central, et plus la magnitude<br />

limite atteinte par l’instrument est faible. Le rapport de<br />

Strehl est donc un indicateur direct de la qualité des<br />

images et des optiques [9].<br />

Dans un article de référence de James E. Harvey et Christ<br />

Ftaclas paru en 1995 dans Applied Optics [1], les auteurs<br />

font appel à une légère révision de la formulation du<br />

rapport de Strehl incluant les influences des lames<br />

Figure 1 : profils élémentaires dans le plan de l’image x des deux<br />

composantes de la figure de diffraction provoquée d’une part par<br />

l’optique d’un télescope de diamètre D proprement dite (rayon du<br />

pic central dont l’intensité lumineuse I n est la plus élevée: λf/D)<br />

et d’autre part par une araignée à une seule branche d’épaisseur b<br />

(rayon du lobe central : λf/b).<br />

14<br />

d’araignée pour mieux en appréhender les effets. Le<br />

nouveau rapport de Strehl s’exprime comme suit :<br />

où N désigne le nombre de branches (lames) de l’araignée,<br />

δ l’épaisseur de la lame en fraction du diamètre D du<br />

miroir primaire et ε l’obstruction centrale due au miroir<br />

secondaire. Mon but n’est pas de vous plonger dans la<br />

théorie (pour cela se reporter à l’article précité) mais<br />

d’expliciter les principales influences des lames d’araignée<br />

sur l’image, ce sera donc la seule formule de cet article !<br />

Par exemple pour une obstruction ε de 0,27 et une<br />

araignée à quatre branches d’épaisseur 1,8mm équipant<br />

un télescope de type Newton de 300mm de diamètre soit<br />

δ = 0,006, S est environ égal à 0,9975 si les miroirs sont<br />

considérés comme parfaits.<br />

En réalité, plus l’épaisseur des lames est importante, plus<br />

l’énergie diffractée (dispersée) par les lames se retrouvera<br />

en dehors du disque d’Airy. Toutefois cela n’affecte pas<br />

pour autant la largeur à mi-hauteur du pic central (FWHM<br />

soit Full Width at Half-Maximum en anglais) qui est<br />

pourtant un critère couramment utilisé comme définition<br />

de la résolution des images astronomiques. C’est<br />

certainement pour cette raison que les analyses des effets<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


une image fournie par un télescope.<br />

des lames d’araignée sur le contraste sont fort peu<br />

nombreuses jusqu’à ces dix dernières années.<br />

Pour pallier cette insuffisance du critère de FWHM pour<br />

appréhender les influences des lames d’araignée, les<br />

auteurs ont donc opté pour la caractérisation de l’énergie<br />

délimitée par la largeur à mi-hauteur du disque d’Airy et<br />

formulé une équation empirique décrivant le phénomène<br />

[1]. Mais qu’observe-t-on visuellement sur une étoile de<br />

brillante ou sur des images acquises à l’aide d’une caméra<br />

CCD ? Si l’étoile est correctement focalisée, nous voyons<br />

son image munie d’aigrettes bien visibles. Celles-ci se<br />

détachent d’autant mieux par rapport au fond de l’image<br />

que l’optique est de bonne qualité. La distribution en<br />

intensité lumineuse le long des axes de ces aigrettes<br />

consiste en la superposition de deux contributions selon<br />

le principe de Babinet [2]:<br />

- d’une part la diffraction de l’étoile elle-même dans le<br />

télescope de diamètre D<br />

- et d’autre part la diffraction due à une lame de<br />

l’araignée qui est une fonction en sinc² (sinus cardinal<br />

au carré) dont l’intervalle entre les minima est<br />

proportionnel à son épaisseur comme illustré à la<br />

figure 1.<br />

Cette image est souvent appelée en anglais : Point Spread<br />

Function = PSF qui n’est rien d’autre que la réponse<br />

impulsionnelle optique de la chaîne d’acquisition de<br />

l’image à un point de lumière constitué par une étoile.<br />

Nous pouvons bien observer cette image dans la réalité,<br />

notamment cela confère à ces aigrettes un aspect en<br />

pointillés bien caractéristique dont l’intensité lumineuse<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 15<br />

Figure 2 : étoile de magnitude 6 située dans la constellation<br />

d’Orion. Photographie CCD de Martial Figenwald acquise à<br />

l’aide d’un télescope Newton Takahashi Epsilon 160mm. Les<br />

aigrettes sont provoquées par une araignée à quatre branches.<br />

diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne de l’étoile. A<br />

noter que l’énergie diffractée se disperse en dehors du pic<br />

central et que l’intervalle entre les pointillés est d’autant<br />

plus petit que l’épaisseur des lames augmente. En pratique<br />

sur mon Dobson, j’ai pu observer qu’un réglage fin de la<br />

verticalité des lames une fois l’araignée tendue est<br />

Figure 3 : niveaux de gris mesurés le long d’une aigrette provoquée par une araignée à quatre branches. L’étoile se trouve à gauche<br />

du graphique vers les niveaux de gris les plus élevés. Le profil relevé montre la distribution des intensités lumineuses en sinus cardinal<br />

comme le suggère la figure 1 même si la superposition des composantes dues respectivement à l’optique et aux lames de l’araignée n’est<br />

pas évidente à observer à cause du bruit de fond de l’image (cf. figure 2).


Figure 5 : classement des configurations géométriques des araignées par ordre croissant en fonction de l’énergie diffractée en dehors du<br />

pic central du disque d’Airy. Ces araignées sont donc classées en fonction de leur performance en terme de contraste à épaisseur de lame<br />

et obstruction constantes. 1- Trois branches. 2- A tube cylindrique unique ! 3- Quatre branches. 4- Lames courbes. 5- Quatre branches<br />

non symétriques (configuration parfois recherchée pour sa bonne rigidité…). 6- Lame de forme arbitraire (fantaisiste !). 7- Huit<br />

branches. Nota : en réalité, l’énergie diffractée en dehors du pic central croit en fonction de la longueur totale des branches d’une<br />

araignée. D’après James E. Harvey et Christ Ftaclas.<br />

indispensable de manière à d’une part rendre ces aigrettes<br />

les moins intenses et d’autre part à augmenter l’intervalle<br />

entre les pointillés améliorant ainsi la qualité de la<br />

perception visuelle des étoiles brillantes.<br />

En photographie numérique ou CCD, nous pouvons<br />

observer le même phénomène qu’en visuel. Toutefois, pour<br />

bien le mettre en évidence, il est nécessaire de produire<br />

des images 16 bits et que l’étoile elle-même apparaisse<br />

comme saturée de façon à en bien visualiser les aigrettes.<br />

Nous retrouvons bien alors le profil attendu. La figure 2<br />

présente une image réalisée sur une étoile de magnitude 6<br />

située dans la constellation d’Orion à l’aide d’un télescope<br />

Newton de 160mm muni d’une araignée à quatre<br />

branches. La figure 3 montre la distribution des intensités<br />

lumineuses en sinc² le long de l’axe d’une des aigrettes de<br />

l’étoile la plus brillante de la figure 2. A titre d’illustration,<br />

la figure 4 montre l’étoile 44i très près de M42<br />

photographiée avec un appareil numérique Canon 10D à<br />

l’aide d’un télescope à trois branches développant ainsi<br />

six aigrettes. Des simulations peuvent être réalisées à<br />

l’aide de logiciels spécialisés et montrent ainsi les effets<br />

obtenus en augmentant le nombre de branches d’araignée<br />

[7].<br />

Cela nous amène à nous poser ces deux interrogations:<br />

quel est le nombre optimal de branches pour une<br />

araignée ? Et quelle forme éventuelle leur donner ? Encore<br />

Figure 4 : étoile 44τ sous M42 photographiée à l’aide d’un Canon<br />

10D au foyer d’un télescope Takahashi Mewlon 180 avec réducteur<br />

de focal x 0,71. Pose unique de 30 secondes à 800 ISO. Cette image<br />

montre parfaitement les six aigrettes résultant d’une araignée à<br />

trois branches.<br />

16<br />

une fois James E. Harvey et Christ Ftaclas ont répondu à<br />

ces questions. A épaisseur de lames et obstruction<br />

constantes, l’énergie diffractée en dehors du pic central<br />

est la plus faible pour une araignée à trois branches ou<br />

dans une moindre mesure par un secondaire tenu par un<br />

seul tube [6]. Il est également intéressant d’avoir des lames<br />

symétriques notamment dans le cas d’une araignée à<br />

quatre branches sinon des aigrettes supplémentaires<br />

apparaissent limitant encore le contraste final. L’araignée<br />

à quatre branches est donc également une bonne<br />

configuration d’autant qu’elle permet une rigidité<br />

mécanique plus grande même si par ailleurs une torsion<br />

résiduelle du porte-secondaire peut être générée à cause<br />

de la difficulté à aligner les axes des lames sur l’axe optique.<br />

A noter qu’en visuel, l’usage d’une araignée à quatre<br />

branches parfaitement alignée sur l’axe optique de<br />

l’instrument permet d’effectuer une mise au point assez<br />

précise sur une étoile lumineuse en faisant coïncider<br />

(confondre entre elles) les aigrettes qui sont au nombre de<br />

8 lorsque l’image est légèrement défocalisée ; tandis que<br />

pour une araignée à trois branches l’appréciation visuelle<br />

des six aigrettes passant rigoureusement par le centre de<br />

la figure d’Airy est moins aisée à estimer.<br />

Quant à l’araignée à lames courbes circulaires, elle<br />

présente l’intérêt notable de ne produire aucune aigrette,<br />

ce qui est souvent recherché en photographie du ciel<br />

profond. Il existe même des publicités qui présentent cette<br />

technique - certes assez flatteuse - comme la solution<br />

ultime pour avoir du contraste en imagerie planétaire…<br />

Malheureusement, l’énergie diffractée en dehors du pic<br />

central est plus importante et tendra donc de fait à limiter<br />

le contraste des détails les plus petits. De plus, leur<br />

épaisseur se doit d’être assez importante pour leur<br />

conférer la rigidité suffisante alors que les araignées à<br />

trois ou quatre branches peuvent être tendues ! Il est<br />

également intéressant d’avoir des lames symétriques<br />

notamment dans le cas d’une araignée à quatre branches<br />

sinon des aigrettes supplémentaires ou des dissymétries<br />

dans la figure d’Airy apparaissent limitant ainsi le<br />

contraste final. James E. Harvey et Christ Ftaclas ont donc<br />

établi un classement des configurations géométriques des<br />

araignées par ordre d'énergie diffractée en dehors du pic<br />

central du disque d’Airy (voir figure 5). A noter, les<br />

surprenantes performances de l’araignée dont la branche<br />

unique se résume à un unique cylindre. Sa confection,<br />

délicate mais pas insurmontable, doit se réaliser avec un<br />

cylindre dont le diamètre doit être choisi avec précision<br />

en fonction du diamètre du tube et ses fixations ne doivent<br />

pas générer d’obstruction supplémentaire. C’est une<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


solution originale qui permet à la fois de conserver un<br />

haut niveau de contraste tout en éliminant les aigrettes<br />

pour ceux qui y sont allergiques… [6]. Dans le même ordre<br />

d’idée, une araignée à deux lames en triangle est<br />

intéressante, mais cela suppose des contraintes plus<br />

importantes sur leur épaisseur [10].<br />

Il existe également des dispositifs anti-aigrettes dont le<br />

plus remarquable est… l’adoption d’une lame de<br />

fermeture avec en son centre le miroir<br />

secondaire comme sur les télescopes<br />

Schmidt Cassegrain. Mais pour un<br />

amateur qui désire fabriquer son propre<br />

télescope, cela suppose plusieurs<br />

contraintes : les lames de fermeture de<br />

qualité sont assez onéreuses. Leur<br />

fabrication réclame beaucoup<br />

d’expérience et ces dernières accueillent<br />

volontiers la buée lors des observations.<br />

Il faut souligner que des dispositifs antiaigrettes<br />

originaux à adjoindre aux<br />

lames conventionnelles existent [8].<br />

Toutefois même si la quantité de lumière<br />

en moins reçue par l’observateur est<br />

négligeable, l’énergie diffractée par ces<br />

dispositifs anti-aigrettes est sensible et<br />

obstrue des zones du miroir primaire qui<br />

contribue à la haute résolution spatiale.<br />

Une fois de plus, la perception des petits<br />

objets ténus à la surface des disques<br />

planétaires comme Jupiter ou Saturne<br />

surtout en visuel peut s’avérer plus<br />

délicate.<br />

En dehors de ces considérations<br />

purement optiques et en supposant les instruments<br />

comme toujours parfaitement collimatés, des variations<br />

de taille et d’intensité lumineuse des aigrettes peuvent<br />

être observés à cause des effets thermiques sur les lames.<br />

Elles peuvent perdre de la chaleur par rayonnement. La<br />

couche d’air environnante se refroidit à leur contact, l’air<br />

au voisinage des lames est évidemment plus chaud que<br />

celles-ci. Les variations d’intensité et de taille des aigrettes<br />

étant dues principalement à la réfraction dans une couche<br />

d’air froid, plusieurs solutions peuvent être proposées. Il<br />

est possible de réduire la longueur du trajet optique dans<br />

cet air froid en diminuant la hauteur des lames; en les<br />

ajourant d’ouvertures là où le permettent les efforts<br />

Bibliographie et ressources Internet<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 17<br />

qu’elles supportent; en leur substituant des systèmes de<br />

fils d’acier. Toutefois l’architecture d’un tel système devra<br />

être telle que l’on puisse le considérer comme une araignée<br />

à trois ou quatre branches si on la regarde selon l’axe<br />

optique du tube. Ces systèmes munis de câbles tendus<br />

sont très intéressants mais nécessitent un dispositif<br />

permettant de régler précisément la tension de ces câbles.<br />

On peut accroître le coefficient de convection par une<br />

ventilation forcée mais cette<br />

solution suppose une installation<br />

électrique bien étudiée en fonction du<br />

type de tube utilisé. Enfin, il est<br />

nécessaire d’adopter des lames polies<br />

qui possèdent un pouvoir émissif<br />

réduit dans l’infrarouge de façon à<br />

encore limiter ce phénomène [3].<br />

Ce qui nous conduit à adopter une<br />

araignée à trois ou quatre branches<br />

selon les contraintes de rigidité et<br />

dont les lames sont parfaitement<br />

polies et ajourées (voir figure 6). Ces<br />

ajourements peuvent avoir des<br />

motifs plus ou moins complexes à<br />

l’intérieur même de ces lames et ne<br />

sont donc pas forcément à la portée<br />

de tous les amateurs à cause du<br />

nécessaire travail de précision ;<br />

surtout si le télescope est petit<br />

(inférieur à D = 200mm). L’expérience<br />

de certains amateurs constructeurs<br />

d’araignées suggère qu’il est<br />

préférable d’avoir un ajourement<br />

plus proche des points d’ancrage coté<br />

tube (ou anneaux de la cage secondaire pour un Dobson)<br />

plutôt que du porte-secondaire car une trop grande<br />

tension sur les branches peut engendrer des torsions<br />

préjudiciables au placement du porte-secondaire avec<br />

l’axe optique de l’instrument lors du serrage de l’araignée.<br />

Cet article mériterait d'être complété par :<br />

- d'une part, un approfondissement de l’étude des<br />

différentes diffractions réelles engendrées par chaque<br />

configuration de lame,<br />

- d’autre part, des études mécaniques sur les formes<br />

les plus rigides et les moins contraignantes du point<br />

de vue de la torsion subie par les lames d’araignée.<br />

Avis aux amateurs rédacteurs !<br />

Figure 6 : Lames ajourées d’une araignée<br />

à quatre branches de réalisation<br />

personnelle.<br />

1. James E. Harvey and Christ Ftaclas. «Diffraction effects of telescope secondary mirror spiders on various image-quality criteria.» James<br />

