Deux obscurantismes du XX° siècle - Le site officiel de Michel Onfray
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Université populaire <strong>de</strong> Caen – Année 2011-2012<br />
Contre-histoire <strong>de</strong> la philosophie par <strong>Michel</strong> <strong>Onfray</strong><br />
# 4 : Lundi 5 décembre 2011<br />
« DEUX OBSCURANTISMES DU XX EME SIECLE »<br />
I./ UN DESCARTES COMMUNISTE<br />
a) <strong>Le</strong>s usages <strong>de</strong> l’historiographie :<br />
· Bergson comme source <strong>du</strong> fascisme<br />
· Descartes comme source <strong>du</strong> marxisme-léninisme<br />
· Hei<strong>de</strong>gger et Freud comme autres sources <strong>du</strong> fascisme<br />
b) Philosophie <strong>de</strong>s Lumières contre obscurantisme<br />
· Descartes comme source<br />
· Oubli <strong>de</strong> Montaigne<br />
c) Tricentenaire <strong>du</strong> Discours <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>, dans « La correspondance internationale », 1937<br />
· <strong>Le</strong> PCF souhaite une commémoration <strong>du</strong> philosophe<br />
d) Philosophe <strong>de</strong> notre mo<strong>de</strong>rnité :<br />
· Une pensée laïque, indépendamment <strong>de</strong> Dieu<br />
· Contre la théologie comme modèle : la science, les mathématiques<br />
· Créateur <strong>de</strong>s mathématiques mo<strong>de</strong>rnes<br />
e) Des sciences biologiques : Traité <strong>de</strong> L’homme<br />
· Mé<strong>de</strong>cine<br />
· Technique<br />
· Liquidateur <strong>de</strong> la scolastique<br />
· Ennemi <strong>de</strong> l’obscurantisme chrétien (publie en Hollan<strong>de</strong>)<br />
· Opposé à la science livresque : lui préfère la métho<strong>de</strong> expérimentale<br />
· Ecrit en français, contre le latin, langue <strong>de</strong>s savants<br />
· Figure généalogique qui conquit au marxisme–léninisme<br />
f) A sa suite :<br />
· <strong>Le</strong>s matérialistes français<br />
· Di<strong>de</strong>rot, d’Alembert, Encyclopédistes<br />
· La Mettrie, d’Holbach, Helvétius<br />
g) <strong>Le</strong> fascisme souhaite ramener en <strong>de</strong>çà <strong>de</strong> Descartes<br />
· A l’époque où :<br />
· Raison, logique, dé<strong>du</strong>ction, raisonnement, pensée, philosophie compte pour rien<br />
· Et où dominent :<br />
· Foi, obéissance, soumission, croyance, mythe, théologie, religion<br />
h) La philosophie dominante et <strong>officiel</strong>le française<br />
· Dévitalise ce Descartes révolutionnaire<br />
· Pour lui préférer le Descartes conservateur, métaphysicien spiritualiste<br />
· Devient l’inspirateur d’une tradition antimatérialiste et contre-révolutionnaire<br />
· Bergson joue un rôle dans la promotion <strong>de</strong> ce Descartes<br />
II./ L’OBSCURANTISME PHÉNOMÉNOLOGIQUE<br />
a) Critique <strong>de</strong> l’idéalisme, <strong>du</strong> spiritualisme, <strong>du</strong> néo-kantisme, <strong>du</strong> positivisme, <strong>du</strong> bergsonisme<br />
· Machines à justifier le capitalisme et la bourgeoisie<br />
· Philosophes réactionnaires : permettent <strong>de</strong> lutter contre le matérialisme révolutionnaire<br />
b) Nouvelle cible : la phénoménologie alleman<strong>de</strong> en général<br />
· Et Hei<strong>de</strong>gger en particulier<br />
· Analyse <strong>de</strong> « La philosophie et les mythes », La pensée, N°1, avril-mai-juin 1939<br />
1
c) S’insurge que Hei<strong>de</strong>gger soit sujet <strong>de</strong> bac en 1939<br />
· L’année même <strong>du</strong> 150 ème anniversaire <strong>de</strong> 1789<br />
