28 février 1936 - Bibliothèque de Toulouse

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Dernière Minute
LA CONFERENCE
NAVALE
Une Déclaration officielle
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Londres, 27 février.
La déclaration olflcielle suivante a
été remise à la presse, à l'issue de la
conversation que M. Anthony Eden a
eue avec M. Grandi.
Une réunion s'est tenue cet après-midi,
entre les chefs des délégations navales,
anglaise et italienne.
Les délégués italiens étaient : M.
. Grandi, l'amiral Raineribiscia, le commandant
Margottini et le capitaine
! Capponi, et les délégués britanniques :
j M. Antnony Eden, Lord Monsell, prei
mi"r lord de l'Amirauté, et M. Craigie.
' En raison de difficultés techniques
tels que le tornage des navires de ligne
et l'intervalle laissé entre le tonnage des
': croiseurs et les navires de ligne, et, en
i raison des difficultés de procédure, la
; délégation italienne a déclaré ' qu'elle
n'était pas prête à signer le traité dans
:les circonstances actuelles.
Une réunion de la \ délégation fran-
' çalse a eu lieu ensuite, afin de discuter
de, la situation résultant de l'er.*revue
: anelo-italienne.
Avant de rendre visite à la délégation
| italienne, M. von Hysch. ambassadeur
' d'Allemagne à Londres, s'est rendu au
Foreign-Office et a élucidé, au cours de
sa conversation avec M. Eden certains
points oui avaient été discutés lors de
,,la réunion d'hier.
La première réunion internationale
des organismes de radiodiffusion
Paris 27 février
La première réunion intercontinentale
des oiganisrnes de radiodiffusion
s'est ouverte cet après-midi à Paris sous
| la présidence générale de M. Georges
! Mandel, ministre des P. T. T , représenté
par M. Peïienc, inspecteur général
du service de la Radiodiffusion fran.
S çaise.
A cette réunion, convoquée sous les
! auspices de l'Union internationale de
radiodiffusion pour procéder à un
: échange de vues sur les problèmes qu'a
' soulevés le développement de la radio-
\ diffusion par ondes courtes à grande
; distance, assistaient les délégués de
\ quarante-six pays dont seize pays d'ou-
; tre-mer, en sus des services de radiodif-
; fusion du Vatican et de la S. D. N..
Les organismes de radiodiffusion, te-
' présentés à. la réunion, s'adressent à un
; ensemble de plus de 200 millions d'audij
teurs.
Dans son discours d'ouverture, M.
j Pelkenc souligna que le rapprochement
; des peuples auquel la radiodiffusion con-
! tribuait dans une si grande mesure,
; était un des éléments essentiels de la
i paix du monde.
M. Joliffe, ingénieur en chef de la
1 « Radio Corporation of America » à
New-York, parlant au nom des délégués
d'Outie-ner. signala qu'au cours de
l'année 1935, les princiDales Sociétés de
' radiodiffusion des Etats-Unis d'Améni
que ont procédé au relais de plus de
; 500 programmes européens qui contribua
grandement à la compréhension,
dans son pays, des problèmes qui se posent
en Europe.
Sur la proposition de M. Pellenc, la
présidence effective des travaux de la
réunion fut ensuite confiée à M. Maurice
Rambert, président de l'Union internationale
de radiodiffusion et délé-
; gué de la Société i-uisse de radiodiL'u-
: sion.
Le soir, un banquet fut offert aux délégués
par l'administiation française
j des P. T. T.
Légion (THonneur
MINISTERE DE L'AIR
Paris, 27 février.
Sont promus ou nommes dans la Légion
d'honneur :
Contingent spécial. — Au grade d'officier
: Michel Détroyat. cnef pilote
d'essais.
Au grade de chevalier : Berthelin,
Carniaux, pilotes d'essais ; Casanova,
Champaloux, Chovard, Logeront, pilotes
de lignes ; Fontaine, inspecteur radio
à la Compagnie Air-France ; Gibert,
mécanicien navigant ; Japy, pilote
aviateur ; Surtel, pilote d'essais militaires.
Contingent normal. — Au grade de
chevalier : Boucant, chef du service moteurs
à la Compagnie Air-France ; Bouchez,
collaborateur scientifique du ministère
de l'air ; Bouteille, publiciste ;
Délavai, ingénieur des arts et manufactures
; Floucaud, Laborie, Duffaud,
sous-chefs de bureau ; Hatton. président
de l'Association « Les Vieilles Racines »,
' le général commandant d'aérodrome ;
; Peuraud, sous-chef de section ; Stever-
. linck, président fondateur, et Vandam-
! me, vice-président de l'Aéro-Club de
i Lille ; Vellay et Ziégler. ingénieurs de
1 l'aéronautique ; René-Lucien Lévy, ad-
' ministrateur de la société de matériel
i d'aviation.
