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caporal du poste de la rue Tholozan, n° 21, établi chez Amand, sous les<br />

ordres d'un nommé Didier, mon sergent; j'ignore sa demeure, c'est un<br />

homme brun, sans barbe, front découvert, voix enrouée, taille ordinaire, vêtu<br />

de noir et en casquette, une brûlure sur la joue <strong>au</strong>-dessous de l'œil droit. C'est<br />

lui qui donnait des ordres pour avoir des armes et vivre chez Amand; il avait<br />

un sabre et un fusil.<br />

On m'avait surnommé Sans-Peur, nom sous lequel je suis connu depuis<br />

longtemps. J'avais une grande barbe que j'ai fait couper dimanche soir, parce<br />

que diverses personnes m'ont dit qu'ayant pris une part active à la sédition il<br />

serait plus facile de me reconnaître. Notre mot d'ordre était association, résistance<br />

et courage ; j'étais porteur d'un fusil et d'une giberne, et j'ai monté la<br />

garde. Je ne me suis pas vanté, ainsi que vous me le dites, d'avoir tué plusieurs<br />

militaires, en les poursuivant jusqu'<strong>au</strong> jardin des Plantes. Je n'ai point tiré de<br />

coups de fusil; je n'ai jamais eu plus de cinq ou six cartouches, qui m'ont été<br />

données par des camarades. J'ai trouvé mon fusil <strong>au</strong> poste le mercredi, et je l'ai<br />

laissé <strong>au</strong> même endroit dimanche soir; j'ignore absolument ce qu'il est devenu.<br />

Nous n'avons jamais eu plus d'une douzaine de fusils, pour trente ou quarante<br />

personnes, plus ou moins; j'ignore qui les avait fournis. II y avait <strong>au</strong>ssi des<br />

baïonnettes emmanchées sur des morce<strong>au</strong>x de bois, avec lesquels les enfants<br />

faisaient faction. Je ne connais <strong>au</strong>cun de ceux qui étaient avec moi. Tout le<br />

monde donnait des ordres et plaçait les factionnaires. Je n'ai pas mis le pied<br />

dans le jardin du couvent des Dames Saint-Charles, côte des Carmélites. Je<br />

n'ai point connaissance qu'il y ait été enterré des armes, non plus que des<br />

trouées que vous me dites avoir été faites à la muraille. Je connais bien M. Corréat,<br />

dont vous me parlez; il demeure dans la maison; c'est un décoré de<br />

juillet. Il est souvent venu <strong>au</strong> poste ; j'ignore ce qu'il venait y faire. Au surplus,<br />

je vous répète que je ne sais rien, que je ne me suis point servi de mes armes,<br />

que je ne connais <strong>au</strong>cune des personnes dont vous me parlez, que j'ignore s'il<br />

a été jeté des pavés, et qu'enfin je n'ai rien à vous dire.<br />

Lecture faite de ce que dessus <strong>au</strong>dit Roux, il a reconnu la sincérité de sa<br />

déclaration et a déclaré ne savoir écrire ni signer, en présence de notre agent<br />

de police Vacher et de nous. Signé Remy.<br />

Attendu que de l'interrogatoire ci-dessus il résulte que Roux dit Sans-Peur<br />

a pris une part active à la coalition, qu'il a pris les armes et commandé à un<br />

poste, comme caporal des insurgés ; qu'il y a non-seulement ses déclarations,<br />

mais encore des témoins parmi ses co-accusés, notamment les nommés Ruty<br />

et Piconot. (Voir les déclarations du 18 avril. )<br />

Nous croyons, attendu que le temps nous manque, devoir simplement le<br />

mettre à la disposition de M. le procureur du Roi.<br />

Lyon , 18 avril 1834. Le commissaire de police, Signé REMY.<br />

(Dossier Roux dit Sans-Peur, n° 336 du greffe, pièce l re .)<br />

PROCÈS-VERBATJX. 6

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