E. Harvey and Christ Ftaclas. Applied Optics. Vol.34, N°28, 1995. Ndla: article disponible en ligne sur ce site web: http://<br />

imaging.creol.ucf.edu/publications/Spider_Diffraction.pdf<br />

2. M. Born and E. Wolf, Principles of Optics (Pergamon, Oxford 1980) Chap.2, p.21: Principe de Babinet.<br />

3. Effets thermiques sur les lames d’araignée: http://www.astrosurf.com/altaz/effetthermique.htm<br />

4. André Couder, « Dealing with spider diffraction » in Amateur Telescope Making, Advanced (Book Two) A. G. Ingalls, ed. (Scientific<br />

American, New York 1946). Pp. 260-262.<br />

5. PSF Variations with Field Position /Variation de la fonction d’étalement de la figure d’Airy avec la position dans le champ. http://<br />

www.stsci.edu/instruments/wfpc2/Wfpc2_hand4/ch5_psf7.html<br />

6. Un très bel exemple d’une araignée à une seule branche cylindrique!: http://www.mikespooner.50megs.com/ms5.htm<br />

7. De belles images de la simulation de la diffraction due à différente configurations de lames d’araignée : http://www.astrotelescope.com/<br />

optique/obstruc.html<br />

8. Un dispositif pour éliminer les aigrettes de diffraction. http://serge.bertorello.free.fr/antiaigr/antiaigr.html<br />

9. Les critères pour qualifier la qualité d’une optique : http://www.astrosurf.com/tests/criteres/criteres.htm<br />

10. Une araignée démontable à deux branches en carbone : http://www.astrosurf.com/altaz/465.htm<br />

Remerciements particuliers pour leur aide et documents apportées à : Martial Figenwald, David Vernet, Maïcé et Thierry Prévost.


Champ constructeur contre Champ<br />

Calcul du champ Apparent<br />

Lors du 1er volet de cette série d'articles consacrés au<br />

champ des oculaires (Astrosurf N°9 - page 7), nous avions<br />

admis les 2 formules d'obtention du grossissement<br />

commercial :<br />

G=F/f (1)<br />

G = Chapp / Chréel (2)<br />

Avec :<br />

G = Grossissement<br />

Chapp = Champ apparent<br />

Chréel = Champ réel<br />

F = Focale de l'instrument<br />

f = Focale de l'oculaire<br />

En fixant G, on obtient facilement la relation suivante :<br />

d'où :<br />

F / f = Chapp / Chréel<br />

Chapp = Chréel x F / f (3)<br />

Pour obtenir une valeur précise du champ apparent propre<br />

à chaque oculaire, nous devons connaître au mieux<br />

les valeurs du champ réel, de la focale instrumentale et de<br />

la focale de l'oculaire.<br />

Valeur du champ réel<br />

Elle peut être calculée soit par la "méthode théorique par<br />

le diaphragme", soitpar la "méthode pratique opar le défilement<br />

d'étoiles" (voir Astrosurf N°9 - page 7).<br />

18<br />

Valeur de F, focale instrumentale<br />

Si vous ne connaissez pas la focale de votre instrument<br />

au millimètre près, reportez-vous à l'encadré ci-contre<br />

qui expose une méthode précise de détermination de sa<br />

valeur.<br />

Valeur de f, focale de l'oculaire<br />

Peut-on se fier aveuglément à la valeur gravée sur le corps<br />

de chaque oculaire ? La précision de la méthode dépend<br />

en grande partie de cette variable constructeur que l'on<br />

admettra pour ne pas compliquer la tache. A titre indicatif,<br />

je vous livre les résultats de tests parus dans Sky &<br />

Telescope sur la validité de f : plusieurs séries d'oculaires<br />

Plössl (coulant 31,7), de 7 marques différentes, ont été testés<br />

à l'aide d'un micromètre réticulé. En règle générale, il<br />

a été établi que l'imprécision de f tourne autour de 0,1<br />

mm avec comme mauvais élève : University Optics où le<br />

PL20 est en fait un 18mm ! Autre exemple d'oculaire plus<br />

répandu en Europe : le SPL Meade (série 4000) 6,4 mm a<br />

été vérifié à 6,2mm.<br />

Cas des télescopes à miroir primaire mobile<br />

Fabrice Morat<br />

Le champ constructeur est souvent pour l'observateur un critère important dans le choix de<br />

ses oculaires, tenté qu'il est d'embrasser une plus grande partie de la voûte céleste. Ces<br />

dernières décennies, les fabricants nous ont fait rêver en proposant des oculaires parfois<br />

colossaux jusqu'à 84° de champ apparent ! Curieux par nature et un brin soupçonneux,<br />

j'ai depuis longtemps calculé tous mes grossissements commerciaux, sur le terrain, pour<br />

chaque nouvel oculaire. Il était alors tentant par la même occasion d'évaluer la valeur du<br />

champ apparent afin de la comparer à celle du champ constructeur proposé par le<br />

fabricant. Pour ce faire, je vous expose ci-dessous ma méthode personnelle qui débouchera<br />

sur un dénouement inattendu.<br />

Pour les propriétaires de télescopes à miroir "mouvant"<br />

(SCT, Maksutov, Cassegrain, DallKirkham), une seconde<br />

erreur serait de croire que, connaissant les valeurs de<br />

Chréel, F et f, l'affaire est entendue et que l'on peut appliquer<br />

collectivement la formule pour tous nos oculaires.<br />

Pour la parade, comme F a été calculée sur un certain<br />

tirage de l'OR12,5, il faudra, après avoir retiré soigneusement<br />

l'oculaire guide, ne plus toucher au bouton focus de<br />

votre tube optique afin de pouvoir utiliser la valeur de F.<br />

Vous placerez votre oculaire à calibrer dans le renvoi<br />

coudé (avec ou sans bague de réduction suivant le coulant)<br />

et compenserez la différence de mise au point en<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


apparent mesuré<br />

soulevant par exemple l'oculaire du renvoi coudé. Au pire,<br />

vous pourrez toujours conserver une petite tache<br />

défocalisée de l'étoile sans nuire à la qualité de mesure du<br />

défilement d'étoile. Mais en aucun cas, vous ne devrez<br />

tourner la molette de mise au point. C'est seulement à ce<br />

moment que vous pourrez mesurer le Chréel de votre ocu-<br />

Détermination de F, la focale instrumentale<br />

L'équation (3) ci-dessus n'a rien de révolutionnaire, en tout cas<br />

pas de quoi fouetter mon collègue J. Claude Durand ! Attention<br />

pourtant à l'universalité se son emploi. Les nombreux possesseurs<br />

de SCTs, Maksutov ou tous ceux qui ont des doutes sur la<br />

valeur de F devront passer d'abord par l'étape qui suit.<br />

J'utilise le précieux oculaire réticulé "Micro-Guide" OR12,5 de<br />

chez Celestron qui permet d'obtenir une valeur assez précise de F<br />

dépendant du tirage de cet oculaire guide et des accessoires montés<br />

en amont (porte-oculaire, renvoi coudé...). Cette méthode est<br />

bien expliquée sur la notice. Avant les mesures, veillez à parfaire<br />

la mise au point avec cet oculaire et de lui adjoindre les accessoires<br />

indispensables comme en version d'observation. Par exemple,<br />

sur mon C14, l'OR 12,5 est monté avec sa bague de réduction,<br />

le renvoi coudé géant et le porte oculaire de précision NGF-<br />

S. Il en résulte une focale instrumentale effective de 4182mm.<br />

Sur mon ancien tube C1 1, dans les mêmes conditions d'installation,<br />

F était égal à 3105mm.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 19<br />

laire sur ce tirage imposé par l'OR12,5. Ce n'est pas tout à<br />

fait son véritable Chréel puisque l'oculaire a été déplacé<br />

dans son logement mais le but fixé était d'avoir une parfaite<br />

corrélation entre F et Chréel. Enfin, vous pourrez<br />

appliquer la formule (3) en toute quiétude afin d'obtenir<br />

le champ apparent mesuré de votre oculaire.<br />

Constatations<br />

Champ apparent de quelques oculaires grand champ<br />

L'étude des valeurs de Chapp suivant le type d'oculaire<br />

et la formule optique est très instructive.<br />

Le tableau ci-joint vous propose une comparaison directe<br />

entre le champ constructeur et le champ apparent mesuré<br />

sur différents tubes optiques et pour une variété<br />

d'oculaires. Dans les remarques suivantes, je m'appuierai<br />

également sur le travail similaire de mon collègue Yann<br />

Pothier qui a procédé à un jeu de mesures sur différents<br />

tubes optiques (SCT 203 ouvert à 10 avec ou sans réducteur<br />

de focale et Dobson de 445 ouvert à 4,5), tous équipés<br />

d'un porte-oculaire au coulant américain de diamètre 31,7.<br />

Perte de champ apparent sur les oculaires à longue focale<br />

Etrange surprise pour l'observateur du ciel profond : plus<br />

qu'un non-respect du champ constructeur, on assiste à<br />

une véritable perte de champ apparent en ce qui concerne<br />

les oculaires de longue focale. Sur le Newton très


ouvert mais aussi sur le Dobson et le SCT203 de Yann, on<br />

note que les oculaires de longue focale devant logiquement<br />

offrir les champs résultants les plus grands sont les<br />

plus touchés (environ 20 % de perte de champ).<br />

Mais d'où provient cette perte de champ ? Le secondaire<br />

du Dobson, largement surdimensionné, ne semble pas en<br />

cause. On peut aussi mettre de côté le renvoi coudé puisque<br />

le Dobson en est naturellement dépourvu. Cependant,<br />

un point commun relie tous ces instruments, ils possèdent<br />

tous un coulant 31,7mm. Et il semble que ce soit bien<br />

lui qui diaphragme le champ en sortie. Pour preuve, notez<br />

la perte minime enregistrée (environ 4 %) sur les tubes<br />

C11 et C14 que j'avais tous munis d'un porte-oculaire<br />

de diamètre 50mm.<br />

NDLR : Il est à noter que la documentation des oculaires Televue<br />

est intéressante de ce point de vue car il y est précisée la taille du<br />

diaphragme.<br />

De l'effet des réducteurs de focale<br />

Les pertes de champ deviennent vite catastrophiques (plus<br />

de 30 % de perte) dans le SCT203 équipé d'un réducteur<br />

de focale toujours pour les oculaires de longue focale.<br />

Effet d'un renvoi coudé géant<br />

Afin de tester si mon renvoi coudé géant (TELEVUE<br />

everbrite) provoquait une quelconque dégradation de la<br />

grandeur du champ, j'ai effectué une série de mesures sur<br />

3 oculaires : une fois au foyer puis avec le fameux renvoicoudé.<br />

Les champs se sont avérés quasiment les mêmes.<br />

La combinaison optique employée (porte-oculaire NGF-<br />

S + renvoi-coudé géant) semble convenir pour tirer le<br />

maximum ou presque du champ constructeur.<br />

20<br />

Attention aux portes-oculaires au coulant de 31,7mm<br />

Les nombreux lecteurs qui observent avec un SCT203,<br />

avec ou sans réducteur de focale, équipé d'un porte-oculaire<br />

31,7 doivent rester vigilants car la perte de champ<br />

touche alors tous les oculaires. Par exemple, le champ<br />

constructeur d'un nagler 16 mm type II passe de 82° à 73°<br />

et jusqu'à 52° (avec réducteur). Quel gâchis !<br />

Les oculaires qui s'en sortent ...<br />

Sur le large panel d'oculaires, notons finalement que le<br />

fabricant s'en sort honnêtement. Avec une mention spéciale<br />

pour le Radian, les Pentax et le 8,8 UWA ! Les autres<br />

valeurs de Chapp restent homogènes avec une faiblesse<br />

pour certains Nagler d'ancienne génération !<br />

Vos chers oculaires sont-ils à la hauteur ?<br />

Afin d'étancher leur soif de "champ", j'invite tous les observateurs<br />

à vérifier s'ils tirent le maximum des possibilités<br />

de leurs ... chers oculaires. Et méfiez-vous des accessoires<br />

qui viennent charger le véhicule oculaire comme<br />

les réducteurs de focale et autres bagues. Ainsi, rien ne<br />

vous empêchera de voir encore la lune en entier (ou la<br />

galaxie M101) à plus de 150x !<br />

Au programme de la troisième et dernière partie de cette<br />

série d'articles (parution dans le numéro 12) :<br />

- Comment choisir sa gamme d'oculaires ?<br />

- La qualité des oculaires au fil des décennies.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Galaxies singulières : le catalogue ARP<br />

