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nommer C<strong>au</strong>ssidière, diriger la confection des barricades à l'entrée de la rue<br />

Chalamont ; qu'il a peu vu ce qui se passait, mais que plusieurs de ses commis<br />

pourraient nous donner de plus amples renseignements ;<br />

2° Hippolyte Routière, commis de M. Charrin, a dit : Que, dans les<br />

journées désastreuses qui viennent de passer, il a vu C<strong>au</strong>ssidière le père<br />

aller et venir, dans la rue Trois-Carre<strong>au</strong>x, excitant les insurgés ; il fa vu leur<br />

donner un paquet de cartouches.<br />

Il a vu le fds C<strong>au</strong>ssidière rentrer plusieurs fois pour se rafraîchir chez<br />

son père; il l'a vu dans la rue avec les insurgés, mais il est allé se battre<br />

dans d'<strong>au</strong>tres quartiers. L'ayant rencontré devant sa porte, Rouzicrc dit à<br />

C<strong>au</strong>ssidière fils: Nous ne sommes pas en force, retirez-vous. Ce jeune<br />

homme répondit : Autant mourir <strong>au</strong>jourd'hui que demain. C<strong>au</strong>ssidière<br />

fils portait un fusil de munition, mais il ne l'avait pas toutes les fois que<br />

Rouzière l'a vu.<br />

3° Pierre Grosbon, rouennier, rue Trois-Carre<strong>au</strong>x, a vu C<strong>au</strong>ssidière<br />

père exciter les ouvriers et commander la confection des barricades; la petite<br />

C<strong>au</strong>ssidière, âgée de dix à douze ans, remplissait ou plutôt jetait des cailloux<br />

dans les tonne<strong>au</strong>x des barricades. Hier matin, 15 avril, elle est venue reprendre<br />

<strong>au</strong>x barricades une caisse à chandelles qu'elle y avait apportée.<br />

II a vu un nommé Girard, qu'on dit être tailleur, et qui avait été caporal<br />

de voltigeurs dans le 1 er bataillon, 2 e légion de la garde nationale, avec un<br />

fusil, mettant en joue les militaires; mais il n'a pas fait feu, ayant relevé son<br />

arme. Au moment où quelqu'un dit d'arrêter, il s'arrêta efFectiement en<br />

disant: A la benne heure, si la troupe se retire!<br />

Et le lendemain, 17 avril, continuant les recherches, M. Jean Poix fils,<br />

marchand de draps, rue Trois-Carre<strong>au</strong>x, a dit qu'étant à une de leurs fenêtres,<br />

avec son père et sa famille, il a vu tous les jours, depuis les événements,<br />

C<strong>au</strong>ssidière père se promener dans la rue, exciter les ouvriers, présider à<br />

l'établissement des barricades, dont il dirigeait la construction. II a vu la jeune<br />

fille C<strong>au</strong>ssidière jeter des pierres dans les tonne<strong>au</strong>x des barricades, apporter<br />

à boire <strong>au</strong>x ouvriers; la famille C<strong>au</strong>ssidière est connue comme saint-simonnienne.<br />

M. Poix père, son fils Léon, sa femme et son be<strong>au</strong>-frère Camille Guitton,<br />

ont vu comme Jean Poix, et pourront confirmer sa déclaration.<br />

Ils ont vu un individu, grand, pâle, maigre, à moustaches noires et à<br />

barbe de bouc, venir visiter la rue, un pistolet à la main; il a frappé sur<br />

l'ép<strong>au</strong>le de C<strong>au</strong>ssidière, lui a touché à la main et c<strong>au</strong>sé avec lui; il avait une<br />

redingote brune foncée; on disait que c'était un nommé Lagratige. D'<strong>au</strong>tres<br />

individus sont ensuite venus annoncer <strong>au</strong>x ouvriers, pour les encourager,<br />

qu'ils étaient maîtres du Bon-Pasteur et <strong>au</strong>tres lieux. Les insurgés n'étaient<br />

habituellement que deux ou quatre pour garder les barricades; le dernier jour,<br />

ils y étaient une trentaine, mais il n'y en avait qu'une dizaine d'armés.

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