· <strong>Le</strong> 1 er sujet s’inspire directement <strong>de</strong> lui :<br />
· « Expliquez et commentez cette idée d’un philosophe contemporain : <strong>Le</strong> mon<strong>de</strong> fait partie <strong>de</strong> la réalité<br />
humaine bien qu’il embrasse à la fois tout ce qui existe et la réalité humaine en particulier ».<br />
· On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> au candidat non pas <strong>de</strong> critiquer mais d’expliquer et <strong>de</strong> commenter<br />
d) <strong>Le</strong> 2 ème sujet sollicite le candidat sur une citation <strong>de</strong> Bergson<br />
e) <strong>Le</strong> 3 ème : « Peut-on assimiler la vérité et la réalité ? Connaissez-vous <strong>de</strong>s systèmes où elles sont séparées ?<br />
Que pensez-vous <strong>de</strong> cette séparation ? ».<br />
III./ QUI EST HEIDEGGER (1889-1976) ?<br />
a) L’auteur <strong>de</strong> Etre et temps (1927)<br />
· Abandonne son noviciat jésuite au séminaire <strong>de</strong> Fribourg en 1911 pour troubles<br />
cardiaques d’origine psychosomatique<br />
· Mobilisé, puis réformé en 14-18 – problèmes <strong>de</strong> cœur<br />
· Prépare une thèse sur la philosophie scotiste<br />
b) Prend sa carte au parti nazi le 1 er mai 1933 (n° 312 589)<br />
· Raciste, antisémite, hitlérien, défend les camps <strong>de</strong> travail, la race <strong>du</strong>re,<br />
· Apologiste <strong>de</strong> la guerre<br />
· Compagnon <strong>de</strong>s morts auxquels il voue un culte<br />
· Devient recteur nazi le 21 avril 1933<br />
c) Rédige <strong>de</strong>s textes dans lesquels il avoue sa foi pour le régime nazi<br />
· Et pour Hitler – pages sur les mains sublimes d’Hitler<br />
· Conférences à Hei<strong>de</strong>lberg et Kiel en 1933<br />
· Ecrit qu’il convient <strong>de</strong> mener jusqu’au bout « une lutte <strong>du</strong>re, animée par l’esprit nationalsocialiste,<br />
qui ne doit pas être noyée par <strong>de</strong>s idées chrétiennes ou humanistes » (Farias, 152).<br />
· 1935 : radicalisation <strong>de</strong> son nazisme<br />
· Eric Faye : « parmi les réseaux cachés <strong>du</strong> nazisme aujourd’hui encore si mal connus, Hei<strong>de</strong>gger a pu<br />
jouer un certain rôle dans la conception en amont <strong>de</strong>s discours d’Hitler » (243-244, L’intro<strong>du</strong>ction<br />
<strong>du</strong> nazisme dans la philosophie)<br />
d) Séminaire <strong>de</strong> l’été 1933 :<br />
· Hei<strong>de</strong>gger fait <strong>de</strong> Descartes un ferment <strong>de</strong> décomposition dans la pensée occi<strong>de</strong>ntale<br />
· Son enseignement dans les universités alleman<strong>de</strong>s : signe <strong>de</strong> déca<strong>de</strong>nce<br />
e) Contre l’usage fait par Descartes <strong>de</strong> la science et <strong>de</strong>s mathématiques<br />
· Au lieu <strong>du</strong> « Sturm », l’esprit tempétueux<br />
· (Un mot utilisé par les nazis dans « Sturmabteilung », les Sections d’Assaut...)<br />
f) Contre le « Moi » comme fondation <strong>de</strong> la philosophie<br />
· Contre l’indivi<strong>du</strong>alité, la subjectivité<br />
· Au lieu <strong>du</strong> « Soi » : l’être en tant que la communauté le définit<br />
g) Contre l’i<strong>de</strong>ntification <strong>du</strong> Moi au sujet<br />
· Ce qui rend possible une philosophie <strong>de</strong> la subjectivité<br />
· Hei<strong>de</strong>gger préfère une philosophie <strong>de</strong> la communauté<br />
· De l’appartenance au sol, au sang, à la race<br />
· Descartes fait obstacle à la métaphysique nationale socialiste d’Hitler<br />
IV./ UN NAZI AU BAC<br />