Halton ARP, astronome mondialement<br />

connu a publié en 1966 un<br />

catalogue qui porte son nom et<br />

qui rassemble 338 galaxies "singulières".<br />

En grande partie composé<br />

de groupes de galaxies en<br />

interaction, le catalogue ARP<br />

fourmille de cibles intéressantes<br />

pour les astronomes amateurs, en<br />

particulier ceux qui, à l'aide de caméras CCD, pourront<br />

faire des images d'objets qui sortent des sentiers battus.<br />

En effet, si le catalogue ARP compte dans ses rangs quelques<br />

"célébrités" comme M51, M77, M82, M65 ou<br />

NGC4631, il contient également quelques objets moins<br />

connus, mais très intéressants. Je vous invite à explorer<br />

ce catalogue (à l'aide du tableau en page 23) et à nous<br />

envoyer vos travaux concernant ces objets, que nous ne<br />

manquerons pas de publier dans un prochain numéro.<br />

Références<br />

Le catalogue ARP<br />

nedwww.ipac.caltech.edu/level5/Arp/frames.html<br />

Le site web d'Halton Arp :<br />

www.haltonarp.com<br />

Arp's Catalog of Peculiars Galaxies :<br />

users.aol.com/arpgalaxy/index.html<br />

A propos des travaux d'Halton Arp :<br />

www.astrosurf.com/lombry/arp.htm<br />

ARP 271 = NGC 5426 + 27<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 21<br />

ARP 285 = NGC 2854 + 56<br />

Jean-Philippe Cazard<br />

Halton Arp est également connu pour ses travaux très<br />

contreversés, concernant concernant les redshifts anormaux<br />

au sein de groupes de galaxies. Une des contreverses<br />

les plus célèbres concerne l'éventuel pont de matière qui<br />

relierait la galaxie NGC4319 et le quasar Markarian 205.<br />

La présence d'un pont de matière "physique" entre ces<br />

deux objets pose problème, car ces deux objets ont des<br />

redshift très différents et se trouvent donc à grande distance<br />

l'un de l'autre (si l'on<br />

admet que le redshift est une<br />

bonne indication de la distance<br />

d'un objet).<br />

Ci-contre : NGC 4319 et Markarian 205.<br />

Ci-dessus : un zoom avec traitement<br />

d'image "violent" faisant apparaître (?)<br />

le pont de matière. Photo HST


Liste complète des objets du catalogue ARP<br />

22<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Quelques cibles de choix pour l'astronome amateur.<br />

Voici quelques images d'objets du catalogue ARP, réalisées par les astronomes amateurs de la Société Astronomique<br />

de Montpellier avec le T400 de l'observatoire des Pises.<br />

ARP273 = UGC 01810 + 13 ARP278 = NGC 7253A + B<br />

ARP 248 = Wild's Triplet<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 23<br />

ARP 290 = IC 195 + 196<br />

ARP 295 = MCG-01-60-021 ARP 86 = NGC 7753 + 52


24<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Premiers pas avec une Webcam (4)<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 25 27<br />

Jean-Philippe Cazard<br />

Dans le précédent article de cette série (Astrosurf-Magazine N°10, p29), nous avons vu<br />

les aspects théoriques du fameux "mode raw". Passons maintenant à la pratique et<br />

voyons, pas à pas, comment mettre en oeuvre le mode Raw sur une une webcam<br />

(VestaPro ou ToUcam).<br />

Principe et avertissement<br />

La mise en oeuvre du mode Raw consiste à modifier certaines<br />

informations présentes dans la mémoire (EEPROM)<br />

de la webcam. Pour cela, nous allons utiliser un utilitaire,<br />

WebCam Register Macro Tool (WcRmac), développé par<br />

Martin Burri et des macros développées par Etienne<br />

Bonduelle. Les macros sont des fichiers qui contiennent<br />

les données que le logiciel WcRmac devra télécharger<br />

dans l'EEPROM de la webcam.<br />

Installation et lancement de WcRmac<br />

L'installation du logiciel WcRmac ne pose guère de problèmes,<br />

il suffit de lancer la procédure d'installation et de<br />

suivre les indications.<br />

Avant de lancer WcRmac, il faut que la webcam soit connectée<br />

et qu'un logiciel d'acquisition (Astrosnap, VidCap<br />

ou autre) soit lancé. Il n'est pas obligatoire de mettre un<br />

objectif devant la webcam, ce qui est important, c'est que<br />

la caméra soit en mode acquisition et affiche une image<br />

(même floue ...) à l'écran.<br />

Au lancement de WcRmac, la fenêtre suivante s'ouvre :<br />

Même les non-anglophones comprendrond le message<br />

affiché au centre de l'écran qui indique qu'il n'y a pas de<br />

caméra connectée. C'est tout à fait normal, même si votre<br />

caméra est réellement connectée au PC. A ce stade, allez<br />

dans le menu :<br />

[Webcam] > [DS Interface]<br />

La fenêtre suivante s'affiche :<br />

Elle donne la liste des webcam qui sont connectées au<br />

PC. Sélectionnez la webcam de votre choix et cliquez<br />

sur le bouton [Connect].<br />

La fenêtre principale du logiciel affiche alors :<br />

Dans la zone centrale, on peut voir la liste des macros qui<br />

sont disponibles.


Sauvegarde du contenu initial de l'EEPROM<br />

Avant de lancer le téléchargement de données dans<br />

l'EEPROM, il est indispensable de sauvegarder le contenu<br />

de l'EEPROM, afin de pouvoir faire "marche arrière" en<br />

cas de problème.<br />

Pour cela, sélectionnez l'onglet [Binarie]. La fenêtre suivante<br />

s'ouvre :<br />

Cliquez maintenant sur le bouton [Get current and Save<br />

as ...]. Une fenêtre s'ouvre, vous invitant à indiquer dans<br />

quel répertoire vous souhaitez sauvegarder le contenu<br />

initial de l'EEPROM :<br />

Sélectionnez un répertoire et entrez un nom de fichier,<br />

par exemple "EepromInitiale", puis cliquez sur le bouton<br />

[Enregistrer]. Nous voici maintenant à l'abri, avec une<br />

sauvegarde de l'EEPROM initiale sur le disque de l'ordinateur.<br />

Comment se procurer WcRMac et les macros<br />

Le logiciel WcRmac peut être télécharger à l'adresse :<br />

www.burri-web.org/bm98/stuff/wcrmac-1.0.79.zip<br />

WcRMac est accompagné des macros qui ont été utilisées<br />

pour l'illustration du présent article, mais vous<br />

pouvez télécharger les dernières versions sur le site<br />

d'Etienne Bonduelle :<br />

www.astrosurf.com/astrobond<br />

26<br />

Avertissement<br />

La mise en place du mode Raw est à la portée de tout astronome<br />

amateur, mais il faut procéder avec soin et suivre pas à pas les<br />

instructions que nous vous proposons, pour éviter d'endommager<br />

votre webcam.<br />

Nous vous invitons en particulier à lire l'ensemble des instructions<br />

avant de vous lancer, et à faire une sauvegarde préalable<br />

du contenu de l'EEPROM, comme indiqué dans la section consacrée<br />

à cette opération.<br />

Le passage en mode Raw<br />

Cliquez maintenant sur l'onglet [Macros] pour revenir à<br />

la liste des macros disponibles et cliquez sur la case à<br />

cocher : "OK - I Take full responsability using this<br />

program", par laquelle vous indiquez que vous assumez<br />

toute responsabilité concernant l'utilisation de ce logiciel<br />

(voir encadré "Avertissement").<br />

La fenêtre suivante apparaît alors :<br />

Si votre webcam est dotée d'un capteur noir et blanc<br />

(quelle que soit sa taille), alors sélectionnez la macro :<br />

0201 : Set R/W RAW Mode and Special Factory Settings<br />

Sinon, sélectionnez la macro :<br />

0202 : Set COLOR RAW Mode and Special Factory Settings<br />

Cliquez ensuite sur le bouton [Run checked]. La fenêtre<br />

de confirmation suivante apparaît :<br />

Cliquez maintenant sur le bouton [OUI] pour lancer la<br />

mise à jour de l'EEPROM.<br />

Il ne reste plus qu'à patienter quelques instants ...<br />

Lorsque la mise à jour de l'EEPROM est terminée, la fenêtre<br />

suivante apparaît, avec le message "macro(s) success",<br />

qui indique que tout s'est bien passé :<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Notre webcam est maintenant en mode Raw. Notons au<br />

passage que l'EEPROM est une mémoire non volatile, c'est<br />

à dire qu'elle conserve son contenu même sans être sous<br />

tension. Par conséquent, notre webcam restera en mode<br />

Raw même si elle est déconnectée du PC.<br />

Premiers essais en mode Raw<br />

Pour vérifier que notre webcam fonctionne correctement<br />

en mode Raw, procédons à une acquisition d'image. Pour<br />

cela, placez un objectif devant la webcam (si vous ne l'avez<br />

pas jeté, l'objectif d'origine conviendra tout à fait) et lancez<br />

votre logiciel d'acquisition habituel (les logiciels<br />

vidcap, astrosnap ou IRIS conviennent tout à fait).<br />

Dès le lancement de votre logiciel d'acquisition, si vous<br />

utilisez une webcam couleur, vous constaterez que l'image<br />

dans la fenêtre d'acquisition est en noir et blanc. Ne vous<br />

inquiétez pas ... et ne jetez pas votre webcam à la poubelle,<br />

c'est tout à fait normal !<br />

Passez en mode "réglage du mode d'acquisition" (pour le<br />

logiciel Vidcap, c'est le menu Options/Video Source, pour<br />

les autres logiciels, référez-vous au manuel utilisateur).<br />

Dans l'onglet [Commandes d'image], sélectionnez impérativement<br />

une cadence d'acquisition de 5 images par secondes.<br />

Si vous ne sélectionnez pas cette cadence, les images<br />

seront compressées lors du transfert vers le PC et les<br />

avantages du mode Raw seraient réduits à néant :<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong><br />

Ensuite sélectionnez l'onglet [Commande Caméra] et cliquez<br />

sur le bouton [Restaurer], qui permet de restaurer<br />

les paramètre usine de la webcam qui ont été modifiés<br />

par la macro :<br />

Vous pouvez maintenant régler la vitesse d'obturation et<br />

le gain, puis lancer une acquisition.<br />

Cas des webcams avec capteur noir et blanc<br />

Si votre webcam est équipée d'un capteur noir et blanc,<br />

alors le résultat (fichier AVI par exemple) est directement<br />

exploitable comme si votre caméra n'avait pas été transformée.<br />

Cas des webcams avec capteur couleur<br />

Par contre, si votre caméra est équipée d'un capteur couleur,<br />

il faut effectuer une opération de conversion du fichier<br />

AVI obtenu, avant de pouvoir le traiter. Plusieurs<br />

logiciels sont capables d'assurer cette conversion, mais le<br />

plus simple à utiliser est sans doute AviRaw, de Carsten<br />

A. Arnholm, qui peut être téléchargé sur le site suivant :<br />

www.arnholm.org/astro/software/aviraw<br />

Utile le mode Raw ?<br />

Si vous hésitez encore à transformer votre webcam, voici<br />

ci-dessous, le détail fortement agrandi d'une image qui a<br />

été acquise dans des conditions identiques, avec une<br />

VestaPro N/B en mode "normal" puis avec la même<br />

webcam en mode "Raw".<br />

A gauche, sur l'image en mode "normal", les étoiles sont entourées<br />

d'un anneau sombre caractéristique du traitement effectué par<br />

l'électronique d'une webcam non modifiée.<br />

A droite, sur l'image en mode "raw", les étoiles ont un aspect<br />

naturelet sont légèrement plus fines.


images du ciel<br />

NGC281 (Nébuleuse "Pacman")<br />

Celestron 8 et système Fastar avec une caméra CCD Starlight<br />

SXVH9 et un filtre Ha Astronomics à 13nm. Compositage de 30<br />

poses de 2 min. Photo Thierry Viant<br />

IC5146 (Cocoon Nebulae)<br />

Lunette Astro-Physics 130<br />

51 mn de pose en Halpha avec une caméra CCD Sbig ST7E<br />

Photo Jean-Olivier Cammilleri<br />

M5 - Amas Globulaire<br />

Celestron 8 avec réducteur de focale 0.5 et filtre anti IR<br />

Compositage de 136 poses de12s avec une Vesta Pro N/B en<br />

mode RAW. Photo Stéphane Poirier.<br />

28<br />

NGC7635 (Bubble Nebulae) et l’amas M52<br />

Celestron 8 et système Fastar avec une caméra CCD Starlight<br />

SXVH9 et un filtre Ha Astronomics à 13nm. Compositage de 25<br />

poses de 2 min. Photo Thierry Viant<br />

M71 - Amas Globulaire<br />

Celestron 8 avec réducteur de focale 0.5 et filtre anti IR<br />

Compositage de 172 poses de15s avec une Vesta Pro N/B en<br />

mode RAW. Photo Stéphane Poirier.<br />

M57 - Nébuleuse planétaire de la Lyre<br />

Celestron 8 avec filtre anti IR<br />

Compositage de 468 poses de 6s et 169 poses de 10s, avec une<br />

Vesta Pro N/B en mode RAW. Photo Stéphane Poirier.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./ <strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


M101 et NGC 5474 - Photo Alain Balagna<br />

Lunette Vixen 114/600, guidage avec une lunette guide 70/420 en parallèle.<br />

Compositage de 12 poses de 5minutes à 800iso avec un appareil photo numérique Canon EOS 10D<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 29<br />

images du ciel<br />

M17 - Photo Patrick Lécureuil<br />

Lunette Takahashi FS 152. Compositage de 15 poses de 90s chacune, avec un appareil photo numérique Canon 300D à 400iso.


