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Evaluation Matters - African Development Bank

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AvIs D’uN ExPERT<br />

Les évaluateurs ont-ils toujours raison ?<br />

L’étrange cas du projet d’irrigation de Kpong au Ghana<br />

Guy-Blaise Nkamleu,<br />

Chargé principal de l’évaluation, OPEv<br />

Quel est le meilleur moment pour la program-<br />

mation des rapports d’achèvement des projets<br />

et de l’évaluation rétrospective ? Quand peut-on<br />

considéré qu’un projet a pris fin ? La complexité<br />

et l’incertitude de l’évaluation dans un environ-<br />

nement en proie aux mutations. Ce sont autant<br />

de questions, qui ont été débattues lors d’une<br />

récente réunion sur la communauté des pratiques<br />

à la BAD. L’origine de ces discussions était<br />

le projet d’irrigation de Kpong au Ghana, qui<br />

est présenté dans le présent article. Les points de<br />

vue sur «les évaluateurs ont-ils toujours raison<br />

?» sont présentés aux pages 33 et 38. Ce document<br />

a été présenté pour la première fois à la<br />

Conférence de l’AfREA en janvier 2012.<br />

L’évaluation suppose la quête de la véritable<br />

valeur des projets et programmes. Pourtant,<br />

l’expérience sur le terrain nous montre que le<br />

concept de «vérité» est plus difficile à cerner que<br />

cela puisse paraître. Pour illustrer cette affirmation,<br />

nous avons pris l’exemple de l’évaluation<br />

du Projet d’irrigation de Kpong, un projet<br />

récent relatif à l’infrastructure de gestion de<br />

l’eau, financé par la Banque au Ghana.<br />

La présente étude décrit un coup de théâtre<br />

spectaculaire observé lors de l’exécution d’un<br />

projet qui, à l’achèvement, apparaissait comme<br />

un échec. Mais, quelques années plus tard, une<br />

18 eVALUatiOn <strong>Matters</strong><br />

nouvelle évaluation a présenté, contre toute<br />

attente, un tableau complètement différent et<br />

beaucoup plus positif. Paradoxalement, l’origine<br />

de ce succès tardif a été l’échec de la réalisation<br />

des objectifs initiaux du projet. Cet «heureux<br />

accident» a conduit à une situation différente,<br />

non planifiée et qui n’avait apparemment pas<br />

été perçue même au moment de «l’achèvement».<br />

Cette nouvelle situation a plus tard, produit des<br />

avantages qui sont beaucoup plus importants<br />

que l’objectif initial du projet. L’étude de cas<br />

montre que de bons résultats ont finalement été<br />

observés en dépit des preuves palpables d’échec.<br />

Mais, ces résultats n’étaient pas dans l’ordre des<br />

avantages planifiés à l’origine.<br />

Ce cas met en lumière un nombre de faits importants<br />

sur les pratiques et l’évaluation des<br />

actions de développement.<br />

1. Premièrement, l’hypothèse de linéarité : les<br />

projets sont censés renvoyer à un agence-<br />

ment ordonné et réfléchi des activités ; ils<br />

doivent avoir un point de départ, un point<br />

médian et une fin. Vers la fin de la phase<br />

d’exécution, nous devons en principe avoir<br />

une indication de la possibilité d’atteindre<br />

l’impact attendu. Pourtant, l’expérience sur<br />

le terrain nous montre que «l’achèvement du<br />

projet» peut être un concept polysémique, et<br />

que l’intervention du projet peut produire<br />

des conséquences inattendues bien après la<br />

fin officielle des activités du projet.

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