a) Politzer reprend le texte <strong>du</strong> sujet <strong>de</strong> bac et le retra<strong>du</strong>it<br />
· Un extrait <strong>de</strong> Etre et temps<br />
· <strong>Le</strong> sujet <strong>de</strong> bac fait <strong>du</strong> « Dasein » la « réalité humaine »<br />
· « Da-sein » : « être-là », « être-le-là »...<br />
· Ce qui est se moquer <strong>du</strong> concret véritable<br />
b) Hei<strong>de</strong>gger recourt à un sabir pour enfumer<br />
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· Et conditionner à penser non pas selon l’ordre <strong>de</strong> la raison<br />
· Mais <strong>de</strong> ses diktats<br />
c) Hei<strong>de</strong>gger propose un « idéalisme obscurantiste » (Ecrits 1,273).<br />
· Son irrationalisme se présente sous les auspices <strong>de</strong> la rigueur scientifique<br />
· Via la métho<strong>de</strong> phénoménologique<br />
· En fait, Hei<strong>de</strong>gger veut sauver l’être contre la pensée scientifique<br />
· Jouer la métaphysique contre l’histoire<br />
· Jouer l’ontologie contre le matérialisme<br />
· Hei<strong>de</strong>gger prétend aller directement aux choses (comme Bergson)<br />
· Or il reste aux abstractions<br />
· Il reste dans l’idéalisme<br />
· Hei<strong>de</strong>gger développe une authentique scolastique<br />
· Bergson excelle en philosophe <strong>du</strong> capitalisme et <strong>de</strong> la bourgeoisie<br />
· Hei<strong>de</strong>gger en penseur <strong>du</strong> fascisme national-socialiste<br />
V./ CONTRE LA PHÉNOMÉNOLOGIE<br />
a) La phénoménologie : arme <strong>de</strong> guerre <strong>du</strong> combat contre les Lumières<br />
· Cette école philosophique idéaliste a « développé une véritable scolastique. Elle est toujours à<br />
l’affût <strong>de</strong> néologismes, <strong>de</strong> fantaisies linguistiques et typographiques : symptômes caractéristiques d’une<br />
pensée qui n’a pas <strong>de</strong> matière propre et qui ne fait que ressusciter <strong>de</strong>s vieilleries, en fuyant la lumière <strong>de</strong><br />
la pensée rationnelle » (Ecrits 1, 149).<br />
· Cite <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> Hei<strong>de</strong>gger<br />
· Conclut ironiquement « Au moins, Barbara et Baralipton, c’était encore <strong>de</strong> la logique » ;<br />
b) Politzer constate que la phénoménologie s’est répan<strong>du</strong>e en France après la Première Guerre<br />
· Cite les Aperçus phénoménologiques sur l’être en situation <strong>de</strong> Gabriel Marcel<br />
· Obstacle et valeur <strong>de</strong> René <strong>Le</strong> Senne<br />
· Et fustige « la philosophie phénoménologico-existentielle » (mi 1939 !)<br />
VI./ LA MYTHOLOGIE FREUDIENNE<br />
· Analyse <strong>de</strong> « La fin <strong>de</strong> la psychanalyse »<br />
· La pensée, n°3, octobre-novembre-décembre 1939<br />
· Signé <strong>du</strong> pseudo Th. W. Morris<br />
a) Disserte sur un corpus ouvert<br />
· Du jeune homme qui s’exile au communiste <strong>de</strong> 36 ans<br />
· Fréquentation à Vienne<br />
· Adhésion dès son arrivée à Paris en 1921 :<br />
· Passe pour un <strong>de</strong>mi-fou à la Sorbonne<br />
· Fin 39 : condamnation <strong>de</strong> l’idéologie qui fournit <strong>de</strong>s armes au nazisme<br />
b) Dans « Mé<strong>de</strong>cine et philosophie », in « Philosophies » (novembre 1924) :<br />
· Freud n’est pas un esprit synthétique<br />
· Ses ouvrages sont décousus, confus, plein <strong>de</strong> répétitions<br />
· Fragmentation ? Travail en cours<br />
· Défauts formels en relation avec la jeunesse <strong>de</strong> sa discipline<br />