images du ciel<br />

Taches solaires - Photo Bruno Daversin<br />

Télescope Maksutov-Cassegrain de 200mm de diamètre et webcam<br />

N/B en mode Raw<br />

30<br />

Lune (Stoffler) - Photo Christian Arsidi<br />

Télescope Cassegrain de 300mm de diamètre<br />

Webcam TouUCam Pro N/B en mode Raw<br />

Compositage de 330 images sélectionnées manuellement<br />

Soleil - 22 juillet <strong>2004</strong><br />

Lunette fluorite Takahashi FC125/1000 avec filtre astrosolar.<br />

Compositage de 3 poses de 1/800ème à 100 ISO en mode Raw<br />

avec un appareil photo numérique Canon 300D<br />

Photo Patrick Lécureuil.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./ <strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 31<br />

images du ciel<br />

Lune au matin du 7/10/<strong>2004</strong> - Photo Christian Arsidi<br />

Télescope Intes Micro de 150mm à F/D 10 avec téléconvertisseur 1,4 Canon et Canon EOS 10D à 100 ISO


images du ciel<br />

32<br />

NGC 6888 (Crescent Nebula) - Photo Florent POIGET<br />

Lunette SD William Optics FLT-110 à F/D 6,5 sur monture Losmandy HGM Titan. Caméra CCD ST10XME avec tourelle à filtre Sbig CFW-SA et filtre HAlpha Astronomik de 13nm de bande passante.<br />

Poses éralisées sur 5 nuits : 41x15min en HAlpha (binning 1x1), 25x10min dans le rouge (binning 1x1), 2x10 min dans le vert (binning 1x1), 4x10 min dans le bleu (binning 1x1).<br />

Assemblage final RGB avec R=R+Halpha.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./ <strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 33<br />

images du ciel


images du ciel<br />

34<br />

Partie centrale de la nébuleuse North America - Photo Christian Viladrich<br />

Lunette Takahashi FSQ 106. 96 minutes de pose avec une caméra CCD ST10 XME dotée d'un filtre Halpha Custom Scientific de 4.5 nm de bande passante<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./ <strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 35<br />

images du ciel<br />

LBN400 (SH-119), nébuleuse située à quelques degrés à l’Ouest de NGC7000 - Photo Emmanuel Mallart<br />

Lunette Takahashi FSQ 106. 164 minutes de pose avec une caméra CCD ST10 XME dotée d'un filtre Halpha Custom Scientific de 4.5 nm de bande passante


images du ciel<br />

NGC206 - Amas ouvert dans M31<br />

Télescope Richey-Chrétien de 450mm de diamètre et caméra CCD Sbig STL-6303E. 60min de pose en binning 1x1 pour<br />

la luminence avec une pleine lune à 34° du champ. 48 minutes de poses en binning 2x2 dans le rouge, le vert et le bleu.<br />

Photo Brian Lula, dans le centre du Massachussetts, dans un environnement sub-urbain.<br />

36<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./ <strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Faites vous la paire Alain Gérard<br />

Après Ophiuchus, abordé dans notre précédente chronique, cap vers l'est pour nous<br />

intéresser aux couples et étoiles multiples d'Andromède, constellation largement accessible<br />

en début des nuits d'automne.<br />

La fille sur son rocher<br />

Selon la légende, les parents d'Andromède - Céphée et<br />

Cassiopée - livrèrent leur fille, enchaînée sur un rocher, à<br />

Cetus, monstre marin envoyé par l'irascible Poséidon. Et<br />

tel Zorro, Persée délivra l'infortunée jeune fille... Tout ce<br />

beau monde se retrouve aujourd'hui réuni dans un même<br />

coin de ciel pour perpétuer la légende.<br />

Dans le ciel des nuits d'automne, la constellation d'Andromède<br />

doit sa renommée à la galaxie spirale qui se profile<br />

à quelques 2,2 millions d'années-lumière en arrièreplan<br />

de la constellation. Couvrant une étendue de 722<br />

degrés carrés, Andromède regroupe 24 étoiles de magnitude<br />

inférieure à cinq. Circumpolaire pour les observateurs<br />

situés à plus de 70° de latitude nord, cette constellation<br />

culmine vers 22 heures à la mi-novembre. Situé sous<br />

Cassiopée, l'astérisme est caractérisé par l'alignement de<br />

trois étoiles de deuxième magnitude (d'ouest en est Alpha,<br />

Bêta et Gamma), Alpha Andromedae composant par<br />

ailleurs le sommet nord-est du grand carré de Pégase. Un<br />

second alignement, partant de Bêta, balise le chemin d'accès<br />

à Messier 31.<br />

Notre programme d'observations portera sur une cinquantaine<br />

d'étoiles à dédoubler dans cette constellation.<br />

Chaque descriptif de couple stellaire est précédé d'un<br />

numéro d'identification qui permet de le retrouver rapidement<br />

dans le tableau. Un jeu de cartes de champ complète<br />

notre propos, carte d'ensemble de la constellation<br />

pour les étoiles de magnitude inférieure à sept et cartes<br />

détaillées pour les autres.<br />

1 - 2 Andromedae<br />

Nous allons commencer cette liste en allant chercher une<br />

double tout près de la constellation du Lézard. Aux jumelles<br />

vous repérerez facilement le couple Omicron — 2<br />

Carte 1 - Repérage des doubles STTA 242 et STF 2985<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 37<br />

And. Ces deux étoiles forment déjà une très belle double<br />

optique séparée de moins de 30', dont la plus brillante<br />

(Omicron au sud) est bleue. 2 Andromedae qui est plutôt<br />

blanche, est en fait d’une binaire distante de 350 al (années-lumière)<br />

appartenant au catalogue Burnham. Cette<br />

dernière est malheureusement très serrée et reste intouchable<br />

pour les amateurs.<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

Carte 2 - Repérage des doubles S 825 et HO 197<br />

2 - STF 2973<br />

Trois pleines lunes plus au nord vous trouverez cette petite<br />

double inégale dont le membre le plus brillant est<br />

bleu et son compagnon grisâtre. Le couple découvert par<br />

Struve est assez rapproché et nécessite un grossissement<br />

d’une centaine de fois pour apprécier la belle différence<br />

de contraste.<br />

3 - STTA 242<br />

Issue de la liste appendice du catalogue Otto Struve, cette<br />

double peu lumineuse se compose de deux étoiles blancbleuté<br />

avec une légère asymétrie de luminosité. Facile<br />

même à faible grossissement, elle se situe à 33' au nordnord-ouest<br />

de 4 And.<br />

4 - STF 2985<br />

Voici une jolie paire d’étoiles jaunes qu’un instrument de<br />

petit diamètre révélera sans problème. J’ai pu également<br />

la séparer dans des jumelles 15x50. En revanche les 7x50<br />

sont insuffisantes.<br />

5 - S 825<br />

Cette double optique découverte par J. South est séparable<br />

facilement dans des jumelles 7x50. A et B affichent une<br />

belle coloration rouge-orangé. C’est peu fréquent, profitons-en<br />

!<br />

6 - HO 197<br />

À 1,5° au nord de S 825, HO 197 dessine un petit triangle<br />

presque équilatéral de moins d’une minute d'arc de côté,<br />

décrit pour la première fois par l’astronome américain<br />

George Washington Hough (1836–1909). À l’oculaire les 3


étoiles montrent la même coloration<br />

jaune. L’étoile la plus brillante<br />

est elle-même une binaire qui se<br />

réfugie avec pudeur derrière ses<br />

0,3" pour nous sourire en toute<br />

simplicité.<br />

7 - STF 3004<br />

Ca c’est une double que j’aime bien!<br />

Pointez-la moi avec un oculaire<br />

assez court, 100-150X c’est bien.<br />

Regardez-moi ça, c’est pas beau? A<br />

la L128 j’ai vu une belle étoile blanche<br />

éclatante avec une pointe de<br />

bleu, dominant majes-tueusement<br />

un petit point fluet jaune grisâtre.<br />

Quel contraste entre les deux !<br />

8 - STT 501<br />

STF 3004 vous a plu ? Eh bien y a<br />

qu’à demander, on remet ça ! STT<br />

501 est son clone, à la différence<br />

que je n’ai pas retrouvé cette pointe<br />

de bleu dans la principale.<br />

9 - STF 3042<br />

Ici deux soeurs jumelles vous attendent.<br />

Prévoyez un grossissement<br />

assez important (supérieur<br />

à 100 X) pour découvrir leurs<br />

robes jaune pâle puisque seulement<br />

5,6" les séparent.<br />

10 - BU 728<br />

Celle-ci n’est pas facile à trouver, mais si vous l’avez dans<br />

le champ poussez le grossissement à plus de 200X et admirez<br />

cette symétrie... qui se ressemblent s’assemblent<br />

dit-on. Avec ses 1,2" cette binaire est un bon test du pouvoir<br />

séparateur d’un instrument de 100mm qui doit normalement<br />

montrer deux points jaunes accolés. Si ce n’est<br />

pas le cas, peaufinez votre collimation et retentez-la un<br />

soir de moindre turbulence.<br />

11 - STT 513<br />

Rien d’exceptionnel chez cette double. A est blanche, B est<br />

jaune pâle. En dépit de ses 3,8" elle reste tout de même<br />

difficile à séparer compte tenu de l’asymétrie de luminosité.<br />

12 - STF 3050<br />

Il s’agit d’une binaire de 350 ans de période distante de 95<br />

al. Elle est située à moins d’1,5° de STT 513. J’ai pu séparer<br />

ses deux composantes jaunes avec une L128 à partir de<br />

100X.<br />

13 - A 800<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

Carte 3 - Repérage des doubles<br />

STF 3042 et BU 728<br />

Aitken a eu bien du mérite de découvrir<br />

cette double serrée et peu<br />

lumineuse dans un recoin de la<br />

constellation. Avec ses deux étoiles<br />

blanches cette double n’amusera<br />

que les amateurs de challenge.<br />

14 - STT 514<br />

Peu de différence de couleur dans<br />

ce couple dont les deux membres<br />

sont blanc-bleuté. En revanche ils<br />

offrent une belle asymétrie de luminosité<br />

avec 3,5 magnitudes<br />

d’écart. La séparation du couple est<br />

étroite et s’admire à fort grossissement.<br />

15 - BU 997<br />

Une double anodine se cache ici,<br />

au milieu de nulle part. A est jaune.<br />

B moins lumineuse est plutôt jaune<br />

orange. Rien d’extraordinaire... hé<br />

mais pas si vite, qu’est-ce que je vois<br />

là en dessous ?!...<br />

16 - BU 9001<br />

... 27' plus au sud je devine une bien<br />

belle étoile double ! Presque quatre<br />

magnitudes séparent A, bleue,<br />

de B, blanc-jaune. Le contraste entre<br />

les deux étoiles est assez saisissant,<br />

et ce d’autant que l’écart angulaire<br />

est faible. Elle est magnifi-<br />

que celle-ci ! Autant BU 997 ne m’emballait<br />

pas, mais là BU 9001 en fait une sorte de double-double<br />

très esthétique.<br />

17 - STF 3064<br />

STF 3064 a un petit air de famille avec BU 9001, à peu près<br />

le même écart et la même différence de luminosité. Seules<br />

les couleurs changent puisque A et B sont toutes deux<br />

jaune-orangé. Pour la pointer, localisez cinq étoiles (de<br />

magnitude 6 à 7) formant un U à environ 2,5° au nordouest<br />

de Theta And. STF 3064 est l’étoile qui forme la base<br />

du U.<br />

18 - STTA 256<br />

Belle double optique parfaitement symétrique visible avec<br />

une simple paire de jumelles 7x50. Pointez Alpha And et<br />

montez de deux degrés et des poussières vers le nord,<br />

vous verrez alors deux petites billes blanches écartées de<br />

presque 2'. Le champ stellaire est relativement pauvre,<br />

vous ne pourrez pas la confondre.<br />

19 - BU 483<br />

Ne lâchez pas vos jumelles, et retrouvez ce U qui nous a<br />

servi à localiser STF 3064. Et bien BU 483 correspond à<br />

l’étoile tout en haut de la branche gauche du U. A ce grossissement<br />

on sépare aisément A et C, toutes deux jaunes<br />

mais avec une tonalité un peu plus orangée pour C. Les<br />

plus audacieux troqueront leur jumelles pour un instrument<br />

grossissant une centaine de fois et tenteront de deviner<br />

la faible composante B blottie tout contre A.<br />

20-21-HJ 1947/26 Andromedae<br />

Carte 4 - Repérage des doubles A 800 et BU 997<br />

Astrosurf Magazine 38 - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


(C) Logiciel Coelix<br />

Encore une double-double et celle-ci n’est pas vilaine !<br />

26And et HJ 1947 sont faciles à identifier aux jumelles.<br />

Vous verrez deux étoiles de magnitude 6 séparées de 28'.<br />

Mais au travers d’un instrument donnant un grossissement<br />

de 50 à 100 fois vous verrez chacune de ces étoiles<br />

héberger un petit compagnon. Evitez les grossissements<br />

trop faibles (nous ne les résoudrez pas) ou trop forts (vous<br />

n’aurez pas les deux paires dans le champ). C’est là qu’on<br />

apprécie les oculaires grand champ!<br />

26 And (la plus à l’est) arbore une belle différence de luminosité<br />

et de couleur. A est bleue et la petite B est jaune. HJ<br />

1947 est son symétrique, et les quatre étoiles sont alignées.<br />

C’est comme si on avait replié le ciel en deux à la manière<br />

d’une feuille de papier peinte de frais.<br />

22 - STF 24<br />

On va faire un petit détour tout au sud de la constellation<br />

pour observer STF 24 qui est une sympathique double<br />

accessible à tout télescope ou lunette. A est blanc-bleuté<br />

tandis que B, légèrement moins brillante est blanche.<br />

23 - AC 1<br />

Maintenant on va remonter vers le nord (attention au<br />

mal de l’air !) pour visiter la première étoile du catalogue<br />

Alvan Clark, astronome et opticien américain. Cette double<br />

est en fait une triple insoupçonnée à faible grossisse-<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 39<br />