Les drames de l'air
DEUX ACCIDENTS MORTELS
Le capitaine belge Georges Verghaegen
se tue
Bruxelles, 27 février.
Une escadrille militaire belge évoluait
ce matin au-dessus du terrain
; d'aviation de Nivelles sous les ordres du
capitaine Verhaegen, un des plus brillants
officiers aviateurs de l'aviation
belge.
j Le capitaine Verhaegen venait de donl
ner l'ordre de la dislocation et s'appré-
I tait lui-même a atterrir lorsque, soudain.
! son appareil de chasse piqua du nez et
' à une très grande vitesse vint s'écraser
j sur le sol.
I Le malheureux officier fut tué sur le
i coup.
Deux autres officers tués
Un deuxième et tragique accident
i d'aviation a endeuillé ce matin l'aviai
tion militaire belge. Le lieutenant Hu-
; bertus et le sous-lieutenant Billen, de
l'Ecole d'aviation d'Evère, effectuaient
I un vol d'essai à Vilvord-2 lorsque leur
; appareil fit une chute.
Les deux aviateurs ont été tués sur
! le coup.
Le Cardinal Veriler relève tPiiilerdi
M. le cltanelne RicHarJ
Paris, 27 février.
; La Semaine Religieuse de paris, pn-
'• blie le communiqué suivant du enrdi-
; nal Verdier. archevêque de Paris :
. « M. le chanoine Richard nous ayant
exprimé ses regrets dans tin sentiment
' do filiale soumission .ùl'LV-'lice, nous
•' le relevons de l'interdit prononcé contre
lui. le 18 février 1936. — Paris, le
27 février lt'36. — Jean cardinal >ER-
DIER. archevêque de Paris ».
La tentative
de coup d'Etat
au Japon
LE MASSACRE DES AMIRAUX
SOULÈVE L'INDIGNATION
DANS LA MARINE JAPONAISE
Tokio, 27 février.
Un amiral a effectué une démarche
auprès des autorites militaires pour faire
connaître que la marine désirait une
action rapide de paciiication, à la suite
du soulèvement.
C'est avec un vif ressentiment que les
milieux navals commentent l'attitude, à
leur avis trop indulgente, de l'armée à
l'égard des insurgés et ils se montrent
indignés de T'assassinât des anciens
amiraux Saito, Suzuki et Okada, par
de jeunes officiers ultra-nationalistes.
L'ETAT D'ESPRIT
DES FONCTIONNAIRES
Il semblerait qu'un grand nombre de
fonctionnaires japonais entretiennent
des sympathies pour les motifs qui ont
amené les officiers et soldats à se révolter
et qui sont basés sur ce qu'on appelle
ici le véritable esprit japonais.
Toutefois, ces fonctionnaires avaient
insisté pour que la discipline militaire
fut maintenue par l'évacuation des bâtiments
officiels où les rebelles se sont
installés et leur retour dans leurs casernements.
QUI SUCCÉDERA
A L'AMIRAL OKADA ?
On considère de plus en plus dans les
milieux bien informés que, malgré l'issue
de la rébellion, l'influence des éléments
militaires extrémistes va se faire
désormais fortement sentir au sein du
gouvernement.
Les jeunes militaires sont, dit-on disposes
a accepter la nomination au poste
de premier ministre, du prince Konoye
ou du général Mazgri, qui appartiennent
aux partis de droite.
Par contre, les partisans du défunt
amiral Okada mettent en avant le nom
de l'amiral Samamoto.
A l'Crdre de l'Armée de l'air
Paris, 28 février
Le ministre de l'Air cite à l'ordre de
l'Armée de l'Air : Sergent Esnault. de la
base aérienne ne 103, a trouvé la mort
le 2 février 1936. au cours d'un exercice
aérien commandé.
k .Mutait Française
Paris, 27 février.
L'Académie Française a fixé au 2G
mars la réception de M. André Bellesort
par M. André Chaumeix et au
23 avril celle de M. Claude Farrère,
par M. Pierre Benoît.
Enfin, -elle a décidé que M. Louis Gillet
sera reçu par M. Georges Govau
et M. Léon Bérard par M. Louis Madelin.
Des Prêtres espasieis se rêtosleai
ei Aiédrre
Perpignan, 27 février.
De nombreux leccléeiasticnies espagnols
apartenant à divers ordres, sont
venus chercher asile en Andorre, où
le Conseil des Vallées leur a accordé
une lange hospitalité dans diverses ag
glomérations de la petite République
Nouvelles Express
m—> R.-Marcel Viers, 35 ans, originaire
de Paris, a été arrêté aux Sables-d'Olonne.