· Se constitue au fur et à mesure <strong>de</strong> la clinique<br />
· La discipline a besoin <strong>de</strong> temps pour se constituer<br />
· Politzer installe la discipline dans l’histoire – pas dans la mythologie<br />
c) Commente le livre d’Allendy & Laforgue, La psychanalyse et les névroses :<br />
· Politzer leur reproche la polarisation sur le seul Freud<br />
· Et l’oubli <strong>de</strong> jeunes chercheurs<br />
d) La psychanalyse n’est pas une science :<br />
· « La charpente théorique <strong>de</strong> la psychanalyse est tout ce qu’il y a <strong>de</strong> plus provisoire. <strong>Le</strong>s théories que<br />
Freud appelle lui-même « topiques », à savoir la distinction entre l’inconscient, le préconscient et le<br />
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conscient sont <strong>de</strong> grossières hypothèses <strong>de</strong> travail, <strong>de</strong> même que les hypostases comme la Censure, le<br />
Refoulement, et même la Libido. Sans être formaliste au point <strong>de</strong> faire grief à une science <strong>du</strong> manque <strong>de</strong><br />
beauté architectonique <strong>de</strong> ses théories, nous pouvons affirmer que tout le fon<strong>de</strong>ment théorique <strong>de</strong> la<br />
psychanalyse est à refaire » (Ecrits 2, 12).<br />
· 1924. Politzer a 21 ans.<br />
e) Critique aussi la critique <strong>de</strong> la psychanalyse<br />
· Quand cette critique n’est pas scientifique<br />
· Compte-ren<strong>du</strong> <strong>de</strong> Charles Blon<strong>de</strong>l, Réflexions critiques dans <strong>Le</strong> mythe <strong>de</strong><br />
l’antipsychanalyse<br />
· Critique la critique moralisatrice, idéaliste, spiritualiste<br />
f) Contre la critique idéaliste <strong>de</strong> la psychanalyse, mais pour sa critique matérialiste :<br />
· Politzer : « la psychanalyse, c’est le roman élevé au niveau <strong>de</strong> la science » (Ecrits 2, 44)<br />
· Contre ceux qui sont contre pour <strong>de</strong>s raisons idéalistes<br />
· Mais contre pour <strong>de</strong>s raisons scientifiques<br />
g) Freud mérite <strong>de</strong> rester :<br />
· Il part <strong>de</strong> l’homme concret<br />
· L’homme sexué, sexuel<br />
· <strong>Le</strong>s relations libidinales œdipiennes<br />
· Rêve et masturbation, actes manqués et lapsus<br />
· Construction d’une i<strong>de</strong>ntité sexuelle dans l’intersubjectivité familiale<br />
· Tout ce qui constitue « l’homme inconvenant »<br />
· Il abor<strong>de</strong> l’homme sans souci <strong>de</strong> la morale<br />
· Ne juge ni ne condamne<br />
· En scientifique indépendant <strong>du</strong> judéo-christianisme<br />
· Il élargit la psychologie classique<br />
· Même s’il part d’elle<br />
· La psychanalyse va bouger : elle s’inscrit dans un cadre dialectique<br />
· Politzer : « Il n’est pas impossible qu’elle soit dans sa force actuelle condamnée à disparaître. Mais<br />
n’est-il pas inutile <strong>de</strong> courir à la recherche <strong>de</strong> cet avenir qui ne se <strong>de</strong>ssine même pas aujourd’hui ? »<br />
· Dans l’état actuel, la psychanalyse n’obtient pas plus <strong>de</strong> résultats théoriques et pratiques<br />
que la psychiatrie <strong>officiel</strong>le<br />
VII./ « LA CRISE DE LA PSYCHANALYSE »<br />
a) Quatre ans plus tard, 1929 :<br />
· « La crise <strong>de</strong> la psychanalyse », in « Revue <strong>de</strong> psychologie concrète »<br />
· Freud est toujours vivant : ve<strong>de</strong>tte internationale<br />
· Vient <strong>de</strong> publier L’avenir d’une illusion (1927)<br />