ment. Aux jumelles on voit juste une double espacée d’un<br />

peu plus de 4', la plus brillante est rouge et l’autre jaune.<br />

AC 1 correspond à la jaune. Et si vous passez à 150X,<br />

Ooohh ! Celle dernière se dédouble en deux petits points<br />

jaunes de luminosité inégale. Même quand on le sait, c’est<br />

toujours le petit cadeau surprise...<br />

24 - STT 11<br />

Dirigez-vous maintenant deux degrés et des poussières<br />

(d’étoiles ?) vers le sud-est. Vous tomberez sur une petite<br />

paire symétrique, évidente aux jumelles et de couleur<br />

jaune pâle.<br />

25 - HJ 5451<br />

Toujours dans le même coin, faites 1,5° vers le Nord pour<br />

attraper HJ 5451. Vous la devinerez déjà dans votre chercheur<br />

si le ciel est noir. A l’oculaire c’est une double asymétrique<br />

de coloration orange pour la brillante et jaune<br />

pour la petite B.<br />

26 - STF 33<br />

Allez, on monte encore un peu plus ! 30 petites minutes<br />

d’arc vers le nord et vous voilà nez à nez avec STF 33.<br />

Attention pas évidente, peu lumineuse et serrée... Toutes<br />

deux jaune pâle.<br />

27 - STF 40<br />

On bifurque maintenant de quelques trois degrés en direction<br />

de M31 et on rencontrera une petit couple soli-


40<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


(C) Logiciel Coelix<br />

Carte 6 - Repérage des doubles STFA 1, STT 11, STF 33 et<br />

STF 55<br />

Carte 5 - Repérage des doubles AC 1,<br />

STTA 256 et STF 24<br />

taire qui ne doit sa présence dans cette liste que par la<br />

perspective. 50X suffisent pour venir à bout de ces deux<br />

étoiles oranges dont la plus brillante se pare d’un reflet<br />

rougeâtre. Peut-être est-elle plus timide ?<br />

28 - Pi Andromedae<br />

Ceux qui ont des problèmes de pointage, n’ont aucune<br />

excuse avec Pi And, surtout qu’il s’agit d’une des plus<br />

belles doubles de la constellation. Son écart de 35" la rend<br />

accessible à tout le monde. Je l’ai séparée facilement aux<br />

J7X50 et à l’oculaire de la L128 c’est un ravissement où la<br />

couleur bleu saturé de A contraste avec le jaune-orangé<br />

de B.<br />

29 - STF 52<br />

Ceux qui se sont amusés avec A 800 pourront faire durer<br />

le plaisir sur STF 52, double serrée et peu lumineuse de<br />

couleur jaune.<br />

30 - STF 55<br />

C’est trop lumineux encore pour vous ? Allez voir celle-ci!<br />

En plus y a même pas de couleur, les deux sont blanches.<br />

31 - BU 865<br />

Tableau des étoiles doubles et multiples d'Andromède<br />

Le numéro de l'étoile dans notre liste est suivi de la désignation<br />

de l'étoile dans la nomenclature Flamsteed (nombre)<br />

ou Bayer (lettre grecque) et de son identification<br />

dans un des catalogues d'étoiles multiples. Les coordonnées<br />

équatoriales sont rapportées à l'équinoxe 2000,0.<br />

Pour les diverses composantes de l'étoile sont indiqués<br />

les magnitudes, l'écart et l'angle de position (avec indication<br />

de l'année de validité de ces données). La mention<br />

"Orb" indique que nous avons affaire à une double orbitale.<br />

Enfin, la dernière colonne "Carte" renvoie à la carte<br />

détaillée sur laquelle figure l'étoile.<br />

Afin de garder une certaine unicité dans l'article nous<br />

avons ecrit en français les lettres grecques. Le petit tableau<br />

ci-contre permettra de faire la correspondance<br />

entre ces désignations littérales et le symbole traditionnellement<br />

employé.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 41<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

Quoi, STF 55 pas assez difficile !?! Mais vous êtes maso !?<br />

Alors médaille d’or de la double lamentable : BU 865. Peu<br />

lumineuse, serrée, pas de couleur, dans un champ sans<br />

aucune étoile repère, et en plus y a M31 juste à côté qui<br />

vous nargue. Ca vous dégoûterait des doubles pour dix<br />

ans.<br />

32 - STF 1<br />

Cette double optique est intéressante pour des jumelles,<br />

petites ou grandes. À 1,5° à l’est de Delta Andromedae le<br />

couple affiche une belle symétrie tant dans la magnitude<br />

que la couleur orange.<br />

33 - 36 Andromedae<br />

Il s’agit d’une binaire orange de 165 ans de période, distante<br />

de 127 al. Sa symétrie et son écart de 0,9" en font un<br />

test de prédilection pour un instrument de 130mm. Je l’ai<br />

séparée à la L128 au 5mm (200X), où on peut voir à ce<br />

grossissement les deux disques d’Airy accolés et tangents.<br />

34 - STF 79


Une double classique. Il est possible de la séparer aux<br />

jumelles avec un grossissement minimal de 15 à 20 fois.<br />

Aux Canon 15X50 on devine deux points accolés blancbleuté,<br />

en diaphragmant l’ouverture à 30mm. Pas évident.<br />

Des 20X n’en feront qu’une bouchée.<br />

35 - STT 21<br />

Binaire blanche à orbite très elliptique de 450 ans de période<br />

et distante de 338 al. Elle est actuellement proche de<br />

son maximum qu’elle atteindra lentement en 2200. Ca<br />

nous laisse du temps pour en profiter.<br />

36 - STTA 11<br />

Avec sa minute d’arc d’écart, tout le monde profitera de<br />

cette double. A est blanc-jaune et B blanche.<br />

37 - Phi Andromedae<br />

Voilà de quoi ravir les gros diamètres ! Deux composantes<br />

brillantes et équilibrées à 0,5". Une double comme ça,<br />

ça vaut de l’or pour qui possède un instrument de plus de<br />

250mm et souhaite repousser au maximum ses performances.<br />

La nuit doit être calme (disons même très calme)<br />

et le télescope réglé aux petits oignons. Je l’ai essayé avec<br />

plusieurs instruments dont un SC de 250 mais Phi ne m’a<br />

montré qu’un point bleuté désespérément seul.<br />

38 - STF 102<br />

STF 102 se situe à un peu plus de 2° au nord-est de Phi<br />

And. Il s’agit d’une mignonne petite étoile multiple. A la<br />

L128 on voit trois étoiles alignées sur une trentaine de<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

Carte 7 - Repérage des doubles BU 865<br />

et STF 52<br />

42<br />

Carte 9 - Repérage de la double STF 102<br />

secondes d’arc. La plus brillante, A (en fait il s’agit de [AB])<br />

est au centre et de couleur bleutée. De part et d’autre C et<br />

D sont plutôt blanches.<br />

39 - STF 108<br />

Je passe rapidement sur cette double banale. Asymétrique,<br />

A est blanche, B est blanc-jaune, elle est mieux mise<br />

en valeur à 100X.<br />

40 - STF 141<br />

Ces deux petites billes jaune pâle sont difficiles à pointer<br />

et à séparer. Armez-vous de patience elles sont farouches<br />

mais pas intouchables.<br />

41 - STF 154<br />

A et B sont blanc pur, pas très lumineuses mais se laissent<br />

séparer aisément à partir de 100X.<br />

42 - HJ 2089<br />

À 1°10' plus à l’Est se terre une autre double peu brillante.<br />

Si elle ne pose aucun problème dans un instrument, elle<br />

est déjà plus délicate à repérer aux J15X50. A et B sont<br />

blanc-bleuté.<br />

43-44 - 56 Andromedae / STF 179<br />

Avec cette paire d'étoiles doubles, on va aborder une formation<br />

très intéressante qui se nomme «Golf Putter» (en<br />

français le putter de golf, eh oui !). Il s’agit d’un astérisme,<br />

appelé parfois Harrington’s Star 14 (14eme élément du<br />

Small Telescope Asterism Roster de Philip S. Harrington).<br />

Cet astérisme se compose de sept à huit étoiles brillantes<br />

qui s’alignent pour dessiner une crosse de hockey, ou un<br />

club de golf en l’occurrence. Le «corps» du putter est un<br />

segment rectiligne de 1,5° de long. Son extrêmité Est se<br />

coude pour rejoindre 56 And qui forme la "tête". 56 And<br />

se situe en bordure de l’amas ouvert NGC 752 qui devient<br />

tout naturellement la balle de golf. D’ailleurs on sent qu’elle<br />

ne va pas tarder à se faire dégommer !<br />

56 And est une belle double large et équilibrée. A est orange<br />

et B rouge. Quant à STF 179, c’est une des étoiles qui constitue<br />

le corps du club. Visuellement c’est la même que STF<br />

33 en un poil plus lumineuse.Toute cette région est magnifique<br />

à observer aux jumelles, seules capables de res-<br />

Carte 8 - Repérage de la double STTA 11<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


tituer par leur grand champ la forme très évocatrice<br />

de l’amas. Best of !<br />

45 - Gamma Andromedae<br />

Et voici maintenant une des plus belles étoiles doubles<br />

du ciel, brillante et colorée, plus qu’une double<br />

d’ailleurs c’est tout un système multiple ! En d’autres<br />

termes il s’agit du clou de la constellation ; ne vous<br />

plantez pas...<br />

Gamma Andromedae porte le nom de Almach (ou<br />

Alamak) ce qui signifie en arabe le "lynx du désert".Le<br />

système, distant de 350 al, est assez complexe et se<br />

compose de trois binaires. La première binaire correspond<br />

au couple A-[BC] de révolution si lente que<br />

son orbite n’est pas encore connue avec précision. Le<br />

couple B-C constitue la deuxième binaire, de 61 ans<br />

de période. Quant à la troisième il s’agit de B qui est<br />

une binaire spectroscopique (Bb) que je ne fais que<br />

citer.<br />

A est une géante brillante de couleur orange. B et C<br />

sont bleues. A la L128 le spectacle est magnifique, la<br />

différence de couleur frappante. Le couple A-[BC] est<br />

séparé à 50X ; on voit la principale nettement orangée<br />

et la petite de couleur bleu verdâtre (la tonalité<br />

verte s’explique par contraste avec sa voisine orange).<br />

Le couple B-C (0,42" en 2003) est inséparable avec ce<br />

diamètre, et l’écart se rétrécit encore pour atteindre son<br />

minimum de 0,014" en 2016. Actuellement il faudrait près<br />

de 300mm pour la résoudre. A la fin des années 90 cette<br />

binaire alors à 0,5" constituait le test ultime des lunettes<br />

apo de 150 et plus où le but du jeu était de mettre en<br />

évidence un allongement du disque d’Airy. Aujourd’hui<br />

l’écart n’est plus vraiment favorable pour une 150, il faudra<br />

se rabattre sur Phi And.<br />

Carte 12 -<br />

Repérage de la<br />

double<br />

STF 245<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 43<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

Carte 11 - Repérage des doubles<br />

HJ 2089 et STF 154<br />

Carte 10 - Repérage des doubles<br />

STF 141 et STF 179<br />

(C) Logiciel Coelix<br />

46 - 59 Andromedae<br />

Difficile de passer après Gamma And, mais 57 And est<br />

une bien belle double dont les deux membres bleutés se<br />

laissent séparer à faible grossissement. Un très bon test<br />

pour des jumelles grossissant 10 fois.<br />

47 - STF 228<br />

Il faudra un grossissement de 200X pour résoudre cette<br />

binaire de 145 ans de période. A la L128, les deux disques<br />

d’Airy de couleur jaune pâle sont espacés d’un fin cheveu<br />

noir.<br />

48 - STF 245<br />

Après toutes ces émotions, on terminera par une double<br />

assez classique. Pas facile à pointer, cependant vous ne<br />

pourrez pas la louper à 50X. Balayez la région, vous finirez<br />

par tomber sur ce couple symétrique de couleur jaune<br />

pâle.<br />

C’est ici que s’achève notre périple au travers des doubles<br />

d’Andromède. Je vous souhaite de belles nuits pour en<br />

profiter jusqu’à la fin de l’automne !


Carte établie avec le logiciel COELIX www-ngc7000.com<br />

Cartes établies avec le logiciel PRISM - Magnitudes AFOEV et Guide 7.0<br />

44<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


U Cyg : un "rubis" dans le Cygne<br />

Pierre Jacquet<br />

On ne peut pas parcourir la constellation du Cygne, fortement peuplée d'étoiles variables<br />

de différentes familles, sans arrêter son instrument sur celle que, personnellement, je<br />

considère comme un rubis posé sur le fond du ciel : U Cygni. Très aisée lorsque celle-ci<br />

se situe à son maximum d'éclat, pas facile à étudier en observation visuelle, elle est<br />

néanmoins surprenante.<br />

Cette étoile variable fut découverte par l'astronome<br />

allemand Knott en 1781. Parmi ses particularités, ce qui<br />

en fait sa beauté : sa violente couleur rouge... qui rend<br />

difficile l'estimation visuelle de son éclat (voir encadré).<br />

Cela fait partie du parcours formateur du variabiliste. Il<br />

faut absolument évaluer rapidement et du premier coup<br />

d'oeil sa magnitude car l'oeil la verra de plus en plus<br />

brillante. Autre difficulté, elle<br />

est très proche d'une étoile<br />

brillante de magnitude 7,8 (qui<br />

pourrait de surcroît se révéler<br />

variable).<br />

De ces faits cumulés, il résulte<br />

une courbe de lumière assez<br />

"abominable" et la marge<br />

d'erreurs dépasse souvent<br />

UNE magnitude entre les divers observateurs.<br />

Autre charme de cette variable à longue période : sa<br />

période de variation varie aussi! Le G.C.V.S rapporte<br />

plusieurs de ces périodes successives :<br />

- 463,24 jours entre les jours juliens (JJ) 2435750 et 13900;<br />

- 470,76 jours entre JJ 2413900 et 19940;<br />

- 455,95 jours entre JJ 2419940 et 27380;<br />

- 472,85 jours entre JJ 2427380 et 35750.<br />

Elle est de 463,24 jours depuis le JJ 2435750. Les tableaux<br />

ci-contre donnent les variations d'éclat d'U Cyg entre les<br />

JJ 2095 et 3000.<br />

Autres rubis parmi les étoiles variables<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 45<br />