Repris de justice, il a commis des
escroqueries dans de nombreuses villes
de France, notamment à Toulouse.
Un incendie rapidement maîtrisé
a détruit ce matin dans les caves du
ministère des travaux vublics dPs vieux
papiers destinés au pilon.
Le nouvel Ambassadeur
du Reich à Paris
Berlin, 27 février."'"
Le comte Jean Welczeck, ambassa»
deur d'Allemagne à Madrid, a été nommé
par le I'uhrer chancelier, ambassadeur
d'Allemagne à Paris.
FAITS JIVERSi
A la recherche du bandit Zaïmis\
Toulon, 27 février, i
Depuis ce matin, les gendarmes de
Lrifiiioles et de Saint-Muximin fouillent
les bois au pied du massif de la 1
Sainte-Beaume, où, à la premièra
heure, on aurait vu passer Zaimis le
meurtrier du gendarme Conforti. '
A midi, un facteur et des cantonniers
ont signalé le passage du bandit dans
les bois de Pourcieux, au-dessus do la
route de Marseille. Les srcndanne3
essaient de Je cerner. .
Un vapeur en détresse
Casablanca, 27 février. —;
La station de radio de Casablanca;
a intercepté un S. O. S. du vapeur
espagnol Urola, en détresse à 8 milles
au nord du cap Falcon. à la suite
d'une avarie survenue à son gouvernail.
Le crime d'une mère
Paris, 27 février
Après le départ de son mari pouï
son travail, Mme Marcelle Pinte, demeurant
à l'île Saint-Denis, a tué, en
lui tirant deux balles de carabine dans
la tête, son fils âgé de 11 ans.
Le mère, qui était âgée de 38 ans,
s'est ensuite tranchée la gorge da
deux coups de rasoir. La mort a été
instantanée.
Le commissaire de police de Saint-
Denis-Sud, avisé du drame par des
voisins, s'est rendu sur les lieux et a
ouvert une enquête aux fins d'établir
les mobiles qui ont pu pousser
Mme Pinte à tuer son garçonnet et a
se donner ensuite la mort.
Une Infirmière criminelle condamnée
à mort
Londres. 27 février.
L'infirmière Dorothea Nancy Waddingham
a été condamnée à mort aujourd'hui
par les assises de Nottingham
pour avoir empoisonné avec de la morphine
une malade de 50 ans, miss Ada
Baguley, morte le 11 septembre, dans la
clinique qu'elle dirigeait.
Toutefois le jury a recommandé la
condamnée à la clémence royale.
Des parents responsables
de la mort de leur enfan
Versailles, 27 février.
A la suite de la mort de leur fille Colette,
seize mois, les époux Lejean Mari,
charpentier, âgé de 38 ans ont été arrêtés.
Le médecin légiste a constaté que
l'enfant se trouvait dans un état de
maigreur extrême, ne pesant à peine
que la moitié de son poids normal.
« La mort, at-il déclaré, fut provoquée
par l'éclatement de l'estomac occasionnée
vraisemblablement par un choc violent
ou même par l'absorption d'une
substance toxique,
nBmimnniHiwi»»'» '
1 NATATION 5
DEUX RECORDS DU MONDE
SONT BATTUS
Amsterdam. 57 février.
Ce soir au cours d'un gala nautiqu^
organisé à Amsterdam, les deux prestigieuses
championnes hollandaises. Mlle W.
nen Ouden et Mlle Mastenbroeck ont respectivement
battu le record du monde des
100 mètres nage libre et celui des 10o mètres
natre dos.
Mlle Den Ouden en réalisant le temps de
1'4" 610, a amélioré son propre record de
2/10 de seconde.
Quant à Mlle Mastenbroeck en couvrant
les 100 mètres nage dos en l'l5" 8/10. elle
a battu le précédent record que détenait
l'Américaine Mlle Holm, avec l'16" 3/10, de
5/10 de seconde.
A TRAVERS LES JOURNAUX
L'ELECTION
DE M. CLAMAMUS
La victoire du communiste Çlamamus
n'a surpris aucun de cevx qui connaissent
les modifications prolonges apportées,
par les dernières élections municipales,
au collège sénatorial de la Seine
Il suffisait aussi ae se rappeler
qu'aux dernières élections sénatoriales
la liste du Front populaire, conduite
par M. Steeg, avait été élue en majorité
et que, seuls, MM. Laval et Fiancette
avaient échappé au massacre.
Il semble cependant qu'on ait commis
au cours de cette journée beaucoup d erreurs
et beaucoup de maladresses.
La Liberté écrit en manchette :
U arrive à tous les partis d'être battus
dans une rencontre électorale; mais
il arrive surtout aux partis modères de
se faire battre par leur incohérence et
leur indiscipline L'élection sénatoriale
de la Seine est, â cet égard, typique.