· Va faire paraître Malaise dans la civilisation (1930)<br />
b) La psychanalyse existe sur tous les continents<br />
· On le tra<strong>du</strong>it en Chine<br />
· <strong>Le</strong>iris commence une psychanalyse à Paris sur les conseils <strong>de</strong> Bataille<br />
· Wittgenstein le commente à Cambridge<br />
· Commenté partout dans <strong>de</strong>s congrès en Europe, au japon, en In<strong>de</strong>, au Brésil, aux États-<br />
Unis<br />
· Politzer parle alors <strong>de</strong> crise <strong>de</strong> la psychanalyse...<br />
c) <strong>Le</strong>s 20 premières années : pério<strong>de</strong> historique<br />
· Mais en 1929 : « nouvelle scolastique »<br />
· Elle n’évolue plus<br />
· <strong>Le</strong>s impulsions géniales <strong>de</strong> Freud n’ont pas été suivies<br />
· <strong>Le</strong>s épigones sont mauvais<br />
d) Freud est prisonnier <strong>de</strong> son temps et <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> son époque :<br />
· <strong>Le</strong> scientisme <strong>du</strong> XIX ème<br />
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· La mythologie énergétique et sa conception dynamique <strong>de</strong>s topiques<br />
· Il faut une rénovation sous peine <strong>de</strong> mort<br />
e) Politzer applaudit au changement <strong>de</strong> topique<br />
· La première était conceptuelle, la secon<strong>de</strong> est plus historique<br />
f) Souscrit aux découvertes thérapeutiques et à leur valeur clinique<br />
VIII./ REPONSE A UNE CRITIQUE DE SA CRITIQUE<br />
a) Répond au Dr. Hesnard, A propos d’une préten<strong>du</strong>e « Crise <strong>de</strong> la psychanalyse »<br />
· Critique serrée, ligne à ligne<br />
· Politzer met à jour les éléments <strong>de</strong> langage <strong>de</strong>s psychanalystes face aux critiques :<br />
· N’avoir pas été analysé interdit un examen critique <strong>de</strong> la psychanalyse<br />
· N’être pas psychanalyse interdirait la critique <strong>de</strong> la psychanalyse<br />
· « Cela revient à dire que ceux-là seuls auraient le droit <strong>de</strong> se critiquer entre eux qui, en fait, n’en ont<br />
aucune envie » (229)<br />
· Contre Hesnard pour qui la psychanalyse n’est pas le prétexte d’une revue luxueuse<br />
· Mais une thérapie qui doit se faire comprendre <strong>de</strong> ses mala<strong>de</strong>s :<br />
· Répond « que la physique n’est pas faite pour être comprise <strong>de</strong>s atomes et qu’une science en général<br />
n’élabore pas ses théories en s’adaptant à la « mentalité » <strong>de</strong> son objet. Sans cela ne pourrait être<br />
érigée en théorie vétérinaire par exemple qu’une théorie pouvant être comprise <strong>de</strong>s bœufs, et ainsi <strong>de</strong><br />
suite » (231).<br />
b) Devenue institutionnelle,<br />
· Autour <strong>du</strong> seul Freud,<br />
· Scolastique, dogmatique,<br />
· Imperméable aux critiques<br />
· La psychanalyse est incapable d’évoluer<br />
· Figée dans un catéchisme, elle va mourir si elle refuse la critique<br />
IX./ CONTRE LE FREUDO-MARXISME<br />
a) En novembre 1933 parle <strong>du</strong> freudo-marxisme – auquel Freud <strong>de</strong>vra son succès français<br />
· Freudo-marxiste français : Jean Audard (une dizaine <strong>de</strong> lignes dans les 1278 pages <strong>de</strong><br />
l’Histoire <strong>de</strong> la psychanalyse en France <strong>de</strong> Roudinesco)<br />
· Ecrit Du caractère matérialiste <strong>de</strong> la psychanalyse dans <strong>Le</strong>s cahiers <strong>du</strong> sud<br />
· Thèses d’Audard :<br />
· <strong>Le</strong> marxisme reste idéaliste<br />
· La psychanalyse est matérialiste<br />