Effet de Purkinje ou de Galissot<br />

Même si l’observateur semble ne pas percevoir toujours<br />

des différences de couleur entre les étoiles à comparer,<br />

la rétine de l’oeil sera toujours plus sensible à certaines<br />

radiations. Ainsi les étoiles rouges - et c’est le cas des<br />

variables à longue période, nombreuses dans le<br />

programme de l'AFOEV - paraissent devenir de plus en<br />

plus lumineuses à mesure qu’on les fixe plus longtemps.<br />

Pour éviter cette cause d’erreur, il convient d’examiner<br />

les étoiles par brefs coups d’oeil. On peut également<br />

intercaler un filtre vert clair qui efface sensiblement la<br />

différence de coloration. Une excellente solution consiste<br />

à «étaler» légèrement les images des étoiles en vision<br />

extra ou intrafocale, ce qui a de plus l’avantage de faciliter<br />

les estimations tout en diminuant la couleur rouge.<br />

Extrait de "Notes pour le débutant - Conseils aux<br />

variabilistes débutants" www.cdsweb.u-strasb.fr/afoev


Actualité cométaire Eric Tinlot<br />

Notre ultime rubrique cométaire pour<br />

<strong>2004</strong> vous propose d’observer cinq<br />

comètes et notamment C/<strong>2004</strong> Q2<br />

(Machholz) qui nous promet un beau<br />

spectacle pour le début d’année 2005.<br />

Nous aurons l'occasion d'en reparler<br />

dans nos prochaines chroniques. En<br />

attendant, bonnes observations a<br />

tous.<br />

C/<strong>2004</strong> Q2 ( Machholz )<br />

Dixième comète découverte par<br />

l'astronome amateur Donald Edward<br />

Machholz, C/<strong>2004</strong> Q2 a été découverte<br />

le 27 août <strong>2004</strong> dans la constellation<br />

de l'Eridan, à la magnitude 11,8. Cette<br />

comète sera sans aucun doute la<br />

comète à ne pas manquer en début<br />

d’année 2005.<br />

Jusqu’à mi-décembre, elle émerge de<br />

l’hémisphère sud, et la comète reste<br />

basse sur l’horizon au passage au<br />

méridien (hauteur inférieure à 15°).<br />

Autour du 26 décembre, la comète<br />

culminera a 40° de hauteur au passage<br />

au méridien en début de soirée<br />

(21h30TU). C/<strong>2004</strong>Q2 traversera les<br />

constellations de la Colombe, de<br />

l’Eridan et du Taureau. Sa magnitude<br />

est prévue autour de 7 en novembre<br />

pour atteindre 4 fin décembre.<br />

46<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


C/2001 Q4 ( NEAT )<br />

Cette comète commence à être une<br />

habituée de cette rubrique, elle faiblit<br />

doucement durant le dernier<br />

bimestre de <strong>2004</strong>, à magnitude 10-11,<br />

elle est circumpolaire, donc visible<br />

toute la nuit dans les constellations<br />

du Dragon (novembre) et de Céphée<br />

(décembre).<br />

C/2003 T4 ( LINEAR )<br />

Comète quasi circumpolaire sous nos<br />

latitudes durant ces deux mois, elle<br />

est visible toute la nuit dans les<br />

constellations du Dragon en novembre<br />

puis de Hercule en décembre. Sa<br />

magnitude diminue au fur et à mesure<br />

qu’elle se rapproche de la Terre et de<br />

l’astre du jour.<br />

C/<strong>2004</strong> Q1 ( Tucker )<br />

Visible toute la nuit durant ces deux<br />

mois, C/<strong>2004</strong> Q1 (Tucker) évolue dans<br />

la constellation d’Andromède vers la<br />

magnitude 13.<br />

C/<strong>2004</strong> R2 ( ASAS )<br />

Cette comète est observable en début<br />

de nuit sur l’horizon ouest en<br />

novembre, dans les constellations de<br />

l’Ophiuchus et de l’Aigle à magnitude<br />

10-11. En décembre elle poursuit sa<br />

route dans le Dauphin et le Petit<br />

Cheval, mais sa magnitude faiblit<br />

rapidement.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 47


Balade Lunaire : Rimae et Rectae<br />

Qui n’a jamais essayé d’observer cette fracture fine et<br />

discrète dans la « Vallée des Alpes » ou d’essayer d’en<br />

tirer le portrait ? Ces formations fascinent par leur finesse,<br />

leur étrangeté, témoins des bouleversements<br />

géologiques qu’a subi la Lune.<br />

Mais lorsqu’on observe de plus près ces formations, il<br />

est indéniable qu’elles n’ont pas toutes la même origine.<br />

Soit parallèles et concentriques comme celles dues<br />

au cratère Hippalus, ou bien sinueuses comme rima<br />

Hadley, ou encore surfaces ridées des mers lunaires,<br />

dont les dorsales du cratère fantôme Lamont sont les<br />

plus représentatives.<br />

Les nombreuses fractures que nous observons lorsque<br />

le soleil est bas sur l’horizon lunaire sont dues à<br />

des mouvements tectoniques de la croûte lunaire. Ces<br />

mouvements ont été importants quand la croûte lunaire<br />

n’était pas totalement refroidie. Ils ont été principalement<br />

causés par les effets de marées dus à la Terre.<br />

Ces mouvements ont d’ailleurs été encore enregistrés<br />

grâce aux sismographes déposés par les différentes<br />

misions lunaires dans les années 70. Cependant, il<br />

existe de nombreuses failles en escaliers ou concentriques<br />

qui ont été crées par l’effondrement de la croûte<br />

lunaire sur elle-même, considérablement alourdie par<br />

la lave qui s’est épanchée en surface. Les plus remar-<br />

48<br />

Pierre-Olivier Pujat<br />

L’intensité du volcanisme lunaire dans les premiers temps de son existence a laissé des<br />

traces indélébiles sur notre satellite. Parmi celles-ci, les plus remarquables sont les rimae<br />

et les rectae, sillons sinueux ou fractures, qui demeurent les cibles privilégiées des astronomes<br />

amateurs "haut-résolutionnistes".<br />

Les célèbres rimae Cauchy dans la mer de la Tranquillité<br />

Tube de lave effondrée dans la région nord de Oceanus Procellarum<br />

Les failles du cratère Gloclenius<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Cette photo résume la complexité et la diversité géologique lunaire.<br />

On aperçoit de nombreux sillons et les « dorsae », collines peu<br />

élevées.<br />

quables formations de ce type sont Rupes recta ou les<br />

fractures près du cratère Cauchy.<br />

En outre, les mouvements tectoniques tangentiels ont<br />

façonné les remarquables « dorsae », collines très peu<br />

élevées visibles uniquement en soleil rasant. La Dorsa<br />

Smirov près de Posidonius en est un bel exemple.<br />

En ce qui concerne les sillons tortueux comme rima<br />

Hadley, leur origine<br />

a été sujette à<br />

controverses. En<br />

effet, on observe à<br />

certains endroits,<br />

et plus particulièrement<br />

dans la<br />

zone du cratère<br />

Aristarchus, de<br />

nombreuses rimae<br />

dont la source<br />

semble très localisée.<br />

Certains géologues<br />

ont émis<br />

l’idée qu’il aurait<br />

pu s’agir des traces<br />

laissées par l’écoulement<br />

d’eau fossile<br />

rendue fluide<br />

soit par l’impact<br />

(météoritique)<br />

d’une météorite<br />

soit par l’échauffement<br />

volcanique<br />

Rimae dans la zone d'Aristarcus<br />

sous-jacent. On<br />

trouve d’excellentes<br />

preuves de ce<br />

phénomène notamment sur Mars sur les clichés de<br />

Mars Express.<br />

Cette thèse a cependant été mise a mal par les explora-<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 49<br />

Le complexe des rimae Prinz près du cratère Arictarchus dont la<br />

plus remarquable est Vallis Schroter (non visible sur cette image)<br />

tions de la mission Apollo 15 près de rima Hadley,<br />

prouvant l’origine volcanique de ces formations.<br />

Il s’agit en réalité de canaux d’écoulements basaltiques<br />

(la lave lunaire étant très fluide) qui se sont frayé un<br />

chemin à travers le relief lunaire.<br />

Certaines de ces rimae sont le résultat de l’effondrement<br />

des canaux formés et empruntés par la lave au<br />

moment des éruptions ;<br />

Les sillons et failles lunaires sont les rares témoins d’un<br />

passé géologique intense. Ils sont d’autant plus remarquables<br />

que leur caractéristiques sont très proches<br />

des formations volcanologiques terrestres. Cela les<br />

rend d’autant plus<br />

intéressants à observer<br />

qu’ils nous<br />

apportent une<br />

preuve indiscutable<br />

du passé mouvementé<br />

de notre<br />

satellite. Peut-on<br />

imaginer observer<br />

au télescope, ces<br />

flots de lave rouge<br />

incandescente qui<br />

sillonnaient alors<br />

la surface lunaire<br />

? Quel spectacle<br />

mais, on arrive<br />

hélas 3.5 milliards<br />

d’années<br />

trop tard …<br />

Une rimae dans le<br />

cratère rempli de lave de<br />

Posidonius


CROAs : la nébuleuse Jones 1 Fabrice Morat<br />

Carte de champ de Jones 1. Réalisée avec le logiciel Winstar 1.0<br />

50<br />

Impressions visuelles<br />

Au T280 avec un grossissement de<br />

87x, Jones 1 apparaît très faiblement<br />

en deux parties distinctes. Un ciel plus<br />

stable aurait certainement révélé<br />

d'autres faibles étoiles au centre de la<br />

nébuleuse.<br />

Avec un filtre OIII, les anses nord et<br />

sud se détachent plus nettement du<br />

fond du ciel. Même au T280, Jones 1<br />

est une belle et large nébuleuse planétaire.<br />

La partie nord semble plus<br />

marquée. De plus, les deux anses sont<br />

plus contrastées dans leur partie<br />

nord.<br />

Le filtre Hβ n'apporte aucune amélioration,<br />

ce qui n'est pas étonnant car<br />

le gain entre l'OIII et le Hb est voisin<br />

de 18 (voir à ce sujet l'excellent article<br />

de Yann Pothier dans le numéro 17<br />

de Ciel Extrême, p21), c'est dire à quel<br />

point le filtre OIII se révèle ici particulièrement<br />

efficace.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


CROAs : la nébuleuse Hélix Fabrice Morat<br />

Impressions visuelles et remarques<br />

Une des plus grandes et la plus<br />

brillante nébuleuse planétaire du ciel<br />

puiqu'elle est assez proche de nous<br />

(environ 420 années-lumière).<br />

NGC7293 est déjà visible sans filtre.<br />

L'OIII est plus performant que l'UHC.<br />

Au jumelles 11x80, on placera donc<br />

l'OIII sur son oeil directeur et l'UHC<br />

sur l'autre. On note alors un centre<br />

légèrement assombri : cette caractéristique<br />

est parfois difficile à discerner<br />

dans les plus gros instruments<br />

(>T200), mais les jumelles 11x80 offrent<br />

ici assez de contraste !<br />

L'anneau est légèrement oblong dans<br />

le sens nord-ouest/sud-est. Quelques<br />

variations de luminosité dans l'anneau<br />

sont soupçonnées, mais à la limite<br />

des possibilités des jumelles. Le<br />

bord nord-est est plus marqué. Le<br />

champ environnant fourmille d'étoiles<br />

dont certaines sont assez faibles.<br />

Il est d'ailleurs curieux de constater<br />

qu'à une hauteur assez basse sur l'horizon,<br />

on dépasse ici allègrement la<br />

magnitude visuelle 11,5 (un bon repère<br />

est l'étoile directement à l'est de<br />

l'anneau, qui est de magnitude 11,5).<br />

D'habitude, j'arrive difficilement à atteindre<br />

la magnitude visuelle 10,8 et<br />

ce, au zénith. Une preuve supplémentaire<br />

: presque toutes les étoiles imprimées<br />

sur le Millénium figurent sur<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 51<br />

le dessin (l'atlas poussant jusqu'à la<br />

magnitude 11) et d'autres encore plus<br />

faibles apparaissent en plus.<br />

NB. En observation du ciel profond,<br />

l'utilisation d'un large panel de grossissements<br />

semble être la règle. Même<br />

des amplifications fortes révèlent<br />

parfois de bonnes surprises. Mais ici,<br />

l'observation d'objets faibles mais<br />

très étendus nécessite des grossissements<br />

assez faibles pour bénéficier<br />

pleinement de la concentration de lumière<br />

offerte par l'optique (cas d'Hélix).<br />

La vision décalée d'Hélix avec les<br />

jumelles 11x80 me rapelle celle de M57<br />

avec la lunelle de 60mm de mes débuts<br />

!