Au premier tour, un seul candidat du
Front populaire et cinq ou si* candidats
du Front national, au deuxième tour,
toujours le même candidat du Front
populaire et les nationaux essayent de
se compter sur un ancien communiste,
qui n'est d'ailleurs plus candidat et pour
lequel on ne distribue pas dç bulletins;
au troisième tour, le seul et, unique candidat
du Front populaire est élu, tandis
que les nationaux font baitre un nouveau
candidat qu'ils ont été chercher a
la dernière minute.
En somme, du côté des nationaux, pagaille,
désordre, division, « combines »
de joueurs de bonneteau. U ne faut pas
confondre la « combine » avec la « tactique
». La « combine •> est à la « tactique
» ce que la piquette est au grand
vin. La ir.eilleure « tactique » électorale
est de so grouper auto.-r d'un homme
et de se battie résolument jusqu'au bout
avec lui. La pire « combine » électorale
est de changer de candidat comme de
chemise et de rester le derrière en l'air.
A L'ASSAUT DE L'HIMALAYA
Deux expéditions se préparent à escalader
les géants de l'Himalaya, l'une
anglaise, conduite par M. Hugh Ruttledge,
l'autre organisée par le club Alpin
Français, sons la direction de M. Henri
de sègogne.
Si l'on veut mesurer l'effort immense
que comportent de telles tentatives, il
n'est besoin que de se rappcrt e1 au numéro
de la Montagne de lévrier. Ses
photos seules suffisent à cditier Un profane.
Dans 2'Ordre, M. Philippe Amiguet
raconte la dure expédition rie 1924, que
dirigeait le général Bruce et l'insuccès
meurtrier qu'elle rencontra :
Cev, le 4 juin, à 6 h 45. qqe les deux
membres les plus qualif iés de ta mission,
Norton et Somervell, se mirent en marche
non pour établir un nouveau camp,
mais bien pour atteindre la cime Au
début, tout se passa fort bien ! Mais
arrivé à 8.530 mètres, altitude où chaque
pas exige un halètement de sept à dix
respirations, Somervell, tpuise, abandonne.
Norton, alors, poursuit seul sa
route. Il avance lentement. Par instant,
il sent son coeur chavirer. U continue
encore... les yeux fixés sur l'Everest, qui
scintille dans la lumière froide. Soudain,
ses yeux se brouillent, une sueur
glacée tombe sur son corps. 11 doit savouer
vaincu et rejoint Somervell.
Le 6 juin, au matin, Mallory et Irvine
quittent, à leur tour, le camp IV et vont
coucher au camp V. Le 8, ils affrontent
le colosse. Us s'élèvent rapidement. Le
brouillard forme un plafond gris et opaque.
Odell, leur compagnon, au cours
d'une éclaircie distingue deux silhouettes
noires qui grimpent dans la neige.
Et, brusquement, le bruillard recouvre
tout... Mallory et Irvine ont disparu
pour l'éternité.
Quelques jours plus tard, l'expédition
Bruce battait en retraite.
La France, à son tour, ta tenter
l'aventure. Dans quelques semaines, l'expédition
montera à l'assaut du pic Hidden
Peack, haut de 8.068 mètres, et ZTntransigeant
ouvrira ses colonnes au récit
de cette mission. Ce journal a d'ail-
leurs publié un excellent article de M.
Jean Èscarra président du Comité d'organisation
de l'expédition.
Mais si l'on veut avoir une idée des
difficultés qui attendent les grimpeurs,
il suffit de se reporter au récit de la
première ascension du Mont-Blanc par
Saussure. M. Amiguet l'a justement extrait
du journal d'un Voyage à Chamou
ni et la cime du Mont-Blanc en juillet
et aoust 1787 :
Mon étouffement et les palpitations
sont extrêmes; il me prend, de temps en
temps, des éblouissements indépendants
de la lumière, car mon crêpe double me
garantit parfaitement du jour; sur la
fin, je ne fais que seize pas au plus et
mes repos sont plus longs que ma marche;
enfin, je suis obligé de m'asseoir
de tiois en trois repos et le moindre
mouvement, comme d'écarter la neige
qui couvre le dessus de mon pied, me
donne presque une défaillance.
M. Amiguet conclut :
Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
Le Mont-Blanc a 4.810 mètres... le
Mont-Everest. 8.888 mètres., le Hidden
Peack. 8.068 mètres. Faites la différence
et vous comprendrez aisément ce qu'il
y a de formidable dans les deux entreprises
himalayennes de 1936 !
De telles entreprises, méconnues de la
toute, font honneur à l'humanité.
ROPART.