AVERTISSEMENT - Le Proscenium

Le P
- En revanche les bœufs-carottes sont discrets.
Le O
- C’est la police des polices et ils enquêtent sur les policiers ripoux depuis qu’ils se sont
aperçus que dans policier, il y a avait aussi poli.
Le L
- Et vous connaissez le proverbe «trop poli pour être honnête».
Le I
- Alors forcément certains keufs carottent mais dans l’ensemble on est toujours polis.
Le C
- Par exemple, on ne tutoie jamais un immigré.
Le I
- Sauf quand on est énervé.
Le C
- Et on s’énerve souvent. Et là on peut même devenir brutaux.
Le E
- C’est ce qui est arrivé au jeune Mouloud. Un petit beur d’origine émigrée. Un policier de
la brigade des mineurs lui serrait le bras tellement fort que son collègue s’est fendu d’un
“eh vas y Mouloud”.
Le P
- Alors Mouloud a pris à témoin le brigadier en lui disant : “oh bouffon, t’as vu comme y
serre”.
Le O
- Comme cette anecdote a beaucoup fait rire le Ministre de l’Intérieur de l’époque, ce
brigadier a été effectivement promu commissaire.
Le L
- Depuis il a une tendresse particulière pour les immigrés clandestins.
Le I
- Ça ne l’empêche pas de les renvoyer chez eux manu polissari. Mais il y met d’avantage
les formes.
Le C
- Il leur dit par exemple que dans clandestin, il y a destin et que le leur est ailleurs.
Le E
- Et qu’il y a également le mot clan pour les inciter à rejoindre le leur au plus vite quelque
part en Afrique..
Ils quittent la scène. Une jeune femme entre et saisit au vol le mot Afrique.
La jeune femme
- Et l’Afrique, c’est le pays des éléphants.
Eléphant, éléphant, les enfants adorent ce mot à cause du cirque.
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