28 octobre : une pleine Lune<br />

aux couleurs d'Halloween<br />

Au matin du jeudi 28 octobre...<br />

Durant la seconde partie de la nuit du 27 au 28 octobre<br />

<strong>2004</strong>, les insomniaques, veilleurs ou observateurs de<br />

seconde partie de nuit seront récompensés par une éclipse<br />

totale de Lune si les conditions météorologiques le<br />

permettent.<br />

Avec une distance Terre-Lune égale à environ 388300 km<br />

à 3h4mn UT, instant du milieu de totalité, et une grandeur<br />

égale à 1,308 il ne faut pas s’attendre à la totalité très<br />

lumineuse du 9 novembre 2003 mais le spectacle sera<br />

beaucoup plus évident que le 4 mai dernier. L’éclipse du<br />

28 octobre d'une grandeur égale à 1,308 sera donc très<br />

voisine de l’éclipse du 4 mai dont la grandeur était de<br />

1,304 mais le 28 octobre, au moment de la totalité, la Lune<br />

sera un peu plus éloignée de la Terre et surtout beaucoup<br />

plus haute sur l’horizon dans une nuit non crépusculaire.<br />

L'ensemble de l'éclipse est visible depuis la France<br />

métropolitaine et, d'une manière générale, le sud-ouest<br />

sera privilégié. A partir de 0h07mn UT la Lune entre dans<br />

52<br />

Philippe Morel<br />

La mécanique céleste nous gratifie en cet automne d'une éclipse totale de Lune, la<br />

quatrième en dix-huit mois. Puis il nous faudra patienter jusqu'au 3 mars 2007 pour<br />

renouer avec la magie des éclipses de Lune.<br />

Déroulement de l'éclipse totale de Lune du 28 octobre <strong>2004</strong>. Les<br />

heures sont données en Temps Universel (UT), il convient d'ajouter<br />

deux heures pour être en concordance avec l'heure de nos montres<br />

(l'heure d'été en France ne prend fin qu'au matin du dimanche 31<br />

octobre)<br />

4 mai <strong>2004</strong> : une sombre totalité dans le crépuscule dessinée avec<br />

une lunette de 20x80mm. Cliché Philippe Morel.<br />

la pénombre de la Terre mais à ce moment-là rien ne sera<br />

observable. Les choses sérieuses commencent avec<br />

l'entrée de la Lune dans le cône d'ombre terrestre, soit à<br />

1h15mn UT. Notre satellite naturel est complètement<br />

immergé dans le cône d'ombre terrestre de 2h24mn UT à<br />

3h44mn UT, soit 80 minutes de totalité. L'ombre de la<br />

Terre quitte la surface sélène à 4h53mn UT. A 6h02 mn UT<br />

(sortie de la pénombre) cela fait déjà plus d'une demiheure<br />

qu'il n'y a plus d'assombrissement perceptible et<br />

l'aurore couvre le pays.<br />

Durant le passage de la Lune dans l'ombre de la Terre, la<br />

Lune occulte une étoile de la constellation du Bélier, HD<br />

13248, de magnitude 7,7 et située à 515 années-lumière<br />

de la Terre. A Paris la disparition de l'étoile a lieu de 2h43<br />

à 3h34 UT.<br />

Tous ces éléments concourent à faire de cette éclipse totale<br />

un phénomène facile à observer mais dont la clarté<br />

n’égalera pas celle de la totalité du 9 novembre 2003. Cette<br />

éclipse porte le numéro 4965 du Canon d’Oppolzer.<br />

Rendez-vous en 2007<br />

Après la peu commune série de trois éclipses totales de<br />

Lune en moins d’un an dont le phénomène nous<br />

intéressant aujourd’hui marque la fin, il faudra attendre<br />

le 3 mars 2007 pour assister à nouveau en France à une<br />

éclipse totale de Lune.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


1h15mn UT la Lune aborde<br />

l’ombre de notre planète à<br />

45° de hauteur à<br />

Strasbourg, 46° à Lille, 50°<br />

à Marseille et Poitiers et<br />

52° à Toulouse.<br />

2h24mn UT : c’est le<br />

début de la totalité à une<br />

hauteur qui sera la même à<br />

Lille et Ajaccio, à savoir<br />

38°. L’extrême pointe de la<br />

Bretagne sera la mieux<br />

placée avec 43° de hauteur,<br />

soit, un peu plus qu’à<br />

Bordeaux.<br />

3h04mn UT : ce milieu<br />

d‘éclipse privilégie toujours<br />

l’ouest et le sud-ouest de<br />

l’hexagone avec une<br />

hauteur de l’ordre de 38°,<br />

soit 7° de hauteur en plus<br />

qu’à Strasbourg.<br />

3h44mn UT : la totalité<br />

prend fin et l’azimut de la<br />

Lune s’oriente de plus en<br />

plus vers l’ouest et seule la<br />

longitude va décider de la<br />

visibilité. Ainsi, la hauteur<br />

de l’astre des nuit sera la<br />

même à Nice et Metz (25°),<br />

Lille et Marseille (environ<br />

27°). La pointe de Bretagne<br />

reste donc la mieux placée<br />

avec 32° de hauteur.<br />

4h53mn UT : la Lune quitte<br />

l’ombre de la Terre à 17° de<br />

hauteur à Paris et 21° à<br />

Brest. Pour la moitié est et<br />

pour le centre de la France<br />

la nuit n’est plus<br />

astronomique. De ce fait, le<br />

fond du ciel est de plus en<br />

plus clair à mesure que l’on<br />

va vers l’est.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 53<br />

Occultations<br />

rasantes Jean Schwaenen<br />

Ephémérides pour novembre-décembre <strong>2004</strong><br />

Au cours du dernier bimestre de <strong>2004</strong> huit occultations<br />

rasantes seront intéressantes à suivre en France. La carte<br />

ci-dessous indique les zones de visibilité (un trait continu<br />

concerne une occultation au limbe nord, un trait en<br />

pointillé concerne le limbe sud) et le tableau regroupe les<br />

données techniques établies pour une longitude de 2°est.<br />

Un nom d'étoile suivi d'un astérisque signale une étoile<br />

double et deux astérisques une étoile triple.<br />

Les amateurs du sud du département de la Meuse<br />

pourront suivre le 23 novembre deux rasantes à 15 heures<br />

d'intervalle : une occultation au petit matin suivie d'une<br />

autre en fin d'après-midi.<br />

De plus amples renseignements et les données<br />

complémentaires pour mener à bien le suivi des<br />

occultations rasantes peuvent être obtenus auprès de<br />

Jean Schwaenen, Allée D, 5 - B 6001 Marcinelle (Belgique),<br />

courriel jean.schwaenen@versateladl.be


Astro-notes Georges Bouderand<br />

Rencontre à la "Belle Etoile"<br />

Les Rencontres du Ciel et de l’Espace<br />

Du vendredi 12 au dimanche 14 novembre <strong>2004</strong><br />

Cité des Sciences et de l’Industrie<br />

Ne manquez pas ces rendez-vous avec les<br />

meilleurs spécialistes du ciel et de l'espace.<br />

Vous explorerez avec eux les défis, les enjeux<br />

scientifiques et technologiques qui s'offrent à<br />

notre société...<br />

Savoir et imaginer<br />

Débats et conférences<br />

<strong>Déc</strong>ouvrir, s'amuser, rêver<br />

Forums et séminaires<br />

Animations, ateliers<br />

Astronomie passion : le salon de l'astronomie de<br />

loisir<br />

Grande braderie du matériel d'occasion<br />

Comme tous les ans, les clubs du Nord Est de la France se réunissent le temps<br />

d’un week end afin de présenter leur club, leurs projets ou leurs travaux.<br />

Cette année, le rendez-vous est fixé les 27 et 28 novembre <strong>2004</strong>. Ces journées<br />

se dérouleront sur Epinal et plus précisément au planétarium de la MJC lieu<br />

où se déroulent également, les activités du club spinalien. Les clubs souhaitant<br />

participer à ces rencontres peuvent dès à présent nous le faire savoir par<br />

courriel : planetarium.epinal@wanadoo.fr<br />

Lieu de la manifestation Planetarium d' Epinal - centre Belle Etoile<br />

rue dom pothier 88000 EPINAL<br />

Contacts&Informations : DidierMATHIEU<br />

E-mail : planetarium.epinal@wanadoo.fr<br />

AT60 et AUDE au sommet...<br />

54<br />

Cosmodiff<br />

Céline Barraud et Sébastien Vauclair,<br />

astrophysiciens de formation, sont<br />

heureux de vous annoncer l’ouverture<br />

d’une boutique spécialisée en astronomie<br />

à Toulouse : «La Clef des Etoiles».<br />

Au sein de la société COSMODiff, ils<br />

vous proposerons également des activités<br />

culturelles en relation avec les<br />

laboratoires de recherche et les structures<br />

locales (cours, stages, conférences,<br />

expositions, etc...).<br />

Ouverture le 12 Octobre <strong>2004</strong><br />

3 rue Romiguières 31000 Toulouse<br />

Site web : www.cosmodiff.com<br />

téléphone : 05 61 22 58 55<br />

Stage : Etoiles et cadrans solaires<br />

Les 6, 7 et 8 novembre <strong>2004</strong> à l' Observatoire<br />

du Col de la Lèbe – 01260<br />

Sutrieu. Balade sur le chemin des étoiles,<br />

afin de connaître le système solaire.<br />

Ateliers sur la connaissance et<br />

fabrication de cadrans solaires, avec<br />

recherche à Hauteville-Brénot de cadrans<br />

Contact : T.Tourtet<br />

Tel 04.79.87.67.31 Fax : 04.79.87.67.31<br />

E-mail : astroval @free.fr<br />

Site web : www.astroval. free.fr<br />

Du 9 au 14 juillet <strong>2004</strong> les Audiens ont organisé leur star-party annuelle à Barèges.<br />

L'occasion de se retrouver autour d'ateliers, de conférences (ouvertes au public vacancier)<br />

et de gros dobsons. Le tout dans une ambiance des plus conviviales pour contrecarrer la<br />

persistance du mauvais temps.<br />

La montée au Pic-du-Midi et l'installation de tout ce petit monde au sommet furent le<br />

temps fort du séjour pour une nuit d'observations d'anthologie clôturée par un lever de<br />

soleil et son rayon vert . A renouveler en juillet 2005<br />

Au cours de ce séjour montagnard, l'AT 60 a tenu son<br />

assemblée générale en présence d'une trentaine de<br />

membres de cette association en charge du télescope de<br />

60cm installé à l'Observatoire du Pic-du-Midi. Après la<br />

présentation des rapports financier, moral et des activités<br />

l'AG a abordé les problèmes touchant à l'hébergement<br />

des missionnaires. Les réponses apportées ont permis une<br />

meilleure approche de la problématique de la coopération<br />

des différents acteurs au sommet. Les projets pour l'année<br />

à venir portent sur l'amélioration du T 60 et des<br />

formations spécifiques au maniement de ce télescope. L'AT<br />

60 se présente aux Rencontres du Ciel et de l'Espace.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Le ciel en novembre <strong>2004</strong><br />

Sous la voûte des cieux<br />

En cette mi-novembre <strong>2004</strong>, il est 22<br />

heures T.U. ( 23 heures à nos montres,<br />

depuis le 31 octobre nous sommes de<br />

nouveau en heure d'hiver, en TU +1),<br />

la Lune est absente, et nos regards se<br />

portent en premier vers l'horizon sud.<br />

Un ciel pauvre en étoiles brillantes<br />

Les phases lunaires,<br />

extraites du logiciel C2A,<br />

sont données à 22heures T.U. de la date.<br />

Carte du ciel étoilé tirée du logicielCoelix 2.032<br />

s'offre alors à nous : la Baleine et les<br />

Poissons s'étirent sur toute leur<br />

longueur. En poursuivant vers le<br />

zénith nous découvrons Andromède ,<br />

dans le prolongement du carré de<br />

Pégase. Cette constellation d'Andromède<br />

, outre son illustrissime galaxie,<br />

nous donne l'occasion de détailler, à<br />

l'oculaire de nos instruments, une<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 55<br />

cinquantaine de couples stellaires<br />

choisis par notre collègue Alain<br />

Gérard (voir plus en avant dans ce<br />

même numéro). Plus haut encore,<br />

nous arrivons pile au-dessus de nos<br />

têtes sur Cassiopée.<br />

Un demi-tour sur nous-même et nous<br />

voilà face à l'horizon boréal avec une<br />

Grande Ourse qui traîne sa carcasse à<br />

Aspect du ciel étoilé<br />

le 15 novembre <strong>2004</strong> vers 22 heures T.U.,<br />

(le 1er vers 23 heures ou le 31 vers 21 heures)<br />

pour un observateur situé par 48° de latitude nord.


faible hauteur au-dessus de cet<br />

horizon tandis que rivée à son étoile<br />

Polaire, la Petite Ourse pendouille<br />

tristement.<br />

A l'ouest, les reines de l'été (Déneb, dans<br />

le Cygne, et Véga, dans la Lyre) tirent<br />

leur référence accompagnées du<br />

Verseau qui plonge sous l'horizon. A<br />

l'est, un ciel richement peuplé d'étoiles<br />

brillantes se lève avec le Taureau,<br />

Orion et les Gémeaux : un festival<br />

d'étoiles de première grandeur qui<br />

nous accompagneront durant les<br />

longues et froides nuits d'hiver. Seule<br />

présence planétaire en ce milieu de<br />

nuit de mi-novembre <strong>2004</strong> : Saturne.<br />

Léonides<br />

Les événements rares permettent<br />

l'espace d'un soir au grand public de<br />

se plonger le nez dans les étoiles. Les<br />

étoiles filantes sont matière à<br />

rameuter les foules sous les étoiles,<br />

malheureusement l'essaim périodique<br />

Les éphémérides des planètes et du Soleil<br />

sont établies pour les 5, 15 et 25<br />

novembre. Pour la Lune nous donnons<br />

pour chaque jour du mois la fraction<br />

éclairée en pourcentage du disque éclairée<br />

(0% pour la nouvelle Lune), la hauteur au<br />

passage au méridien et les heures de lever,<br />

passage au méridien et coucher. Ces heures<br />

sont indiquées pour Paris et en Temps<br />

Universel (T.U.). Il conviendra d'ajouter<br />

une heure aux heures du tableau pour<br />

obtenir l'heure légale en France. Ces<br />

éphémérides sont établies avec les logiciels<br />

C2A et Coelix.<br />

des Leonides a perdu quelque peu de<br />

sa superbe passée. Les tempêtes de ces<br />

dernières années ne sont plus de mise,<br />

sauf divine surprise. Le maximum de<br />

l'essaim des Léonides se produit cette<br />

année avec une absence totale de Lune<br />

en ce matin du merdredi 17 novembre,<br />

observons tout de même et quizas!<br />

56<br />

Dessins extraits du Guide du Ciel <strong>2004</strong>-2005<br />

Guillaume Cannat/AMDS/Nathan<br />

Ronde de nuit<br />

La scène de bal de nuit est quasidéserte<br />

et la fièvre du vendredi soir<br />

(soir de prédilection des assos pour<br />

ouvrir leurs coupoles au public) ne<br />

trouve que Saturne pour assurer le<br />

spectacle, en veillant certes quelque<br />

peu. Sise dans les Gémeaux, la planète<br />

aux anneaux se lève trois heures après<br />

le coucher de l'astre du jour à la minovembre.<br />

Dans la banlieue du<br />

Seigneur des Anneaux on ne<br />

manquera pas de jeter un oeil à Titan,<br />

prochain objectif de la sonde<br />

Huyghens.<br />

Un mot pour justifier l'absence de<br />

Mercure : trop proche du Soleil<br />

couchant, elle reste perdue dans les<br />

lueurs du crépuscule en dépit de son<br />

passage à l'élongation maximale est<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


