Isadora vous chuchote - Le Proscenium

Il rentre, les deux amoureux s’embrassent, se câlinent, tandis que le tumulte se déchaîne au
dehors.
JOCELYN : Et si le boucan se prolonge ?
ISADORA : Il peut bien durer toute notre vie, ça t’obligera à rester près de moi.
JOCELYN : Mais il faudra bien que je rentre chez moi.
ISADORA : Reste dormir ici je t’en supplie.
JOCELYN : Bon mais… n’en profite pas pour me jeter un sort, mon immortelle !
ISADORA : Pas de souci.
Jocelyn l’installe sur ses genoux et les deux amoureux s’endorment, dans les bras l’un de
l’autre. Noir. Retour sur Olibrius et Charles.
CHARLES : Les usurpateurs sont en fuite, le plein droit est restauré ! Vive Azincourt ! Vive
moi !
OLIBRIUS : Statistiquement on avait 64.9% de chance de l’emporter.
Arrive Smatch.
SMATCH : Lumineuse nouvelle, mes amis ! La Champagne est écrasée, à genoux et demande
grâce ! Nous lui imposerons nos conditions de guerre ! Je vous invite à trinquer ce soir à notre
victoire. Nous boirons dans le crâne de nos ennemis ! Me voilà nommé conseiller comtal !
Tous trois sortent en poussant des cris de joie. Arrive Jocelyn avec une mandoline. Il chante
un poème d’amour sous le balcon d’Isa, qui bientôt apparaît.
ISADORA : Tu as perdu l’esprit mon bon Jocelyn ! Que vont penser les voisins ? Rentre
donc, tu vas prendre froid !
Jocelyn entre. Ils s’embrassent.
JOCELYN : Tu embrasses à merveille mon amour.
ISADORA : Depuis un mois que nous ne faisons que ça, je commence à prendre l’habitude !
JOCELYN : Je ne me lasse pas de tes lèvres si douces, et d’y goûter à chaque heure du jour
comme une fraîche rosée aurorale.
ISADORA : C’est toi qui vires Bisounours, là !
JOCELYN : Si tu veux je m’en vais.
ISADORA : Non, reste ! Nous avons tout le temps !
AMÉLIE : Yes, mother is away.
JOCELYN : Tout le temps pour nous embrasser ?
ISADORA : Et même pour autre chose...
Elle commence à se déshabiller.
AMÉLIE : Je suis folle.
ÉRIC : Oups !
JOCELYN interrompant le geste d’Isadora : Voyons Isa ! Un peu de tenue ! Nous ne sommes
même pas mariés ! Ne savez-vous pas que les âmes se souillant par le péché de chair avant le
mariage croupissent dans les feux de l’enfer ?
ISADORA se rhabillant : Pardonnez-moi Jocelyn… je ne voulais pas vous brusquer.
JOCELYN : Ne brûlons pas les étapes. Nous avons un long chemin à faire tous les deux.
Ils recommencent à s’embrasser « sagement ». Amélie soupire pendant qu’Eric s’essuie le
front. Noir. Jocelyn dépose un papier devant la maison d’Isadora. Il disparaît et elle apparaît
presque simultanément.
ISADORA : « Pour Isa ». C’est bien l’écriture de Jocelyn. Une lettre d’amour ? Non… un
message codé. Il veut mettre ma caboche à l’épreuve… Facile ! Il suffit de décaler chaque
lettre et… « Rendez-vous devant la halle ». C’est ce qu’il me dit. Allons, filons. Elle enfile un
manteau et sort de chez elle. Me voilà sous la halle mais il n’est pas là. Un bouquet de fleurs
lui tombe du ciel. Il me guettait d’en haut le coquin. Et là que dit-il avec ce code chiffré ? De
revenir chez moi ? J’accours ! Elle rentre chez elle et y voit un panier d’abricots avec une
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