Isadora vous chuchote - Le Proscenium

ÉRIC : Au bistrot d’en face ?
ANNE : Non.
ÉRIC : On se rappelle ?
ANNE : Je sais pas. On attend de se croiser plutôt.
ÉRIC : Tu es ouverte à toute proposition ?
ANNE effarouchée : Non !
ÉRIC : Ne t’énerve pas, j’entendais par là une promenade, un repas, un musée…
ANNE : Non. Je ne tiens pas à ce que tu me recontactes.
ÉRIC : Mais pourquoi ?
ANNE : Je t’avais parlé de mon problème de communication avec le sexe opposé.
ÉRIC : Tu n’as pas de peine à me parler pourtant.
ANNE : C’est pas ça. Je sens bien que tu t’intéresses à moi, et quand un garçon s’intéresse à
moi, je me sens menacée et je finis par éprouver pour lui de l’aversion mêlée d’angoisse.
ÉRIC : Et si tu te mesurais au problème plutôt que de le fuir ?
ANNE : Je ne me sens pas encore prête.
ÉRIC : Et tu n’as pas peur de finir vieille fille ?
ANNE : J’assumerai.
ÉRIC : Bon alors adieu.
ANNE : Adieu.
Noir. Amélie écrit un message.
AMÉLIE : Bonne nouvelle ! Mes parents vont au resto pour la Saint-Valentin ! Donc si on
veut se croiser… ça t’irait vers 20h30 ?
Noir. Eric et Sylvie.
SYLVIE : Rien ?
ÉRIC : Rien.
SYLVIE : Non ?
ÉRIC : Si. Quand un garçon s’intéresse à elle, elle se sent menacée et elle finit par éprouver
pour lui de l’aversion mêlée d’angoisse.
SYLVIE : Encore une tarée quoi.
ÉRIC : Elle me plaisait pourtant.
SYLVIE : Oublie. Au fait, il faudrait vraiment qu’on prenne une journée pour te relooker.
ÉRIC : Tu crois ?
SYLVIE : Oui, tes habits sont complètement démodés.
ÉRIC : Je ne m’en rends pas compte.
SYLVIE : On va te refaire ta garde-robe et tu resteras pas célibataire longtemps.
ÉRIC : Si tu le dis.
Noir. Isadora est chez Jocelyn et ils s’embrassent.
ISADORA : Vas-y.
JOCELYN : Maintenant ?
ISADORA : Oui, maintenant. Tu l’as promis la dernière fois.
ÉRIC : Tu en es sûre ?
AMÉLIE : Oui.
ÉRIC : Jure-moi que tu n’es pas un agent de la brigade des mœurs !
AMÉLIE : Ça m’aurait pas déplu mais… je n’en fais pas partie pour l’instant !
ÉRIC : Et promets-moi que tu sais que je ne suis pas un cyberpiégeur d’ados.
AMÉLIE : Je l’ai toujours su.
ÉRIC : Bon.
JOCELYN : Je suis la vague et toi l’île nue.
Isadora et Jocelyn s’accouplent. Amélie et Eric paraissent surpris.
AMÉLIE et ÉRIC simultanément : Ce n’est qu’un jeu.
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