le 21 novembre. Dans les ultimes jours<br />

du mois elle amorce une timide<br />

apparition, nous aurons l'occasion<br />

d'en reparler en décembre.<br />

La constellation de la Vierge est le lieu<br />

de rendez-vous pour les trois planètes<br />

visibles à l'oeil nu en ces petits matins<br />

de novembre : Vénus, Jupiter et Mars.<br />

L'étoile du Berger domine de sa<br />

splendeur l'horizon est-sud-est. Elle<br />

maintient au cours du mois sa<br />

magnitude de -4 en compensant la<br />

diminution de son diamètre apparent<br />

(qui passe de 13,4" à 11,9" au cours du<br />

mois) par une augmentation de sa<br />

fraction éclairée (80 à 87%). En cette<br />

fin de première décade de novembre,<br />

la mécanique céleste vous offre pour<br />

votre petit déjeuner astronomique un<br />

croissant (de Lune) accompagné de<br />

trois planètes (Vénus, Jupiter et Mars<br />

par ordre d'importance visuelle) et<br />

d'une étoile de première grandeur<br />

(Alpha Virginis)<br />

En tout premier lieu c'est Jupiter<br />

(d'une magnitude apparente de -1,7) ,<br />

qui passe en conjonction serrée avec<br />

Vénus le 5 novembre. Un rendez-vous<br />

à ne manquer sous aucun prétexte et<br />

à photographier. La planète géante,<br />

vue sous un diamètre apparent de 32"<br />

entame ainsi sa campagne de visibilité<br />

<strong>2004</strong>-2005. Ce qui justifie le retour<br />

dans nos éphémérides du classique<br />

graphique donnant la position des<br />

satellites galiléens autour de Jupiter<br />

et du tableau des phénomènes de ces<br />

dits-satellites. A la surface nuageuse<br />

de Jupiter on pourra également pister<br />

la fascinante Tache Rouge, un tableau<br />

indiquant sa position à des heures<br />

remarquables (voir plus loin)<br />

Puis, angulairement parlant les deux<br />

planètes s'éloignent l'une de l'autre,<br />

Jupiter gagnant en hauteur au fil des<br />

jours qui se lèvent. Un mince<br />

croissant de Lune tient compagnie<br />

aux deux planètes au matin des 9 et<br />

10 novembre, la Lune passant d'un<br />

jour à l'autre du nord au sud du duo<br />

planétaire. A immortaliser sur la<br />

gélatine également.<br />

Enfin, le 11 un très mince croissant de<br />

Lune voisine la troisième planète<br />

présente au-dessus de l'horizon du<br />

levant, Mars. Sans oublier, Vierge<br />

oblige, l'étoile principale de cet<br />

astérisme : Spica. Au matin du 17<br />

novembre, jour de la conjonction<br />

géocentrique de Vénus et de Spica, ces<br />

deux objets occupent les deux<br />

sommets d'un triangle rectangle en<br />

Spica, la planète rouge occupant le<br />

troisième sommet. Mars avec un<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 57<br />

Dessins extraits du Guide du Ciel <strong>2004</strong>-2005<br />

Guillaume Cannat/AMDS/Nathan


Ci-dessous, prévisions d'occultations<br />

d'étoiles par des astéroïdes établies par Jean<br />

Schwaenen pour le mois de novembre. La<br />

deuxièem colonne indique les heures de début<br />

et de fin d'observation. La colonne durée<br />

indique la durée en seconde de la baisse d'éclat<br />

de l'étoile occultée.<br />

Tableau (ci-dessus) des phénomènes des<br />

satellites de Jupiter bien observables en<br />

France durant le mois de novembre.<br />

Ci-contre, visibilité de la Tache Rouge en<br />

novembre. Les horaires en T.U. indiquent<br />

l'apparition au bord est de la planète, le<br />

passage au méridien central et la disparition<br />

au limbe ouest de la Tache Rouge. Les<br />

horaires grisés correspondent soit à des<br />

moments où la planète n'est pas encore levée au-dessus de l'horizon, soit à des moments où<br />

le Soleil est déjà levé. Les éphémérides ont été établies pour une longitude de 82° de la Tache<br />

Rouge.<br />

minuscule disque de moins de 4" de<br />

diamètre apparent n'offre aucune<br />

surface planétaire à détailler aisément<br />

dans nos télescopes.<br />

Les "bijoux" d'Astro Kool<br />

Ouvrons à nouveau (voir les<br />

Ephémérides de septembre <strong>2004</strong>) la<br />

boîte à bijoux renfermant les plus<br />

belles paires d'étoiles colorées et<br />

détaillons Mesarthim dans le Bélier.<br />

Désignée sous la lettre Gamma dans<br />

la nomenclature de Bayer, sa binarité<br />

fut découverte en 1664 par Hook, ce<br />

qui en fait une des premières doubles<br />

connues . A l'oculaire, elle se révèle<br />

composée de deux étoiles jaunes, de<br />

magnitudes équilibrées (4,7 et 4,8) et<br />

séparées de 8".<br />

58<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Le ciel en décembre <strong>2004</strong><br />

Sous la voûte des cieux<br />

Un mois est passé. Nous sommes de<br />

nouveau face à l'horizon sud et il est<br />

toujours 22 heures T.U. Un mois est<br />

passé. Notre vaisseau spatial Terre<br />

s'est déplacé d'une cinquantaine de<br />

millions de kilomètres le long de son<br />

orbite, ce qui modifie légèrement<br />

Les phases lunaires,<br />

extraites du logiciel C2A,<br />

sont données à 22heures T.U. de la date.<br />

Carte du ciel étoilé tirée du logicielCoelix 2.032<br />

l'aspect de notre ciel étoilé. Les<br />

constellations situées du côté du<br />

couchant le mois dernier glissent<br />

lentement sous l'horizon et du côté<br />

du levant d'autres apparaissent. Le<br />

ciel d'hiver se met en place.<br />

En cette fin d'automne, les Poissons et<br />

la Baleine occupent la majeure partie<br />

du ciel au-dessus de l'horion sud-est,<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 59<br />

Pégase est bas sur l'horizon du<br />

couchant. Au-dessus de nos têtes<br />

Persée trône en majesté. L'occasion de<br />

pointer aux jumelles son double amas.<br />

Cassiopée est toute proche. La Voie<br />

Lactée déroule son ruban étoilé d'est<br />

en nord-ouest. Les deux Ourses , côté<br />

nord, patientent jusqu'au printemps<br />

pour retrouver leur grandeur passée.<br />

Aspect du ciel étoilé<br />

le 15 décembre <strong>2004</strong> vers 22 heures T.U.,<br />

(le 1er vers 23 heures ou le 31 vers 21 heures)<br />

pour un observateur situé par 48° de latitude nord.


En revanche, le ciel côté est se peuple<br />

de belles constellations riches en<br />

étoiles brillantes. Le Taureau est<br />

proche du méridien sud, Orion<br />

commence à déployer sa splendeur.<br />

Capella, dans le Cocher, brille haut<br />

dans le ciel. Les Gémeaux dominent le<br />

ciel d'orient tandis que les Chiens (le<br />

Grand et le Petit) sautent par-dessus<br />

l'horizon. La Lune, absente en cette<br />

mi-décembre, viendra par la suite<br />

ternir quelque peu cette obscure<br />

beauté qui tombe des étoiles (Pleine<br />

Lune le 26 décembre).<br />

Géminides<br />

La Lune est nouvelle le 12 du mois ce<br />

qui nous offre d'excellentes conditions<br />

pour suivre un essaim d'étoiles<br />

filantes actif en fin d'automne : les<br />

Géminides. Comme son nom l'indique<br />

clairement les étoiles filantes<br />

jaillissent des Gémeaux et passent<br />

notamment devant Orion. Voilà qui<br />

désigne clairement le Géant céleste<br />

comme cible à photographier pour<br />

capturer sur la pellicule ces fugaces<br />

rayures du firmament. Le maximum<br />

de l'essaim a lieu dans la nuit du 13 au<br />

14, avec un taux horaire moyen<br />

dépassant les 100 météores.<br />

Cinq à la suite<br />

La Terre dans son périple autour de<br />

notre étoile centrale passe en un point<br />

remarquable de son orbite : le solstice<br />

Dessins extraits du Guide du Ciel <strong>2004</strong>-2005<br />

Guillaume Cannat/AMDS/Nathan<br />

d'hiver, période de l'année où le Soleil<br />

est le plus bas au-dessus de l'horizon<br />

pour les observateurs de l'hémisphère<br />

nord. Cette "descente" atteint son<br />

point extrême le 21 décembre, jour du<br />

solstice d'hiver.<br />

60<br />

Les éphémérides des planètes et du Soleil sont<br />

établies pour les 5, 15 et 25 décembre. Pour<br />

la Lune nous donnons pour chaque jour du<br />

mois la fraction éclairée en pourcentage du<br />

disque éclairée (0% pour la nouvelle Lune),<br />

la hauteur au passage au méridien et les<br />

heures de lever, passage au méridien et<br />

coucher. Ces heures sont indiquées pour Paris<br />

et en Temps Universel (T.U.). Il conviendra<br />

d'ajouter une heure aux heures du tableau<br />

pour obtenir l'heure légale en France. Ces<br />

éphémérides sont établies avec les logiciels<br />

C2A et Coelix.<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


Dessins extraits du Guide du Ciel <strong>2004</strong>-2005<br />

Guillaume Cannat/AMDS/Nathan<br />

Des cinq planètes visibles à l'oeil nu,<br />

seule Saturne est observable une<br />

grande partie de la nuit.<br />

Mercure tente une timide apparition<br />

en début de mois dans les flammes du<br />

couchant. Après sa conjonction<br />

inférieure du 10, elle change d'horizon.<br />

Elle entame alors une bonne<br />

apparition dans les lueurs de l'aube,<br />

atteignant le 30 sa plus grande<br />

élongation ouest. Sa proximité d'avec<br />

Vénus permet de la localiser dans<br />

l'heure qui précède le lever du Soleil.<br />

Vénus, dont le diamètre apparent<br />

diminue quelque peu au cours du<br />

mois, réduit d'une heure son temps de<br />

présence au-dessus de l'horizon sudest.<br />

On suivra ses rapprochements<br />

plus ou moins serrés avec Mars, en<br />

début de mois (la Lune en fin croissant<br />

se joignant au duo planétaire), et avec<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 61<br />

Mercure, en fin de mois. Le 19<br />

décembre au matin l'étoile du Berger<br />

brille à mi-chemin des deux planètes.<br />

La planète rouge brille de son petit<br />

éclat discret durant l'aube, Mars<br />

maintenant l'écart entre son lever et<br />

celui du Soleil à deux heures et trente<br />

minutes. La petitesse de son disque<br />

(4,1" de diamètre apparent) et sa faible<br />

période de visibilité interdisent bien<br />

sûr tout suivi détaillé de sa surface.<br />

Jupiter est bien installée dans la<br />

Vierge et brille de tout son éclat<br />

durant la seconde partie de la nuit, son<br />

lever intervenant toujours après<br />

minuit au cours de ce douzième mois<br />

de <strong>2004</strong>. Le 7 au matin, un mince<br />

croissant lunaire vient se poster à<br />

moins de 3° de Jupiter. A l'oculaire, on<br />

peut suivre l'évolution de ses hautes<br />

couches nuageuses et apprécier<br />

également sa rotation en pistant la<br />

Tache Rouge. Afin de faciliter le travail<br />

de préparation des observations nous<br />

indiquons dans un tableau les heures<br />

des passages les plus favorables de<br />

cette Tache Rouge. Avec une période<br />

de visibilité de Jupiter qui frôle les sept<br />

heures en fin de mois, nous pouvons<br />

certains matins suivre le transit de<br />

cette fameuse tache d'un bord à l'autre<br />

de la planète géante. Et quand la Tache<br />

Rouge n'est pas visible, il reste pour<br />

assurer le spectacle les satellites<br />

galiléens qui dans leur ballet incessant<br />

autour de la planète géante offrent une<br />

série de phénomènes à suivre à<br />

l'oculaire. Quant au classique<br />

graphique, il permet d'identifier sans


erreur possible les quatre petits points<br />

brillants présents dans la banlieue de<br />

Jupiter.<br />

Jupiter se lève quand Saturne franchit<br />

le méridien, cela illustre clairement<br />

la grande période de visibilité de la<br />

planète aux anneaux. Sise dans les<br />

Gémeaux, Saturne brille une très<br />

grande partie de la nuit.<br />

Ci-dessus : tableau des phénomènes des<br />

satellites de Jupiter observables en France<br />

durant le mois de décembre <strong>2004</strong>.<br />

<strong>2004</strong> a été marquée par un phénomène<br />

rare avec le passage de Vénus devant<br />

le Soleil. <strong>2004</strong> nous offre également un<br />

phénomène plus fréquent celui-là : la<br />

possibilité d'observer les cinq planètes<br />

visibles à l'oeil nu en même temps.<br />

Cela avait déjà été le cas ce printemps<br />

dans le ciel du soir. Ce sera à nouveau<br />

le cas mais dans le ciel de l'aube à la<br />

mi-décembre et dans l'ordre d'éloignement<br />

au Soleil : en partant de<br />

l'horizon sud-est vers l'ouest, on<br />

pourra découvrir successivement<br />

Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et<br />

Saturne.<br />

Un gros caillou qui passe devant une étoile et cela donne une occultation : durant un temps<br />

plus ou moins long l'éclat de l'étoile occultée baisse. De cette variation d'éclat parfaitement<br />

datée peuvent en résulter des données sur les caractéristiques physiques de l'agent occulteur.<br />

D'où l'intérêt de suivre ces occultations dont le tableau ci-dessous regroupe les prévisions<br />

établies par Jean Schwaenen pour le mois de décembre.<br />

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Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong>


PUB INACO<br />

Reprise du film de la 3ème de couverture<br />

du précédent numéro<br />

Astrosurf Magazine - <strong>N°11</strong> <strong>Nov</strong>./<strong>Déc</strong>. <strong>2004</strong> 63

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