· <strong>Le</strong> salut <strong>du</strong> marxisme passe par une revivification <strong>du</strong> premier par la secon<strong>de</strong><br />
· <strong>Le</strong> freudo-marxisme : la voie royale pour une renaissance <strong>du</strong> marxisme<br />
b) Récusation <strong>de</strong> Politzer :<br />
1. <strong>Le</strong> freudo-marxisme se propose <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>r le marxisme <strong>de</strong> sa substance révolutionnaire<br />
2. La psychanalyse :<br />
· Une idéologie réactionnaire, philosophie idéaliste<br />
· Une pensée dangereuse<br />
· Un irrationalisme auquel s’abreuve le fascisme et le nazisme :<br />
c) Dans : « Psychanalyse et marxisme. Un faux contre-révolutionnaire. <strong>Le</strong> freudo-marxisme » :<br />
· « Contrairement à la prétention qui consiste à faire vouloir en faire une science, la théorie <strong>de</strong> la<br />
psychanalyse est un système philosophique construit en partant d’un certain nombre <strong>de</strong> faits, dont il<br />
s’agirait d’ailleurs <strong>de</strong> vérifier la liste, mais qui, en tout cas, sont, à l’heure qu’il est, complètement écrasés<br />
par le fatras pesant <strong>de</strong>s élucubrations » (Ecrits 2, 269).<br />
· Noter le travail <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong>s listes...<br />
d) On croit Freud sur parole<br />
· Sa culture générale ne dépasse pas celle d’un bourgeois ayant fait <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine<br />
· <strong>Le</strong>ttres classiques, mythologie<br />
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· Mais aucune science : maths, biologie, physique, chimie, physiologie<br />
· récits mythologiques, folklore, légen<strong>de</strong>s, tragédies<br />
· Images, concepts, abstractions, allégories<br />
· C’est une philosophie idéaliste aux antipo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la science<br />
e) « Freud subit l’influence non pas <strong>de</strong>s courants scientifiques et philosophiques les plus avancés, mais <strong>de</strong>s<br />
courants les plus réactionnaires » (272) –<br />
· Dont le courant énergétique qui lui permet d’élaborer sa théorie <strong>de</strong> l’inconscient, premier<br />
moteur immobile<br />
· Ni matérialiste, ni dialectique, ni historique, ni scientifique<br />
· La psychanalyse est une mythologie mystifiante<br />
· Elle a laissé croire à son caractère subversif en ré<strong>du</strong>isant ce qui est à la libido<br />
· La bourgeoisie croit s’encanailler à peu <strong>de</strong> frais en souscrivant à ces thèses<br />
CONCLUSION<br />
1. Ce compagnonnage débouche sur une collusion psychanalyse et nazisme<br />
2. D’où la nécessité d’une psychologie concrète postfreudienne<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Politzer, Ecrits 1. La philosophie et les mythes, Editions sociales<br />
Politzer, Ecrits 2, <strong>Le</strong>s fon<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> la psychologie, Editions sociales<br />
Victor Farias, Hei<strong>de</strong>gger et le nazisme, Verdier<br />
Dominique Janicaud, Hei<strong>de</strong>gger en France, Tome 1 Récit, Albin <strong>Michel</strong><br />
Dominique Janicaud, Hei<strong>de</strong>gger en France, Tome 2 Entretiens, Albin <strong>Michel</strong><br />
Emmanuel Faye, Hei<strong>de</strong>gger. L'intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> nazisme dans la philosophie, Albin <strong>Michel</strong><br />
Jacques van Rillaer, <strong>Le</strong>s illusions <strong>de</strong> la psychanalyse, Mardaga<br />
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