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20 <strong>actions</strong>27<br />
(contre-jour, fenêtre…). Il faut également<br />
filtrer (soft fx) pour adoucir les<br />
peaux en gros plan et ne pas retomber<br />
dans un effet d’image trop lisse ».<br />
En réalité, deux images sont au rendezvous<br />
de la série : celle qui correspond<br />
aux enquêtes menées pour déjouer les<br />
activités terroristes ou crapuleuses et<br />
celle qui reste liée aux enregistrements<br />
effectués « sur le terrain » par les membres<br />
de la cellule. « La première suit le<br />
travail des policiers et des espions, explique<br />
encore le directeur de la photographie.<br />
Elle est délibérément réaliste, elle<br />
est crue dans les couleurs et marquée<br />
dans les contrastes avec très peu de rattrapage.<br />
La seconde, issue de la haute<br />
technologie mise à la disposition de ces<br />
hommes, est davantage stylisée. On la<br />
découvre sur les écrans de retour vidéo<br />
et les ordinateurs disposés au cœur du<br />
local de la DST (Direction de la Sécurité<br />
du Territoire). C’est une image désaturée<br />
et très contraste, voire monochrome<br />
issue de captations vidéo réalisées avec<br />
de petites caméras de surveillance.<br />
Cette image sera re-filmée en 35mm ».<br />
Devenu chef-opérateur sans véritablement<br />
passer par l’assistanat, Pascal<br />
Caubère a appris sur le terrain à concilier<br />
travail rapide et parti-pris d’image en<br />
s’appuyant principalement sur son expérience<br />
télévisuelle. « Sécurité intérieure<br />
» marque sa troisième collaboration<br />
avec Patrick Grandperret.<br />
Sélectionné au dernier festival de<br />
Cannes, leur long-métrage « Les meurtrières<br />
» s’est vu décerner le prix du<br />
Président du jury « Un certain regard »<br />
par le réalisateur américain Monte<br />
Hellman (« Macadam à deux voies »).<br />
C’est l’adaptation d’un scénario écrit<br />
dans les années soixante-dix par le<br />
cinéaste Maurice Pialat. Le film raconte<br />
l’errance de deux jeunes filles dans un<br />
monde inhospitalier.<br />
« Le cinéma de Patrick Grandperret,<br />
explique Pascal Caubère, a ceci d’intéressant<br />
qu’il fait constamment preuve<br />
d’un point de vue doublé d’une vision<br />
toujours juste sur la séquence à filmer.<br />
Fondamentalement différent de<br />
« Sécurité intérieure », « Les meurtrières<br />
» présente la particularité d’associer<br />
du scope anamorphosé argentique pour<br />
toutes les séquences « jour » avec de la<br />
haute définition (caméra Sony 900 équipée<br />
d’une série digiprime avec un gonflage<br />
35mm au ratio 2:35 chez Mikros)<br />
pour les nuits. En post-production, le<br />
laboratoire Arane-Gulliver a procédé à<br />
un traitement demi-grain fin sur l’internégatif.<br />
Comme l’histoire est violente et<br />
crue, je voulais a contrario une image<br />
plus douce et chaleureuse ».<br />
Tournée d’Avril à Septembre avec une<br />
Arricam Light et une 5-35B (rarement utilisées<br />
en même temps) équipées d’un<br />
zoom Optimo 24x290mm, d’une série fixe<br />
Cooke S4 et du nouveau zoom Zeiss<br />
15x40mm, « Sécurité intérieure » comptera<br />
au final huit épisodes de 48’ chacun.<br />
« L’intérêt de cette série, précise encore<br />
Pascal Caubère, est que je peux prendre<br />
des risques photo énormes avec des<br />
personnages en silhouette complète,<br />
très peu de rattrapage à la face ou<br />
encore des fenêtres ou des lampes qui<br />
« explosent »… Patrick Grandperret a<br />
une mise en scène très synthétique. Il<br />
tourne le plus souvent en plan-séquence<br />
sans re-découper et utilise par conséquent<br />
beaucoup la caméra à l’épaule.<br />
Avec lui, il faut savoir anticiper les déplacements<br />
». D’autant que le réalisateur<br />
est son propre cadreur. « Il n’aime pas<br />
tellement travailler en longue focale et<br />
utilise des objectifs qui vont principalement<br />
du 35 au 50, rarement plus. Comme<br />
il ne prévoit pas de découpage, il faut<br />
faire preuve de beaucoup de souplesse<br />
et d’intuition pour donner de l’espace à<br />
sa mise en scène. La grande joie de ce<br />
métier pour moi est de parvenir à<br />
m’adapter à des univers ou des partispris<br />
de « mise en images » aussi différents<br />
que ceux de Patrick Grandperret,<br />
Didier Bourdon ou Marc Esposito ».<br />
En dehors de la gamme classique des<br />
HMI ou des Jokers, j’utilise assez volontiers<br />
des Light Panel de 5 x 12cm qui sont